Varsovie, le 28 décembre 1863

Valbezen à Walewski

 

Mon cher Comte,

 

Je continue à trop aimer la liberté de la Presse pour ne pas prendre très philosophiquement les excès des journaux même quand j'en suis victime.
J'aurais donc passé.........    à profiter et .......consulaire les attaques que ....... a dirigées contre moi il y a un an, si je n'avais cru trouver dans sa correspondance ..... l'écho oui je l'ai cru je l'avoue franchement et j'avoue de même que j'ai été un imbécile!

L'affaire est arrangée car vous vous contentez sans doute de cette complète rétractation.

Votre lettre du 8 m'est parvenue seulement hier soir Je vais dans la journée la porter moi-même à Mme Rychtowska et espère que je pourrai vous faire tenir sa réponse avec ces lignes.

Je n'oublie pas ma visite à Walewice mais malheureusement la neige se fait attendre et les traineaux restent au clou.
Je m'en afflige d'autant plus que le trainage est le seul sport qui me reste. et que si le traineau que je me suis ... l'an dernier et qui m'a fort peu servi ne me sert pas dans le présent hiver il n'y a aucune espèce de chance pour que je m'en serve l'an prochain.

Comptez toutefois que je vous apporterai une minutieuse description de Walewice arbre par arbre fenêtre par fenêtre sans oublier la petite chapelle que vous avez fait construire. A propos de vos propriétés je vois dans cette lumière de la Presse française, Le Sport, que vous vous êtes décidé à vendre votre part de chasse; inutile d'ajouter que j'espère que vous en tirerez un bon prix.

La situation se détend à Varsovie je ne dis pas s'améliore. Il n'y a pas eu depuis plus de 15 jours d'exécution au coeur de la ville et le dernier assassinat politique date du 23 il faut bien appeler cela un progrès.

Mes souhaits bien sincères de Nouvel an à Mme Walewska aux enfants et à vous même.

A vous et dévoué

Ne sachant pas votre adresse à Paris j'envoie ma lettre à Marchand.