SECOND ROYAUME DE BOURGOGNE


888 - 1032

 

Fondé à l'époque du démembrement général de l'empire carlovingien, le second royaume de Bourgogne a, durant un siècle et demi d'existence, compté quatre souverains directement issus les uns des autres. Le tableau généalogique ci-dessous, et emprunté en majeure partie aux Origines guelficae de Scheidius, renferme non-seulement les générations auxquelles appartiennent ces quatre rois, mais plusieurs de celles qui sont antérieures au premier Rodolphe et en outre quelques-uns des collatéraux du dernier prince de ce nom. Il sert ainsi à faire ressortir les rapports de famille qui, joints aux circonstances politiques, ont permis au fils du duc Conrad d'ériger la Bourgogne transjurane en royaume indépendant; d'autre part, il fournit les moyens de constater la position respective et les droits des princes qui pouvaient prétendre à la succession de Rodolphe III.

Le répertoire sommaire des diplômes émanés des rois Rodolphiens, ainsi que de tous les documents relatifs à l'histoire générale de leur dynastie, a été publié par Boehmer dans ses Regesta Karolorum, et plus récemment par M. F. Forel dans les mémoires de la Société d'histoire de la Suisse romande. Quant aux chartes qui, pendant la durée de ce royaume, se rapportent spécialement au diocèse de Genève, elles sont en petit nombre, renferment essentiellement des indications topographiques, et n'offrent que des renseignements incomplets sur l'histoire civile du pays et son organisation intérieure. La série des évêques n'est point authentiquement établie, et, sauf pour l'un d'eux, Hugues, de 988 à 1019 environ, on ne connaît ni la durée ni les circonstances de leur épiscopat; un seul document, celui relatif au Plaid tenu à Saint-Gervais, près Genève, en 926, fournit quelques données sur l'administration de la justice ; mais on est réduit à de simples conjectures pour tout ce qui concerne l'origine ou le mode de formation des divers pouvoirs politiques qui, plus tard, se partageront le territoire. A la fin de cette période, on voit toutefois apparaître les noms de quelques comtes, fonctionnaires, ou propriétaires d'alleux, qui peuvent être rattachés aux familles des comtes de Genevois et de Savoie, ou à celle des seigneurs de Faucigny et de Mont. Un petit nombre d'établissements ecclésiastiques importants, Satigny, Saint-Victor, Talloires, Peillonnex, remontent aussi à la même époque.

Ouvrages à consulter sur le second royaume de Bourgogne et sur la dynastie Rodolphienne : Gollut, Mém. histor. de la R ép. séquanaise, etc. Dole 1592, folio, p. 261 et suiv.. et nouv. édit. avec préface, par Ch. Duvernoy, Arbois 1846, in-8°. - Duchesne, Hist. des rois, ducs et comtes de Bourgogne et d'Arles, Paris 1619, in- 4°. - Dunod, Hist. des Séquanais, des Bourguignons, etc. Dijon 1735, t. II, p. 93-122. - Dom Plancher, Hist. de Bourgogne, Dijon 1739, folio, t. I, p. 180 et suiv. - Leibnitz et Scheidius, Origines Guelficae, Hanovre 1751, t. II, p. 56- 64. - Mille, Abrégé chronol. de l'hist. du duché de Bourgogne, Paris 1771- 73, 3 vol. in- 8°. - Zurlauben, Mém. de l'Acad. des Inscr. Paris 1774, t. XXXVI, p. 142- 158. - Art de vérifier les dates, 3ème édit. fol°. Paris 1783- 87. t. II, p 430, et édit. in- 8°, Paris 1819, t. X, p. 382. - Bridel, Conservateur suisse, 1e édit. V, p. 303, et 2me édit. p. 236. - De Vignet, Mémoire sur Humbert aux Blanches mains, dans Mém. Acad. Sav. III, p. 259 et suiv. - Boehmer, Regesta chronol. diplomatica Karolorum, Frankfurt am M. 1833, p. 140- 146. - De Gingins, Bosonides, dans Archiv fur Schweiz. Gesch. VII, p. 85- 201, et VIII, p. 1- 116; et Hugonides, ibid. IX, p. 85- 258.- Dessaix (Joseph), La Savoie histor. et pittor. etc. Chambéry 1854, t. I, p. 143- 167. - Wurstemberger, Geschichte der alten Landschaft Bern, Berne 1862, t. II, p. 3- 111. - Dey, Hist. de sainte Adélaïde, impératrice, Genève 1862, in- 8° .- Forel, R égeste, dans M. D. R. t. XIX, introd. p. 44- 61, et n° 84- 332.

 

REG 106
01.01.0888
31.12.0888
Rodolphe, fils de Conrad et neveu de l'abbé Hugues, se rend maître des contrées situées entre le Jura et les Alpes, et se fait proclamer roi dans une assemblée de seigneurs et de prélats tenue à Saint-Maurice d'Agaune. Ruodulfus filius Chuonradi, nepos Hugonis abbatis, provinciam inter Jurum et Alpes penninas occupat, et apud sanctum Mauritium, adscitis secum quibusdam primoribus et nonnullis sacerdotibus, coronam sibi imposuit, regemque se appellare jussit. (Reginonis chron. ap. Pertz, I, p. 598.) - Ruodulfus vero filius Chuonradi superiorem Burgundiam apud se statuit regaliter tenere. (Annal. Fuld. Ibid. I, p. 405.)
Non indiqué
Cf. Cart. Laus. M. D. R. t. VI, p. 8 (ad ann. 885). - Sigebert, ap. Pertz. Script, t. V, p. 149 (ad ann. 890).- Annales Mettenses, ap. D. Bouquet, VIII, p. 68. - Ann. Vedastini (ap. Pertz, I, p. 525, et D. Bouquet, VIII, p. 87), placent à Toul la consécration de Rodolphe à titre de roi. - Quelques auteurs estiment que les années du règne de Rodolphe ont été comptées par les écrivains des chartes à dater de la mort de l'empereur Charles le Gros, soit depuis le 13 janvier 888; du reste, toute la chronologie de ce règne est fort incertaine et dès lors la classification des chartes très difficile à déterminer.

REG 107
02.09.0890
02.09.0890
Manassès, comte, du consentement de sa femme Alexandrine, donne à l'église de Lausanne des terres qui lui ont été cédées par la roi Rodolphe, et qui sont situées à Montigny, dans le pagus genevois. In pago genouense, in fine ercolane, in uilla mustiniaco.
Actum laus. Castro, IIII nonas septembris, anno III regnante domno nostro ruodulfo rege.
Cart. Laus. M. D. R. t. VI, p. 283. - Zapf, Monum. I, n° 13.- Montigny mentionné dans cette charte paraît être le hameau de ce nom près d'Evian, entre Lugrin et Saint-Paul.

REG 108
01.01.0891
31.12.0891
Aurélien, archevêque de Lyon, fait restituer au couvent de Saint-Pierre, à Nantua, diverses propriétés qui lui avaient été enlevées, entre autres tout ce que ledit monastère avait possédé dans le pagus genevois et le lieu appelé Villula, près de Genève. Quidquid sanctus Petrus in Genevensi pago habet, et locum qui vocatur Villula juxta civitatem Gebennicam posita, cum omnibus appendiciis, cum servis et ancillis.
Anno DCCCXCI, Indict. XII.
Mabillon, Annal. Ord. S. Bened. III, p. 690. - Les indications de la date ne concordent pas.- Villula de cette charte est-il le hameau appelé Villette dans la commune de Chêne-Bougeries, à demi-lieue sud-est de Genève?

REG 109
27.04.0892
27.04.0892
Manassès, comte, du consentement de sa femme Alexandrine, donne à l'église de Lausanne, dont Hiéronimus est évêque, des chapelles et des terres situées dans le pagus genevois, entre autres à Montigny, à Larringe et à Lugrin. In pago genouense, in fine hercolana, in villa mustiniaco, capellam I cum mansis VII, lunaticis V; ad ladrinio colonica I; ad Logrino capella I cum colonicas VI, lunaticos II; etc.
Data die iovis V Kal. Maii, anno VI regnante domno nostro Ruodulfo rege.
Cart. Laus. M. D. R. t. VI, p. 285. - Zapf, Monum. I, n° 14. - Les indications de la date ne concordent pas; mais Hiéronimus étant mort eu 892, et cette année le 27 avril tombant un jeudi, il est préférable de placer la charte en 892. Voy. Rég. Forel, n° 91. - Pour Montigny, voy. [107]. Larringe est situé à une lieue au sud d'Evian, et Lugrin à une lieue à l'est de la même ville. Il résulte de cet acte que la dénomination de finis hercolana (al. ercolanis), s'appliquait à tout le territoire autour d'Evian, depuis la Dranse jusqu'aux dents d'Oche, territoire que les cartes du moyen âge appellent : Pays de Gavot.

REG 110
01.01.0892
31.12.0892
Concile tenu à Vienne par les évêques du royaume d'Arles, sous la présidence de deux légats du pape Formose. - Le premier canon de ce concile ordonne de prononcer l'excommunication contre les laïques qui se seraient emparés des biens ecclésiastiques et s'opposeraient à leur restitution. Ut ab injusta invasione et possessione ecclesiasticarum rerum saeculares abstineant, et qui hactenus hoc fecisse noscuntur emendare cogantur, et si admoniti non se correxerint, tunc congruo tempore, virtute spiritus sancti, ex auctoritate beati Petri apostoli, habeantur excommunicati.
Viennae in basilica Salvatoris, Formosi papae anno II, Odonis regis V.
Sirmond, III, p. 580, - Mansi, XVIII, p. 122. - Jaffé, n° 2672.- La décision de ce concile est souvent invoquée dans les chartes postérieures du présent Régeste, notamment à l'occasion des luttes entre les évêques et les comtes.

REG 111
14.05.0899
14.05.0899
Le roi Rodolphe confirme des donations antérieures faites à l'église de Lausanne, entre autres celle de Montigny, par le comte Manassès. Quod fidelis noster Manasses largitus est, videlicet Mustiniacum villam cum omnibus appendiciis.
Data pridie idus maii, Christo propicio, rodulfi piissimi regis anno XII, indict. VI. Actum Lausannensi Castro.
Cartul. Laus. M. D. R. VI, p. 286. - L'indiction ne concorde pas avec l'année du règne. - Zapf, Monum. I, n° 222 (ad. ann. 923). - Pour les donations de Manassès, voy. documents [107 et 109].

REG 112
01.01.0889
31.12.0909
Lettre signée par Barnuin, archevêque de Vienne, Isaac, évêque de Grenoble, et Isaac, évêque de Valence, adressée au roi Rodolphe, afin qu'il donne cours à une citation contre Bernard, évêque de Genève, qui ne s'est pas rendu au synode convoqué à Vienne pour le 29 septembre. Les prélats rappellent au roi que cet évêque et son église dépendent de son gouvernement. ... ipse et ejus ecclesia subjacet, Deo donante, regimini, et vestram clementiam certissime novimus, etc.
Non indiqué
Hauréau, Gallia Christiana, XVI, Instr. eccl. Gebenn. n°2, col. 143. Cartul. de S. Hugues (Bibl. de Grenoble), impr. dans M. D. G. t. IX, p. 455.- Ed. Mallet a publié cet acte et le suivant, comme servant à prouver que Genève a fait partie du royaume de Bourgogne transjurane dès le règne de Rodolphe Ier. Voy. ibid. p. 454-457. - L'évêque Bernard est le 35me sur la liste de la Bible de Saint-Pierre, M. D. G. t. V, p. 358.

REG 113
01.01.0899
31.12.0899
Lettre de Barnuin, archevêque de Vienne, Isaac, évêque de Grenoble, et Isaac, évêque de Valence, adressée à Possessorus, Genesius, Ragambodus et aux autres clercs de l'église de Genève. Ils se plaignent de ce que l'évêque de ce diocèse n'est pas venu au synode convoqué à Vienne pour le 29 septembre, et parlent d'une seconde convocation pour le prochain dimanche à Aoste (Saint-Genis d'Aoste).
Anno dominice incarnationis DCCCXCVIIII, Ludovico rege.
Ibid. - M. D. G. t. IX, p. 456.

REG 114
06.04.0908
06.04.0908
Franco, évêque de Genève, est au nombre des prélats qui souscrivent, à Lyon, un acte de Haluvala, archevêque de cette ville, concernant une église du même diocèse.
S. Franconis, genevensis episcopi... Data octavo idus Aprilis, anno sexto Ludovici imperatoris.
Bernard, Aug. Cartul. de Savigny, I, p. 30. - Mabillon, Ann. Ord. Bened, II, p. 304 (ad ann. 907), ne donne qu'un résumé de la charte, mais mentionne Franco genevensis. - La liste de la Bible de Saint-Pierre, M. D. G. t. V, p. 358, n° 37, écrit Fraudo.

REG 115
14.04.0910
14.04.0910
Le roi Rodolphe confirme en faveur de Hugues et de Warner, neveu du dit Hugues, la possession de la villa de Pirrhois, al. Prihoia (Perroi?), qu'ils tenaient à titre précaire, et moyennant un cens, du monastère de Saint-Maurice.
Data XVIII Kal Maii, anno incarn. DCCCCX, regnante domno nostro Rodulpho rege, anno XXIII. Actum Acauno monasterio in Dei nomine feliciter. Amen.
Juenin, Nouvelle hist. de l'abb. de Tournus, Dijon 1733, Pr. p. 103. - D. Bouquet, IX, p. 693. - Le millésime ne correspond pas avec l'année du règne. - Perroi est situé dans le canton de Vaud, à demi-lieue au nord de Rolle.

REG 116
20.02.0912
20.02.0912
La comtesse Eldegarde, veuve du comte Ayrbert, agissant d'après les intentions de celui-ci, et voulant assurer le salut du roi Rodolphe, ainsi que le repos de son âme, de celles de son mari et de leurs parents, donne au monastère de Saint-Pierre de Satigny, situé dans le pagus équestre, une partie des biens et des serfs que le comte lui a légués. Les biens donnés sont situés à Satigny, villam Satiniatis; à Chouilly, in Cauliaco ; à Peicy, in Pelciaco; à Chalex ou Colonges, in villa Calaoige; à Crest, in villa Crete; à Logras, in Logratis; et à Feigères, in villa Felgerias. La donatrice désire que sa sépulture ait lieu à Satigny, où son mari a été enseveli; elle se réserve l'usufruit viager des choses données; elle met sa donation sous la protection de l'église de Saint-Pierre de Genève; enfin elle stipule une redevance annuelle de cinq sols en faveur de la dite Eglise, dont Riculphe est évêque. L'acte est signé par plusieurs témoins sans qualifications spéciales, et il est écrit sous la dictée de Vuidricus, archi-chancelier, par Maïolus, prêtre, levita.
Datum Die ueneris X Kal. Mar. anno XXIII regnante donno nostro rodulfo rege.
Arch. Gen. Pièces historiques, n° 1. - M. D. G. t. II part. 2, p. 16. - Guichenon, Bibl. Sebus. Cent. 1, ch. 32, incorr.- Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 111, n° 92 (ad ann. 1015). - Trad. dans Pictet de Sergy, Hist. de Genève, I, p. 217.- Cette charte, datée de la 23me année du règne d'un Rodolphe, pourrait être en conséquence attribuée, et l'a été en effet, à trois dates différentes. On doit écarter la 23me année de Rodolphe III, qui tomberait en 1015 ou 1016, parce que dans ces deux années le X des kalendes de Mars n'est pas un vendredi, et parce que l'évêque Riculphe mentionné dans la donation, appartient au dixième et non au onzième siècle. La coïncidence d'un vendredi avec le X des kalendes de Mars a lieu, soit en 935, 23me année de Rodolphe II, soit en 912, année bissextile et 23me de Rodolphe Ier. Cette dernière attribution paraît préférable, parce qu'elle place l'évêque Riculphe avant Adelgaudus, qui vivait en 927, ci-après [123], et que cet ordre se trouve ainsi conforme à celui de la liste de la Bible de Saint-Pierre, M. D. G. t. V, p. 358, d'après laquelle Riculphe occupe le n° 36, et Adelgaudus le n° 38. - A ce premier motif, on peut en ajouter un moins précis, mais concordant, qui a été suggéré par M. F. de Gingins aux rédacteurs du Régeste : Maïolus, écrivain de la donation d'Eldegarde, est un jeune prêtre écrivant sous la dictée du chancelier, tandis que Maïolus, probablement le même, est qualifié de chancelier dans l'acte de 926, ou Plaid tenu à Saint-Gervais, dans le même comté équestre, ci-après [122]. Toutes les localités mentionnées dans la donation d'Eldegarde sont situées entre le Jura et le Rhône, à 3 ou 4 lieues à l'ouest de Genève. Chouilly est un hameau de la commune de Satigny, et Logras est situé dans celle de Colonges (Ain). - Plusieurs historiens, entre autres Guichenon, loc. cit. et Lévrier, Chron. hist. I, p. 36, ont fait du comte Ayrbert un comte de Genevois; mais cette opinion n'est établie par aucun document, et d'après la situation des biens laissés par lui à sa femme , il est plus probable d'admettre qu'Ayrbert avait été comte du pagus équestre, revêtu de cette fonction avant 912, comme le fut Anselme en 926. - Voy. Baulacre, I, p. 328. - I-A. Galiffe, Matériaux, I, p. 67. - Mallet, M. D. G. t. II part. 2, p. 4. La date exacte est: 21 février 912, et non 20 février, puisque l'année 912 était bissextile. - Le désir d'abréger l'analyse de cette pièce a nui dans quelques points à son exactitude; ainsi tous les biens de la comtesse Eldegarde dans les localités mentionnées, ne sont pas également donnés par elle au monastère de Satigny : elle se réserve expressément la villa de Crest et ce qu'elle possède à Gonville, in Gontiano. Voyez Hidber, Schweizerisches Urkundenregister, Bern 1865, zweiter Heft, p. 209. - Du reste, cette charte est une de celles qui doivent être étudiées dans les ouvrages mêmes où le texte en est reproduit.

REG 117
25.10.0912
25.10.0912
Mort de Rodolphe Ier, roi de Bourgogne. Son fils Rodolphe II lui succède.
Non indiqué
L'année 912, sans indication de mois et de jour, est donnée comme date de la mort de Rodolphe par Ann. Alamannici, ap. Pertz, I, p. 55, et Herimanni Aug. Chron. ibid. Script. V, p. 112; d'autre part, la chronique du Cartulaire de Lausanne, M. D. R. t. VI, p. 8, et les Ann. Flaviniacenses, ap. Pertz, script. III, p. 149, placent cette mort au dimanche 25 octobre 911; mais le 25 octobre de l'année 911 tombant sur un vendredi, et celui de l'année 912 sur un dimanche, ce dernier millésime doit être préfère et cette détermination est confirmée par d'autres circonstances historiques. Voy. de Gingins, Indicat. d'hist. et d'antiq. suisses, 1861, n° 4. - Régeste Forel, n° 106.

REG 118
10.10.0916
10.10.0916
Charles le Simple, roi des Francs, confirme au monastère de Tournus, dont Wicheramnus est abbé, les concessions faites par ses prédécesseurs. Au nombre des propriétés mentionnées, on trouve Sutrieu en Genevois, Sultriacum villam in Geniviso (pago), ainsi que Talloires, Héry-sur-Âlby et leurs dépendances, Talgariam, Ariacum et Classium, cum universis ad sepertinentibus.
Datum VI Idus Octobr. Indict. IIII, anno XXIII regnante Karolo rege, etc.
Chifflet, Hist. de Tournus, Pr. p. 272.- Juenin, Nouv. hist. de l'abb. de Tournus, Dijon 1733, Pr. p. 109. - D. Bouquet, IX, p. 523. - Pour Sutrieu (en Valromey), voy. ci-dessus [98], et pour Talloires [95 et 101].

REG 119
01.01.0909
31.12.0929
Rodolphe II, roi de Bourgogne, est vaincu et mis en fuite près de Winterthour par Burchard, duc de Souabe. Pugna apud Winterthurum inter Rodulfum regem Burgundiae et Burchardum ducem Alamaniae commissa. Rex a duce victus fugatur.
Non indiqué
Herimannus Contractus, ap. Pertz, Script. V, p. 112 et Trouillat, Mon. de l'évêchê de Bâle, I, p. 130. - Cf. Annales sangallenses majores, ap. Pertz, I, p. 78. - Le n°120.

REG 120
01.01.0912
31.12.0932
Rodolphe II, roi de Bourgogne, épouse Berthe, fille du duc Burchard. Ruodulfus rex filiam Burchardi ducis accepit. (Annal. Sangall. ap. Pertz I, 78.) - Burchardi filiam nomine Bertham sibi conjugio copulavit. (Luitprand a° 922, ibid. Script. III, 299.)
Non indiqué
Quelques historiens racontent que ce fut par l'intervention de Guillaume, évêque de Bâle, et d'Anselme, évêque de Genève, que la paix fut rétablie entre les deux princes et que ce mariage fut conclu. Voy. Dom Plancher, Hist. de Bourgogne, II, p. 187. - Mille, Hist. de Bourgogne, III, p. 75. - Le P. Barre, Hist. d'Allemagne, III, p. 305. - D'autres historiens nient cette intervention des évèques, qui ne paraît appuyée sur aucun document. Voy. Trouillat, I, p. 130. - Sur la liste de la Bible de Saint-Pierre, aucun évêque de Genève ne porte le nom d'Anselme; et les autres listes paraissent ne l'avoir introduit que par suite des indications erronées des auteurs cités ci-dessus.

REG 121
15.06.0923
15.06.0923
Naissance de Bernard, fils de Richard de Menthon et de Bernolina de Duing. Elevé à Menthon, sur la rive orientale du lac d'Annecy, il se consacra spontanément à la vie ecclésiastique et devint archidiacre de l'église de Saint-Nicolas d'Aoste, cathédrale de cette ville. Il établit des religieux chargés d'exercer l'hospitalité envers les voyageurs, soit au sommet du passage du mont Jou, entre Aoste et le Valais, appelé dès lors grand Saint-Bernard, soit au sommet de celui qui sépare le Piémont de la Tarentaise, connu sous le nom de petit Saint-Bernard. Il mourut à Novare le 28 mai 1008. Sa vie a été écrite par Richard, qui lui succéda comme archidiacre de la cathédrale d'Aoste.
Non indiqué
Bollandistes, Acta sanctorum, 15 juin, t. II, p. 1071-1089. - Grillet, Dict. histor. des départem. du Mont-Blanc et du Léman. Chambéry 1807, t. III, p. 31. - Dépommier, Notice hist. sur S. Bernard de Menthon, dans Mém. Acad. de Savoie, 1828, t. III, p. 202.

REG 122
18.01.0926
18.01.0926
Plaid tenu à Saint-Gervais, sous les murs de Genève. - Le roi Rodolphe, pendant son séjour in cartris ou castris villa, reçoit une plainte de Bertagia, veuve d'Alteo, et de son fils, aussi appelé Alteo, au sujet de biens situés à Avenay, dans le Comté Equestre, biens détenus par Léotard au préjudice des plaignants. Le roi ordonne à ses fidèles, fidelibus suis : Turumbert, comte, Anselme, comte du pagus équestre, et Hugues, comte du palais, déjuger cette cause dans le plus prochain plaid, in primo placito, qu'ils tiendront dans le dit Comté équestre, et cet ordre du roi est signifié à Léotard et à Bertagia, Peu de temps après, les comtes Hugues et Anselme viennent tenir une audience publique pour rendre la justice, mallum publicum, ad justitias faciendas vel finiendas, dans le bourg de Saint-Gervais, sous les murs de la ville de Genève, in vico sancti Gervasii, in urbe Genevensi subtus ejus muros. Dans cette audience, Bertagia présente son titre de propriété et fait entendre plusieurs témoins qui prêtent serment sur les saintes reliques; en conséquence, le jugement est prononcé en sa faveur, et le comte Hugues le fait exécuter. L'acte est signé par les deux comtes et plusieurs autres individus sans qualifications spéciales; il est écrit par Maïolus, chancelier, cancellarius.
Die Mercoris XV Kalendas Februarii anno XV regnante Domno nostro Rodulfo rege.
Arch. de Cluny, copies de Rivaz et de Barive, impr. dans M. D. G. t. XIV, n° 329, p. 376. - Zurlauben, Schweizerisches Museum 1784, p. 259. - Cibrario et Promis, Documenti, sigilli et monete. Torino 1833, p. 1. - Avenay ou Avenex est un hameau situé au-dessus de Nyon, entre Eysins et Signy (canton de Vaud). Le lieu où résidait le roi Rodolphe était, dit-on, sur l'emplacement occupé plus tard par Saint-Loup, au-dessus de Versoix. Le présent acte a une grande importance juridique et topographique. Il fait connaître que chaque comté de la Bourgogne avait une juridiction civile distincte, et que la justice s'y rendait publiquement, au nom du roi et par ses officiers, dans des audiences périodiques. Il montre aussi que le comté équestre avait pour limites, en face de Genève, le cours du Rhône, comme l'ancien territoire des Helvétiens au temps de Jules-César, et probablement la Colonia equestris sous la domination romaine.

REG 123
01.01.0927
31.12.0927
Adelgaudus, évêque de Genève, assiste à la confirmation, par le roi Rodolphe, de Libon, évêque de Lausanne, et y donne son consentement.
Libo episcopus ordinatus est anno Domini DCCCCXXVII. - Adelgaudus (al. Adalgandus) episcopus presens et conlaudans consensit.
Cart. Laus. M. D. R. t. VI, p. 56, cf. avec p. 9. - Hist. Patr. Mon. Chart. I, p. 130, n° 78. - Trad. dans Conserv. suisse, 2me édit, III, p. 30. - Quoique le siège d'Adelgaudus ne soit pas mentionné dans cette charte, on ne peut hésiter à voir en lui l'évêque de Genève appelé Aldagaudus dans la liste de la Bible de S. Pierre, n° 38. L'examen de l'acte démontre, en effet, que le prélat ainsi nommé devait être très voisin de Lausanne, et soumis, comme Libon, au roi Rodolphe II; or le même nom n'est porté à cette époque par aucun autre évêque du royaume de celui-ci.

REG 124
18.04.0930
18.04.0930
Les religieux de Saint-Maurice d'Agaune et leur prévôt Herluynus font, par l'ordre du roi Rodolphe, diverses concessions en précaire au nommé Turumbert, à sa femme Emine, et à leur fille Adélaïde. Les biens concédés sous réserve d'un cens annuel, sont situés dans divers pagi, entre autres dans celui de Vaud, in pago wualdense, dans celui d'Ogo, in pago ausicense, et dans le Chablais, in pago caput lacense. Dans ce dernier est concédée la villa donona (Thonon?) una cum ecclesia sancti innocenta.
In die resurrectionis domni nostri Jesu Christi, anno XVIII regnante domno rodulfo rege.
Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 43, n° 26 (ad 950, année où Rodolphe était mort). - Rég. Forel, n° 162 (ad 955, avec Conrado au lieu de Rodulfo rege). - Cette charte pourrait être placée sous le règne de l'un des autres rois de Bourgogne du nom de Rodolphe ; un catalogue exact des prévôts de Saint-Maurice pourrait seul éclaircir la question.

REG 125
01.01.0933
31.12.0933
Traité entre Rodolphe II, roi de Bourgogne, et Hugues, roi d'Italie. Rodolphe renonce à ses droits sur la couronne d'Italie, et Hugues lui abandonne, en échange, ses droits sur la Bourgogne et la Provence.
Non indiqué
Luitprand, ap. Pertz, Script. III, p. 314. - Voy. de Gingins, Hugonides, dans Arch. fur Schw. Geschichte, IX, p. 166. - Les droits des rois de Bourgogne sur Genève étaient depuis longtemps reconnus à Vienne, comme le montre la lettre des évêques de cette province en 899, ci-dessus [112].

REG 126
01.01.0925
31.12.0945
(Vers 935?) Albitius, comte, fils des défunts Rabert et Richilde, fait, avec le consentement de sa femme Odda, fille des défunts Gauthier et Godanie, donation, secundum legem salicam, au monastère de Nantua, dont Alranus est abbé, de terres et de montagnes situées dans le pagus lyonnais, ainsi que des églises de Saint-Germain de Joux et de Saint-Martin d'Auxerre, etc. Parmi les biens donnés, on trouve ceux que le donateur possède à Eschalon, quidquid habemus apud Escalonem, et des terres de chasse voisines de la Michaille, villam de Chivilliaco et montem Chenisium qui mea hereditas et mea venatio fuit, cum appendiciis usque in vallem Michalliae.
Non indiqué
Guichenon, Bresse et Bugey, Pr. p. 215. - Cet historien, en publiant cette charte, qu'il dit tirée du Cartulaire de Nantua, l'intitule : " Donation faite par Albitius, comte de Genève ; " or, rien dans le texte de la charte ne justifie cette dénomination, et aucune des terres données, sauf les droits ou biens à Eschallon, ne se trouvaient dans le pagus ou dans le diocèse de Genève. Les noms mentionnés feraient plutôt admettre que ce comte était originaire de la haute Bourgogne. L'assertion de Guichenon a donné lieu à de nombreuses suppositions et à des généalogies de comtes de Genevois, qui paraissent les unes et les autres être sans fondement; telle est celle de Lévrier, Chronol. des G. de Gen. t. I, p. 35. - Mabillon, Annal. Ord. ben. II, p. 447, a reproduit l'analyse de cette charte d'après Guichenon, et au point de vue de la série des abbés de Nantua. Il estime que l'abbé Alranus doit être appelé Adalramnus; il croit que cette charte est du temps de Louis le Pieux, par conséquent antérieure d'un siècle à l'époque indiquée par Guichenon; enfin il ne répète point l'allégué de celui-ci au sujet du pays où Albitius aurait été comte.

REG 127
11.07.0937
11.07.0937
Mort de Rodolphe II, roi de Bourgogne. Il est enseveli à Saint-Maurice. Son fils Conrad lui succède.
Ruodulfus rex fiiius Ruodulfi, regis obiit anno Domini DCCCCXXXVII. (Chron. Laus. M. D. R., t. VI, p. 9.) - Ruafulfus Burgundiae Rex defunctus, Agauni apud S. Mauritium sepultus est, filiusque ejus Cuonradus regnum pro eo suscepit. ( Herimanni Chronicon, ap. Pertz, Script. V, p. 113.)
L'obituaire de Mersebourg attribue à cette mort la date : V Idus Julii. Voy. Zeitschrift für Archivkunde, Hamburg 1834, I, p. 101.

REG 128
08.11.0941
08.11.0941
Louis d'Outremer, roi des Francs, confirme au monastère de Tournus, dont Haimino est abbé, les concessions faites par ses prédécesseurs. Au nombre des propriétés mentionnées, on retrouve Talloires, Héry-sur-Alby, etc. Talgariam, Ariacum et Classium.
Actum in monasterio Trenorchio, VI Idus Novemb. Indict. XIIII, anno vero VI regnante Ludovico rege.
Chifilet, Hist. de Tournus, Pr. p. 277. - Juenin, Nouv. hist. de Tournus, Pr. p. 112. - D. Bouquet, IX, p. 593.- Ci-dessus [118].

REG 129
08.04.0962
08.04.0962
La reine Berthe, pour le repos de l'âme du roi Rodolphe, son mari, ainsi que pour son propre salut et celui de ses fils : Burchard archevêque, Conrad roi, Rodolphe duc, de sa fille Adélaïde et de son gendre le roi Othon, fait de nombreuses donations destinées à l'établissement dans Payerne d'un monastère de Bénédictins sous l'autorité de Maïolus, abbé de Cluny. Outre les églises situées dans cette ville et la ville elle-même, oppidum, que la reine donne avec le consentement de ses fils, elle énumère encore d'autres propriétés pour l'entretien des religieux. Deux de celles-ci paraissent se rapporter à des localités du diocèse de Genève : ecclesiam ad Pulliacum (Poully-Saint-Genis, au pays de Grex) et Capellam ad Pibirsin (Prévessin, entre Poully et Fernex). Témoins : Conrad, fils du roi; Henri, comte; Rodolphe, comte, etc.
Dat. in die Martis Kal. Aprilis, anno XXIV regnante Conrado rege. Actum vero Lausona civitate.
Fac simile par Matile, d'après l'exempl. des Arch. de Fribourg. -Impr. dans Guichenon, Bibl. sébus. Cent. 1, ch. 1. - D. Bouquet, IX, p. 667. - Scheidius, Orig. Guelf. II, p. 124.- Schöpflin, Alsacia diplomatica, I, n° 147. - Zeerleder, I, n° 8. - Archives de la Soc. d'hist. de Fribourg I, p. 372. - Haureau, Gallia Christiana, XV, Instr. p. 130. - Trad. dans Conservateur suisse, lre édit. III, p. 47, et 2me éd. III, p. 32. - Id. Verdeil, Hist. du C. de Vaud, I, p. 49. - Bridel, loco citato. - Vulliemin, Feuille du jour de l'an, n° 1 : La reine Berthe, Lausanne 1843, in-4°. - De Gingins, Indicateur d'hist. suisse, Dec 1858.

REG 130
01.01.0962
31.12.0962
Le diocèse de Genève est au nombre de ceux qui ont un représentant au synode tenu en 962 à Rome et dans lequel l'empereur Othon Ier signe un diplôme en faveur de Saint-Pierre de Ratisbonne. Arelatensis, Viennensis, Lugdunensis, Genovensis, Lausosanensis, etc. Aucun nom d'évêque n'est indiqué.
Non indiqué
Labbe, Concilia, Suppl. par Mansi, I, p. 1140.

REG 131
01.01.0947
31.12.0968
Wineradus et sa femme Alimburga vendent à Magnerius, évêque de Lausanne, leurs biens situés in villa Franiens, dans le pagus genevois.
Non indiqué
Cartul. Laus. M. D. R. t. VI, p. 4. - Franiens pourrait être Frangy, en Genevois, à cinq lieues au sud-ouest de Genève. La villa Franiens est probablement Frainant en Sémine.

REG 132
01.01.0967
31.12.0987
Gérold, évêque de Genève, concourt avec Théutbald, archevêque de Vienne, Isarne, évêque de Grenoble, et d'autres prélats, à une sentence prononcée contre un seigneur nommé Aicard. Nec non domni Gerauldi Genevensis episcopi.
Non indiqué
Mabillon, Veterum Analect. collectio, Parisiis 1675, t. I, p. 97. - La liste de la Bible de Saint-Pierre, M. D. G. t. V, p. 358, appelle cet évêque Girardus, et le place au n° 40, immédiatement avant Hugues. - Il est nommé Geroldus dans la donation faite à Peillonnex par le comte Robert, entre 1012 et 1019 [159], et mentionné dans cet acte comme ayant construit l'église du dit lieu.

REG 133
01.01.0978
31.12.0998
Hugues, évêque de Genève, assiste à l'élection d'Odilon, abbé de Cluny, laquelle a lieu du vivant de l'abbé Maïolus. Les principaux signataires de l'acte sont : Bourchardus archiepiscopus, Hugo episcopus Genevensis, Aguricus episcopus Lausanensis, et les comtes Burchardus, Lambertus et Adalbertus.
Non indiqué
D'Achery, Spicilegium, III, p. 379. - Liste de la Bible de Saint-Pierre, n° 41.

REG 134
01.01.0937
31.12.0993
Les religieux de Saint-Maurice d'Agaune font un échange avec Anselme, vir illustris. Ils lui cèdent certains biens appartenant à l'abbaye et qu'elle avait acquis du nommé Mandalfredus, puis ils reçoivent du dit Anselme d'autres biens situés dans le pagus genevois, savoir : à Succinge, et in villa quae dicitur Paterel. Le tout est, du consentement du roi Conrad, remis en prestaire, in prestaria, sous la cense annuelle de quatre setiers d'huile, au dit Anselme, à sa femme et à leurs fils.
Non indiqué
Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 61, n° 42. - Succinge est un hameau près de Thonon rive droite de la Dranse.

REG 135
01.01.0979
31.12.0993
Burchard, archevêque (de Lyon) et prévôt de Saint-Maurice d'Agaune, fait, du consentement du roi Conrad, un échange avec Vuitbert, fils de feu Tredo. Celui-ci cède à l'abbaye un bien appelé Muciata et en reçoit deux manses contiguës, duo mansa coniacentia, situés dans le lieu appelé Gimel, in villam que gemella nominatur. Cette dernière cession est faite en prestaire soit précaire, prestaria sive precaria, sous le cens annuel de douze deniers, et doit durer pendant la vie du dit Vuitbert et de deux de ses fils, s'il en a.
Non indiqué
Hist. Patr. Mon. Chiart. II, p. 65, n° 47. - Gimel est un village du canton de Vaud, à 2 lieues au nord de Rolle.

REG 136
19.10.0993
19.10.0993
Mort du roi Conrad. Son fils Rodolphe III lui succède.
Chuonradus rex obiit anno Domini DCCCCXCIII et filius eius Ruodulfus regnare cepit. (Chron. Laus. M. D. R. t. VI, p. 9, et Herimanni chron. ap. Pertz V, p. 117.) - XIV Kal. Nov. (Obituaire de Mersebourg ap. Zeitschrift für Archivkunde, I, p. 104.)
Leibnitz, Access, hist. II, p. 39, cite Alberici chron. ad. ann. 1000.- Wurstemberger, Bern, II, p. 63, estime que la mort de Conrad a eu lieu en 992 et se fonde sur l'acte de donation de Pully au monastère d'Agaune, fait à Sciez en Chablais, par le roi Rodolphe, le 31 Mars 993, " la première année de son règne, " ajoute l'acte: mais M. Forel, Rég. n° 214, a jugé avec raison que le 31 Mars était encore dans la première année de Rodolphe et que la seconde a commencé le lendemain 1er avril, jour de Pâques, en 994.

REG 137
01.01.0995
31.12.0995
Le roi Rodolphe soulève le mécontentement de ses sujets en s'efforçant de retirer à quelques-uns d'entre eux les biens et droits auxquels ils prétendent à titre héréditaire, mais il est vaincu et mis en fuite par eux. Quosdam suorum paterna hereditate privare conans, bello lacessitus est ab eis, ubi ipse regulus, licet copiosum haberet exercitum, facile tamen victus et fugatus est.
Non indiqué
Annales Sangallenses majores, ap. Pertz, Script. I, p. 81.

REG 138
04.03.0996
04.03.0996
Le prêtre Marin donne au couvent de Romainmotier des biens situés à Bougel, dans le Comté équestre; in comitatu aequestrico, in uilla quae uocatur Balgedelco. L'acte est passé au village de Sainte-Marie, appelé Château de Mont.
Actum uico S. Mariae que dicitur Castello Mont, ibique publice script. IV nonas Marcii atque feria IV, anno III regnante Rodulfo rege.
Cibrario et Promis, Doc. p. 4. - Romainmotier, prieuré bénédictin, situé au pied du Jura et aux bords du Nozon, à deux lieues sud-ouest d'Orbe, canton de Vaud. Voy. De Charrière, Recherches sur le couvent de B. et ses possessions, M. D. R. t. III, partie 1, et de Gingins, ibid. partie 2. - Bougel est un clos de vignes situé près de Bursins, voy. ibid., p. 117, note. - Mont, village au-dessus de Rolle, dans le canton de Vaud.

REG 139
01.01.0996
31.12.0996
Adalmundus, avec le consentement du roi Rodolphe, donne au monastère de Romainmotier, dont Odilon est abbé, des biens situés à Orbe, in villa Tabernis. La terre de Saint-Pierre de Genève est mentionnée comme formant l'un des confins des biens donnés. Et terminatur.... de quartâ (parte) terra S. Petri Genevensis.
Anno tertio regnante Rodulfo rege.
Historiae Patriae Monumenta, Chart. I, p. 296, n° 177.

REG 140
01.01.0998
31.12.0998
Hugues, évêque de Genève, est au nombre des vingt-sept évêques qui souscrivent au concile de Rome, présidé par le pape Grégoire V, en présence de l'empereur Othon III.
Concilium romanum celebratum anno Domini DCCCCXCVIII, Gregorii papae anno III, Roberti vero regis anno II - Hugo Genavensis episcopus subscripsi.
Labbe, Concilia,IX, p. 773. - Mansi, XIX, p. 225. - D'Achery, Spicileg. I, p. 603. - Jaffé, p. 343.

REG 141
01.01.0999
31.12.0999
L'impératrice Adélaide, veuve de l'empereur Othon le Grand, qui était venue en Bourgogne pour apaiser les différends existant entre Rodolphe III et ses sujets, se rend à Genève désirant y visiter l'église de Saint-Victor : Dehinc Genevensem adiit urbem desiderans videre victoriosissimi Victoris aulam. Elle est reçue par le roi et par l'évêque Hugues, l'un et l'autre ses neveux : Quibus in locis (Genève et Lausanne) a rege et ab episcopis, suis videlicet nepotibus, honorabiliter suscepta.
Non indiqué
Odilo, Epitaphium Adelaidae, ap. Pertz, Script. IV, p. 643.- Ce fait est aussi consigné dans l'acte ci-après [150], par lequel l'évêque Hugues remet à l'abbaye de Cluny l'église de Saint-Victor. - Dey, Vie de sainte Adélaide, Genève 1862, p. 809.- Comment Hugues, évêque de Genève, et Henri, évêque de Lausanne, étaient-ils neveux de l'impératrice? Ce point n'est pas éclairci. Cf. avec l'acte du 24 sept. 1005.

REG 142
01.01.0999
31.12.0999
Le roi Rodolphe, concède à Hugues, évêque de Sion, le comté du Valais, comitatum Vallensem. Cette concession a lieu à la demande de sa femme Algiltrude, de Burchard, archevêque de Lyon et frère du roi, ainsi que de Hugues, évêque de Genève.... Nec non Hugonis venerandi Genevensis ecclesiae episcopi, petitionibus.
Dat. anno domini DCCCCXCVIIII....Actum Curtefin.
M. D. R. t.I, part. I, p. 151.- Furrer, Urkunden, p. 30.

REG 143
01.01.1000
31.12.1000
Le roi Rodolphe confirme à l'évêque de Bâle la donation du monastère de Moûtier-Grandval qu'il lui avait faite l'année précédente. Cette confirmation a lieu à Bruchsal, en présence, entre autres, de l'empereur Othon III, des évêques Hugues (de Genève), Henri (de Lausanne), Hugues (de Sion), de Conon, comte du palais, etc.; cum episcopis nostris Hugone, Heinrico et Hugone minore, et Cunone Comite Palacii, et Rodolfo et aliis pluribus.
Ada Bruchsala, anno Domini M, anno regni VII
Schoepflin, Alsatia diplomatica, I, p. 144, n° 180. - Morel, Abrégé de l'hist. du ci-devant Evêché de Bâle, p. 162. - Trouillat, I, p. 140, n° 86. - Moûtier-Grandval est le chef-lieu du district de ce nom dans l'évêché de Bâle, aujourd'hui canton de Berne.

REG 144
01.01.1002
31.12.1002
Le roi Rodolphe, siégeant avec sa cour à Eysins, dans le Comté équestre, in comitatu aequestrico in villa osinco, confirme la donation de Bougel faite au monastère de Romainmotier par le prêtre Marin. Les principaux seigneurs du royaume, appelés Principes regni, et composant la cour du roi, sont : Adalbert, comte du palais, Hugues, évêque de Genève, Henri, évêque de Lausanne, Hugues, évêque de Sion, Anselme, évêque d'Aoste, Manassès, comte, et Robert son neveu (Manasaeus comes, Rotbertus nepos ejus), Amalric, comte, et son frère Adalgandus, Teodoenus comte, Rodolphe avoué (advocatus), Adalbert juge, etc.
Factum est in anno VIIII regnante domno Rodulfo rege.
Cibrario et Promis, Doc. p. 7. - Eysins est au-dessus de Nyon, dans le canton de Vaud. Pour Bougel, voy. [138]. - Le comte Manassès mentionné dans la présente charte, paraît avoir acquis vers la même époque de nombreuses propriétés aux environs de Genève; voy. n° suivant. Quant à Robert, quelques auteurs estiment que c'est celui qui, plus tard [159], ligure comme comte et bienfaiteur de Peillonnex; en tous cas, sa parenté avec Manassès a pu résulter d'alliances, rien n'indique qu'elle ait été directe.

REG 145
01.01.0991
31.12.1025
Humbert, évêque de Grenoble, fait avec le comte Manassès et Ermengarde, femme du dit comte, un accord relatif à diverses propriétés. L'évêque leur cède en précaire et pour leur vie seulement des terres appartenant à l'église de Saint-Vincent de Grenoble et situées au territoire de Cranve, dans le pagus genevois, sunt ipsae res in pago Gebennensi in dominationis villis Cranavis; elles sont limitées à l'orient par la Menoge, à l'occident par le lac, au nord par la Dranse et au midi par l'Arve. Suivent les noms des localités où elles sont situées : on peut reconnaître ceux de Lossy, Orlier, Montagny et Chavanes, hameaux de la commune actuelle de Cranve-Sales; Limargue et Coulay, hameaux de celle de Bonne; puis les communes de Machilly, de Fillinge et de Lucinge. - De leur côté, le comte Manassès et sa femme cèdent à l'évêque tout ce qui leur appartient dans la ville de Saint-André et dans le pagus de Grenoble. - L'acte est signé par Aniane, fille du comte, et par plusieurs témoins sans qualifications spéciales. Il est écrit par Orgherius, prêtre, pour l'évêque Humbert.
Non indiqué
Chorier, Etat politique du Dauphiné, II, p. 87. -Salvaing, De l'usage des fiefs, etc. Grenoble 1693, p. 142, et édit. de 1731, p. 192. - Dessaix, Savoie hist. et pitt. I, p. 165. - La date de cette charte, qui n'est déterminée que par les termes extrêmes de l'épiscopat de Humbert, ne peut être précisée ; il parait toutefois naturel de rapprocher cette pièce de la précédente, dont la date est connue et dans laquelle Manassès est aussi qualifié comte. - Cranve-Sales, Bonne, Fillinge, Lucinge et Machilly, sont des communes occupant le bas des versants sud et ouest de la montagne des Voirons, à 2 et 3 lieues à l'est de Genève. La contrée dont la délimitation topographique est donnée dans l'acte avec tant de précision, a formé plus tard les châtellenies de Bonne et d'Alinge, soit toute la partie occidentale du bas Faucigny. - Quelques historiens, entre autres Cibrario, dans l'art. Savoie du Dict. de la conversation, et dans Documenti, sigilli et monete, Rapp. p. 65, ont cru que Manassès était comte de Savoie et que sa femme Ermengarde devint la seconde épouse de Rodolphe III, mais ces deux conjectures ne paraissent nullement démontrées. Le savant historien ci-dessus mentionné a lui-même (Storia della monarchia di Savoia, I, p. 41 ) renoncé à la première hypothèse; quant à la seconde, elle est dénuée de preuves et même de probabilités, vu la fréquence du nom d'Ermengarde à l'époque dont il s'agit. D'après la position et l'étendue des propriétés acquises par Manassès, peut-être serait-on plus près de la vérité en rattachant à ce personnage la maison des sires de Faucigny; toutefois, aucun autre acte n'a encore été découvert à l'appui de cette supposition.

REG 146
03.03.1005
03.03.1005
Elesone ou Klesone donne à ses fils, par l'intermédiaire de son avoué Bérenger, une vigne à Denens, localité située dans le pagus Lausannensis, entre l'Aubonne et la Venoge. Un des confins de cette vigne est une terre appartenant à Saint-Pierre de Genève. Hoc est vinea.... de uno latus terra S. Petri Genev.
Die sabato V non. mar. anno XII regnante rodulfo rege.
M. D. G. t. XIV, n° 1, p. 1. - Denens est à une lieue au-dessus de Morges, canton de Vaud.

REG 147
24.09.1005
24.09.1005
Hugues, évêque de Genève, fait un échange de terres avec Hugues, évêque de Sion. Le premier, par l'intermédiaire de son avoué Guy, per manum advocati sui Vuidonis, cède au second la quatrième partie d'un territoire appelé Vacins, dans le comté de Vaud. L'évêque de Genève avait hérité, dit l'acte, cette portion de territoire en vignes, prés et champs, de son frère Luithard, qui lui-même l'avait reçue en propriété du roi Rodolphe. En retour de cette cession, l'évêque de Genève reçoit des terres à Compengiez, in Compendiaco, et à Grandchamp, in Grandicampo.
VIII Kal. octob. anno XII regnante Ruodulfo rege.
De Gingins : L'Avouerie de Vevey, Pièces justif. n° 1, dans M. D. R. t. XVIII, part. 2. - Vacins est au-dessus de Vevey. Compengiez, nom ancien de Noville près de Villeneuve, à l'extrémité orientale du lac. Grandchamp, hameau situé entre Villeneuve et Chillon.

REG 148
01.11.1007
01.11.1007
Hugues, évêque de Genève, assiste à un synode convoqué par l'empereur Henri II et réuni à Francfort sous la présidence de l'archevêque de Mayence ; il y signe un décret portant érection de l'évêché de Bamberg. Hugo Genuensis subscripsi.
Anno Dom. incarn. MVII, Indict. V, Kal. Nov. regn. Henrico II, anno regni sui VI.
Mansi, XIX, p. 286. - Pertz, Script. IV, p. 795, note 11.

REG 149
21.03.1009
21.03.1009
Echange de fonds entre Witgerius et Freoldus opéré avec le consentement du roi Rodolphe et de sa femme Agiltrude, Adeltrude regina. Les terres cédées par Freoldus sont de son fief, de suum feo, et situées à Montagny, dans le pagus équestre. Celles qui sont cédées par Witgerius sont situées à Ursins, in Ursingio, et à Cranos. L'acte est signé par Sembertus, chancelier.
Dat. die dominico XII Kal. Aprilis, anno XVI regnante domno nostro Rodulfo rege.
Hist. Patr. Mon. Chart. I, p. 367, n° 214 (ad ann. 1008). - Il est difficile de retrouver la position de Montagny dans le pagus équestre. Ursins est dans le canton de Vaud, à une lieue au sud-est d'Yverdun. Cranos a été traduit par Crans centre Nyon et Coppet), ce qui est douteux, puisque les terres cédées par Witgerius paraissent avoir fait partie d'un autre pagus que celles qui appartenaient à Freoldus. - Cet acte renferme la première mention du mot fief dans nos contrées.

REG 150
01.01.0999
31.12.1011
Fondation du prieuré de Saint-Victor, près Genève. - Hugues, évêque de Genève, Genevensis ecclesiae praesul, estimant que l'église de Saint-Victor n'a pas assez de possessions pour qu'on lui donne un abbé, la cède à Odilon, abbé de Cluny. Cette cession a lieu avec l'autorisation du roi Rodolphe, et le consentement de Burchard, archevêque de Lyon et frère du roi. Dans la charte, Hugues rappelle trois circonstances antérieures, arrivées, dit-il, pendant son épiscopat : 1° La visite de l'impératrice Adélaide pour prier dans l'église de Saint-Victor. [Voy. 141.] 2° La découverte qu'il a faite ensuite des restes du martyr renfermés dans une boîte d'argent. 3° La décision prise par lui, évêque, en présence du roi Rodolphe et de sa femme Agiltrude, de placer ces restes du martyr sous l'autel de l'église.
Non indiqué
Guichenon, Bibl. Sebus. Cent. I, ch. 13 (ad ann. 1019). - Besson, Pr. 2 (id.). - Mabillon, Ann. ord. ben. IV, p. 125, 694 et 998. - Scheidius, Orig. Guelf. II, p. 146. - Pictet de Sergy, Hist. de Genève, I, p. 203, trad. - La teneur de la charte semble indiquer qu'elle a été rédigée quelques années seulement après la visite de l'impératrice Adélaide et du vivant de la reine Agiltrude, soit avant 1011. - Vie de saint Odilon, dans ies Bollandistes, Acta sanctorum. Ier janv. I, p. 65. - L'église de Saint-Victor était située sur le plateau dit des Tranchées, à l'est de Genève, et avait été construite dans le sixième siècle, voy. ci-dessus [74]. - Senebier, Journal de Genève du 11 Avril 1789, p. 57, et reproduction autographique, p. 11. - Gaudy, Promenades histor. I, p. 182.

REG 151
24.04.1011
24.04.1011
Le roi Rodolphe, par un acte fait à Aix (en Savoie), donne à sa femme Ermengarde divers biens qu'il déclare être sa propriété, entre autres, les résidences royales d'Aix et de Neuchâtel, les domaines d'Annecy et de Ruë, le château royal de Font, l'abbaye de Saint-Pierre du Mont-Jou, une partie d'Yvonant, etc. Aquis villam sedem regalem, novum castellum sedem regalem, anassiacum fiscum meum indominicatum, fiscum meum rouda, font regale castellum, abbatiam montis jouensis sancti petri integriter, partem uille euonant, etc. L'acte est signé par le roi et le chancelier Pandulfus.
Dat. VIII Kal. Maias, luna XVII, anno ab incarn. Domini MXI, regnante domno Roudolfo rege anno XVIIII. Actum Acquis.
Cibrario et Promis, Doc. p. 17, d'après l'original aux Arch. de Grenoble, avec la correction indiquée par M. Pilot, Archiv. du dép. de l'Isère. Voy. Compte rendu des travaux de l'Acad. par Ménabréa, dans Mém. Acad. de Savoie, 1852, série 2, t. I, p. XLI. - Matile, Mon. hist. de Neuchâtel, 1844-1848, t. I, n° 798 avec Fac simile.- Dessaix, Savoie hist. et pittor. I, p. 158. - Annecy est déjà mentionné en 867 [95] comme étant du domaine royal. Ruë et Font appartiennent au canton de Fribourg, Yvonand au canton de Vaud, nord-est d'Yverdun.

REG 152
30.07.1011
30.07.1011
Le roi Rodolphe, par un acte fait à Orbe, restitue au monastère de Romainmotier diverses terres et biens, entre autres l'église de Saint-Martin, à Bursins, dans le comté équestre. In comitatu equestrio, in villa Bruzinges, ecclesiam in honore S. Martini consecratam.
Dat. III Kal. Augusti, luna XXIX, anno incarn. MXI, regnante domno Rodulfo rege piissimo, anno XIX, actum Urbe.
M. D. R. t. III, p. 428. - Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 104, n° 87. - Zeerleder, n° 15. - Bursins, village du canton de Vaud, à une lieue ouest de Rolle.

REG 153
25.08.1011
25.08.1011
Le roi Rodolphe, à la demande de sa femme, la reine Ermengarde, de son frère l'archevêque Burchard, et des évêques Hugues (de Genève) et Anselme (d'Aoste), accorde à Henri, évêque de Lausanne, le comté de Vaud avec tous ses droits et redevances. L'acte est fait à Vevey.
Dat. VIII Kal. sept, anno incarn. MXI, indict. V (IX), regn. Ruodulfo anno XIX. Actum Vivesci.
M. D. R. t. VII, p. 1, avec Fac simile.- Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 105, n° 88. - Hauréau, Gallia Christiana, XV, Instr. eccl. Laus, p. 136.- Verdeil, Hist. du canton de Vaud, I, p. 54, trad.

REG 154
01.01.1012
31.12.1012
Odilon, abbé de Romainmotier, remet en viager au nommé Teudon une vigne située dans le pagus équestre, au lieu appelé Saint-Simphorien, près de Perroi, in villa Petroio. Cette vigne avait été donnée au couvent par le prêtre Marin. L'acte est signé, entre autres, par Téobald Dominus, et écrit, pour le chancelier, par Adalbert, prêtre.
Anno XX regnante Rodulfo rege nobilissimo.
M. D. G. t. XIV, n° 2, p. 1. - Pour Perroi, voy. [115].- Dans cette charte et dans quelques autres de la même époque, il est question de perches d'arpent, perticae agripedales ou heribenales. Pour la valeur de ces mesures, voy. l'Introd. de Joseph Garnier, archiviste de Dijon, à son ouvrage : Chartes bourguignonnes des IXme, Xme et XIme siècles, dans Mém. de l'Acad. des Inscr. et Belles-Lettres de l'Institut nat. de France, 2me série, t. II, 1849, p. 38.

REG 155
01.01.1016
31.12.1018
Le roi Rodolphe, à la demande de la reine Ermengarde et des archevêques Burchard de Lyon, frère du roi, et Burchard de Vienne, donne au monastère de Saint-Martin de Savigny, dont Iterius est abbé, l'église et la localité de Talloires en Albanais, in pago Albanense Tallueriis villam cum ecclesia, avec toutes les terres et propriétés qui en dépendent. Il réserve en faveur de la reine Ermengarde l'usufruit viager, sous un cens annuel de vingt sols, des propriétés ou seigneuries, potestates, de Doussard, de Marlens et de Vésonne. Dulsatis, Merlendis, Vesonam.
Non indiqué
Guichenon, Bibl. sebus. Cent. I, ch. 44, incomplet.- Besson Pr. n° 3 (ad ann. 1020). - Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 184, n° 146. - Aug. Bernard, Cartul. de Savigny, p. 317, n° 638, incomplet. - Dessaix, Savoie hist. et pittor. I, p. 159, et J. Philippe, M. D. S. t. V, p. 9 et 80; qui justifient la date de 1016 en se fondant sur une déclaration faite par le chanoine de Rivaz, d'avoir vu un original de cette charte signé par l'empereur Henri II, lors de son voyage en Bourgogne. - Savigny était une abbaye de Bénédictins à 19 kil. au nord-est de Lyon. Iterius I en a été abbé de 1018 env. à 1044. - Talloires avait déjà été donné à Tournus, en 879, par Boson [101]. Pour Doussard et Marlens, voy. [95].

REG 156
15.02.1017
15.02.1017
Le roi Rodolphe fait au monastère de Saint-Maurice d'Agaune diverses donations, d'après les prières de sa femme Ermengarde, de Berthold et Rodolphe, comtes, de Robert, des évêques Hugues de Sion, Henri de Lausanne, Hugues de Genève, Burchard de Lyon, et Anselme d'Aoste, enfin de Pandulfus (chancelier). Parmi les biens donnés à Saint-Maurice, on trouve comme ayant dû être situés dans le diocèse de Genève : fiscos sigiciacum (probablement signiacum, Signy) et Communiacum, Commugny.
Anno incarn. MXVII, regni vero Regis Rodulphi XXIIIII, die Sabbati XV Kal. Martii, luna XVIII, Indict. I. Actum in Agauno feliciter.
Guichenon, Savoie, Pr. p. 2 (ad ann. 1014).- Gallia Christiana, XII, p. 427. - D. Bouquet, XI, p. 547. - Scheidius, Orig. Guelficae, II, p. 158 (ad ann. 1018). -- Cibrario et Promis, Doc. p. 21, d'après l'original aux archives de Saint-Maurice. - Furrer, Urkunden, p. 31. - Mémorial de Fribourg, IV, p. 357. -Toutes les indications de la date ne concordent pas. - Il ne résulte pas des termes de la charte que la qualification de comte s'applique nécessairement à Robert ; néanmoins, vu la place qu'il occupe parmi les conseillers du roi, on peut admettre que c'est bien le même comte Robert qui a été donateur de biens à l'église de Peillonnex. Voy. ci-après [159]. - Signy est au-dessus de Nyon, et Commugny au-dessus de Coppet, canton de Vaud.

REG 157
20.03.1018
20.03.1018
Echange de biens entre Ratcherius et le monastère de Romainmotier, Odilon abbé de Cluny et supérieur du dit monastère, étant représenté par le comte Humbert. Ratcherius remet au dit comte des terres que le prêtre Marin avait données au couvent et le comte cède en échange à Ratcherius l'usufruit viager de deux manses, dont l'une est située à Germany, duos mansos, unus jacet in germaniaco, etc. L'acte est signé par les comtes Humbert et Lambert, et le chancelier Durandus.
Die iouis XIII Kal. april. anno XXV regnante rege Rodulfo.
Cibrario et Promis, Doc. p. 25. - Germany est un hameau de la commune de Mont au-dessus de Rolle. - Pour les biens donnés par le prêtre Marin, voy. [138].

REG 158
15.01.1019
15.01.1019
Le roi Rodolphe, à la prière de sa femme Ermengarde (Irainsanda), donne au monastère de Cluny l'église de Saint-Blaise-aux-Liens située dans le pagus et dans le comté genevois. Ecclesiam sancti Blasii in Vinculis iacet in pago et in comitatu Genuense.
Acta sunt hec in villa Tabernis quam alio nomine propter fluvium ibidem defluentem Urba appellant. Data XVIII Kal. febr. Anno ab incarn. Domini MXIX, regn. Rod. rege, anno regni ejus XXXI (?).
D. Bouquet, XI, p. 547. - Orig. Guelf. II, p. 163. - Cette charte est probablement la même que celle du 14 janvier 1029, qui se trouve aussi dans D. Bouquet, XI, p. 551. L'une et l'autre renferment des erreurs quant à l'indication des années du règne de Rodolphe. - L'église de Saint-Blaise-aux-Liens a sans doute changé plus tard de dénomination, car on ne la retrouve pas mentionnée dans le pouillé du diocèse fait au commencement du quatorzième siècle: M. D. G. t. IX, p. 223 et suiv. Peut-être est-ce la localité appelée aujourd'hui Saint-Blaise-le-Clerc, sur le mont de Sion, au nord de Cruseilles.

REG 159
01.01.1012
31.12.1019
Le comte Robert fait, sur son alleu, de alloto suo, donation à l'église de Peillonnex, construite dans le pagus genevois, de divers fonds de terre situés soit au dit Peillonnex, soit dans d'autres localités. Les noms de plusieurs de ces localités paraissent avoir été mal écrits ou mal lus ; on peut néanmoins reconnaître les suivants : Bourly, Broliacus (hameau à l'est de Monthoux, décanat d'Annemasse) ; Loëx, Loyas, Marcellaz, Marsolatis, Arpigny, Alpiniaco, et Fillinge, Filennis (villages entre l'Arve et la Menoge); Presinge, Presennio, Machilly, Maciliaco, et Brens, Bresenatis (villages à l'ouest des Voirons); enfin Contamine, Bosco, Ayse, Cluses et Passy (localités avant et après Bonneville, sur la rive droite de l'Arve.) - Cette donation est faite pour le salut de l'âme de l'évêque Gérold, qui a construit la dite église, pour celles de Conrad père du donateur, de Robert lui-même, de Conrad son fils, de Hugues clerc son parent, et d'un autre Hugues, ainsi désigné, Hugoni nepotis senioris Roberti. L'acte est signé par le donateur, par son fils Conrad et par Everard et Walter, témoins; puis il est approuvé par Hugues, évêque de Genève, episcopus de Geneva civitate, et par le pape Benoît VIII.
Non indiqué
Guichenon, Bibl. sebus. Cent. I, ch. 40.- La date de cet acte est déterminée par celles de l'épiscopat de Hugues; 988 à 1019 environ; et du pontificat de Benoit VIII : de 1012 à 1024. - Quoique cette charte ne mentionne pas de quelle famille était Robert et dans quel pays il était comte, ce qui s'explique par l'époque de la rédaction de l'acte, on peut néanmoins admettre avec Guichenon, loco citato, Besson, p. 153, et Lévrier, I, p. 46, qu'il était comte de Genevois, car cette qualité est postérieurement démontrée par les termes dont se sert Amédée II, comte de Genevois, dans la donation faite au même monastère le 9 nov. 1296; ce dernier y rappelle, en effet, que ce sont ses prédécesseurs qui ont fondé et doté, predecessores nostri fondaverunt dotando, l'église et la maison de Peillonnex. - La présente charte prouve encore que Gérold a été évêque de Genève avant Hugues, soit avant 988. - Peillonnex est situé à l'ouest du Môle, sur la colline qui sépare Contamine sur Arve de la vallée de Viuz en Salaz.

REG 160
01.01.0998
31.12.1018
Hugues, évêque de Genève, paraît avoir fait reconstruire l'église du bourg de Saint-Pierre, incendiée par les Sarasins. Ce fait est consigné dans l'inscription suivante que Briguet dit avoir lue dans l'église de ce bourg, situé entre Martigny et le grand Saint-Bernard : " Ismaelita cohors Bhodani cum sparsa per agros Igne, fame et ferro saeviret tempore longo, Vertit in hanc vallem Paeninam messio falcem, Hug. Praesul Geneva, Christi post ductus amore, Struxerat hoc templum Petri sub honore sacratum, Omnipotens illi reddat mercede perenni, In sextâ decimâ domus haec dicata Kalendâ, Solis in octobrem (cum fit) descensio mensem. "
Non indiqué
Briguet, Valesia Christiana, Seduni 1744, p. 20. - Baulacre, II, p. 26, avec trad. - Conserv. suisse, 2me édit. X, p. 116. - Boccard, Histoire du Valais, Genève 1844, p. 399.

REG 161
11.10.1019
11.10.1019
Hugues, évêque de Genève, Hugues, évêque de Lausanne, et Werner, évêque de Strasbourg, sont au nombre des prélats qui accompagnent l'empereur Henri II lorsque celui-ci préside à la consécration de l'église de Bâle, qu'il avait récemment restaurée et enrichie.
Non indiqué
Urstisius, Chronica Basil, ap. Trouillat, I, p. 142, note 1. - Schmitt et Gremaud, I, p. 337. - Cet acte parait être le dernier dans lequel on trouve le nom de l'évêque Hugues, mais on ne peut en préciser l'année. Trouillat paraît pencher pour 1019, et cite cependant les annales d'Einsiedeln qui en retardent la date jusqu'en 1021. Le 11 octobre est le jour auquel on célèbre dans l'évêché de Bâle l'anniversaire de la consécration de la cathédrale.

REG 162
01.01.1016
31.12.1020
Le roi Rodolphe, depuis longtemps en conflit avec les grands de son royaume [137 et 140], invoque le secours de l'empereur Henri II, fils de sa soeur Gisèle, et le désigne pour être son successeur. - Dans une première entrevue à Strasbourg, en 1016, Rodolphe paraît avoir conféré à l'empereur un droit immédiat de suprématie sur la Bourgogne et l'héritage de sa souveraineté (Thietmari, Chronicon, ap. Pertz, Script. III, p. 845, et Annal. Sax. Ibid. VI, p. 669). Ce traité excite le mécontentement des sujets de Rodolphe, qui refusent de reconnaître les droits attribués à Henri et soutiennent que, d'après les lois burgondes, on ne peut leur imposer pour roi celui qu'ils n'ont pas élu et proclamé. Legem hanc perpetuam Burgundionum esse, ut hunc regem haberent quem ipsi eligerent atque constituerent (Albertus, De diversitate temporum, Ibid. VI, p. 716). - En 1018, Rodolphe renouvelle par serment ses engagements envers l'empereur, et celui-ci s'avance en Bourgogne, jusqu'au Rhône, pour faire reconnaître son autorité (Thietm. Ibid. III, p. 863 et 867; et Ann. Einsiedl. Ibid. III, p. 144); puis il se retire par Zurich en Allemagne. - Enfin, vers 1020, les troupes de l'empereur, sous la conduite de Werner, évêque de Strasbourg, livrent bataille aux Bourguignons et remportent la victoire (Hermann, Contr. Ibid. V, p. 119).
Non indiqué
Mêmes textes dans D. Bouquet, II, p. 14 et 52; IX, p. 139; etc. - Trouillat, I, n° 98 et suiv.- Rég. Forel, n° 278, 279, 282 et 283.

REG 163
01.01.1020
31.12.1040
Conrad est évêque de Genève après Hugues. Il a laissé des monnaies d'un denier et d'un demi-denier signées de son nom et qui portent à l'avers : CONRADVS ou GONRADUS EPS ; au revers : + GENEVA on GINEVA CIVITAS. Ces monnaies ont été trouvées à Rome, en 1843, dans le clocher de la basilique de Saint-Paul-hors-les-murs.
Non indiqué
San-Quintino, Monete del Xe e del XIe secolo, scoperte nei dintorni di Roma. Torino 1846, in-4°. - Ed. Mallet, Ancienne monnaie épiscopale de Genève: M. D. G. t. V, p. 355. - Blavignac, Ibid. VII, p. 80, et pl. 37, fig. 1. - Deux de ces deniers sont conservés à Genève, l'un au musée académique, l'autre dans la collection de M. P. Lullin. - Conrad est le 42me évêque, immédiatement après Hugues, sur la liste de la Bible de Saint-Pierre, M. D. G. t. V, p. 358.

REG 164
01.01.1030
31.12.1050
Adalgodus est évêque de Genève après Conrad. Il a frappé des monnaies signées de son nom, dont on ne possède qu'un demi-denier portant à l'avers : + A[D]ALGODVS EPS; au revers : + GENEVA CIVITAS.
Non indiqué
Blavignac, M. D. G. t. VII, p. 81, et pl. 37, fig. 2. - Ce demi-denier est conservé à Genève, dans la collection de M. Ch. Coindet, D. Méd. - Cet évêque figure sous le nom d'Aldagandus au n° 43 de la liste de la Bible de Saint-Pierre.

REG 165
08.04.1022
08.04.1022
Lambert, évêque de Langres, d'après la demande de Burchard, archevêque de Vienne, donne à Humbert, comte de Maurienne et à ses deux fils, Amédée et Burchard évêque, certains biens situés à Ambilly, dans le territoire genevois, quamdam potestatem sancti Mammetis Ambiliacum dictam et in Genuensi territorio sitam. Il en excepte toutefois ce qui se trouve en la possession de la reine Ermengarde, exceptis decem mansis quos sibi detinet Ermengardis regina. Cette donation est faite en précaire, sous un cens annuel de 30 sols, monnaie de Langres, et avec la clause qu'à la mort des donataires ces biens reviendront à l'église de Langres augmentés de l'Eglise que les dits donataires possèdent à Cusy, dans le pagus Albanais et dans le comté genevois, in pago Albonensi, in comitatu Genuensi, in villa que dicitur Cusei (al. Cusea).
Actum Lingonis publice, anno inc. verbi MXXII Indict. V. VI Idus Aprilis Rotberto (Rodulfo) rege.
Cibrario et Promis, Docum. Sig. et Mon. Rapp. p. 97. - Hist. Patr. Mon. Chart. I, p. 436, n° 254. - Ambilly est situé près d'Annemasse à une lieue et demie à l'est de Genève. Voy. ci-dessus [92], Cusy est sur la rive gauche du Chéran, à deux lieues sud-est d'Albens. - Humbert, comte de Maurienne, dont parle le présent acte, connu sous le nom de Humbert-aux Blanches mains, est la tige de la maison de Savoie. Il figure déjà dans une charte du 2 avril 1003, approuvant une concession faite dans le comté de Salmorenc, au nord de Grenoble, voy. Rég. Forel, n° 247.

REG 166
01.01.1022
31.12.1022
Burchard, archevêque de Lyon et abbé de Saint-Maurice d'Agaune, notifie que le nommé Pierre lui a demandé la concession en précaire d'une terre appartenant à la dite abbaye, située à Ecogia, in villa que dicitur Adesgogia, et qui est tenue sous le cens d'un denier par Amalricus Durannus, ainsi que par son frère Fretgarius. Burchard, avec le consentement du roi Rodolphe, accorde au dit Pierre et à un de ses enfants la concession demandée et reçoit deux chars de vin qui sont consommés au château de Versoix : et illud vinum biberunt in castrum quod vocatur uersoi.
Actum in Agauno féliciter anno regni Rodulfi regis XXVIIII, ipso laudante et consenciente.
Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 114, n° 95. - Ecogia est un hameau de la commune de Versoix, canton de Genève.

REG 167
01.01.1004
31.12.1024
Burchard, archevêque de Lyon et abbé de Saint-Maurice d'Agaune, notifie que le nommé Jean lui a demandé la concession de certaines terres voisines de celles que son père, aussi nommé Jean, possède à Mauras, dans le comté équestre et dans le pagus genevois. Pour satisfaire à cette demande, Burchard reçoit du dit Jean les terres de Chéserex et de Pellens, in villis que nominantur Chiseras et Pellengs, puis les lui remet en précaire, in prestaria, sous le cens annuel de deux sols. La cession a lieu du consentement du roi Rodolphe et l'acte est scellé par Anselme, évêque d'Aoste.
Non indiqué
Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 77, n° 67. - Anselme a été évêque d'Aoste jusqu'en 1025. - Chéserex est au-dessus de Nyon, près de Gingins. Pellens est le nom porté encore aujourd'hui par des terres du hameau de Tranchepied, voisin de Chéserex. Mauras pourrait être l'ancienne dénomination des localités appelées Fin de Mur, et situées entre Chéserex et Grens.

REG 168
01.01.1024
31.12.1027
L'empereur Henri II étant mort le 14 juillet 1024, Conrad, dit le Salique, est élu roi de Germanie. Apprenant que Rodolphe, roi de Bourgogne, envisageait les promesses faites à Henri II comme éteintes avec celui-ci, il franchit en juin 1025 les limites de la Bourgogne et s'empare de Bâle. Deux ans plus tard, il a une entrevue dans la même ville avec Rodolphe et obtient de lui le renouvellement du traité conclu avec Henri II pour la succession au royaume de Bourgogne. Ce résultat est dû principalement à l'entremise de Gisèle, femme de Conrad et nièce de Rodolphe.
Non indiqué
Wippo, Vita Conradi salici, ap. Pertz, Script. XI, p. 263 et 267.

REG 169
10.03.1026
10.03.1026
Burchard, archevêque de Lyon et abbé de Saint-Maurice d'Agaune, d'accord avec Burchard, évêque d'Aoste et prévôt du même monastère, concède en précaire, per prestariam, sous le cens d'un char de vin par année, à Pierre et à sa femme Adale, ainsi qu'à un de leurs héritiers, l'église de Commugny, dans le comté équestre. In comitatu equestrico et in fisco qui dicitur Communiaco, ecclesiam cum omnibus ad ipsam pertinentibus. De son côté, Pierre cède au dit monastère une terre qui lui appartient, située dans le même lieu, quandam terram sui juris.... in predicto fisco.
VI Idus marcii. Luna secunda. Anno regni regis Ruodulfi XXXIII.
Hist. Patr. Mon. Chart. I, p. 449, n° 263. - Commugny avait été donné, en 1017, à saint Maurice, par le roi Rodolphe [156]

REG 170
01.01.1016
31.12.1036
Burchard, archevêque de Lyon et abbé de Saint-Maurice d'Agaune, avec le concours de Burchard, évêque d'Aoste et prévôt du même monastère, font, du consentement du roi Rodolphe et de sa femme Ermengarde, des concessions de terre au diacre Tibold, chanoine de Saint-Maurice, ainsi qu'à ses trois fils, Durandus, Harmannus et Stevilius. Au nombre des biens cédés, on trouve Filly, près de Sciez, dans le comté genevois : mansum unum in comitatu geneuense, in fisco quod dicitur siciaco, in villa que vocatur fillez ; tous les autres sont dans le (vieux) Chablais, in capite lacensi, on y remarque Evionnaz, Ollon, Saillon, Mont-Salvan, etc.
Non indiqué
Hist. Patr. Mon. Chart. I, p. 499, n° 288. - Sciez est situé en Chablais, entre Dovaine et Thonon, à une lieue au sud de cette dernière ville. Filly, à un quart de lieue à l'ouest de Sciez, est la localité où fut fondée ensuite une abbaye d'Augustins.

REG 171
01.01.0979
31.12.1046
Burchard, archevêque de Lyon et abbé de Saint-Maurice d'Agaune, fait un échange avec Vuibold, fils de feu Salico. Celui-ci donne à l'abbaye diverses terres, entre autres une manse située au Biot, mansum unum in loco Albuceto. - Il en reçoit d'autres en précaire, in prestaria, sous le cens annuel de trois sols; parmi ces dernières, on trouve deux manses à Alinge, in Alingo, et une vigne près de l'église du dit lieu. Témoins : Adelbert juge, Algaudus comte, Anselme, etc.
Non indiqué
Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 68, n° 53.- Alinge est à une lieue au sud de Thonon. Le Biot est sur la Dranse, à trois lieues à l'est de la même ville. On a groupé ici toutes les chartes sans date qui ne portent d'autre indication que celle d'être émanées d'un Burchard, archevêque de Lyon et abbé de Saint-Maurice ; il était en effet difficile d'en déterminer la position même approximative, attendu que deux prélats du nom de Burchard ont successivement cumulé cette double qualité. Celui qui était frère du roi Rodolphe III a été archevêque de Lyon depuis 979, et est mort le 12 juin 1031, d'après la Gallia Christiana, IV, p. 80, ou le 30 août de la même année, suivant un acte rapporté par Scheidius, Origines Guelficae, II, p. 148, n° 58. Après sa mort, un autre Burchard, auparavant évêque d'Aoste, lui succéda comme archevêque de Lyon et abbé de Saint-Maurice, et vécut jusqu'en 1046, en conservant, au moins nominalement, ces deux qualifications. Voy. De Gingins, Les trois Burchard, dans Revue du Lyonnais, 2me série, 1852, t. V, p. 97. - Cf. Ibid. Lettre de M. Aug. Bernard, VI, p. 93, et Rép. de M. de Gingins, p. 105.

REG 172
01.01.0979
31.12.1046
Burchard, archevêque de Lyon et abbé de Saint-Maurice d'Agaune, atteste une donation faite à la dite abbaye par le prêtre Odolric, de biens situés dans le comté genevois, in comitatu geneuense in uilla mulbeengi, avec toutes leurs appartenances, tant en terres qu'en serfs et en serves. Puis, avec le consentement du roi Rodolphe, les dits biens sont remis en précaire, in praestaria, au dit Odolric et à sa femme Gireldis, sous le cens annuel de six sols.
Non indiqué
Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 73, n° 61. - Mulbeeng peut avoir été mal lu et être Wulbeeng, soit Wulbens, commune située contre le versant nord de la montagne du Vuache, en Genevois.

REG 173
01.01.0979
31.12.1046
Burchard, archevêque de Lyon et abbé de Saint-Maurice d'Agaune, cède en précaire, in prestaria, à Aimerard, Aimeradus (al. Heimeradus), à sa femme Aalgert et à un de leurs héritiers, une église et six manses, mansos, le tout situé à Machilly dans le comté genevois, in comitatu geneuensi et in villa maximiaco (pour maxilliaco). En retour, il reçoit d'Aimerard deux sols de cens annuel sur une vigne située à Lâchât, in villa lachiaco, dans le même comté. Cette vigne est limitée d'un côté par la voie publique, de deux côtés par la terre de Saint-Maurice, et du quatrième côté par l'alleu d'Aimerard. Témoins Willelme, Anselme, Turumbert, et autres sans qualifications spéciales. L'acte est écrit par Guillaume, prêtre, pour Lettold, chancelier.
Non indiqué
Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 76 et 77, n° 65 et 66. Ces deux chartes, peu différentes entre elles, mentionnent la même convention avec Aimerard; l'une porte in pago geneuense au lieu de : in comitatu. - Machilly est une commune au pied et au nord-ouest de la montagne des Voirons. Lachat, hameau de la commune de Bonne, au sud de la même moutagne. - M. Fréd. de Gingins, dans l'Indicateur suisse de 1862, n° 1, p. 3, estime que cet Aimerard a formé la souche des sires de Faucigny et qu'il était le père d'un second Aimerard, connu comme l'aïeul de Guy de Faucigny, évêque de Genève. La première partie de cette opinion peut être admise, mais, vu l'incertitude sur la date du présent acte, il est fort possible qu'il n'y ait eu qu'un seul Aimerard.

REG 174
01.01.0979
31.12.1046
Turumbert, par l'intermédiaire de son avoué Déon, donne au monastère de Saint-Pierre de Romainmotier tout ce qu'il possède à Bougel, in villa balgeello, dans le pagus équestre.
Non indiqué
Hist. Patr. Mon. Chart. I, p. 500, n° 289. - Sur Bougel, voy. ci-dessus [138].

REG 175
01.01.0979
31.12.1046
Guido donne au monastère de Romainmotier, dont Odilon est abbé, tout son héritage paternel et maternel situé dans le comté équestre, aux lieux appelés Rupela et in Cunyna. Il est dit que ce sont des vignes limitées de tous les côtés par celles que possède déjà le même monastère, et le donateur met pour condition qu'il sera logé et nourri au couvent pendant sa vie.
Non indiqué
Hist. Patr. Mon. Chart. I, p. 501, n° 290. - Rupela pourrait être un clos de vignes voisin du Rupalay, ruisseau entre Rolle et Perroi.

REG 176
01.01.0979
31.12.1046
Vualdo de Gland et Leotherius donnent au monastère de Saint-Pierre et Saint-Paul de Romainmotier, dont Odilon est abbé, des vignes situées à Gland, dans le comté équestre, in comitatu equestrico in villa Glannis. Par le même acte, le prêtre Ingalgerius fait aussi donation à Romainmotier d'une vigne située au même lieu.
Non indiqué
M. D. G. t. XIV, p. 3, n° 4. - Gland est à une lieue nord-est de Nyon, canton de Vaud.

REG 177
01.01.0979
31.12.1046
Ymmo et Iscomburge, sa femme, donnent à leur fille Asila des terres situées à Gimel, in villa Gimellis, dans le comté équestre. Adalbert consent à cette donation.
Non indiqué
M. D. G. t. XIV, p. 3, n° 5. - Pour Gimel, voy. [135].

REG 178
01.01.0979
31.12.1046
Gérold, fils de Turumbert d'Aubonne, avec l'approbation de ses neveux Amalric, Guy, Nantelme, Dalmace et Odulric, chanoine, donne à Saint-Pierre et Saint-Paul de Romainmotier une manse, mansum unum, située in villa Mauriaco avec le serf qui y demeure, ainsi que les fils et les filles du dit serf.
Non indiqué
M. D. G. t. XIV, p. 4, n° 6. - Mauriacus peut être la même localité que Mauras près Chéserex [167].

REG 179
01.01.0979
31.12.1046
Amalric donne sur ses biens propres, à Saint-Pierre de Romainmotier, une vigne située à Bursins, in villa Bruciniaco, dans le pagus équestre, au lieu appelé Naldevert.
Non indiqué
M. D. G. t. XIV, p. 4, n° 7. - Pour Bursins, voy. [152].

REG 180
01.01.0979
31.12.1046
Convention entre l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune, Auverardus minister stipulant pour elle, et les nommés Huldricus et Loduicus. Ceux-ci donnent à l'abbaye une terre située à Vernaz, lunaticum unum in loco qui dicitur Verna; ils reçoivent d'elle en précaire, in prestariam, sous le cens annuel de douze deniers, tout ce que la dite abbaye possède à Lauzenette, in loco qui dicitur Lausanneta.
Non indiqué
Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 63, n° 45. - Lauzenette et Vernaz sont des hameaux de la commune de Margencel, entre Thonon et les Alinges.

REG 181
01.01.1011
31.12.1031
Odilon, abbé de Romainmotier, fait, sur l'ordre du roi Rodolphe, un échange de terres avec Amalric, chevalier (miles), fils de Robert de Mont. Les terres échangées sont des vignes à Saint-Vincent, au-dessus de l'église et au lieu appelé Cumbis, à Bursins, dans le comté équestre. Un des confins mentionnés est une terre appartenant à Saint-Pierre du Mont-Jou. L'acte est signé par le roi Rodolphe et l'archevêque Burchard.
Non indiqué
M. D. G. t. XIV, p. 2, n° 3. - Saint-Vincent est une localité de la commune de Bursins, canton de Vaud. - La présente charte est la plus ancienne où l'on trouve la mention d'un miles dans le diocèse de Genève.

REG 182
01.10.1031
30.09.1032
La reine Ermengarde, femme du roi Rodolphe, ayant fait construire à Talloires en Albanais, in pago Albanense in villa quae vocatur Talueriis, une maison pour l'habitation des moines du couvent de Saint-Martin de Savigny, donne au dit monastère, dont Iterius est abbé, tous les droits, potestates, qu'elle possède sur divers lieux, entre autres à Doussard, Marlens, Bluffy, Ramponet, Charvonnex, la forêt de Chère, etc. Cette donation est faite avec la permission de son seigneur Rodolphe et d'après les conseils de l'archevêque Léger de Vienne et des évêques Aimon de Tarentaise, Frédéric de Genève, Ponce de Valence et du comte Humbert.
Non indiqué
Guichenon, Savoie, Pr. p. 3, incomplet. - Besson, Pr. n° 5 (ad ann. 1025). - D. Bouquet, XI, p. 555. - Scheidius, Orig. guelf. II, p. 157 (ad ann. 1050). - Hist. Patr. Mon. Chart. I, p. 496, n° 285 (ad ann. 1031). - Bernard, Cartul. de Savigny, I, p. 318, n° 639. - Dessaix, Savoie hist. et pitt. I, p. 161.- Jules Philippe, M. D. S. t. V, p. 84. - Trad. ibid. p. 13. - Cette charte étant la première qui mentionne Frédéric, évêque de Genève (45me de la liste de Saint-Pierre : M. D. G. t. V, p. 358), ii y aurait quelque intérêt à en préciser la date. On a fait varier celle-ci entre les années 1025, 1031 et 1050; or l'acte est, dans tous les cas, antérieur au 6 Sept. 1032, puisqu'il y est parlé de l'autorisation du roi Rodolphe ; d'autre part, l'archevêque Léger de Vienne n'a pris possession de son siège qu'en Octobre 1031, comme le démontrent soit une charte signée de lui en 1037, la septième année de son pontificat, ajoute l'acte, soit l'indication au 20 Septembre de la mort de Burchard son prédécesseur (voy. Dessaix, Savoie hist. I p. 161). Il résulte de là que cette donation d'Ermengarde est limitée entre Octobre 1031 et Septembre 1032. - Tous les lieux mentionnés dans la présente charte sont situés à l'est et au sud du lac d'Annecy. La forêt de Chère est au-dessus du rocher du même nom qui sépare Menthon et Talloires. - Dans la cession de Talloires à Savigny faite par le roi Rodolphe [voy. 155], il avait réservé à sa femme Ermengarde la jouissance des droits qu'elle donne ici au même monastère.

REG 183
06.09.1032
06.09.1032
Mort de Rodolphe III. Rodulfus rex obiit anno domini MXXII (pour MXXXII), filius Chuonradi regis (Cartul. de Laus. M. D. R., t. VI, p. 10). - VIII Idus septembris pro Rodulfo rege piissimo (Ibid. p. 656). - Conformément aux engagements pris par lui envers Conrad le Salique, il avait, à son lit de mort, ordonné que les insignes de la royauté fussent remis à l'empereur. Ruodulfus ignavus regulus obiit, et diadema ejus, regnique insignia, Counrado imperatori per Seligerum allata sunt (Hermann. Contr. ap. Pertz, Script. V, p. 121).
Non indiqué
Seliger, mentionné par le chroniqueur, est regardé par plusieurs historiens suisses comme l'ancêtre de la maison de Wolhusen, canton de Lucerne. - Cf. Bernoldi Chronicon, ap. Pertz, Script. V, p. 424. - D'après Otto Frisingensis, ap. Urstisium, I, p. 133, et D. Bouquet, XI, p. 260, c'est à Henri, fils de Conrad, que le diadème aurait été envoyé.