Je viens, Monsieur le Comte, profiter de votre obligeance en vous priant de me faire avoir pour la journée de lundi les objets ayant appartenus à l'Empereur que vous avez bien voulus me promettre. Je me suis procuré de mon côté l'uniforme de la garde et le chapeau, il me reste donc à vous demander : la tabatière, le grand cordon de la légion d'honneur avec la croix, la plaque, les deux petites croix (de la légion d'honneur et de la couronne de fer), l'épée, le baudrier et les épaulettes. J'ai retenu pour lundi un modèle que depuis neuf heures du matin je verrai à transformer autant que faire se pourra en empereur des français.


N'y aurait-il pas moyen pour la suite d'avoir au fur et à mesure l'un après l'autre les objets ci-dessus mentionnés afin de les exécuter avec plus d'exactitude ? J'en serais heureux je vous avoue.


Recevez de nouveau, Monsieur le Comte, mes excuses pour mon importunité en même temps que l'expression de mes sentiments les plus distingués.


Paul Delaroche