Paris, le 15 juin 1859

Mon cher collègue,


La mobilisation des six corps d'armée n'est pas de nature à inquiéter. C'est la conséquence naturelle et forcée de l'attitude que la Prusse a prise envers l'Allemagne.


Pour conserver la direction que les Etats confédérés ont remise entre ses mains, il faut qu'elle se montre prête à agir, et qu'elle proportionne ses moyens à la gravité des circonstances.


Nous nous sommes d’ailleurs toujours attendus à ce que, à un moment donné, la Prusse élève la voix pour tâcher de mettre fin à la guerre, et, pour élever la voix efficacement, il faut qu'elle ait non seulement les contingents fédéraux derrière elle, mais encore une armée prussienne disposée à agir dans un sens comme dans l'autre.


Mille amitiés.


A. Walewski