Monsieur le Comte
Permettez-moi de me rappeler à votre souvenir par une demande en faveur d’une famille malheureuse qui a des titres à la bienveillance de sa Majesté et qui sollicite depuis longtemps un bureau de tabac sans résultat.
La famille d’Armagnac dont est la personne qui a dressé une demande pour obtenir cette faveur est honorablement connue dans l’armée
Le général Vicomte d’Armagnac était très dévoué à l’Empereur. Des affaires mal conduites, des revers de fortune ont ruiné sa famille, et sa position aujourd’hui est des plus précaires.
Mr de Saint Arnaud sénateur, Mr Gasc conseiller d’Etat, Mr de Richemond s’y intéressent et cependant la demande de ce bureau de tabac n’est pas sortie du cabinet de S.M.
Vous pourriez Monsieur le Comte contribuer à cette bonne œuvre en l’appuyant de votre crédit tout puissant.
Je vous en serais personnellement très reconnaissant et je vous prie d’agréer avec mes remerciements l’assurance de ma très haute considération.
Le Comte de Castries
                                                                                    72 rue de Varennes
Le 1er mars 1861