Montaigne, le 23 septembre 1867

Mon cher Comte,

Les journaux annoncent votre arrivée et votre renonciation au voyage du midi; est-ce vrai? L'ombre de Montaigne, qui comptait bien cette année, enfin, sur votre visite, commence à répéter que sais-je et à s'attrister. Voyons, une bonne résolution, et venez tous.

Les événements sont tristes ! Et que la logique se venge cruellement des infractions qu'on lui fait subir  depuis cinq ou six ans comme à plaisir.

Avez-vous eu l'occasion d'écrire, ou attendez vous (ce qui serait préférable) celle de parler.

Que je m'afflige de voir le soin qu'on met à diviser, quand l'union et le concours de toutes les lumières et de tous les dévouements serait si nécessaire.

Mille amitiés dévouées.

P. Magne