Strasbourg, le 30 juin 1848

Mon cher Monsieur Barre,
Dites-moi si vous êtes encore de ce monde, ce qui vient de se passer chez vous me permet de vous adresser cette question ; quand j’aurai reçu votre réponse à ce mot je vous parlerai un peu de votre amie en congé, mais vous comprenez pourquoi je veux avant cette certitude de votre existence, car sans cela je ne tiens pas à faire mes confidences à la république.

Si donc vous vivez encore, certes vous avez chance de faire une longue carrière, Dieu est avec vous, mais si au contraire vous passez prochainement l’Achéron, recommandez-moi à Caron, parce qu’il est plus que certain qu’il ne me restera aucune obole à lui offrir.

Rachel

P.S. Je serai à Besançon mercredi prochain, si vous m’écrivez adressez votre lettre poste restante.