Paris, 6 février 1865

 

Mon Cher Comte,

Vous avez entendu certainement le bruit qu'a fait il y a quelque temps un bruit parfaitement faux qui répandait partout qu'un jeune monsieur de Contades était entré au cabinet de l'Empereur ! Puis on a dit qu'il n'y en avait pas, et le bruit s'est répandu que ma soeur voulait faire réclamer par un jeune homme qui l'intéresse la fortune et le nom de Contades? De cette nouvelle il n'y a pas le premier mot de vrai elle aurait pu autrefois faire ce qu'elle voulait à cet égard et sa délicatesse s'y est refusée ! Ce n'est pas après vingt ans que cette idée lui reprendrait ! Mais, voilà ce qui arrive Monsieur de Contades héritier de mon beau frère, sait pour son compte à quoi s'en tenir à cet égard, mais inquiété méchamment au club il a demandé pour ce matin un rendez-vous à Monsieur de la Guerronnière afin de faire démentir les bruits. Or à présent où la chose s'éteint, faire démentir c'est raviver et c'est bien dans ce  but que les gens acharnés en ce moment poussent Monsieur de Contades qui a l'esprit assez court, à démentir dans les journaux.

Je viens vous demander de vouloir bien ce matin, écrire à Monsieur de la Guerronnière et de lui dire de ne plus parler de cette affaire sous aucun prétexte, en bien ou en mal ! L'Impératrice que j'ai vue l'autre jour m'en a parlé aussi avec indignation. Elle sait par elle-même à quoi s'en tenir, ayant été chez ma soeur à l'époque de tous ces événements.

Pardon de vous demander de prendre cette peine mais c'est bien pressé vu que ce soir si Monsieur de Contades a vu Monsieur de la Guerronnière l'article paraitra.

Veuillez mon cher Comte recevoir ici je vous prie la nouvelle assurance de mes sentiments de bien sincère attachement.