Monsieur le Ministre,


Je dois la réponse à deux lettres que vous m’avez adressées en date du 16 du courant,  l’une apportée par le bateau à vapeur Porcépine ( ?) et l’autre par le ministre Benoît Champy par l’entremise du capitaine Cadington ( ?) ; je vous remercie et de la distribution de la circulaire destinée au corps diplomatique et de l’expédition de la lettre à l’Empereur d’Autriche.

 

Bien satisfait de vos travaux …. des ministres étrangers accrédités…., je regrette sincèrement la cause qui vous a empêché de faire part de cette réunion.


Le projet de l’intervention piémontaise que vous avez  jugée comme moi-même si avantageux pour le rétablissement de l’ordre en Toscane réclame des observations nouvelles et imprévues.


On me mande de Gaëte où l’intervention en faveur de sa Sainteté semble ….. … les puissances catholiques avec l’exclusion de la Sardaigne-  que l’entrée en Toscane des troupes piémontaises seules ne serait pas …..pour l’Autriche et porterait immédiatement la conséquence de la reprise des hostilités.


Je n’ai pas cru en conscience et en bonne amitié de … garder le silence vis-à-vis de mon beau-frère  le roi de Sardaigne et je viens même d’exposer cet avis au marquis de Villa Marina. J’ai réfléchi et sur le danger de faire de la Toscane le théâtre d’une nouvelle guerre, d’exposer le roi de Sardaigne par le fait de son assistance amicale aux chances de cette guerre sur un terrain plus éloigné de son pays et de ses intérêts, et de préjuger en même temps le succès désiré dans ma propre cause.


Je suppose que ces considérations ne manqueront pas de vous persuader de la nécessité d’une suspension pour le moment du projet susdit qui au lieu du rétablissement de l’ordre serait source de complications nouvelles.


Recevez mon cher Monsieur Hamilton les assurances réitérées des sentiments de ma considération  et bienveillance particulière.


Signé : Léopold II


Porto San Stefano, ce 19 février 1849