[Réponse du comte Walewski – traduite en arabe]
Emir,
J'ai reçu la lettre dans laquelle vous m'adressez des compliments à l'occasion de la nouvelle année et je vous remercie en mon nom et au nom de toute ma famille des vœux que vous formez pour notre bonheur.
Recevez-en de pareils de ma part. Puisse Dieu vous accorder une vie longue et prospère, joyeuse et tranquille au milieu d'une famille que vous aimez et des amis dont vous êtes l'appui, que les enfants de vos enfants grandissent et prospèrent sous vos yeux et que Dieu exauce tous vos vœux.
Je me porte bien et ma famille aussi, elle se joint à moi pour vous souhaiter une bonne année.
Je vois souvent l'Empereur Napoléon et je ne manquerai pas de dire à sa Majesté que vous avez toujours pour Elle les mêmes sentiments de reconnaissance et de dévouement.
L'Empereur aime ceux qui restent fidèles à leur parole, et sont attachés à la France quelle que soit leur nationalité et leur religion.
J'accepte avec plaisir l'offre que vous faites par mon entremise, de l'exemplaire complet de l'ouvrage d'Ebn Khaldoun pour la Bibliothèque de l'Empereur et je m'empresserai de rendre compte à Sa Majesté de l'intention qui vous a dicté cette offre. La Bibliothèque possède cet ouvrage mais une grande partie en est tellement incorrecte qu'on vous saura grand gré de votre présent. J'aurai soin de faire inscrire sur ce volume qu'il vient de vous et que c'est par déférence respectueuse que le Chérif de Maroc vous a fait ce précieux cadeau qu'il avait refusé au Sultan Abderrhaman.

J'espère, Emir, que vous continuerez à me donner, comme par le passé, de vos nouvelles. Sur ce, je prie Dieu, Emir, qu'il vous ait en sa sainte garde.
Paris, le....