Alexandrie, le 15 mai 1859

 

Mon cher Comte Walewski,

J'ai reçu vos deux dépêches et je vois avec peine que les nouvelles d'Allemagne ne sont pas meilleures. Je voudrais bien avoir des détails sur ce que l'on fait à Vienne ; vous devriez demander à Kisseleff d'en obtenir par Balabine qui pourrait envoyer des dépêches chiffrées à un collègue à la Haye ou autre part, qui les enverrait ensuite à Paris; je trouve la grande duchesse de Toscane assez singulière : si elle voulait invoquer ma protection, il fallait qu'elle vint ici et non pas à Vienne ; il faut faire tous nos efforts pour entraîner l'Espagne dans notre alliance ; je ne vous parle pas de la réception qu'on m'a faite ici ; vous en avez déjà reçu tous les détails. Dites de ma part à Rouher, auquel je n'écris pas pour ne pas multiplier les lettres, qu'un des chemins de fer qu'il importerait le plus d'activer par tous les moyens possibles, est celui de Toulon à Nice ; je sais bien qu'il ne peut guère être fait avant deux ans ; mais enfin il est bon de prévoir les choses d'avance.

Gramont m'a demandé de venir me voir, je le lui ai accordé.

Je compte rester quelques jours à Alexandrie pour compléter l'organisation de l'armée.

Recevez l'assurance de ma sincère amitié.

 

Napoléon