Monsieur le Comte,
Je ne puis m'abstenir, au moment où votre Excellence quitte le Ministère des Affaires Etrangères, de lui témoigner ma profonde reconnaissance pour l'extrême bienveillance et la parfaite indulgence qu'elle m'a montrée dans des circonstances bien éprouvantes pour moi, et où je n'ai pu déployer d'autre qualité que celle de remplir loyalement mon devoir envers mon Souverain.
Eloigné de Paris depuis quelque temps, je ne suis plus tenu au courant des affaires, et j'ignore les motifs du changement qui se fait aujourd'hui. Quoiqu'il en soit, j'ai été trop touché des bons sentiments dont j'ai été  l'objet de votre part pour jamais les oublier et pour ne pas prier Votre Excellence de me considérer comme lui étant parfaitement dévoué.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Comte, de votre Excellence, le très obéissant et très dévoué serviteur.
De la Roncière-Le Noury
A bord de la Zénobie, Rochefort, le 5 janvier 1860