Archives du Grand-Saint-Bernard
Dossier personnel du chanoine
Antoine Voutaz de Sembrancher + 1743
AGSB 5697
Antoine Voutaz de Sembrancher + 1743
a) 1711, 18 novembre ? Gd-St-Bernard.
Copie d'un mandat fait et intimé par le chanoine régulier Jean-Paul
Pellissier, au Rd Antoine Vota, chanoine régulier du St-Bernard de Mont-Joux,
le 18 novembre 1711 à la salle de la cure d'Orsières, en présence
des chanoines réguliers Antoine [? Ferra Jacques-Antoine ?] recteur de
St-Jacques, et Jean Lovey, témoins.
A la suite d'une lettre du prévôt, que Vota "par un esprit
indiscipliné et tout à fait dérangé, ne voulait
reconnaître comme tel", comme il s'en vante et selon sa conduite
scandaleuse, nos messieurs savent fort bien qu'il s'est retiré chez le
curé d'Orsières, sans obéir au prévôt qui,
à la prière de M. Dayne, lui a permis d'aller demeurer chez le
curé de St-Rémy. Dans la plainte du prévôt sur le
procédé irrégulier, pour exécuter ses ordres et
calmer les murmures des claustraux, en qualité de prieur claustral Jean-François
Prayet ordonne à Vota de monter au St-Bernard avec M. Pellissier, qui
est envoyé à Orsières pour intimer cet ordre, et en cas
de refus, sous peine de "suspense ipso facto", s'il refuse d'aller
au St-Bernard, jusqu'à ce qu'il obéisse au prévôt
pour retourner à Orsières. Il espère que sa soumission
édifiera ses confrères.
Signé par Jean-François Prayet, prieur claustral.
1711, 24 novembre, St-Bernard.
Copie d'une lettre datée : St-Bernard 22 novembre.
Le prieur claustral J.-Fr. Prayet écrit au chanoine régulier Votaz,
à Bourg-St-Pierre en Valais. Il espérait que Votaz obéirait
à ses ordres canoniques, surtout au moment où les bourgeois de
Bourg-St-Pierre sont montés au St-Bernard avec 40 chevaux : il n'aurait
pas eu à lui écrire par la présente qu'il le déclare
lié de la "suspense inso facto", comme déjà avisé
à Orsières : il ne peut plus dire la messe avant d'être
monté au St-Bernard. Il n'y a plus de détour possible. Si la présente
suspense ne suffit pas, il n'y a pas à espérer que le prévôt
exemptera Votaz de se soumettre aux ordres du prieur : le prévôt
ne répondra rien tant que Votaz ne sera pas au St-Bernard.
Copie de l'original.
1711, 25 novembre.
Copie de la lettre de Votaz au prévôt : il lui envoie cet exprès
pour lui dire qu'il est arrivé à Bourg-St-Pierre par ordre du
prieur claustral, qui lui a ordonné de quitter Orsières où
il s'était retiré par obéissance. Il le prie de l'excuser
de ses "folies passées" il est toujours "infirme d'esprit"
se "laissant toujours aller à son imagination dérangée"
qui l'a détourné de l'obéissance. Il est juste de se soumettre
à l'ordre de monter au St-Bernard pour se "recolléger un
peu". Il se sent en assez bonne santé pour supporter les rigueurs
de l'hiver, pour édifier ses confrères autant qu'il les a scandalisés
par sa conduite irrégulière. Demande d'envoyer un autre chanoine
pour seconder le curé d'Orsières; ses paroissiens n'étaient
pas contents de lui. Lettre adressée au prévôt à
Aoste.
Cahier, folios, 17 x 24.2 cm, français.
b) 1712, 22 avril, Sion.
Lettre du doyen [Jacques de] Preux, vicaire général de Sion au
prévôt du Grand et Petit St-Bernard, etc. à Aoste [Jean-Pierre]
Gersod. Il le prie de recevoir M. Woutta (Voutaz), religieux que "des menaces
soit par parole l'ont poussé à bout". Comme il l'avoue, le
prévôt n'y a pas pris part mais "les supérieurs portent
les fautes des religieux lorsqu'ils les savent et n'y mettre l'ordre".
On le vexe de trop près. "Délivrez-le de ces continuelles
infestations, qu'on ne dise pas que c'est la passion qui prédomine dans
ces suspensions ipso facto sans renitence ains [= mais] obéissance".
Il demande asile à l'évêché et de n'être pas
foudroyé par les subalternes du prévôt. le vicaire général
prie le prévôt de le ménager : "il est bon religieux
et le vôtre aussi bien que notre enfant, et que ce petit voyage ne lui
soit pas imputé à coulpe" [faute]. Il l'invite à être
"bon père des volontaires, des tardifs et mal vus" afin de
les ramener tous au bercail par la douceur paternelle.
Signé : J. Preux V.G. du diocèse.
Papier, double folio, 17 x 23.8 cm, français.
Au dos : adresse et regeste, trace de cachet rouge.
En tout 2 pièces dans une chemisette portant : Voutaz Antoine, 1695.