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TIROIR 5 PAQUET TROISIEME

Taxe moderne de l'Abbaye et autres frais qui se font à Rome pour les provisions des abbés


Outre la décime, ou demi-décime, que l'Abbaye payoit autrefois annuellement au collecteur, soit sous-collecteur de la Chambre apostolique, elle se trouvoit dès lors taxée à une certaine autre somme dans les livres de ladite Chambre pour l'annate, soit pour les fruits de la 1ère année après la mort de chaque Abbé, en sorte que l'Abbé qui succédoit n'étoit confirmé ou pourvu de l'Abbaye qu'en payant un tant réglé par la taxe à proportion des revenus de la même Abbaye. Cela conste par les quittances des cardinaux camériers ou camerlingues, rapportées dans l'article précédent N° 3 [5/2/3], N° 11 [5/2/11], N° 12 [5/2/12], N° 13 [5/2/13] et N° 19 [5/2/19]. Mais comme ces quittances ne sont pas fort conformes, et que d'ailleurs, celles qu'on donnoit sans doute aussi pour la portion des officiers de la chancellerie nous manquent, il seroit bien difficile de déterminer à quelle somme la taxe de l'Abbaye montoit alors.

Si on s'en tenoit à la plus ancienne desdites quittances, c'est-à-dire à celle de 1314, cottée N° 13, on pourroit en conclure que l'Abbaye étoit dès lors taxée à 250 florins d'or, puisque la seule portion pour le collège des cardinaux faisoit la moitié de cette somme, et que d'ailleurs la portion des officiers de la chancellerie doit égaler celle dudit Collège. Sur ce pied-là, il faudroit dire que la taxe pour les décimes n'étoit pas une taxe réglée pour toujour, mais qui n'avoit au contraire lieu que dans certaines nécessités de l'Eglise, lesquelles ayant cessé depuis environ trois siècles, ladite taxe a aussi cessé d'avoir lieu, en sorte que depuis lors on s'est contenté à Rome de faire payer la taxe ordinaire pour chaque provision d'un nouvel Abbé.

Quoiqu'il en soit, il est certain qu'avant même que l'église de Beaufort en Tarantaise [Tarentaise] eût été unie à l'Abbaye par Léon 10 [Léon X] en 1513, ladite Abbaye étoit déjà taxée dans les livres de la Chambre apostolique à 250 florins d'or de camera et que c'est l'acquisition de ladite église de Beaufort qui a fait augmenter ladite taxe de 26 2/3 florins dits; en sorte qu'elle a monté ensuite à 276 2/3 florins d'or. Cela conste par un extrait autentique des livres de la Chambre apostolique tiré en 1716 et cotté aux cottes Beaufort sub N° 2.
Cette augmentation ne fut cependant pas d'abord couchée sur lesdits livres, puisque la bulle de confirmation de l'abbé Duplâtre en 1573, ne fait encore mention que de 250 florins et celle de l'abbé de Grilly en 1608, n'en met (apparement par erreur) que 240: voyés Confirmation des Abbés, N° 11 et N° 12.

Mais toutes les bulles suivantes, en commençant par celle de l'abbé Pierre Odet (ibidem N° 13, 14, 15 etc.), disent que la taxe de l'Abbaye est de 276 2/3 florins d'or de camera.


5/3/1
Taxe et frais des bulles
Copie

Quelque considérable que soit cette somme, puisque chacun de ces florins est évalué à environ 9 livres de Piémont ou 67 1/2 livres de notre monnoye, elle seroit cependant en quelque sorte supportable, si chaque abbé en étoit quitte pour cela. Mais il faut ajouter à ces 276 2/3 florins qui se partage presque toute entière par moitié entre le collège des cardinaux et les officiers de la chancellerie:
1° Ce qu'il faut donner aux clercs de la chambre et pour ce que l'on appelle les menus services, les quittances etc, lesquels articles sont tous réglés et réunis ensemble, équivalent à peu près <page 71> au tier de la prédite somme de 276 2/3 florins, ainsi qu'on peut voir tout cela dans la copie d'un petit traitté italien imprimé, sur les Quindenny o Vigenny, où il est parlé de la taxe des églises, et de la manière de la payer. On cotte ici cette copie N° 1 [5/3/1];
2° On doit y ajouter les déboursés en grand nombre et considérables qu'il faut faire pour la sollicitation et l'expédition des bulles de la confirmation des abbés. Le seul honoraire dû au cardinal protecteur, ou qui propose l'élu au consistoire, monte à 49 écus d'or et le seul plomb des bulles environ 40 écus dits, comme il se voit dans les liste cottées cy-après. En un mot ces articles des déboursés pour l'expédition des bulles joints aux honoraires de l'agent ou solliciteur que l'on employe pour ses peines et fonctions montent ordinairement aussi haut que la taxe pour l'annate, y compris même les augmens susdits. Et ce que l'on doit remarquer est que ces dépenses pour ladite expédition et pour l'agent, loin de diminuer, semblent au contraire augmenter chaque fois, et qu'ainsi la diminution qu'accordent quelques fois les papes du quard ou de la moitié de la taxe ne tombe point sur ces derniers articles, comme on le remarquera aisément dans ce que l'on va exposer ici touchant ces dépenses de chaque abbé, quoiqu'on n'y veuille entrer dans aucun détail des listes, que quelques-uns d'eux ont reçue de Rome.

1 document coté :
CHA 5/3/1

 

5/3/2
Taxe et frais des bulles
Original
1641

Après l'élection de l'abbé Pierre Odet [Pierre Maurice Odet], le Chapitre dressa une supplique où, après avoir représenté au pape la modicité de tous les revenus de l'Abbaye, qui ne passoient pas la somme de 1050 écus d'or, la ruine de ses bâtimens, ses procès continuels avec les Bernois, l'augmentation de ses ditépenses par les exactions pour le collège de Saint-Maurice et par les aumônes qu'il falla faire depuis quelque tems aux capucins etc., il le supplie de relâcher pour cette fois le payement de l'annate. L'abbé joignit ses prières à celles de son Chapitre. L'auditeur du Nonce qui étoit venu par son ordre prendre des informations sur les lieux écrivit aussi dans le même sens à sa sainteté, lui marquant même que Paul 5 [Paul V] avoit déjà relâché l'annate au prédécesseur de l'abbé moderne élû, savoir à George Quartéry [Georges Quartéry]. Tout cela fit si bon effet sur l'esprit de pape que ledit auditeur se vit en état de donner par sa lettre du 3 mars 1641 audit abbé, de la part du nonce, l'agréable nouvelle qu'on avoit obtenu à Rome sa confirmation par la voye secrète, avec la décharge du payement de l'annate, en sorte qu'il ne seroit obligé, comme son prédécesseur, que de payer l'expédition de ses bulles.

Voyés cette lettre cottée ici avec les susdites suppliques.

4 documents cotés :
CHA 5/3/2~A
CHA 5/3/2~B
CHA 5/3/2~C
CHA 5/3/2~D

 

5/3/3
Taxe et frais des bulles
Original
1659

On cotte ici deux listes différentes des argents déboursés à Rome pour les bulles de l'abbé Jean Jost Quartéry [Jean Jodoc Quartéry], en faveur de qui le pape a réduit la taxe de l'Abbaye à la moitié. L'une de ces listes non signée porte: écus d'or 388; julles 340; en écus romains 623: 76; l'autre liste signée porte: écus d'or 416; jules 412; en écus romains 673: 48.

2 documents cotés :
CHA 5/3/3~A
CHA 5/3/3~B

 

<page 72>

5/3/4
Taxe et frais des bulles
Original
1687

Une lettre de M. Rusconus, chancellier de la nontiature, du 30 juillet 1687, nous apprend que les bulles de l'abbé Pierre François Odet ont coûté à Rome, sans y comprendre l'honoraire de l'agent du nonce, écus romains 980, batz. 20 ou ce qui est le même, ducats soit ongres 576 et 115 sous, chaque ducat compté valoir 17 jules comme ils vont à Rome. Ainsi, il y apparence que cet abbé n'a point obtenu de réduction.

1 document coté :
CHA 5/3/4

 

5/3/5
Taxe et frais des bulles
1701

L'abbé Zurthannen [François Nicolas Zurtannen] doit avoir obtenu la diminution du tier de la taxe, comme il est dit dans une petite instruction dressée pour obtenir les bulles de l'abbé Camanis et cotté ici N° 5 avec quelques lettres addressées par le nonce audit abbé Zurthannen par lesquelles il paroît que ses bulles lui ont au moins coûté 176 louis d'or ou pistoles, sans compter 30 autres envoyées au même nonce pour les faire tenir à M. Pittet à Rome. Je pense qu'il étoit fait mention de cette somme dans l'inventaire des effets et sommes délaissées par ledit abbé et cotté Fribourg Investitures sub N° 8. Mais quelqu'un l'a tiré de ce lieu car je ne l'y trouve plus.

On joint ici une petite supplique en italien addressée au pape, pour tâcher de l'engager à accorder audit abbé Zurtannen l'expédition de ses bulles per viam secretam, c'est-à-dire, à ce que je pense, sans rien payer pour la taxe, comme l'ont obtenu en 1619 et 1642 les abbés Georges Quartéry et Pierre Maurice Odet.

6 documents cotés :
CHA 5/3/5~A
CHA 5/3/5~B
CHA 5/3/5~C
CHA 5/3/5~D
CHA 5/3/5~E
CHA 5/3/5~F

 

5/3/6
Taxe et frais des bulles
Original
1704

L'abbé Nicolas Camanis n'a pu obtenir à Rome de réduction que pour le quart de la taxe, comme il conste par quelques lettres du nonce cottées ici N° 6 auxquelles on joint un petit mémoire venant aussi de la part du nonce, où il est dit en gros que les bulles dudit abbé ont coûté à Rome écus romains 950 ou écus blancs soit talers de Lucerne 1125 batz 6. On y marque que 100 pistoles effectives ne faisoient que 375 de ces talers.

Original

5 documents cotés :
CHA 5/3/6~A
CHA 5/3/6~B
CHA 5/3/6~C
CHA 5/3/6~D
CHA 5/3/6~E

 

5/3/7
Taxe et frais des bulles
Original
1716

L'abbé Défago, étant à Rome en personne, n'a pas manqué de présenter un mémoire au pape pour tâcher d'en obtenir quelque réduction. Il est écrit en italien et très bien motivé, mais il ne paroît pas qu'il ait produit grand effet puisque la liste détaillée des frais faits pour l'expédition de ses bulles monte écus d'or 592 jules 437 qui font en écus romains 1020 batz 50. La quittance que lui a donné le solliciteur du saint collège qui a ajouté ses droits, porte écus romains 1025.

On cotte ici N° 7 lesdites supplique, liste et quittance.

3 documents cotés :
CHA 5/3/7~A
CHA 5/3/7~B
CHA 5/3/7~C

 

5/3/8
Taxe et frais des bulles
Original
1721

Par la liste des frais faits pour l'expédition des bulles de l'abbé Charléti [Charléty], cottée ici N° 8, on voit que cet abbé a obtenu la réduction de la taxe aux 3 quarts et qu'elle est écus d'or 454 jules 485, laquelle somme fait en écus romains 797 batz. 60. Mais les déboursés et fonctions de l'abbé Crista Agent dudit abbé n'étoient pas compris dans cette somme comme il conste par son compte particulier ajouté au dos dedite liste qui monte en deux parties prises ensemble à écus romains 82 batz. 91, lesquelles deux sommes font écus romains 880 batz. 51. Il est vrai que dans le compte de Monseigneur Crista, il y avoit quelques articles qui ne regardoient pas l'expédition des bulles.

On joint ici le brouillon de la supplique dressée par le Chapitre pour obtenir quelque réduction.

3 documents cotés :
CHA 5/3/8~A
CHA 5/3/8~B
CHA 5/3/8~C

 

<page 73>

5/3/9
Taxe et frais des bulles
Original
1737

Le pape Clément 12 [Clément XII] a rabbatu le quart de la taxe en faveur de l'abbé Claret [Jean Joseph Claret], comme il conste par la liste autentique des frais ou dépenses que lui ont coûté ses six bulles qu'on lui a expédié au lieu d'une seule qu'on se contentoit ordinairement d'accorder aux autres abbés.

Du reste, ladite liste monte à écus d'or 511 jules 705, ce qui fait écus romains 913 batz. 65.

Vide Confirmations des abbés

1 document coté :
CHA 5/3/9

 

5/3/10
Taxe et frais des bulles
Original

Le révérendissime abbé moderne M. Schiner a obtenu le rabbais de la taxe jusqu'à la moitié et ainsi, il n'auroit pas dû payer davantage que l'abbé Jean Jost Quartéry [Jean Jodoc Quartéry] en 1659, supra N° 3. Cependant, sa liste authentique, cottée ici N° 10 [5/3/10], porte écus d'or 457 jules 552 1/2 et en écus romains 809 batz. 35. La lettre du nonce du 17 may 1765 (qu'on joint ici) porte la même somme. Selon la notte que ledit révérendissime abbé a ajouté au dos de cette lettre, ces frais de Rome lui sont revenus à 180 louis neufs, les frais pour la correction des bulles tant à Rome qu'à Lucerne à 10 louis dits, ceux pour la formation du procès au même Lucerne 11 louis dits, à la chancellerie de Berne, 16 louis, à celle de Fribourg 2 louis, pour le voyage des députés à Lucerne, Berne etc. 20 louis. On ne croit pas que ces articles ayent été ordinairement si forts auparavant.

2 documents cotés :
CHA 5/3/10~A
CHA 5/3/10~B

 

5/3/11
Taxe et frais des bulles
Copie

On cotte ici N° 11 [5/3/11] la liste des frais faits à Rome pour les bulles d'Henri de Fiva, abbé de Hauterive, qui a vécu jusqu'en 1742. On y voit que ce monastère quoique beaucoup plus riche que notre Abbaye, n'est taxé à Rome qu'à 110 dans la chancellerie et 133 1/3 dans les livres de la chambre apostolique et que les frais desdites bulle sont monté à écus d'or 364 jules 616.

1 document coté :
CHA 5/3/11

 

On ne s'amusera pas ici à combiner ni les sommes totales, ni à plus forte raison les articles particuliers des susdites listes, les unes avec les autres, et relativement aux différentes réductions de taxe qu'on a obtenues. Outre que cela ne seroit pas fort aisé, attendu que ces listes n'énoncent pas tous les articles de la même façon, cet examen seroit assés inutile: il n'y a guère à gagner en contestant une liste quand elle est venue, à moins qu'elle ne fût tout à fait exorbitante, il vaut mieux passer par là. Tout ce qu'on peut faire de mieux est de tâcher de se procurer à Rome un agent ou solliciteur entendu, bien affidé, et qui soit homme de probité, ce qui n'est peut-être pas fort facile.

Un avis peut-être plus utile que l'on pourroit donner ici seroit que, supposé qu'au cas d'une nouvelle élection, le Chapitre et le nouvel élu jugeassent à propos de solliciter quelque réduction de l'annate:
1° On travaillât d'abord (sur le modèle de quelqu'une des suppliques dressées à cet effet ci-devant et cottées dans cet article N° 2, 5, 7, 8 ou sur quelque autre qu'on trouveroit) à préparer un mémoire à cet effet, retranchant les motifs qu'on a allégué par le passé s'ils ne subsistent plus et en en substituant d'autres nouveaux, s'il en est survenu, tels que seroient des procès dispendieux, des malheurs, des pertes considérables, des vexations, des charges nouvelles à supporter etc.,
2° Qu'on remît ce mémoire ou cette supplique pour le pape aux deux religieux qu'on enverroit à Lucerne, les chargeant de tâcher d'engager le nonce à appuyer cette supplique de son crédit et à attester la vérité des faits qu'on y auroit avancé et dont ils auroient occasion de l'assurer eux-mêmes, en vertu de leur serment.

Une autre chose que l'on pourroit observer dans le même cas, est qu'entre les deux religieux qu'on députeroit à la nontiature pour former le procès du nouvel abbé, il y en eut au moins l'un, qui fût bien instruit des privilèges, droitures et affaires spirituelles et temporelles de l'Abbaye et qu'on les prévînt sur les questions qu'on leur propose ordinairement en ces sortes d'occasions dans ladite nontiature et sur lesquelles on les fait déposer par serments, affin qu'ils y puissent répondre avec plus d'exactitude, d'uniformité et de maturité.
<page 74>
Il me paroît d'avoir autresfois vu dans l'Abbaye un papier contenant les interrogats que l'on forme de la part du nonce aux deux députés dans ces rencontres, mais ne le retrouvant pas, je me contente de remarquer en général qu'ils roulent sur deux articles principaux:
1° Sur l'état actuel de l'Abbaye, par exemple, quelles sont ses prérogatives, en quel diocèse elle est, quel est son institut, combien elle entretient de religieux, quels sont ses revenus et ses charges, s'ils ne forment qu'une mense, si l'abbé vit en commun avec les religieux, quel est l'état des bâtiments, ornemens d'église etc.;
2° Sur les qualités de l'élu, verbi gratia s'il est de famille noble, quel âge il a, depuis quand il est religieux, quelles études il a fait, quels emplois il a eu dans l'Abbaye, quelles sont ses mœurs, son savoir faire etc.

Touchant les prérogatives de l'Abbaye, on ne doit surtout pas oublier d'énoncer très expressément sa dépendence immédiate du Saint-Siège, comme on l'a déjà remarqué à l'article des Confirmations des abbés N° 22, litt. C. Conséquemment en déclarant le diocèse, on doit ajouter le seu nullius qui se trouve dans les bulles des abbés Franc et Défago ibidem N° 15 et 19. Il est même à propos de lui attribuer le droit de territoire séparé non seulement dans l'enclos de l'Abbaye, mais même sur les parroisses de Choez [Choëx], Salvan et Figneaux [Finhaut] quoiqu'il n'y ait pas apparence de pouvoir faire insérer cette nouvelle clause dans les bulles sans le consentement de l'évêque, ou au moins sans qu'il eut donné son avis là-dessus, ce qui pourroit entraîner un procès très dispendieux et peut-être assés critique.

Quand aux rentes annuelles de l'Abbaye, on les a fait monter jusqu'ici à environ 400 pistoles ou 300 louis neufs, non comprises certaines denrées qui s'y consument. On de doit guère faire monter ces rentes plus haut surtout si on a envie d'obtenir quelque rabbais de la taxe, et on doit même avoir soin de déclarer que les procès, les fabriques, le maintient des bâtiments, digues etc. en absorbent la meilleure partie, surtout si on ajoute la rénovation des fiefs et les dépenses nécessaires pour le support des charges publiques rière Berne et pour faire valoir les ruraux.

[D'une autre main]:
Après la mort de Monsieur le révérendissime abbé George Schiner [Jean Georges Schiner], arrivée le 13 octobre 1794 sur les 4 heures du matin, le vénérable Chapitre ne put s'assembler que le 12 novembre de la même année pour l'élection d'un nouvel abbé, vu l'empeschement que le souverain Etat du Vallais [Valais] fit faire par son excellence le grand ballif Sigristen, à notre vénérable Chapitre:
1° De suspendre l'élection du nouvel abbé jusqu'à la diette prochaine de Noël;
2° De présenter 4 membres pour que le souverain Etat en choisît un d'iceux;
3° Qu'il étoit chargé de la part du souverein de mettre les scellés sur les archives de la royale Abbaye;
4° Qu'il étoit de même chargé de se rendre à Bagnes pour y prendre possession de la jurisdiction. Lesdits articles furent notifiés le 28 octobre 1794 a Messieurs le prieur et plusieurs chanoines assemblés dans la chambre de Monsieur Equix, alors procureur, par son excellence Monsieur le grand ballif Sigristen, en présence de Monsieur Decourten [de Courten], alors commandant général à Saint-Maurice, Monsieur le chevalier Jaque Dequartery [de Quartéry], châtelain de Saint-Maurice, et Monsieur le commandant Vegner, en foi de quoi Sigristen, grand ballif, en fin ces obstacles étant levés par les représentations que le vénérale Chapitre, fut obligé de faire, soit au près de Monseigneur l'évêque de Syon Antoine Blatter, qui a favorablement appuyé les intérests de l'Abbaye, soit auprès du souverein Etat, dont enfin le vénérable Chapitre reçut une lettre circulaire le 12 novembre 1794, par laquelle toute liberté lui étoit accordée de procéder à l'élection d'un nouvel abbé, ce qui se fit le même matin le 12 novembre en faveur de Monsieur Antoine Cocatrix, chanoine régulier, ayant eu au cinquième scrutin seulement sur 15 suffrages 9 voix. Il n'a été abbé que 8 mois, ayant eu le maleur en revenant de Bagnes, où il étoit se faire reconoître seigneur temporel de la vallé, de se précipiter dans la Dranse, lui, son compagnon Busset, chanoine régulier,, sa servante, son charetier, 2 chevaux et la voiture, tout fut brisés le 13 juillet 1795.

<page 75>


[Visites faites autrefois par les abbés ad limina apostolorum]
Visites des églises des Saints Apôtres à Rome, ou du pape quand sa court se trouvoit deça les monts.

Outre toutes les angaries dont on a parlé jusqu'ici, la cour romaine exigeoit encore dans un tems, et les abbés de Saint-Maurice se soumettoient par eux-mêmes, ou par leurs procureurs, les visites que l'on appelle ad limina apostolorum. Mais quand la cour romaine et le pape résidoient à Avignon, il suffisoit que lesdits abbés fissent cette visite audit lieu. On cotte ici tout ensemble 7 [5/3/7] à 8 [5/3/8], soit attestations des camerlingues des papes, soit procurations données par les abbés, qui font foi que cet usage a été mis en pratique depuis au moins 1383 jusqu'en 1469. Mais comme cette affaire est de peu de conséquence et hors d'usage depuis environ trois cents ans, on se contente d'avertir qu'on pourra trouver lesdits documens originaux dans un paquet à part dans ce tiroir 5e

[D'une autre main]:
Il n'a pas été béni, quoiqu'il eu reçu ses bulles au mois de juin 1795, qui lui coutèrent louis 127. Son voyage à Berne avec Monsieur Cotter, Monsieur Exquis procureur, son frère Monsieur. Cocatrix et domestique, le 1 may 1795: 42. A Monsieur le Chancelier de Berne, pour les investitures: 16.

Après la mort du révérendissime abbé Cocatrix [Joseph Antoine Cocatrix], le Souverain Etat du Vallais [Valais] n'ayant mis aucune entrave ni obstacle à la libre élection d'un nouvel abbé, le vénérable Chapitre s'assembla le 28 juillet 1795, le matin, dans l'église, où l'on procéda à l'élection d'un abbé par la manière accoutumée du scrutin, dans lequel Gaspard Joseph Exquis [Joseph Gaspar Exquis], chanoine régulier et procureur de l'Abbaye, sur 14 suffrages en eu 11 en sa faveur, et par là, au premier scrutin, il fut élu, proclamé et reconnu abbé par le premier scrutateur Monsieur Xavier Blatter prieur claustral et tous les confrères, en chantant le Te Deum, sonantibus campanis. Il a reçu ses bulles datées du 18 novembre 1795, qui lui coutèrent louis d'or 100. Au Chancelier de Berne pour les investitures qu'il a eut la bonté d'envoyer à Saint-Maurice: 16; à celui de Fribourg pour les investitures écus neufs: 3. Il fut béni solemnelement la 3e fête de Pâque de 1796 par Sa grandeur Monseigneur Antoine Blatter, évêque de Syon [Sion] assisté par Monseigneur Marie Joseph de Galard de Terraube, évêque Du Puy et comte, et Monseigneur Gabriel Melchior Demissei, évêque de Valence, comte de Lyon, ainsi que de Monsieur Antoine Luder, prévôt du Grand-Saint-Bernard. Les frais de la bénédiction, tant pour le voyage de Monseigneur de Syon, honoraires, frais de bouche, etc se montent à louis d'or 41. Ces deux Monseigneurs étaient déportés et pensionnaires à l'Abbaye.

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