Biarritz 11 sept

 

Ma chère Mme Walewska

Si je ne vous ai pas répondu plus tôt, c'est que je voulais être certain qu'on vous écrivait et je le suis depuis hier seulement en chemin de fer par les simples mots: Mon Dieu je n'ai pas encore écrit à M W.

J'ai encouragé vous le doutez bien à le faire le plus tôt possible. on m'a donné votre lettre à lire en traitant de balivernes et les prétendus discours tenus contre votre mari, et une mauvaise humeur imaginaire qu'on a jamais eue.

Seulement j'ai toujours peu approuvé l'abstention de toute visite au 15 août.Rien n'eût été plus naturel et d'autant mieux accueilli qu'il y aurait eu un déplacement.Il ne faut pas attribuer aux autres une fâcherie qu'on a plutôt l'air d'éprouver soi-même.

Je vais autant qu'il dépendra de moi presser l'épitre promise, et je profiterai de l'occasion pour parler de l'affaire de Londres.

Seulement j'ai besoin de bien saisir le moment opportun.

Et moi aussi j'ai vivement regretté l'accident qui m'a privé du plaisir de vous.Il faudrait un volume pour raconter tout ce que je pourrais avoir à vous dire, mais l'essentiel est de ne pas croire à un mécontentement qui n'existe, je combattrai cette fausse idée de toutes mes forces.

Adieu rassurez vous espérez des jours meilleurs et comptez sur une amitié qui ne vous a jamais fait défaut.

Bien à vous.