A Bruxelles Vend..., le 5 janvier 1860

Mon Cher Comte,
Le télégraphe m'apporte la nouvelle, bien triste, de votre sortie du Ministère. Je ne sais pas exactement les motifs qui vous ont déterminé à prendre un parti si sérieux, mais j'ai hâte de vous envoyer l'expression de mes sentiments les plus sincèrement sympathiques. A vue de pays je pense que je vous les offrirai prochainement de vive voix !
Je viens d'être gravement malade d'une fièvre bilieuse-muqueuse frisant la typhoïde. Vous pensez que ce qui se passe ne hâtera pas ma convalescence qui est bien lente d'ailleurs.
Je vous renouvelle, mon cher Comte, l'assurance de mes sentiments affectueux et dévoués.
Comte de Monttessuy
Je suis certain que vous serez regretté en France, vous ne l'êtes pas moins en Europe je vous l'assure ; rien ne pouvait vous grandir davantage qu'une pareille chute !