Paris, le 9 août

 

Mon cher Magne,

J'ai été bien contrarié de ne pas vous trouver à Paris, j'aurais beaucoup voulu causer avec vous de toutes choses.

Mon élection va de soi, j'ai cependant été obligé (et cela de l'avis unanime de tous mes agents électoraux) de faire un inventaire ; la ... il fallait nécessairement.

Car ce qu'on voulait c'est que j'établisse explicitement une ... au Sénat ; le contraire ayant été exploité dans le but de diminuer le nombre des votants. J'aurais aimé à vous consulter sur le texte de ma circulaire.

J'ai vu Lavalette et je l'ai trouvé tel que vous me l'aviez dit ; je pense qu'il ma trouvé aussi tel que vous le lui aviez annoncé.

Je ne sais rien de positif sur rien; l'Autriche et la Prusse sont sur le point d'en venir aux mains; mais avant de tirer des coups de canon qui pourraient allumer un incendie généralisé et nous donner (?) le Rhin ils y regarderont à deux fois. Le Mexique va de plus mal en plus mal ; maintenant que le pays commence à se pacifier, c'est sur le côté financier que la crise s'annonce; ils sont à bout de voies. Avez-vous vu Persigny avant votre départ ? Vous a-t-il parlé ? Il croit tenir du certain ? Est-ce une illusion ?

Tout est remis au mois de novembre dit-il et alors ...

Je voudrais bien savoir votre impression d'après votre dernier entretien avec Sa Majesté.

Je vais à Saint-Germain compléter ma cure de République.

Mille et mille amitiés.

A.W.