Mon cher Comte,
Monsieur de Buol m'écrit de nouveau, en date d'hier, dans le sens de sa dépêche d'avant hier. Il juge inadmissible toute proposition tendant à modifier les préliminaires avant leur acceptation générale. Soyez sûr, c'est là le point de vue de mon cabinet, et il ne le quittera pas. Monsieur de Buol est, de plus, convaincu que vouloir entrer aujourd'hui en pourparler avec la Russie à cet effet, ce serait remettre tout en question. Il semblerait que le seul moyen de réussir c'est de signer les préliminaires, de conclure l'armistice et d'ensuite de négocier la paix.
Je puis vous assurer que l'Autriche est prête à appuyer dans la négociation toute modification faite pour faciliter la paix.
Il paraît qu'à Vienne on ne doute pas du règlement de la question d'Aland conformément aux vues de l'Angleterre ; mais, je le répète, on admet qu'il soit possible d'y parvenir entièrement que dans les voies régulières de la négociation.
Je tâcherai, mon cher ministre, de pénétrer dans votre cabinet vers deux heures. Si cette heure ne vous convient pas, veuillez me le faire savoir.
Veuillez agréer, cher Comte, l'hommage de mes sentiments et ma haute considération.
Hübner
Mercredi 23, 10 heures

 

Note:
Le Baron d’Hübner plénipotentiaire du Traité de Paris