Archives du Grand-Saint-Bernard
Dossier personnel du chanoine
Jean-Nicolas Terrettaz
AGSB 5673
Jean-Nicolas Terrettaz
a) 1803, 18 septembre, Mont-Joux, devant l'autel de l'église de St-Bernard.
Joannes Nicolaus Terrettaz novice émet ses voeux solennels et publics
dans les mains du prévôt Rausis, délégué spécialement
par le prieur claustral et le couvent, dont il baise les deux pouces sur les
S. Evangiles.
Signature du profès.
Papier, 2 ex. double folio, 16.9 x 21.8 cm, latin, français.
b) 1815-1816.
Liasse de 32 pièces concernant Jean-Nicolas Terettaz, chanoine du St-Bernard.
1) 1815, 20 février, Chamonix.
Cruz, vicaire, "très mécontent" écrit au chanoine
du Gd-St-Bernard Terrettaz, maintenant à Bovernier (Entremont, Valais)
: il l'accuse de l'avoir "engueusé" d'une montre lorsqu'il
faisait la quête pour la maison du St-Bernard. Montre en or et à
répétition. Terrettaz ne l'a pas forcé à l'acheter,
mais il l'a prise pour 8 louis, alors qu'elle n'était pas bonne et n'en
valait pas la moitié. Il se plaindra aux supérieurs de Terrettaz.
Papier, double folio, 15.8 x 21.4 cm, français.
2) 1815, 5 mars, Lens.
Le chanoine Théodore Genoud écrit à son frère, le
prévôt Jean-Pierre Genoud, au sujet du chanoine Terrettaz : il
ne risque pas de se suicider. Il serait bon de savoir où il se cache.
S'il a vidé sa chambre, c'est qu'on l'a aidé. Il faut éclairer
Rome à son sujet s'il y a émis des faussetés. Nouvelles
diverses de Lens, etc.
Papier, double folio, 17.2 x 22.2 cm, français, latin.
Adresse et regeste au dos, cachet.
3) 1815, 10 avril.
Lettre de Terrettaz au prévôt Genoud, à Martigny. Il demande
qu'on remette à ses parents la réponse que la pénitencerie
de Rome doit avoir envoyée. Il demande un autorisation de rester au-dehors,
et réclame 3 lettres que le Rd P. Godinot doit tenir. Il ne peut rentrer
chez lui pour être continuellement persécuté. Il a pu causer
du scandale mais on dit de lui les choses les plus fausses.
Papier, double folio, 18 x 22 cm, français.
Au dos : adresse, marque postale de Lyon, cachet.
4) 1815, 29 ? avril, Lyon.
Lettre de Terrettaz au prévôt Genoud : il demande encore une fois
la permission de demeurer dans le diocèse de Lyon ou de Clermont : il
peut demeurer avec des prêtres respectables : un refus l'obligerait à
vagabonder; il doit gagner sa vie. Prière d'écrire à M.
Barthélemy Gallay, frère du curé de St-Maurice, 8 rue St-Marcel
à Lyon, qui fera suivre la réponse.
Papier, double folio, 18 x 21.9 cm, français.
Au dos : adresse à Martigny. Marque postale de Lyon, cachet.
Date du 27 avril 1815, et notice : "Terrettaz apostolat".
5) s.d. [vers avril 1815].
Lettre du chanoine Terrettaz au curé de St-Maurice Gallay ?
Il a prêté de l'argent à son frère Barthélemy
pour son mariage. Le frère de Terrettaz viendra lui demander un acompte
sur les Fr. 400.- de France. En partant de Lyon, il a enlevé de son portefeuille
un billet à ordre que ce frère avait signé sur papier timbré,
mais il a promis de mettre à la première poste tous les papiers
de Terrettaz. L'argent prêté à ce frère était
emprunté, il doit le rendre. Il a encore prêté 1 louis à
un jeune homme de St-Maurice, qui a emprunté le nom du frère du
curé.
Papier, 19.2 x 14.3 cm, français.
6) 1815, 26 avril, Lyon.
Lettre de l'avocat Hombron, rue Tramassac 30, adressée au prévôt
du St-Bernard à Martigny, qui lui a témoigné souvent de
la bienveillance à Martigny. Le chanoine Terrettaz est dans une situation
alarmante; il est retenu en prison par mesure de police, à la suite d'une
lettre du prévôt au préfet de Lyon. Il faut écrire
au préfet pour le réclamer, et il sera conduit à la frontière
ou par tout autre "passe". Il ne faut pas l'abandonner, vu son repentir,
etc. Hombron attend réponse dans 5 ou 6 jours, comme il l'a promis au
"chef".
Papier, double folio, 20 x 25.1 cm, français, adresse au dos, marque
postale de Lyon, cachet.
Mention d'arrivée le 3 mai 1815.
Nom de l'expéditeur et date.
7) 1815, 3 mai, Lyon.
2 lettres du vicaire général de Lyon Courbon au prévôt
Genoud à Martigny : M. Terrettaz revient comme l'enfant prodigue. Il
est réellement malade et en détention. Le préfet le fera
conduire par mains sures jusqu'à Collonges, dans les mains du curé
de Collonges Guillot. Il ne récidivera pas. Il partira le 7 ou au plus
tard le 8 mai, retard dû à la préfecture.
Papier, 2 doubles folios, 16.4 x 21 cm, et 19.4 x 23.2 cm, français,
cachet.
8) 1815, 3 mai, Lyon.
Le chanoine Terrettaz sollicite le prévôt Genoud, à Sembrancher,
de lui accorder son pardon, comme l'enfant prodigue, et il sera "plus régulier".
Il exprime son repentir.
Papier, double folio, 15.2 x 19.9 cm, français.
9) 1815, 6 mai, Lyon.
Lettre du préfet du département du Rhône au prévôt
du Gd-St-Bernard à Martigny, répondant à sa lettre du 10
avril : sur sa demande, il a fait les recherches et arrêté Terrettaz
le 26 avril, par le commissaire de police de sûreté. Repenti, il
demande à rentrer et sera remis à Colonge.
Signature du secrétaire général V. Luylier ?
Papier, double folio, 20.4 x 31.4 cm, français, en-tête imprimé.
10) [1815, mai].
Le prévôt du Gd-St-Bernard Jean-Pierre Genoud autorise le chanoine
Jean-Nicolas Favre à aller par Genève à Collonges (France)
pour recevoir et conduire chez lui Jean-Nicolas Terrettaz, conduit par ordre
du préfet de Lyon. Laissez-passer et repasser et donné à
Martigny.
Muni du sceau du prévôt, plaqué sur laque rouge, et signature
du prévôt Jean-Pierre Genoud.
Papier, 16.7 x 21.6 cm, français.
11) 1815, 6 mai, Bourg-St-Pierre.
Lettre du prieur Jean-Baptiste Darbellay au prévôt Genoud à
Sembrancher : il a reçu une lettre de Hombron au sujet du fugitif Terrettaz
et de M. Décombes. Hombron a été un médiateur utile,
mais il ne juge pas nécessaire de lui répondre si vite.
Papier, double folio, 17.8 x 24.4 cm, français.
Au dos : adresse, cachet et regeste.
12) 1815, 8 mai, Lyon.
Lettre de l'avocat Hombron à M. Genoud, prévôt du St-Bernard.
Le grand vicaire du diocèse de Lyon, M. Courbon a déjà
plaidé en faveur du retour de M. Terrettaz. Sa position l'a beaucoup
affligé; il regrette de n'avoir pu agir plus vite et avec plus de succès,
pour son retour dans sa communauté.
Papier, double folio, 18.7 x 22.8 cm, français.
Adresse au dos.
13) 1815, 10 mai, Collonges.
Le maire de Collonges-Fort de l'Ecluse certifie que sur ordre du préfet
du Département du Rhône, Jean-Nicolas Terreta religieux du Gd-St-Bernard
se rendra à Collonges pour attendre l'ordre du chef de cet ordre. Laisser
passer aux autorités civiles et militaires pour J.-N. Terrettaz.
Timbre de la mairie de Collonges avec l'aigle impériale et signature
du maire Biar... ?
Papier, 21.1 x 16.1 cm, français.
14) 1815, 19 mai.
Le curé de Collonges près du Fort de l'Ecluse, Département
de l'Ain, écrit au prévôt du Gd-St-Bernard Genoud, à
Martigny, au sujet de la maladie de M. Terrettaz après son arrestation
de 15 jours. Il est arrivé en voiture publique dite diligence, accompagné
d'un gendarme à 7 heures du matin. Dix jours se sont passés depuis
son arrivée et 14 jours depuis les lettres de l'avocat Hombron et du
vicaire général de Lyon M. Courbon, et le prévôt
n'a pas envoyé de nouvelles. Terrettaz aimerait se rendre chez le prévôt.
Terrettaz est sans argent et ne peut voyager à pied. Les frais du voyage
de Lyon se montent à 155 francs (voiture et nourriture du gendarme et
de l'ecclésiastique). M. Courbon a avancé Fr. 60.- au capitaine
du gendarme, et le curé a répondu pour le reste. Prière
d'envoyer de l'argent pour le voyage jusqu'à Martigny, en passant par
M. le curé Vuarin à Genève. Les communications sont libres,
mais pourraient cesser.
Papier, double folio, 18 x 22.6 cm, français.
Au dos : sceau sur laque rouge, adresse, marque postale de Collonges et regeste.
15) 1815, 22 mai, Lyon.
Lettre du préfet du Département du Rhône, comte Fourier
? au prévôt du St-Bernard Genoud, rappelant qu'il a répondu
le 6 mai à sa lettre du 3 mai. Terrettaz devait être remis à
un envoyé du prévôt.
Papier, double folio, 20.7 x 31.7 cm, en-tête imprimé, français.
Adresse au dos, marque postale de Lyon.
16) 1815, 22 mai.
Lettre du docteur Desloges au chanoine Terrettaz, à Martigny.
Vu la déclaration de l'Hôtel-Dieu du 8 mai, la fièvre catharale
a laissé à ce chanoine une faiblesse qui se porte encore sur les
organes de la poitrine. Il ne doit pas négliger un traitement indispensable
et avertir le prévôt. Le meilleur remède serait les bouillons
de M. Ryff qu'on peut prendre à Sion chez Mme Lorétan ou chez
Desloges. Ce traitement répond parfaitement aux vues du médecin
de Lyon. Le docteur attend réponse.
Papier, double folio, 16.1 x 21.9 cm, français.
Au dos : adresse et cachet.
17) s.d. [mai 1815 ?].
Lettre du chanoine Terrettaz au prévôt pour le prier "d'abréger
ses peines". Il n'a pu se faire violence, pour aller vers lui la semaine
passée. Il est "violenté par ses parents". Y-a-t-il
espérance qu'il recevra ses papiers et la liberté de remplir les
devoirs de son état surtout de dire la messe, ou doit-il gagner son pain
autrement ? Il espère une réconciliation. Doit-il aller à
Bagnes, Vollèges, Saxon, Riddes ?
Papier, 16.5 x 22.2 cm, français.
18) s.d. [vers mai 1815 ?].
Lettre du chanoine Terrettaz au prévôt, qui est parti au Gd-St-Bernard.
Terrettaz ne pourra ainsi pas s'expliquer un peu : on abuse de sa patience en
le retenant dans sa prison une partie du mois d'août.
Il ne peut se rétablir dans sa prison froide, sans soin et sans pouvoir
acheter des remèdes nécessaires; s'il n'a rien de grave, il souffre
pourtant d'infirmités, il n'est pas toujours nourri à sa faim.
Veut-on l'expédier comme un malfaiteur hors du pays ? Il ne fera pas
de scandale, ne dira rien contre ses supérieurs, etc. il demande qu'on
le traite avec charité. Il est prêt à se rendre chez le
prévôt, à condition que celui-ci lui garantisse par écrit
qu'il ne le fera pas retourner au St-Bernard ni dans une prison. Il accepte
de rester caché (sauf de ses parents) jusqu'à ce qu'il ait son
"démissoire" et qu'il ait arrangé ses affaires. Il menace
de se cacher dans les forêts ou de se jeter à la rivière
ou dans un précipice, plutôt que de subir encore ce qu'il a subi.
Il demande réponse par le porteur de cette lettre.
Papier, double folio, 9.8 x 14 cm, français.
19) 1815, 6 juin.
Lettre du prieur J. Darbellay, datée du Gd-St-Bernard, adressée
au prévôt Genoud, à Sembrancher : le prisonnier Terrettaz
"prend passablement bien son parti", mais attend avec impatience des
nouvelles du prévôt : quel sera son sort futur ? son projet de
sécularisation, les calomnies dont il croit être noirci. Sa santé
s'améliore : la frugalité du régime y contribue. Il est
content de faire pénitence, mais il souffre que ce soit public. Il sollicite
de porter le camail, etc. Il a une répugnance invincible à rester
ici, mais il ne faut pas l'écouter si vite, sauf s'il est mis sous bonne
surveillance. Le comte de Menthon a fait don d'un "vrai portrait"
du S. fondateur; il serait d'avis d'appeler Cortay pour en tirer une ou deux
copies pour l'autel de S. Bernard où il n'y aurait qu'à changer
la tête du tableau qui y est, et l'autre pour Martigny; si vous le trouvez
bon, je vous prie de charger M. Filliez de faire monter Cortay le plus tôt
qu'il pourra. M. Laurond (Carron ?) qui a reçu lors de son ordination
au diaconat la permission de Mgr de prêcher fera le sermon de la dédicace
de Bovernier ? M. Moret peut compter sur lui. Un novice demande de retarder
la tenue du chapitre afin de pouvoir avertir ses parents du changement de ses
dispositions touchant l'état religieux et leur demander leur avis. Darbellay
attend des nouvelles du prévôt.
Papier, double folio, 21.9 x 16.8 cm, français.
20) s.d. vers juin 1815.
Lettre de Terretaz à ses frères, soeurs et à sa mère.
Malgré toutes les calomnies sur son compte, tout va s'arranger pour le
mieux. La personne qui les a visités après son départ ne
viendra pas une seconde fois : elle est entre les mains de la justice. Lui-même
est au St-Bernard, il attend, une décision sur son sort. S'il est sécularisé,
il espère compter sur leur secours. Il envoie en annexe un billet pour
le curé de St-Maurice, pour aller prendre chez lui 16 louis et 3 écus
neufs, 26 batz et demi, qui font 131 écus 6 batz et demi. Il faut prendre
ce qu'il pourra donner et lui faire donner un billet pour le reste; celui à
qui vous le devez pourrait venir avec l'obligation : il faut lui payer au moins
les intérêts de plusieurs années. Ils doivent aussi trouver
M. Delassage ? S'ils ont obtenu déjà quelque chose, qu'ils patientent
jusqu'à ce qu'il puisse aller arranger les comptes et tendre ce qu'ils
ont emprunté pour lui etc. Pour lui écrire, il faut remettre "la
lettre au buffetier Antoine Moulin, bien en cachette", que personne ne
vous voie donner. S'ils viennent au St-Bernard, il aura bien des choses à
leur dire.
Papier, double folio, 12.4 x 19.7 cm, français.
Au dos : adresse à Bernard Terrettaz, fils de feu Jean-Nicolas Terrettaz
le sourd ? à Vens. Cachet.
Annexe : copie d'un billet du chanoine Terrettaz au curé de St-Maurice
(avril 1815 ?) et de la lettre à ses frères.
21) 1815, 15 juin, St-Bernard.
Lettre de Jean-Nicolas Terrettaz, prêtre, à Mgr l'archevêque
de Berry, nonce apostolique à Lucerne. Après les informations
du prévôt, qu'il ne connaît pas, il lui fait part de sa malheureuse
situation. Il ignore aussi la décision du prévôt sur son
sort. Après 2 mois de prison, il ne voit pas venir la fin de la persécution
qu'il subit : il ne peut même communiquer avec ses premiers supérieurs.
Un bienfaiteur lui a passé un mauvais papier pour écrire au nonce.
Il demande un jugement et une décision sur son sort. Il regrette ses
fautes, mais la plupart des fautes qu'on lui attribue sont de la calomnie, ou
des soupçons. Depuis deux ans, il n'a pas causé de scandale, mais
il a eu la faiblesse de ne pas oser comparaître devant son supérieur
quand il fut appelé et il a quitté la maison. Sachant pourquoi
il a été appelé en octobre 1813, il a fait 3 semaines de
retraite jusqu'à fin juin, sans dire la messe, pensant ainsi réparer
le scandale, le public sachant qu'il était en pénitence. Mais
des raisons graves et secrètes l'ont amené à demander au
nonce sa sécularisation, par lettre de son confesseur M. Zintriegen,
curé du Simplon. Les raisons ne doivent pas être exprimées
dans la dispense venue de Rome, mais sont connues de son supérieur. Ce
n'est pas parce que sa mère a besoin de lui qu'il a fait cette demande,
mais il veut demeurer avec elle pour s'assurer un patrimoine et un moyen de
vivre. Il demande à être sécularisé pour ne pas violer
ses voeux de pauvreté et d'obéissance, etc.
Papier, double folio, 18.1 x 26.8 cm, français, latin.
Annexe : copie du même texte.
22) s.d. vers juillet 1815.
Lettre adressée au prieur Darbellay, au couvent du St-Bernard, par une
personne qui ne signe pas mais qui se fera connaître si M. Darbellay l'exige
et qui demande de remettre cette lettre à M. Terrettaz, mais que le prieur
la lise tout d'abord. Terrettaz lui avait promis de lui donner tous les secours
nécessaires pour l'entretien d'un enfant, à condition de garder
le silence. Ne tenant pas sa parole, elle ne tiendra pas la sienne : elle ne
demandait que 14 écus par an, ce qui est peu pour l'entretien d'un enfant.
Il a versé la somme l'an dernier, promettant la même somme jusqu'à
ce que l'enfant gagne sa vie et il a promis de lui faire apprendre un état.
Elle n'en a parlé qu'à son confesseur, le curé "Jaqueman".
Papier, 22.5 x 17.3 cm, français.
Au dos adresse et cachet.
23) 1815, 9 juillet, Gd-St-Bernard.
Lettre de Terrettaz au prévôt, pour qu'il songe à son état
de santé, qui risque de causer des suites très fâcheuses,
dont il sera la première victime. Depuis 56 jours, sa maladie est devenue
dangereuse. La règle de St-Augustin qui prévoit le recours au
médecin en cas de doute. Il demande à voir un médecin,
celui qu'on voudra, à condition qu'il ne soit pas un charlatan. Il se
recommande aux prières du prévôt.
Papier, double folio, 16.8 x 21.7 cm, français, latin.
Au dos : adresse du prévôt Genoud, à Sembrancher.
Cachet et nom de Germain Bourgeois de Bovernier.
24) s.d. [août 1815 ?].
Billet de la main de Terrettaz : s'il recouvre sa liberté, pour se rendre
chez le prévôt, qu'on ne fasse pas de scandale en publiant qu'il
est parti; personne ne le verra avant que le prévôt n'ait connaissance
qu'il se rende auprès de lui.
Papier, 10.5 x 8.5 cm, latin, français.
25) 1815, 24 août, Séminaire de Géronde.
Lettre de Pierre-Antoine de Preux "a sacris" au prévôt.
Il y a 8 jours Jean-Nicolas Terrettaz, religieux, s'est présenté
pour obtenir au plus tôt sa sécularisation et se plaindre que le
prévôt lui ait interdit de célébrer la messe, ce
qui lui fait perdre honneur et réputation. L'évêque la repris,
mais lui a promis la sécularisation s'il apporte un patrimoine et est
reçu dans un autre diocèse quelconque. Jusqu'à sécularisation
définitive, c'est son supérieur qui peut juger s'il peut dire
la messe. Terrettaz en est indisposé, car il peut attendre bien de temps
avant la réponse de l'évêque de Clermont, et qu'en attendant
il n'a rien pour vivre. Il veut aller à Lucerne, et remettre au nonce
l'acte de sécularisation que le prévôt avait remis à
l'évêque. L'évêque ne s'y oppose pas et il est disposé
à tendre la main au prévôt, etc.
Papier, double folio, 19.5 x 27.8 cm, français.
26) s.d. [août 1815] ?
Minute d'une lettre du curé de Sembrancher après son voyage à
Sion. M. Terrettaz lui demande le résultat de son entretien avec l'évêque
: celui-ci dit qu'il doit se pourvoir d'un patrimoine et donner l'assurance
d'aller dans un diocèse étranger. Il a refusé l'autorisation
de dire la messe à Sembrancher, car il a encouru des censures lors de
sa dernière évasion et ses débordements sont connus, surtout
à Sembrancher. On avait convenu qu'il resterait encore au St-Bernard,
même sans camail, vu sa conduite antérieure. Renvoi à un
rescrit de la pénitencerie.
Papier, 18.8 x 24.2 cm, français.
27) s.d. [septembre 1815 ?].
Lettre de Terrettaz au prévôt pour demander qu'on lui remette le
coffre contenant ses habits, et qui est au St-Bernard; son parapluie, l'argent
que Sébastien Pellaud a pris chez ses parents (bourse de 5 louis doubles,
3 simples, 3 pièces de Fr. 5.-, un de Fr. 2.-, 4 de Fr. 1.-, 2 de Fr.
0.50, et 1 de Fr. 0.05). Là-dessus, 5 louis simples sont à M.
Colom, à Véras, qui viendra les réclamer, 3 ouvrages de
médecine (2 volumes de chirurgie et 2 volumes dans un portefeuille contenant
des manuscrits). Le tout peut être utile pour en tirer quelque argent.
Un portefeuille contenant des ordres, juridiction, consultations de médecin,
2 lettres d'Aoste reçues par M. le prieur en juillet; la valise de "cotone"
portée au St-Bernard. 2 fusils, 1 carabine rayée avec tous ses
outils, que le prieur détient. Un drogetier ? que M. Filliez a porté
à Sembrancher, acheté sur ses économies faites à
Sembrancher; l'anglaise ? faite à sa mesure, et que le prévôt
détient, les sermons laissés à Bovernier, un habit court,
1 miroir, 2 bonnets carrés "diurnal", un boîte contenant
divers objets chapelets, etc. des livres, une lunette d'approche etc. ce qu'il
a laissé à la cure de Bovernier, surtout un petit rituel reçu
du curé d'Argentières, qui se trouve à Bovernier.
Papier, double folio, 15.8 x 22 cm, français.
Adresse au dos et cachet.
28) 1815, 30 septembre, Gd-St-Bernard.
Lettre du prieur J. Darbellay au prévôt. Il envoie par les sommeliers
ce qu'il a trouvé des affaires de Terrettaz : il manque l'explication
du catéchisme par M. Lovay : c'est peut-être chez le curé
de Bovernier et chez Abbet. Prière de l'aviser si le conseiller d'Etat
Delasoie ou autre l'avisent que de grands personnages doivent passer par le
Simplon, un commandant l'a prié de lui écrire. La neige en passable
quantité peut être un obstacle.
Papier, double folio, 17 x 21.8 cm, français.
29) 1815, 19 octobre, Sion.
Lettre du secrétaire épiscopal Pierre-Antoine de Preux au prévôt
Genoud, à Martigny, qui lui a demandé comment il envoie des lettres
ou de l'argent à son agent à Rome : pour les sommes importantes,
il passe par MM. Courty, négociants à Brigue, qui lui font des
billets de change qu'il envoie directement à Rome; pour les sommes moindres.
Il a assez d'occasions qu'il recherche. Les lettres affranchies ou non parviennent
toujours à leur adresse. Il vient d'annoncer à M. Terrettaz, de
la part de l'évêque, qu'il ne peut lui confier de bénéfice
[paroisse] dans son diocèse. Il devra se présenter pour recevoir
ses "dimissoires"; il espérait Collombey; cela ne lui fera
pas plaisir.
Papier, double folio, 19.6 x 27.8 cm, français.
Au dos adresse, sceau aux armes de de Preux plaqué sur laque rouge et
regeste.
30) 1816, 14 décembre, Sion.
Lettre du chanoine ? Darbellay au prévôt Genoud à Sembrancher.
Il a oublié de signaler au prévôt le décès
de 3 affiliés. - L'évêque est toujours plus faible par ces
temps humides, qui l'empêchent de dormir. Mais il dit tous les jours la
messe. Le surveillant de Martigny aura sans doute fait part au prévôt
de la circulaire de l'évêque de Sion au clergé du diocèse
au sujet de l'interdiction, à perpétuité dans le diocèse,
pour Jean-Nicolas Terrettaz, de toute fonction dans le diocèse. Darbellay
se refuse à retracer toutes les abominations que ce Terrettaz a commises
et qui sont prouvées et avouées (formicator, adulter, sacrilegus
ac incestuosus). L'évêque dit que c'est assez public, et qu'il
n'a pas à le cacher, et l'évêque n'a pas changé de
sentiment envers la maison du St-Bernard et il fait saluer le prévôt.
La Diète du Valais est au même point qu'il y a 8 jours; on a proposé
hier les comptes du St-Bernard. Le châtelain Ribordy de Sembrancher a
pris la parole en diète pour dire que le St-Bernard n'avait rien de juste
à prétendre. On ne sait pas ce qu'il sera en définitive.
Les aspirants aux places tentent de se faire des amis : M. le comte de Quartéry
est parti pour Chambéry, d'où il ira à Paris pour obtenir
un duché s'il le peut. Le bourgmestre de Sion de Riedmatten a écrit
à tous les présidents de dizain à l'intention de leurs
ressortissants après avoir bien dit des niaiseries, il demande qu'on
le nomme trésorier d'Etat; mais il n'ouvrira pas la bourse pour acheter
des voix. Projets "à la Bonaparte" de grandes routes, sans
montées ni sinuosités dans tout le pays : on a déjà
en caisse 5 ou 600'000 Fr. suisses de dettes. On réparera la route du
St-Bernard : à la Monnaie, on passera de l'autre côté pour
éviter l'avalanche, on ira s'il faut jusqu'à Vens : un député
des plus éclairés de la diète assure que cela ne coûtera
pas cher. Souhaits pour les fêtes.
Papier, double folio, 18.8 x 27.3 cm, français.
Ces 30 pièces 1815-1816, sont dans une chemisette de papier No 103, intitulée
lettres concernant J.-Nicolas Terrettaz, chanoine du St-Bernard.