Le 31 Juillet 1859

Mon cher Walewski,

Tout ce que vous me dites dans votre lettre serait vrai si je n'avais pas écrit à l'Empereur d'Autriche la lettre que vous connaissez. En effet je ne suis engagé au rétablissement des Ducs que vis à vis l'Empereur d'Autriche et quand je lui dis franchement qu'après avoir fait ce que je pouvais je prévois une opposition insurmontable à leur restauration il me semble qu'il n'y a pas dans ma conduite deux politiques et qu'il m'est bien ... de chercher quelle serait la meilleure combinaison pour pacifier le centre de l'Italie.

Quant à la duchesse de Parme je voudrais lui trouver un Eldorado mais malgré ma sympathie pour sa personne je désire ardemment qu'une combinaison me permette de donner Parme au Piémont parce que ce pays lui est stratégiquement indispensable dès qu'il possède la Lombardie et qu'au fond les intérêts du peuple me préoccupent plus que les intérêts des personnes.

Ecrivez à B.. qu'on ne se fasse pas illusion à Vienne sur toutes les complications et les dangers qu'amènent la restauration des Ducs, et que la combinaison que je propose est la seule qui puisse tout calmer et empêcher non seulement de grands malheurs mais même des refroidissements(?) entre l'Autriche et la France.

Recevez l'assurance de ma sincère amitié.

 

Napoléon