Compiègne, 7 Novembre 1856

 

Mon cher Walewski,

Je vous renvoie la dépêche adressée à Persigny avec quelques corrections. Vous pouvez préparer la réponse à l'Empereur de Russie.

J'ai été très fâché de l'article du Constitutionnel et surtout de savoir qu'il émanait des affaires étrangères. Le mal est toujours dans ce que je vous ai dit il y a plusieurs mois les ministres veulent voler de leurs propres ailes au lieu de me consulter sur tout. Dans une foule de questions je me trouve engagé sans le savoir. Je veux à l'avenir voir toutes les dépêches que vous écrivez et recevoir un original des dépêches que vous recevez alors il y aura de l'unité dans la marche du gouvernement. En effet voyez où nous en sommes arrivés par un défaut d'entente.

Le traité de Paris nous avait mis bien avec tout le monde et maintenant nous sommes à peu près mal avec tous. Et cela par l'oubli des formes et des procédés.

Pour Neuchâtel, il faut bien faire comprendre à Fénelon que nous demandons à la Suisse de nous charger (La France et l'Angleterre) de ses intérêts de nous engager à empêcher toute intervention armée à condition de la remise des prisonniers.

Il est inutile que Brenier vienne à Compiègne je le verrai à St Cloud.

Croyez à ma sincère amitié.

Napoléon