ARCHIVES DU CHAPITRE CATHEDRAL DE SION

 

 

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des Archives du Chapitre de Sion

 

INTRODUCTION

 

Si l'on ignore la date précise à laquelle le diocèse de Sion fut pourvu d'un chapitre cathédral, l'histoire de cette institution est cependant documentée à partir du milieu du XIe s. La particularité du chapitre cathédral de Sion est d'être composé, au Moyen Age et jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, de deux groupes de chanoines: les chanoines de Valère, résident ordinairement avec les dignitaires autour de l'église fortifiée de Valère qui domine la ville de Sion, tandis que quatre chanoines sont détachés en ville pour assurer la célébration de l'office dans l'église primitive. On comprend dès lors que les archives aient été conservées à Valère, siège de l'institution capitulaire. Elles y sont restées jusqu'à une date assez récente. En effet, si les bâtiments de la colline ont été progressivement abandonnés, à la fin de l'Ancien Régime, pour des raisons de commodité, même lorsque tous les chanoines résidèrent en ville, les archives du Chapitre sont restées dans un local contigu à l'église de Valère et ce jusqu'en 1958. Cette stabilité, à quoi s'ajoute le fait que le grand incendie de Sion en 1788 n'a pas atteint Valère, explique la très bonne conservation du fonds des archives capitulaires. On peut penser, bien sûr, que l'abandon de Valère, en tant que lieu de résidence, n'a certainement pas été favorable au bon entretien des archives dont on semble ne s'être guère soucié alors même qu'on s'efforçait, dès la fin du XIXe s., de relever les bâtiments qui tombaient en ruine. Les Calendes (procès-verbaux des réunions capitulaires) comportent à l'occasion une mention attestant que les chanoines se préoccupaient tout de même des dégradations possibles en raison du salpêtre. Il semble que ce soit surtout l'intérêt des historiens pour ce fonds d'archives qui ait décidé le Chapitre à le transférer en ville de Sion. En 1958, le fonds tout entier quittait Valère définitivement pour prendre place dans un immeuble construit par le Chapitre au nord du parvis de la cathédrale. Les archives devaient y séjourner jusqu'en 1992, date à laquelle le Chapitre les transféra à très brève distance, dans des locaux attenant au bâtiment de l'évêché, aménagés spécialement à cet effet. L'intérêt du fonds des Archives du chapitre de Sion résulte essentiellement de deux particularités: la première tient au fait que l'évêque de Sion exerçait aussi la puissance temporelle sur le comté du Valais. Le Chapitre a donc joué un rôle politique et social accru, constituant parfois un véritable contre-pouvoir. Si les archives épiscopales, et par là même la plus grande partie des archives de l'Etat, ont été détruites lors de l'incendie de Sion en 1788, les archives du Chapitre, corps constitué, ont été épargnées. Elles constituent donc une source irremplaçable de l'histoire du Valais. On y voit rassemblés d'abord les documents relatifs au fonctionnement du Chapitre et à l'administration de son patrimoine: procès-verbaux des réunions capitulaires (Calendes), comptes, reconnaissances féodales. D'autre part, on y trouve des pièces qui attestent du rôle du Chapitre aux côtés de l'évêque de Sion, tant au spirituel (surveillance des paroisses) qu'au temporel (participation aux actes du gouvernement, aux diètes). C'est ainsi qu'au Moyen Age le chapitre de Sion tenait de l'évêque le droit de chancellerie; ce contrôle de l'activité notariale nous vaut l'exceptionnelle série des minutes de notaires. Il est difficile de retrouver, sur les documents, les traces des premiers classements inévitablement effectués depuis la période médiévale. II est vraisemblable que le plus ancien inventaire qui soit encore consultable, celui du chanoine Schröter (+ 1690), a repris un classement préexistant. A partir de 1674, en effet, ce chanoine-archiviste a dressé un inventaire méthodique qui a servi de cadre de rangement jusqu'au XIXe s. C'est alors le chanoine Grenat (1824 - 1902), qui s'est employé, à son tour, à dresser un inventaire méthodique que l'on utilise encore pour tous les documents conservés dans les tiroirs. On peut supposer qu'à cette époque furent aménagés les cent tiroirs utilisés jusqu'en 1992 .Ces tiroirs ont vraisemblablement été réadaptés lors du déménagement de 1958 pour former deux meubles à hauteur d'appui. Puis tout laisse à penser que l'inventaire Schröter fut égaré; tant et si bien que lorsque le chanoine Dionys Imesch fut, en 1917, chargé des archives, il se mit en devoir de numéroter les pièces telles qu'elles se présentaient à lui apparemment dans un grand désordre de 1 à 17000 environ, après en avoir consigné sur des fiches une analyse toujours pertinente quoique fort brève. Depuis, on a retrouvé le volume d'inventaire du chanoine Schröter et l'on s'est efforcé d'établir une concordance entre les deux systèmes de cote.

Bibliographie:

Bautier/Sornay 2, 813-819, 1357-1369.
Rück, Peter, Das Archiv des Domkapitels von Sitten, in ZSKG 65, 1971, 114-120.
Truffer, Bernard, Das Walliser Archivwesen un 16. Jahrhundert, in VaIlesia 28, 1973, 213-244, spéc. 217-218.
Vannotti, Françoise, Le chapitre cathédral de Sion (1043-1399). Fonds de la métralie, thèse de l'Ecole des Chartes, Paris 1969 (ms. aux AE Valais);
v. aussi: Le chapitre cathédral de Sion du XIe au XIVe siècle d'après le fonds de la métralie, in Ecole nationale des Chartes. Positions des thèses... 1970, Paris 1970, 225-228.
Eadem, Le fonds Blandrate des Archives du chapitre de Sion, in La «Pace del Monte Rosa» nell'età délia nascita degli statia apini. Atti del IX convegno internazionale di studi Walser, Macugnaga, 12-13 luglio 1991, a cura di Enrico Rizzi, Anzola d'Ossola 1994, 41-57.

Source :
HELVETIA SACRA Section I Volume 5
avec l'autorisation de
Schwabe & Co AG Verlag Basel (c)2001