Saint Cloud, le 29 Juillet 1859

Mon cher Walewski,

Je vous prie de dire au Nonce que je ne saurais m'opposer aux mesures que le gouvernement du St Père jugerait opportunes pour rétablir son autorité dans les provinces insurgées mais que je soumets au Pape les réflexions suivantes : mon but en proposant la confédération italienne a été de créer le principe d'une nationalité et ensuite de donner la possibilité d'instituer un force fédérale qui rendra inutile le recours à une force étrangère. Ce qui nuit le plus en Europe à l'autorité du St Siège c'est le spectacle d'un pouvoir qui ne peut se maintenir qu'à l'aide d'une armée étrangère. Le St Père ne gagnera donc rien en prestige par la substitution des Espagnols aux Autrichiens. Je serais idem d'avis d'attendre la fin des conférences de faire connaître les réformes promises et d'aviser ensuite lorsque les affaires de l'Italie auront été définitivement réglées.

Croyez à ma sincère amitié

Napoléon