DOCUMENT 1

Le Ministre Plénipotentiaire de Prusse au Ministre Plénipotentiaire de France à Pékin

 

Tienn-Tsinn, le 3 septembre 1861

 

Monsieur le Ministre j’ai l’honneur de vous faire connaître que j’ai signé hier avec les commissaires Impériaux chinois un traité d’amitié, de commerce et de navigation entre la Prusse, les autres Etats de l’Association de douanes et de commerce Allemande, les Grands Duchés de Mecklembourg ainsi que les villes Hanséatiques d’une part et la Chine d’autre part.

Vous savez aussi bien que moi, Monsieur le Ministre, quelles difficultés il y a eu à surmonter avant que j’eusse obtenu l’insertion dans le traité de quelques stipulations essentielles auxquelles je dois attacher le plus grand prix. Mais vous ne sentez peut être pas aussi bien que moi la valeur inestimable de l’appui que vous avez bien voulu m’accorder dans l’accomplissement de ma tâche. Je ne puis mieux caractériser cette valeur qu’en avouant franchement que je crois que je n’aurais jamais réussi à obtenir pour la Prusse le droit d’accréditer un agent diplomatique près la cour de Pékin sans votre concours efficace et infatigable.

Sur vos ordres, Monsieur le Comte Kleczkowski a plaidé ma cause auprès du Prince de Kong avec la plus grande habilité et persévérance, tandis que Monsieur le Baron de Méritens, des services duquel vous avez bien voulu vous priver pour longtemps en ma faveur, a employé une activité et une dextérité admirable.

Il va sans dire, Monsieur le Ministre que je ne manquerai pas de porter tout cela à la connaissance de mon gouvernement, mais je tiens, avant tout, à ce que vous soyez bien persuadé de ma gratitude personnelle à votre égard et à l’égard de ces messieurs qui ont si bien su coopérer à la réalisation de vos bonnes intentions.

Veuillez agréer

(Signé) Comte d’Eulenburg

 

DOCUMENT 2

Le Comte d’Eulenburg au Comte Kleczkowski

 

Tienn-Tsinn, le 4 septembre 1861

 

 

 

Mille remerciements, Cher Comte, de tout ce que vous avez fait pour moi, surtout de la promptitude avec laquelle vous m’avez tenu au courant, en ces derniers temps, de ce qui s’est passé à Pékin. La bonne invitation de Mr de Bourboulon me mettra en mesure de vous dire, de vive voix, combien j’apprécie les services que vous avez bien voulu rendre à votre très dévoué ami et serviteur.

(Signé) Comte d’Eulenburg