Paris, le 5 décembre 1863

Mon cher Alexandre,

Je pense que quand tu recevras cette lettre tu auras déjà touché la somme de mille trois cents francs remise par moi à Monsieur de Bentivoglio. S'il en était autrement, fais-le moi savoir et je ferai en sorte que tu ne restes pas dans l'embarras. D'après ce que tu m'écris je crois en effet, que le départ de Smyrne du cher Roustan sera pour toi une perte réelle.

Quant au Comte Bentivoglio, il n'est pas question pour lui de poste diplomatique et, pour ma part, je lui souhaite très sincèrement de rester très longtemps à Smyrne ; car il perdrait beaucoup en échageant ce poste contre aucun autre diplomatique ou consulaire.

Je suis fâché que tu négliges tes études de droit, car il est essentiel tu le comprends, que tu sois à même de passer tes examens cet été ; travaille donc et tâche de vaincre cette grande paresse qui transpire jusque dans tes lettres ; ton écriture est négligée et on y découvre des symptômes de nonchalance regrettables à tous les points de vue.

Bentivoglio est aujourd'hui à Florence et j'espère qu'il sera à Smyrne avant la fin du mois.

Adieu je t'embrasse.