Paris, le 20 octobre 1863

 

Monsieur le Comte et Cher Ancien Collègue,

J'aurais beaucoup désiré vous voir pendant ce derniers jours, j'ai su par Monsieur Herbet que vous étiez encore au château d'Etiolles et les événements ont marché si vite que je n'ai pu disposer d'une journée pour aller prendre vos conseils. Vous avez pu d'ailleurs apprécier la situation que faisait au gouvernement la perte de Monsieur Billault je n'ai dû consulter que mon dévouement et j'ai accepté un poste dont j'aurais décliné dans toute autre circonstance l'honneur et le péril si je n'avais consulté que mes convenances personnelles je serais resté au Sénat dans la situation indépendante et réservée que je préférais en ce moment à toute position officielle.

Monsieur Vuitry reste charger de la discussion des questions financières il convient que je ne suis pas placé dans la situation fausse où s'est trouvé Monsieur Magne. Son talent eut été bien utile aujourd'hui son absence ajoute aux difficultés qui nous attendent.

Je retourne demain à Bordeaux où je vais régler quelques affaires. Je serai lundi de retour à Paris et j'espère avoir bientôt l'honneur de vous voir.

Veuillez présenter mes hommages et mes respects à Madame la Comtesse Walewska et croire à mon entier dévouement.