Vichy le 13 août 1860

Mon cher Alexandre,

Je suis un peu étonné que tu aies attendu quinze jours pour m'écrire.

Les détails que tu me donnes sur l'emploi de ton temps me paraissent satisfaisants. Je désire que tu me tiennes au courant de tes études ; étends toi à ce sujet dans ta correspondance ; fais-moi part également de toutes tes pensées confie-les moi toutes sans réserve. Tu commences à être d'un âge où on sent le besoin de penser tout haut et d'ouvrir son cœur ; je souhaite que tu t'habitues de bonne heure à ne rien me cacher de tes impressions et à venir chercher auprès de moi les conseils, l'appui, les directions dont on a si souvent besoin dans la vie.

Ma femme et moi nous t'embrassons de cœur.

P.S. : Tu as sans doute des nouvelles de Ste Adresse. Mes compliments à ...

P.S. : Nous partons d'ici le 18 pour Genève ; nous serons à Etiolles le 26.

Ecris-moi à Genève.

Nous nous trouvons très bien des eaux.

N'oublie pas de dater tes lettres.