Confidentielle

Paris, 5 avril 1849

Cher Monsieur

J’ai reçu vos lettres particulières et je vous remercie.
J’ai prévenu mon collègue de l’Intérieur, pour qu’il ait l’œil ouvert et la main alerte.
Dans l’état actuel des choses le gouvernement de Florence ne peut pas tenir. Si M Guerrazzi a l’esprit qu’on s’accorde à lui reconnaître, il comprendra la situation, et ne voudra pas attacher à son nom le souvenir de l’entrée des Autrichiens en Toscane. Je suis fort maltraité par la commission du budget. Si donc vous avez à faire des dépenses d’une absolue nécessité, songez en les faisant que je ne saurai comment les payer. Je ne puis mettre à votre disposition qu’un crédit de 2000 francs (deux mille francs) Si vous n’en usez pas, tant mieux, car je m’attends à ce que l’assemblée me refuse même ce qui m’est nécessaire pour payer ce que j’ai déjà engagé.
Mille compliments affectueux
E. Drouyn de Lhuys