Paris, le 14 Juillet 1868

 

Mon très cher Comte,

Je commence par vous remercier de vos appréciations affectueuses.

Je n'ai qu'à me louer de la bienveillance de mes auditeurs ; mais quelle vie! Quand je n'aurais pas d'autres raisons que ma santé, je crois bien que je ne pourrais pas y tenir longtemps.

L'Empereur m'a écrit une lettre conçue dans des termes extrêmement élogieux.

Un incident entre Rouher et moi a fait à nous deux une situation difficile, et nous a conduit à un modus vivendi réservé, mais dont les affaires ne peuvent pas souffrir.

Nous n'avons conseil qu'une fois par semaine ; je n'ai vu l'Empereur qu'une fois en passant depuis votre départ.  Ceci vous explique pourquoi je n'ai rien dit, ni rien pu dire à Monsieur Châtelain à son départ.

Depuis le commencement du budget je passe littéralement tout mon temps dans les commissions ou à la chambre; je n'apprends rien de ce qui peut se passer ailleurs.

Je pense que nous finirons la semaine prochaine. Alors je vous écrirai à vous ennuyer.

Mille amitiés

P. Magne

Je vous prie de présenter tous mes respects à Mme la comtesse et de lui dire que la lettre de Madame Gretry lui a été renvoyée directement.