La religion qui ont sonné l’alarme comme si le danger était bien imminent, comme si toutes les libertés étaient menacées. Le devoir du gouvernement est bien certainement d’exercer une scrupuleuse vigilance et de sauvegarder précieusement ce qu’on est convenu d’appeler les libertés de l’église gallicane. Cette vigilance, c’est dans l’intérêt de la religion elle–même qu’elle doit être exercée. Et sans revenir ici sur la discussion qui vient d’avoir lieu je me bornerai à rappeler que sans les articles organiques, le Concordat n’aurait jamais eu les heureux effets qui vous ont été signalés et dont l’église a si grandement à se féliciter. Mais d’un autre côté y a-t-il lieu à se préoccuper bien sérieusement aujourd’hui des empiètements présumés de la Cour de Rome. Sommes-nous encore au temps où ses bulles pouvaient embraser le monde ?Est-il admissible d’ailleurs que Pie IX dépouillé de la plus grande partie de ses Etats réduit pour toute ressource au denier de Saint Pierre abandonné par presque toutes les puissances catholiques et n’ayant d’autre soutien que la main généreuse de la France veuille semer la division parmi ses enfants en cherchant à détruire ou à éluder les termes même du contrat qui en rouvrant les portes des églises aux fidèles a effectué la réconciliation du Saint Siège avec la nation française. Si à Dieu ne plaise de telles tentatives se manifestaient seraient-elles vraiment sérieuses ?
Le danger vient-il vraiment de ce côté-là ? Et n’y a-t-il pas bien plutôt lieu de se préoccuper de l‘esprit d’impiété dont la recrudescence se manifeste depuis quelque temps avec une intensité alarmante. La vivacité avec laquelle certains partis se sont emparés du prétexte fourni par l’encyclique pour attaquer la religion elle-même les nombreux échos que cette tactique a rencontrés ne peuvent laisser aucun doute sur les progrès d’un mal auquel il est dans l’intérêt de la société entière de porter remède par tous les moyens en son pouvoir.
Le sentiment religieux est non seulement la base la plus solide de tout gouvernement mais c’est encore le boulevard le plus fort que la société menacée puisse opposer aux attaques de la démagogie.
L’Empereur Napoléon 1er disait à ce sujet : (la citation sur une feuille volante)
Voilà ce que pensait l’immortel auteur du concordat et voilà aussi pourquoi ceux qui travaillent sans cesse à un bouleversement social, font des efforts si incessants et si persévérants pour miner la religion. Paroles, écrits, invectives, épithètes, rien ne leur coûte pour atteindre leur but. En qualifiant indistinctement tous ceux qui défendent la religion de cléricaux, ils espèrent les intimider et appeler sur eux la défaveur de l’opinion. Dans tous les temps les partis ont cherché à dépopulariser leur adversaire en leur appliquant des noms qu’ils supposaient être impopulaires. C’est une arme peu loyale dont cependant il faut le reconnaître tous à tour de rôle ont fait usage.
Il y a un demi-siècle pendant les premières années qui suivirent la rentrée des Bourbons dans certaines régions on appliquait indistinctement le nom de Jacobins aux libéraux et aux Bonapartistes et certes les officiers de l’armée impériale ne méritaient pas plus le nom de jacobins que ne méritent aujourd’hui le nom de clérical la plupart de ceux auxquels on cherche à l‘appliquer. Si clérical est synonyme d’ultramontain, si par ce mot on veut désigner ceux qui ne tenant aucun compte des temps auraient la folle pensée de rêver je ne sais quel gouvernement théocratique en faisant bon marché des garanties stipulée dans l‘intérêt même de l’église je ne crains pas de l’affirmer il y a bien peu de cléricaux en France aujourd’hui et ceux-là sans s’en douter