Arcachon, le mercredi 21 août 1861

[D’une autre main : répondu 27 août]

Mon cher Comte,

Je vous remercie infiniment de la communication que vous avez bien voulu faire à l'Empereur de mon désir de prolonger mon absence de Paris, et de la bonne réponse que vous m'avez transmise.

Je pourrai, avec une parfaite tranquillité d'esprit, m'appliquer au travail de longue haleine dont vous approuvez la pensée, ce qui m'encourage beaucoup.

A quelle époque et dans quel lieu pourrons-nous nous rencontrer pour faire la visite de votre propriété ? Etant retenus l'un et l'autre pendant la session des Conseils généraux de la Dordogne et des Landes, ce ne pourrait être qu'après la fin des séances. Peut-être est il dans votre intention de ne pas aller jusqu'au bout ; dans ce cas je tâcherai également de me faire remplacer vers le milieu de la session. Dites-moi, je vous prie, ce que vous comptez faire.

Si votre idée était de voir votre propriété au moment où vous devrez rentrer à Paris, j'en serais charmé, parce que j'aurais l'espoir de vous détourner de votre chemin, à Libourne, et de vous montrer à mon tour l'ancien manoir de Michel Montaigne.

On parle beaucoup dans les journaux de la nomination de Rouher au Conseil d'Etat. Qu'y a-t-il de vrai ou de probable dans ces combinaisons ?

Votre tout dévoué.

P. Magne