Paris, le 3 octobre

 

Mon cher Magne,

Les choses ont pris la tournure que je prévoyais. J'en suis…. pour Rouland car les douceurs de la Banque valent mieux pour lui, malgré l'aridité des chiffres, que les lauriers de la tribune. Vuitry est très satisfait et on me dit qu'il compte s'effacer beaucoup et qu'il ne prétend qu'à un second rôle laissant le premier à qui de droit. Il voudrait aussi qu'on fit parler les vice-présidents si ce n'est les présidents de section. Si le Moniteur n'a pas encore donné la liste des nouveaux sénateurs, la cause en est dans l'incertitude des arrangements relatifs au Conseil d'Etat.

Conservera-t-on trois vice-présidents ?

Ou portera-t-on le nombre à cinq ?

Ou enfin le redescendra-t-on à un en redonnant la parole au président de section? !!

Du reste l'attention publique absorbée par les affaires étrangères ne se tourne nullement du côté des réformes intérieures. Tout le monde reste à son poste et tout le monde est content.

Je crois que mes affaires m'obligeront à aller sous peu à Florence mais ce ne serait que pour un mois.

Je n'entends plus parler du Conseil privé, Persigny a l'air de ne plus s'intéresser au sort réservé à ces positions dont il faisait si grand cas naguère.

J'ignore si nous serons invités à Compiègne, mais je le crois.

Quelle charmante idée vous avez eu de me destiner une barrique de votre vin, c'est justement le crû que je préfère.

Écrivez-moi de temps en temps. Si j'apprends du nouveau avant mon départ je vous le manderai.

Mille amitiés