1er juillet 1858

Mon très cher Alexandre je suis priée par Monsieur Sa…..ski ci-devant Colonel de lui donner une lettre pour vous, afin qu'il ait l'occasion de vous présenter ses respects et de se rappeler à votre souvenir ; il dit vous avoir connu lorsque bien jeune encore vous fréquentiez la haute société de Varsovie, dont il faisait partie, et principalement, il vous rencontrait, chez feu le général Potocki, dont il était aide de camp. Je dois aussi cher Alexandre vous rendre compte de l'argent que mon mari a repris pour vous de Walewice, et qu'il a gardé jusqu'à ce moment croyant que vous l'avez destiné pour la construction de la chapelle qui devait être bâtie près de l'Eglise de Kiernozia ; entreprise pour laquelle nous avons fait quelques avances. Mais puisque la chose est remise à plus tard, veuillez cher Alexandre nous faire savoir votre intention à ce sujet, peut être destinez-vous quelque peu de choses pour votre nourrice, qui n'est pas contente de cent florins, que je lui ai envoyé en votre nom, et qui réclame toujours votre bienveillance. Il m'est bien agréable cher Alexandre d'avoir trouvé l'occasion de vous dire que je serais charmée d‘avoir au moins de temps en temps un mot de vous, qui me prouverait que vous n'oubliez pas votre mère et principalement votre vieille tante qui vous a porté dans ses bras et qui vous aime toujours avec une tendresse maternelle. Mon mari et mes enfants se rappellent à votre souvenir.

Vous avez chez mon mari 5,140 florins de Pologne.

 

19 octobre 1860

Il y a bien longtemps que je n'ai pas eu le plaisir d'avoir une lettre de vous mon très cher Alexandre et pas même de réponse à celle que je vous ai écrite et priée de décider une fois comment vous voulez avoir la chapelle, où reposent les cendres de votre digne mère, et ma sœur chérie, faut-il la rebâtir, et en ce cas, vous aurez la bonté d'envoyer un plan où bien seulement la réparer, si jusqu'à ce moment il n'y a rien de commencé c'est bien votre faute mon cher Alexandre, car nous attendons toujours votre décision, la somme que vous avez destinée pour cela, est de 5,268 florins de Pologne y compris l'intérêt depuis quatre ans qu'elle est en dépôt en lettre de gage chez mon mari. Le jeune homme qui vous remettra cette lettre est mon petit-fils Antoine Mokronosci qui va à Paris pour achever son éducation, je le recommande à votre bienveillance cher Alexandre ainsi qu'à celle de la bonne et chère comtesse, veuillez l'accueillir avec bonté, pensant que tout ce que vous ferez pour lui, c'est comme si vous le faisiez pour votre vieille tante qui vous a porté dans ses bras, et qui vous aime toujours avec une tendresse maternelle. Ma fille a été le mois passé à Paris, revenant de Genève, elle a été désolée de ne vous avoir pas trouvé à Paris car elle aurait bien voulu personnellement vous prier d'être le directeur de ses jeunes fils qui vont tous deux à Paris pour leur éducation. Pleine d'espoir que ma demande sera agréée par vous mon cher Alexandre il ne me reste qu'à vous prier pour une prompte réponse et de croire à mon affection toute maternelle.

Mon mari qui se rappelle toujours avec plaisir votre bon accueil et celui de la charmante comtesse me charge de le rappeler à votre souvenir.