Naples, le 7 janvier 

Mon Cher Comte,
J'ai reçu avant hier la  dépêche par laquelle vous m'annoncez la résolution que vous avez prise de vous retirer du ministère. Les vœux que je vous adressais il y a huit jours étaient bien différents; mon amitié souffre de vous voir quitter le portefeuille ; elle souffrirait moins peut-être si j'en connaissais les motifs, car j'aurais à ajouter à toutes les raisons que j'ai pour vous aimer l'estime que l'on ne peut manquer d'avoir pour un acte de conscience et de conviction courageusement accompli.
Si vous me comptez assez parmi vos amis pour m'en faire la confidence, vous savez avec quel plaisir je recevrais cette preuve de votre amitié. Ne m'oubliez pas et croyez toujours à mon inaltérable attachement.
Brénier