14 octobre

 

Mon cher Magne,

Je devais partir ce soir ; tout était arrangé à cet effet mais les lettres que j'ai reçu des Landes m'ont donné de si mauvaises nouvelles du temps, que j'ai du ajourner. D'un autre côté si j'étais parti ce soir je me trouvais forcément avec l'Empereur à Morcenx et j'ai voulu éviter les commentaires.

Je ne renonce pas pour cela à mon voyage et aussitôt que le jour en sera arrêté définitivement je vous l'écrirai.

Nous avons assisté ce matin aux funérailles de Fould. Rouher et Persigny manquaient pour raison de santé.

Du reste je ne sais rien de neuf ; les bruits les plus contradictoires circulent mais je crois qu'en fait il n'y a rien de décidé sur rien.

Les affaires de Rome tiennent aujourd'hui le haut du pavé ; si nous ne prenons pas bien vite notre plus grosse voix le coup sera joué. Les troupes italiennes entreront et le Pape sera parti.

On a parlé de vous ces jours ci comme devant entrer aux Finances, Rouher prenant l'intérieur et Lavalette les Affaires Etrangères.

Entre autres, Pelletier répandait ce bruit.

 

Adieu et à revoir prochainement à Montaigne si le Conseil privé ne vous amène pas par ici avant.

Mille amitiés sincères

 A. Walewski