Mon cher Walewski


J’ai reçu plusieurs lettres de Paris qui toutes me disent que votre brochure a été pour beaucoup dans la dernière résolution prise à l'égard de l'Algérie. Je n'ai pas besoin de vous rapporter la joie et presque la fierté que j'en éprouve, vous savez du reste combien mon amitié pour vous est heureuse de  tout ce qui peut vous faire connaître tout ce que  vous valez, et aider en l’avenir que je veux aux distinctions de votre esprit et de votre cœur. Votre brochure est hautement pensée, très logiquement déduite, et très élégamment rédigée. Il y a longtemps que je vous ai dit ce que je ferais de son auteur, si j'étais ministre des Affaires étrangères, mais ma haute puissance qui va jusqu'à accorder des permissions de huit jours, ou à infliger huit jours de poste de police, est loin de celle qu'il faut pour nommer des chargés d'affaires.


Vous devriez battre le fer que vient de rougir le feu de votre brochure, d'une part pour obtenir ce que le Maréchal Gérard vous ... avec un grand plaisir j'en suis certain, de l'autre pour changer le galon du hussard contre la broderie du diplomate. Plus nous allons, plus le sabre se rouille, et la plume s'effile, plus les questions se traitent par les cabinets, et non par les arsenaux, et je vous veux un avenir moins disputé, moins stupide que le mien.


Ou je me trompe fort, ou l'expédition de Constantine est complètement abandonnée ; ou je me trompe fort, ou ce qui n'était qu'une petite question partielle, est devenu presque une  question européenne. La partie s'est grossie, et le ... peut ... Si j'étais … bey je serais certain des sympathies et des secours des nombreux amis de Don Carlos, et ma sécurité serait grande sur mon rocher. Bien nombreux, bien fort, bien approvisionné devrait être l'ennemi qui tenterait de me débusquer de ma nouvelle Saragosse.


J'irai à Paris dans une vingtaine de jours.  Je ne sais rien encore sur ce qui ... me regarder ... je ne doute pas cependant que la vieille amitié qui nous lie à ... ne me soit plus favorable que les dispositions … de son prédécesseur.


Amitiés bien sincères.


Colonel Brack


27 février 1837


Un de mes amis vient d'élaborer un projet dont l’exécution  pourrait être séduisante pour le Jockey Club. Il s'agit de l'établissement d'un nouveau marché aux chevaux pour la ville de Paris. Ce marché serait tracé sur une grande et noble échelle.