A Michel Montaigne, par Lamothe Montravel (Dordogne), le 27 novembre 1864

 

Mon cher Ami,

Ce que vous m'avez dit en nous quittant m'avait fait renoncer à l'idée de faire une note sur le Conseil privé.  Mais j'ai pensé que ce projet viendrait peut-être sur le tapis pendant votre séjour à Compiègne.  Je viens donc de barbouiller quelques considérations sans avoir le temps de les faire copier et même de les relire. Si vous jugez à propos de les communiquer à l'Empereur, soyez assez bon de le prier de ne pas tenir compte de la forme. J'aurais encore une prière à vous faire, ce serait après les avoir communiquées, de les garder, puisque je n'en ai pas le double.

Mille amitiés

P. Magne

 

Ecrivez-moi quelques mots.

Si nous restons dans l'état d'inutilité où nous sommes, il faut au moins qu'on ne puisse pas nous reprocher de ne pas avoir fait ce qui dépendait de nous pour nous rendre utiles.