Palais des Tuileries, 3 Décembre 1855

Mon cher Walewski,

Je regrette d'avoir à vous adresser un reproche qui par bonheur n'a pas une grande gravité mais que vous m'obligez vraiment à vous faire. J'ai été bien surpris de trouver dans la Patrie d'hier au soir une circulaire à tous les agents diplomatiques au sujet de mon dernier discours et cela sans que vous me l'ayez communiquée, sans même que vous m'ayez consulté sur le plus ou moins d'opportunité d'une semblable publication. Faire une circulaire sur mon discours est en atténuer l'effet.

Il n'avait pas besoin de commentaire et si une cour quelconque l'avait mal interprété, il fallait se borner à écrire à l'agent accrédité auprès de cette cour. A l'avenir donc, je vous prie, de venir prendre mon avis, que je suis prêt à vous donner à toute heure.

Recevez, mon cher Walewski, l'assurance de ma sincère amitié.

Napoléon