Boulogne samedi

 

J'apprends ce matin par le Constitutionnel, ma chère Rachel, la perte douloureuse que vous venez de faire, et j'ai senti toute l'affection que je vous porte par la tristesse qui s'est emparée de moi depuis que j'ai lu cette chagrinante nouvelle. Que vous dire après un tel malheur, ma pauvre amie ? L'intérêt, la sympathie des gens qui nous aiment ne peuvent apporter aucune consolation devant de si cruelles souffrances, et le temps qui ne cicatrise jamais les plaies que Dieu vous met au coeur fini cependant par les calmer un peu. C'est tout ce qu'on peut attendre, et ce que j'espère pour vous et les vôtres ma bien chère amie !

Tous mes plus douloureux et sincères souvenirs.

Anaïs

81 rue du Moulin à Vapeur
Boulogne sur Mer

Je viens d'écrire à Edouard cette affligeante nouvelle à Constantinople