Biarritz, 27 août 1856

Mon cher Walewski,

Puisque je n'ai pas reçu de vous, c'est je pense que vous n'avez rien d'important à me dire, moi de mon côté je n'ai pas grand chose à vous mander. Je veux seulement vous faire la recommandation de rester très ferme vis à vis du gouvernement napolitain et de ne pas vous contenter des demi-mesures qu'il a proposées. Car rien ne me paraît plus regrettable que d'avoir l'air aux yeux du monde de frapper un coup d'épée dans l'eau.

Monsieur Marchessi capitaine général de la Navarre et Amilivia gouverneur civil de Guipuzcoa sont venus me complimenter ici au nom de la Reine et de son gouvernement. Veuillez bien le faire imprimer dans le Moniteur.

Recevez, mon cher Walewski, l'assurance de ma sincère amitié.

Napoléon

P.S. : Je vous envoie des dépêches de Morny qui sont très intéressantes. Il faudra, je crois, pour terminer toutes les questions en litige réunir une commission à Paris et je ne trouve guère d'inconvénient à évacuer la Grèce si l'Angleterre n'y met pas d'opposition. Répondez-moi sur les divers sujets de ma lettre.