Je serai bien prête de mon départ pour Moscou quand tu recevras cette lettre et j'en aurai quelque satisfaction, car j'ai une semaine terriblement fatigante par les diners en ville.

On me tourmente plus que jamais pour un prochain retour à Pétersbourg, mais moi de refuser.

Dois-tu être assez fière bonne mère de posséder une fille comme moi, songe que le monde entier est à la guerre et que rien n'atteint ta tragédienne. Les succès vont même en augmentant si c'est possible. C'est Horace en ce moment qui fait fureur, il n'y a plus une petite place à louer pour les huit représentations qui me restent à donner à ces bons Pétersbourgeois. Encore près de trois mois à passer loin de toi chère mère, c'est bien long ; allons je crois que je ne perds pas mon temps sur cette terre ! Raphaël continue sa jubilation. Dis bien mes tendresses à séjour [ ?] mon cher petit chat et à Michel bien qu'il ait trop tardé à répondre à ma lettre ; je lui ai pardonné mais je ne lui écris plus.

Adresse-moi ta prochaine lettre à Moscou, Mademoiselle Rachel au théâtre.

Saint Pétersbourg hiver 1853-1854