Paris, le 20 août 1861

 

 

Mon Cher Comte,

Je regrette infiniment de ne pouvoir vous serrer la main avant de partir; Je suis attendu à Vienne Jeudi, et il faut me mettre en route ce soir.

La Comtesse à laquelle je m'étais permis de recommander Gobineau a été bonne et gracieuse pour ce pauvre homme ce dont je lui suis fort reconnaissant.

Elle lui a demandé pourquoi je l'aime, C'est une amitié fort platonique je vous assure car il m'est fort infidèle et court après V.... lorsque l'occasion s'en présente. Je ne puis cependant me refuser de reconnaître en lui un homme de science et de talent, un caractère aimable, un diplomate enfin qui j'en suis persuadé, rendrait de grands services à son gouvernement. Je pense qu'il ferait honneur à votre protection.

Mon dernier entretien avec l'Empereur a eu quelques bons résultats et avant tout celui de pouvoir assurer mon maître de ses meilleures intentions.

Gardez moi votre bonne amitié, mon cher Comte, j'y tiens beaucoup.
Vous ne doutez pas de la profonde reconnaissance que votre bienveillance votre amabilité si parfaite et si constante m'inspirent.

Mille amitiés pour la Comtesse et au revoir.