Archives du Grand-Saint-Bernard

Dossier personnel du chanoine
Jean-Pierre Reymond

 

AGSB 5643
Jean-Pierre Reymond

a) 1714-1715.
Supplique du chanoine régulier Joannes Antonius Chandion, de la prévôté des SS. Nicolas et Bernard du Mont-Joux, adressée à l'évêque de Sion, mandaté par la Congrégation des évêques et des réguliers : le Rd Joannes Petrus Jongé, chanoine régulier, procureur en cour [de justice] des chanoines conventuels et de tous ceux qui observent la règle de St-Augustin, tous assermentés, exposent que Johannes Petrus Reymond a été admis pour un an de probation, au chapitre annuel du 30 août 1714 ? à condition que soient payées les dettes qu'il avait contractées à Aoste, à Chambéry et ailleurs. Il n'a obtenu qu'une caution (sponsor), et il n'a pas achevé son année de probation et n'a fait preuve d'aucune vocation véritable. Il a été exclu des exercices des novices par le maître des novices, Vacher [Jean-Nicolas, d'Aoste]. Mais sur mandat du prévôt, il a été remis, sans amélioration.
Au chapitre du 21 août 1715, le prieur claustral et le maître des novices refusèrent de lui donner leurs suffrages. Le Rd Grat Format d'Orsières succéda à Vacher, mais constata que J.-P. Reymond n'avait pas l'esprit des règles, qu'il avait de grands défauts et n'avait pas payé ses dettes. Il n'y eut qu'une voix en sa faveur à la fin de l'année de probation. Malgré tout, le prévôt voulu le faire préparer à sa profession en dehors de ce monastère, à Aoste, où il fut reçu, malgré l'opposition et l'appel fait par les chanoines. Ceux-ci ont dû recourir à la Nonciature, qui remit le cas à la S. Congrégation des affaires des évêques et des religieux, qui décréta d'attendre le vote annuel du Chapitre.
Mais Reymond a été admis à la probation à condition de payer ses dettes. Fournir une caution, ce n'est pas avoir payé ses dettes, et les dettes sont un empêchement canonique. Et attendre un vote, comme le veut la Congrégation, c'est impossible pour divers motifs : notamment plusieurs religieux ne connaissent absolument pas la conduite de ce Reymond, etc.
Cahier, 4 folios, 17.2 x 24.6 cm, latin.
Copie ou ébauche du texte soumis à l'évêque de Sion.

b) 1714-1716.
Mémoire juridique, ébauche avec ratures et corrections concernant le même litige : mémoire visant à obtenir la déclaration de nullité de la profession faite par J.-P. Reymond, originaire de la paroisse "Agatiensi, Augustanae Diocesis, provincie Tarentasiensis", né dans la ville d'Aoste (Augusta Praetoria), étudiant en lettres, choisit plus tard d'entrer en religion, se rendit en Savoie, étudia à Chambéry, porta un habit séculier noir, mais un chapeau (capitium) de clerc. Il étudia peu mais fit beaucoup de dettes, revint à Aoste, et plus tard à Rome, puis au collège des SS. Jacques et Bernard à Aoste, où il fut reçu comme auditeur en théologie, et se présenta au noviciat du Mont-Joux le 30 août 1714. Partout il avait fait des dettes, d'où la condition de les payer, mise à son admission. Après Nicolas Vacher, maître des novices,... après plusieurs mois de noviciat Reymond ne fit aucun progrès, il retourna à Aoste. Le 21 août 1715, au chapitre annuel, ni Vacher ni le prieur ne voulurent le recevoir, et le chapitre non plus car il n'avait aucune piété. Ni Vacher ni son successeur Formaz ne l'estiment apte (suivant les délibérations du Chapitre et des lettres avec Aoste). Envoi d'un messager. Le chanoine claustral Bovard, à Aoste, s'oppose à la profession de J.-P. Reymond mais le prévôt admet la profession religieuse de ce Reymond.
Les chanoines de Mont-Joux doivent donc faire recours auprès de la Nonciature de Lucerne, où leur appel fut admis comme légitime, en vue d'annuler cette profession et de maintenir leur opposition. J.-P. Jongé chanoine est constitué comme procureur des chanoines. Le nonce répond que l'affaire doit aller à la congrégation des affaires des évêques et des réguliers. Le nonce souhaite que le prévôt aligne en une page ses motifs (23 août 1716) Jean-Pierre Jongé se charge de rédiger ce texte. La nonciature charge l'évêque de Sion de faire le procès (lettre du 15 avril 1716). Les chanoines du Mont-Joux ignorent pour quel motif le prévôt a admis la profession de Reymond, contrairement aux constitutions : la caution pour les dettes ne suffirait pas, et on ignore si les créanciers l'acceptent.
Le chapitre voulait que Reymond continue sa probation, avant sa profession. Et sa profession devait se faire au lieu où il avait fait son noviciat, à l'Hospice.
Notice sur l'âge auquel on peut faire une profession etc.
Notice sur l'adage que l'on n'est ni moine ni religieux si on ne fait pas le voeux de profession dans sa forme substantielle, il y a contrat entre le novice profès et l'ordre sur le prélat qui la reçoit (citations de canonistes). La Congrégation qui admet le novice à sa profession entend l'obliger à tout ce que contient cette profession ainsi qu'aux règles et constitutions, sous peine de nullité, etc. (citations de canonistes). La profession est un contrat avec charges et obligations de part et d'autre : les deux parties doivent être consentantes sans consentement, la profession est nulle (citations de canonistes).
Cahier, 6 folios, 19.1 x 28 cm, latin.
Au verso : Reymond, 1716, et une appréciation du contenu : "Farragines" [" fatras, choses de peu de valeur].

c) 1726, 29 août, Aoste.
Jean-Pierre Reymond, prêtre, écrit à Monseigneur Boniface, prévôt du St-Bernard, au Gd-St-Bernard, pour demander pardon de tous ses égarements et demander à entrer dans sa Congrégation en se soumettant à toutes les obligations par la règle et les constitutions de l'ordre.
Papier, double folio, 17 x 26 cm, français.
Au dos : adresse, cachet et regeste.
Le tout dans une chemisette de papier portant : Reymond Jean-Pierre, 1715.