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[Donations et privilèges accordés à l'abbaye de Saint-Maurice par les rois de Bourgogne et de France]

L'abbé Jean Jost Quarterii [Jean-Jodoc Quartéry], dans son livre intitulé Nomenclatura abbatum Sancti Mauritii [Saint-Maurice], qui se trouve dans nos archives, attribue - p. 1, après Baldasanus - la première fondation de notre Abbaye à sainte Hélène ou à son fils l'empereur Constantin, et rapporte ensuitte - ou cite - plusieurs historiens pour prouver au moins que ladite Abbaye a existé et a été gouvernée par des abbés, entre autres par saint Ambroise Ier et par saint Séverin, longtems avant la fondation de saint Sigismond. Mais comme le dessein qu'on s'est proposé en començant de travailler à ces nottes ne permet point d'y renfermer ce que l'histoire nous apprend touchant notre dite Abbaye, on se bornera ici et dans les articles suivants, comme de coutume, aux seuls documens qui se trouvent encore dans nos archives, et aux copies dignes de foi qui nous en restent.

N. B. On peut voir aussi, touchant ce qui s'est passé au sujet de notre Abbaye avant sa fondation par saint Sigismond, le livre Ier de l'abbé Charleti [Charléty], p. 1 et sqq.

Environ 515, saint Sigismond, roi de Bourgogne, après avoir abjuré l'hérésie ariene, convoca à Agaune [Saint-Maurice], pour le 30 avril, 60 évêques et autant de comtes, dans laquelle assemblée, comme dans une espèce de concile, furent réglées les choses qui concernoient l'église et l'abbaye de moines que ledit saint roi y vouloit établir en l'honeur de saint Maurice et de ses saints compagnons.

On convint d'abord que les corps des saints dont les noms étoient connus, savoir des saints Maurice, Exupère, Candide et Victor, seroient seuls ensevelis dans l'enceinte de la basilique que saint Sigismond devoit faire bâtir, et que les corps des autres saints martirs seroient renfermés dans un autre lieu assuré, propre et exactement gardé. Deuxièmement, on établit dans l'église la psalmodie perpétuelle. Troisièmement, on choisit pour abbé saint Himnemond [Hymnemodus], que les évêques avoient appellé et fait venir à cet effet du monastère de Grane [Grigny] (de monasterio Granensi) avec les saints Achivus, Ambroise [Ambrosius] et Protus. Quand à la discipline monastique, les évêques réglèrent que les moines, vue la perpétuité du chœur seroient exempts du travail des mains, mais qu'ils seroient entièrement occupés, à l'exemple de saint Himnemond [Hymnemodus], à l'exercice de la méditation, et qu'ils seroient partagés en neuf trouppes, soit bandes, qui se succéderoient jour et nuit pour les différentes heures de l'office, savoir les bandes Gravensis, Insulana, Jurensis, Melvensis et autres. En outre, ils ordonnèrent que quand au temporel, les moines devoient espérer que le roi y pourvoiroit, et qu'ils seroient soumis au Saint-Siège (N. B.), quand au spirituel ; qu'ils seroient tous obligés d'obéir à l'abbé, et ne feroient rien sans lui ; qu'ils feroient aussi ce que les prieurs ordoneroient, et qu'il y auroit un doyen pour chaque bande ; qu'ils seroient habillés d'une manière convenable à l'intempérie de l'air, ainsi que couchés et nourris ; qu'il auroient un dortoir, une réfectoire et un chauffoir commun ; que les fautes graves seroient punies selon les canons, et les moins considérables selon le jugement de l'abbé et le consentement des frères ; que le jeûne se pratiqueroit comme dans les autres monastères, et que personne ne sortira du monastère sans la permission du prieur ; et enfin qu'il appartiendra à l'abbé de donner à tous les instructions nécessaires, et que s'il se trouve quelqu'un assés malheureux pour vouloir renverser ce qui est ici établi, l'abbé devra avoir recours au Siège apostolique, etc.

N. B. On voit déjà ici la subjection immédiate de l'Abbaye au Saint-Siège.

Toutes <page 2> ces choses étant ainsi réglées par les évêques, le saint roi Sigismond pourvut de la manière suivante, en présence desdits évêques et comtes, à l'entretient des luminaires et du monastère qu'il venoit de bâtir à Agaune [Saint-Maurice], et dans lequel il a établi saint Himnemond [Hymnemodus] en qualité d'abbé, savoir il donne de ses propres biens à perpétuité à Dieu, à saint Maurice et à ses serviteurs : in pago vel territorio Lugdunensi [de Lyon], Viennensi [de Vienne], Gratianopolitano [de Grenoble] et Augusta Cameraria [Aoste, diocèse de Grenoble], curtes nuncupatas his nominibus : Briogia [diocèse de Grenoble : Brion ou Pont-de-Beauvoisin], Cacusa [sans doute Chuzelles], Olgana [toponyme provenant du nom d'un ruisseau qui traverse Vourey]... ; et in pago Genevense [de Genève], alias curtes ita nuncupatas : Communiacum [Commugny], Marianum [Marin, entre Évian et Thonon] ; et in pago Bisonticensi [de Besançon], Salinum [Salins-les-Bains] cum castro de Bracon, Miegens [Mièges] ; et in pago Valdense [de Vaud], in fine Aventicense [d'Avenches] seu Juranense [du Jorat], alias curtes sic nominatas : Muratum [probablement Morat], Auronum [Oron-la-Ville], Bodolosci [Bouloz], Vadingum [Vuadens], Luliacum [Lully], Lustriacum [Lutry] ; et in pago Vallensi [du Valais], alias curtes ita nominatas : Contextis [Conthey], Sidrium [Sierre], Leucam [Loèche], Bramosium [Bramois], Bernonam [Bernunes, lieu-dit de la commune de Sierre], (Duodecimum Paternum [toponyme inconnu]), Aulonum [Ollon], Villiacum [Villy], Wouregium [Vouvry], Actannis [Ottan], Octunellum [Ottanel] cum Silvano [Salvan], et omnes alpes a capite lacus usque Martiniacum [Martigny] ; et in Valle Augustana [Val d'Aoste], quæ est a finibus Italiæ [Italie], in civitate [Aoste], turrem unam quæ respicit ad Occidentem, et alias curtes ita nominatas : Eleuva [Élevaz], Lagona [toponyme inconnu], Gizoronis [toponyme inconnu], Morgan [Morge, commune de La Salle] ; hæc omnia donavi sancto Mauritio [saint Maurice], ad præfatum monasterium, cum omni integritate, cum appendiciis et adjacentiis earum, id est terris, domibus, edificiis, mancipiis, liberis, servis, plebeis, acolibus, vineis [...], decimis, totum ex integro, etc.

1/1/1
Dons des rois
Copies

N. B. Le R. P. de L'Isle, dans son livre de la deffense de la vérité du martire de la légion thébéene, imprimé en 1737, pp. 48 et 49, atteste avoir vu dans les archives de notre Abbaye non l'original, mais deux copies du susdit acte de fondation, plus anciene l'une que l'autre.

La plus récente, cottée ici N 1 [1/1/1], avec une simple copie, paroît avoir été tirée peu exactement de son original, et par un homme, comme le remarque le même Père dans sa préface, simple et ignorant, qui vouloit marquer les choses comme il les voyoit de son tems : ainsi, au lieu de marquer Theodorus episcopus Octodurensis [de Martigny], il le fait évêque de Sion, quoique les évêques du Vallais [Valais] n'ayent siège dans cette ville que longtems après. Plus, il ne le fait point souscrire au dit acte de fondation avec les évêques de Lion [Lyon], de Genève et de Grenoble, quoiqu'il fût l'évêque diocésain. Il fait encore apposer dans l'acte le sceau de saint Sigismond, bien que dans ces tems-là, les sceaux ne fussent pas en usage, etc. C'est cette copie infidèle, dont le caractère paroît être du 12e ou 13e s., qui a été communiquée mal à propos à MM. de Sainte-Marthe, qui l'ont fait imprimer, et qui a donné l'occasion au ministre Dubourdieu d'attaquer l'acte de la fondation de notre Abbaye, et à d'autres d'en douter.

Voir aussi:
Charléty, p. 17, etc.
Liber Salvany, p. 6
Liber Agaunensis, p. 5

2 documents cotés :
CHA 1/1/1~1
CHA 1/1/1~2

 

1/1/2
Dons des rois
Copies

L'autre copie que le Père de L'Isle a vu dans nos archives étoit plus anciene, plus exacte et plus autentique. Cest un malheur qu'elle se trouve égarée aujourd'hui. Il n'y a pas bien longtems, puisque M. Charles David en a encore tiré deux copies simples, cottées ici ensemble, avec une autre imprimée du tems de l'abbé Jean Jost Quarterii [Jean-Jodoc Quartéry], N° 2 [1/1/2]. On la trouve aussi copiée par l'abbé Charleti [Charléty], dans son 1er livre, p. 17, etc. Elle doit aussi se trouver imprimée dans la vie de saint Sigismond, par le Père Sigismond, capucin, p. 375. Mais toujour avec quelques différences, ce qui ne doit cependant nullement faire douter de la vérité de la fondation de notre Abbaye, faite par saint Sigismond, dont il reste encore presque autant de monumens qu'il y a de terres possédées par ladite Abbaye, sans compter nombres de titres autentiques qui la supposent et en font même expressément mention, comme on va le voir surtout dans cet article et les suivants.

Voir aussi Copie signée par deux notaires au comencement d'un livre écrit de la main de M. Henri de Macognin

2 documents cotés :
CHA 1/1/2~1
CHA 1/1/2~2

 

<page 3>

1/1/3
Dons des rois
Original et copies

Ancienne cronique de l'Abbaye dans laquelle, après avoir rapporté en substance la fondation de dite Abbaye par saint Sigismond, et confirmée par les rois suivants, suivant laquelle les moines partagés en 5 bandes devoient entretenir une psalmodie perpétuelle, etc., on y donne les noms des 32 1ers abbés qui ont gouverné le monastère d'Agaune [Saint-Maurice] depuis ladite fondation jusqu'à peu près à l'époque de l'expulsion des moines sous l'empereur Louis le Débonaire. On se contente de copier ici cette liste sans y rien ajouter touchant la vie de ces abbés, sauf qu'on y annotera brièvement ce que les rois ont fait pour l'Abbaye dans ces tems-là.

Voir aussi:
abbé Jodoc Quartéry, Nomenclatura, p. 45, etc.
Charléty, Liber I, p. 22, etc.

Institutio sancti Sigismundi [Sigismond] regis.
Electio sancti Ymnemodi [Hymnemodus], primi abbatis monasterii Agaunensium [de ceux de Saint-Maurice], et ordo monachorum sub regula degentium et officium psallendi die ac nocte supplentium.

Secundus eligitur sanctus Ambrosius abbas.
Tertius Aciuus (Achivus) abbas.
Quartus sanctus Tranquillus [Tranquillinus] abbas.
Quintus Venerandus abbas.
Sextus sanctus Paulus abbas.
Septimus Placidus [Placidianus] abbas.
Octavus Eutropius abbas.
Nonus Paulus abbas.
Decimus Martinus abbas.
Undecimus Ambrosius abbas.
Duodecimus Leontius abbas.

N. B. L'abbé Jost Quarterii [abbé Jodoc Quartéry] donne le titre de saint à tous les abbés nommés jusqu'ici

Tertiusdecimus Jocundinus abbas.

N. B. Le même abbé Jost [abbé Jodoc Quartéry] - dicto libro, p. 81 - attribue au tems de cet abbé Jocundinus la rebâtisse de l'Abbaye, ruinée par les Lombards et antérieurement par les François en haine de saint Sigismond, prouvée par la piété de Guntram [Gontran], roi d'une partie de la France et de Bourgogne, aussi bien que la révélation miraculeuse des saints Amor et Viator, martirs thébains dont ledit pieux roi emporta les reliques en Bourgone [Bourgogne]. L'abbé Charleti [Charléty] rapporte à peu près les mêmes choses - libro primo, p. 36 - et de plus la fondation d'un couvent de religieuses au faubourg d'Agaune [Saint-Maurice] par Thierri [Thierry], roi d'Austrasie.

Quartusdecimus sanctus Secundinus. Tempore Domini Chlotarii [Clotaire II] regis, accepit privilegium " ut non immutetur consuetudo monachorum ", firmavit et notarius.
Quintusdecimus Florentius abbas. Tempore suprascripti Chlotarii [Clotaire II] regis, privilegium accepit " ut in nullo immutetur jam dicta institutio, nec abbas ibidem aliunde constituatur, nisi ex ipsis fratribus, quem elegerint ", firmavit rex et notarius.
Sextus decimus Siagrius abbas. Privilegium a sancto Eugenio [Eugène Ier] papa Romano accepit " ut non imutetur, sed firma sit, institutio sancti Sigismundi [Sigismond], et abbatem non mittant, nisi de ipsos fratres, quem elegerint, neque aliquis missam ibidem celebrare praesumat, nisi fuerit rogatus a fratribus ". Et accepit privilegium tempore Chlodovei [Clovis II] regis, firmavit Eugenius [Eugène Ier] papa et 12 episcopi, ex Urbe Roma.
Septimus decimus sanctus Rocolenus abbas. Tempore Theuderici [Thierry III] regis, accepit privilegium " ut non immutetur consuetudo fratrum ".
Octavusdecimus Raggo abbas.
Nonusdecimus Aigulphus [Aygulfus] abbas.

<page 4>

Vicesimus Ermembertus [Ermenbertus] abbas.
Vicesimus primus Agobertus abbas. Tempore Dagoberti [Dagobert III] regis, accepit privilegium.
Vicesimus secundus Ludulphus [Ludulfus] abbas. Tempore Chilperici [Chilpéric II] regis, accepit privilegium.

N. B. L'abbé Charleti [Charléty] (Liber I, p. 40 etc.) dit que saint Amé, évêque de Sion, a vécu du tems de l'abbé Ludulphus [Ludulfus] et raporte sa vie fort au long comme tirée des légendes de saints de Vallère [Valère], ainsi que la vie de saint Amé, prêtre et abbé du monastère de saint Romaric.

Vicesimus tertius Ayromdus [Ayronadus] abbas.
Vicesimus quartus Protadius abbas.
Vicesimus quintus Norbertus dux et abbas.

N. B. Vide Abbé Jodoc Quartéry, Nomenclatura p. 94
Charléty, p. 67

Vicesimus sextus Laitinus [Laifinus] abbas.
Vicesimus septimus Berthelaus [Berthelaius] abbas. tempore domni Chilperici [Childéric III ?] regis accepit privilegium.
Vicesimus octavus Ayrastus abbas.
Vicesimus nonus Willicarius abbas. Il avoit été archévêque de Vienne en Dauphiné.
Tricesimus domnus Alteus [Altheus] episcopus et abbas. Tempore Karoli [Charlemagne] imperatoris accepit privilegium.

N. B. Du tems de cet abbé Charles Magne [Charlemagne] a donné des terres considérables à l'abbaye dans les Comtés de Ponthieu et de Sens come il sera dit à l'article des Bulles des Papes, N° 2, plus il a donné une table d'or de 60 marcs d'or très richement ornée. Enfin il doit avoir fait restaurer l'abbaye ruinée par les Lombards, et procuré d'autres avantages comme un vase très riche plein du sang de saint Maurice outre sa propre coupe à boire.

Vide Nottes sur Bagnes, traittés avec la maison de Savoye
Voyés Charléty, p. 58
Abbé Jodoc Quartéry, Nomenclatura, p.107
Vita sancti Mauritii, p. 241 et p. 247

Tricesimus primus Domnus Adalungus [Adalongus] Episcopus abbas.
Tricesimus secundus Domnus Heyminus Episcopus et abbas et ipse novissime a fratribus electus.

On cotte ici N° 3 :
1° Une très ancienne copie, si ce n'est l'original même, de la susdite Cronique de l'abbaye, à la fin de laquelle est copiée une bulle de Léon 4 [Léon IV] obtenue par le roi Arnulph qui tenoit place d'abbé, et dont on donnera un extrait à l'article des bulles des Papes, avant, N° 3;
2° Une copie en parchemin de ladite cronique mais plus récente, à la fin de laquelle se trouve la copie de la bulle d'Eugène premier [Eugène I] accordée à la prière du roi Clovis 2 [Clovis II]. Voyés cy après art. eodem N°;
3° Deux copies récentes de ladite cronique non signées.

4 documents cotés :
CHA 1/1/3~1
CHA 1/1/3~2
CHA 1/1/3~3
CHA 1/1/3~4

 

Env. 888

Rodolphe, roi de Bourgogne, confirme de nouveau, à l'exemple des rois ses prédécesseurs Lothaire, Louis [Louis le Germanique] et Charles [Charles le Chauve] ce qui avoit été établi par saint Sigismond, roi et martir, en faveur du monastère d'Agaune et deffend aux abbés dudit lieu de doner à qui que ce soit en bénéfice les biens qui parroissent appartenir à la sustentation des frères, s'ils ne veulent encourir les malédictions prononcées par le Pape Eugène [Eugène I] à la prière de l'évêque Althée [Altheus].

Cette confirmation se peut lire in Abbé Jodoc Quartéry, Nomenclatura, p. 111, et Charléty, Liber I, p. 80.

N. B. M. de Riva [Anne-Joseph Rivaz] a marqué dans ces deux endroits à la marge que ladite confirmation devoit être rapportée à Rodolph Ier et à l'année 888. Selon lesdits abbés Charléti [Charléty] (ibidem, p. 68, et Jost Quarterii [Jodoc Quartéry], ibidem, p. 123) ledit roi Rodolph Ier a été sacré dans notre abbaye.

Malgré la déffense du susdit roi les abbés, prévots et advocats de l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune n'ont pas laissé d'infeuder ou abberger au moins pour un tems un très grand nombre de ses possessions, comme on peut le voir après les endroits que l'on vient de citer sous les rois ses successeurs Conrad [Conrad le Pacifique], Rodolph 2 [Rodolphe II] et 3 [Rodolphe III]. Voyés d'ailleur nottes Fief de Bracon , N° 1, Jurisdiction de Salvan , N° 28, Ottans, N° 1, Massonger en Savoye, N° 1, 2, 3, Cummugnié en Savoye, N° 4. C'étoient quelquefois des échanges, etc.

 

<page 5>

1/1/4
Dons des Rois
Original
994

Rudolph [Rodolphe III], roi de Bourgogne, à la prière de Burchard archévêque de Lion [Lyon] et prévôt de l'abbaye d'Agaune, confirme aux chanoines de dite abbaye la donation du village de Pully que le roi Conrad [Conrad le Pacifique] son père leur avoit déjà fait, et cela avec toute ses appartenances, qu'il peut accorder, et à perpétuité. L'acte de cette donation paroit original et est datté de l'an de l'incarnation 993. Du règne dudit roi le premier pridie kal. aprilis, ce qui revient selon la manière de compter aujourd'hui à l'an 994, l'acte ayant été fait avant Pâques.

Voir aussi:
Liber Sabaudie fol. 105
Charléty, p. 72

2 documents cotés :
CHA 1/1/4~1
CHA 1/1/4~2

 


1/1/5
Dons des Rois
Original et copie légale
1011 ou 1007

Le même roi Rodulph [Rodolphe III] donne à Ruehelin et à sa fidèle Amandole et à deux de leurs héritiers la terre conjacente au lieu appellé Autannis [Ottan] proche Octodure [Martigny] comme étant une terre de Saint-Maurice avec toutes ses dépendences, édifices, champs, prés, pâturages, alpes, etc. à condition de payer annuellement 12 sous à L'église de Saint-Maurice, et que ladite terre reviendra à dite abbaye après la mort de deux héritiers, si elle le souhaitte. Anno incarnationis Dominicae 1011, indictione 5.

N. B. On peut douter, ce semble, que soit l'acte que l'on cotte ici N° 5 soit celui qui est cotté aux Nottes sur Ottans, N° 1, soient de véritables actes originaux quoiqu'ils parroissent en porter les marques:
1° Parce que les caractères assés différents entre eux ne ressemblent point à ceux des actes des N°s précédent et suivant et parroissent d'un siècle postérieur, outre qu'ils ne sont pas conformes en tout;
2° Parce qu'il y a apparence que l'indiction 5. ne convient pas avec l'an 1011, puisque M. de Riva [Anne-Joseph de Rivaz] a fait une correction à cette année sur le manuscrit de l'abbé Charléti [Charléty], etc.
3° Il paroit étrange que ledit roi donne ici tout Pully à l'abbaye et que peu d'années après, dans l'acte suivant, il ne lui en donne que la moitié.Ceci convient au N° 4 ;

Voir aussi:
Liber Salvani, fol. 6 et 28
Charléty, p.77

2 documents cotés :
CHA 1/1/5~1
CHA 1/1/5~2

 


1/1/6
Dons des Rois
Original, copie par vidimus, copie ancienne etc.
1014 ou 1017

Ledit roi Rodulf [Rodolphe III], à la prière de la reine Hermengunde sa femme, de Bertold et de Rodulf comtes, et Robert, et d'Hugues, évêque de Sion, de Henri de Lausanne, de Hugues de Genève, de Burchard de Lion [Lyon], d'Anselme d'Aoste et de Randulf avec les autres frères, donne, ou rend à l'abbaye d'Agaune les choses suivantes déjà données par ses prédécesseurs; savoir fiscos Sigiacum [Signy], Lulliacum [Lully], Comuniacum [Commugny], dimidium Pulliacum [Pully], Auronum [Oron], potestatem Vuadengis [Vuadens] et Bedolosci [Bouloz], et in Vivesio [Vevey] placitum cum omni reddibitione census hominum; Lutriacum [Lutry], Vobreium [Vouvry], Aulonum [Ollon], Luchia [Loèche], Nares [Naters] cum omnibus appendenciis eorum et oblata altaris ejusdem ecclesiae, et dimidium burgum ipsius loci, et ibidem furnum cum molendinis et duas partes tholonaei salis et alpes Sancti Mauritii totius caput laci vallis.
Le susdit acte écrit en très vieux caractères et sur parchemin paroît muni du signet et du sceau dudit roi avec cette souscription:
Amizo, cancellarius ad vices domini Anselmi, archicancellarii, hoc scripsit praeceptum anno Dominicae incarnationis millesimo XVIII, regni vero regis Rodulfi, XXIIII. die sabbati, XV. kal. marcii, luna XVIII indictione prima. Actum in Agauno feliciter

Voir aussi:
Abbé Jodoc Quartéry, Nomenclatura, p. 146
Liber Vallis Illiacae, p. 59
Charléty, Liber I, p. 78

N. B. M. de Riva [Anne-Joseph de Rivaz] a marqué en marge sur le livre de l'abbé Charléti [Charléty] (p.78) qu'il falloit lire ici l'an de l'incarnation 1017 ou suivant notre manière de compter 1018 et non point 1014, apparemment qu'il a combiné l'indiction ou le numéro de la lune. Quoiqu'il en soit, son calcul convient assés avec l'acte ci-dessus N° 4, qui met l'an premier du règne de Rodolf [Rodolphe III] en 993 ou 994, auquel nombre les 24 ans de règne de cet acte ici étant ajoutés on auroit 1017 ou 18. Cependant, outre qu'il paroit plus naturel de lire dans l'acte 1014 que 1017, une très ancienne copie, et une autre authentiqs levée par vidimus du conseil du duc de Savoye de 1427 jointes ici N° 6 <page 6> avec d'autres plus récentes audit original portent visiblement l'an de l'incarnation 1014. J'ai vu depuis une lettre du même M. de Riva [Anne-Joseph de Rivaz] écrite l'une de ces années passées à M. notre abbé Moderne, où il marquoit qu'il lui paroissoit y avoir dans cet acte une erreur touchant le nom du chancellier, ayant vu nombre de chartes du même roi et données vers le même tems, dans lesquelles c'étoit Randulph qui paroissoit toujour en qualité de chacellier, et non Amizo ou Anselme, ce que je rapporte ici non pour décrier le surdit original, mais afin qu'on puisse y faire attention, lorsqu'il s'agira de le faire valoir devant d'habiles critiques.
[D'une autre main]: Qu'on examine bien le titre original, et surtout les traits légers qui unissent les deux jambes du numéro V écrit ainsi dans cet acte: XIIII [voir le manuscrit] et on ne pourra pas douter que le notaire n'ait écrit 17 et non pas 14.

6 documents cotés :
CHA 1/1/6~1
CHA 1/1/6~2
CHA 1/1/6~3
CHA 1/1/6~4
CHA 1/1/6~5
CHA 1/1/6~6

 

1/1/7
Dons des rois
1264

Fondation du prieuré de Senlis par des chanoines réguliers par saint Louis, roi de France, qui ordonna que lesdits chanoines porteroient toujour l'habit usité dans l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune, de la quelle ledit prieuré devoit dépendre. On peut voir les nottes sur ce prieuré de Senlis N° 1°, 2°, etc., où l'acte original est cotté.

1 document coté :
CHA 1/1/7~1

 

1221 [Cette date de 1221 a ensuite été corrigée, d'une autre main, en 1261, ce qui est par ailleurs conforme au document original.]

Le même roi avoit fait présent à l'abbaye trois ans auparavant d'une des épines de la courone de notre Seigneur Jésus-Christ en reconnoissance des corps des saints martyrs Thébéens, que l'abbé de ce tems là lui avoit porté. Acte original cotté aux nottes sur les Reliques de notre abbaye, N° 16. [D'une autre main]: Vol II p. 946.

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