Mon Cher Raphaël,

Je reçois à l'instant de Paris la dépêche télégraphique ci-jointe ; tu comprendras que je sois immédiatement partie pour Paris afin de mettre ordre à ce départ que je ne veux pas qui se fasse ; ma santé n'est pas plus mauvaise. Michel veut absolument m'accompagner, je ne refuse pas cette preuve de son dévouement pour moi. Ecris-moi à Paris comment se passent tes intérêts du fils de la nuit ; courage cher frère, j'admire de tout mon cœur ton activité et je voudrais bien pouvoir en ce moment alléger tes fatigues. Heureusement tu es jeune et en parfaite santé. Dieu te mènera à ta pleine satisfaction, tu es un honnête homme et tu sais travailler.

Je t'embrasse de toutes mes forces.

Ta sœur dévouée

Rachel

Montpellier, le 7 juin 1857