Carlsbad le 18 août 1838

Je soussigné prend l'engagement de payer à Monsieur le Comte Casimir Walewski sa vie durant une rente viagère de trois mille francs par an. Ladite rente commencera à courir du quinze juillet 1838 et sera payable de six mois en six mois à mon hôtel de la rue Blanche N° 11 à Paris ainsi le premier semestre montant à la somme de mille cinq cent francs échoira le 15 janvier 1839, le deuxième le 15 juillet 1839 et ainsi de suite. Dans le cas de prédécès de ma part et dans ce cas seulement, il sera loisible à Mr le Comte Casimir Walewski d'exiger la capitalisation de ladite rente et ce au capital de soixante mille francs de France.

Carlsbad le 18 août 1838

(signé) Alexandre Walewski

Vu à l'inventaire de la succession de Casimir Walewski avec la réserve des droits du timbre et de l'amende
Varsovie 11/23 décembre 1847
Pour copie conforme le secrétaire de l'Ambassade de Russie à Paris

 

7 octobre 1853

Le Comte Casimir Walewski, étant décédé à Dresde en 1846, le curateur de sa succession, déclarée vacante, se trouve dans l'obligation de chercher à réaliser divers titres de créance qui font partie de l'actif de la succession. Parmi ces titres figure un acte sous seing privé en langue française daté de Carlsbad le 18 septembre 1838 en vertu duquel Mr le Comte Alexandre Walewski aujourd'hui ambassadeur de France près la cour d'Angleterre a constitué au profit de Monsieur Casimir Walewski une rente annuelle et viagère de trois mille francs payable de six mois en six mois avec la clause qu'en cas de prédécès du Comte Alexandre Walewski il sera loisible à Casimir d'exiger la capitalisation de la rente au montant de soixante mille francs.

En transmettant ci-joint une copie du document dont il s'agit et qui se trouve entre mes mains, j'ai l'honneur de réclamer votre obligeant concours, Monsieur le Ministre, en vous priant de vouloir bien me faire savoir si le Comte Alexandre Walewski avait reconnu l'engagement précité et en quelle mesure il y avait déjà satisfait.

Ces renseignements me sont demandés par les autorités du Royaume de Pologne et je serais fort obligé à votre Excellence de me mettre à même de donner des informations à cet égard.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'assurance de la haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur

Kisseleff