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TIROIR 3 PAQUET PREMIER

Elections des abbés de Saint-Maurice

On parlera dans ce Chapitre des élections et présentations des abbés par le Chapitre et de quelques actes de leurs installations faites à l'Abbaye de part l'Etat. Dans le suivant, on exposera les atteintes données par le même Etat de Vallais [Valais] au droit de libre élection des abbés par le même Chapitre. Pour ce qui est des confirmations desdits abbés par les papes, de leurs bénédictions, etc., on les renvoyera un peu plus loin.
Le droit de libre élection des abbés de Saint-Maurice par les religieux de ce monastère paroît avoir été en vigueur peu après le tems de saint Sigismond et avoir même pris la source dans l'institution de ce saint roi, quoique sa charte n'en fasse pas mention expresse.
La chronique de l'Abbaye citée plus haut Dons des Rois, N° 2, dit en propres termes que Florentius, 15ème abbé, a obtenu du roi Clotaire un privilège à ce que l'ancienne institution des moines ne fut point changée, qu'on n'y envoyat d'autre abbé que celui qu'ils auroient choisi d'entre eux. Elle rapporte à peu près la même chose de Siagrius qui a imédiatement suivit l'abbé Florentius. Elle nous apprend de plus que Heiminus [Heyminus], évêque et 32ème abbé, a aussi été élu par les frères.
Les bulles du pape Eugène 1er, Adrien 1er, Eugène 2 [Eugène II], Léon 4 [Léon IV], Léon 9 [Léon IX], confirment toutes l'ordre établi dans l'Abbaye par saint Sigismond et autres rois ses successeurs, savoir, entre autres choses, que l'abbé devoit y être élu par les moine ou religieux. Voyés Privilèges des papes, N° 1, 2 et 3.
Malgré tous ces privilèges des rois et des papes, on doute fort que la libre élection des abbés ait toujours eu lieu depuis l'expulsion des moines en l'an environ 830, jusqu'au commencement du 12ème siècle; pendant ce long interval étoient, selon nombre de documents de ce tems là, souvent des rois, des princes, des archévêques et évêques, qui gouvernoient l'Abbaye sous les titres d'abbés ou de prévôts ou d'avocats de l'Abbaye, et il n'y a pas apparence qu'on y consultat toujour beaucoup Messieurs les chanoines qui étoient pour lors dans l'Abbaye ordinairement fort désolée dans ces tems là pour ces sortes d'établissemens. Ce qu'il y a de certain est qu'au commencement du 12ème siècle, Raynald, fils du comte Humbert second et frère du comte Amédée 3 [Amédée III], établi par celui-ci prévôt de l'Abbaye, la gouvernoit très mal, ce qui, joint aux sollicitations de quelques pieux prélats, engagea le même comte Amédé [Amédée III] à introduire, d'abord en 1128, des chanoines réguliers dans ladite Abbaye (Dons des princes de Savoye, N° 1) ce qui fut confirmé la même année par Honorius 2 [Honorius II] (supra Privilèges des papes, N° 4) et à céder en 1143 auxdits chanoines la prévôté de l'Abbaye, (supra Dons des princes, N° 2), qui leur fut ensuite confirmée par Lucius 2 [Lucius II] en 1145 (Privilèges des papes, N°7).
En conséquence de cette restitution de la prévôté, Eugène 3 [Eugène III] remit par sa bulle du 11 des kal. d'avril 1146 (ibidem, N° 8) l'élection des abbés sur l'ancien pied, déffendant d'y en établir qui n'eut pas été choisi par la plus saine partie des religieux.
Il est surprenant qu'Alexandre 3 [Alexandre III] n'ait pas fait mention de ce privilège dans sa bulle de 1178 (ibidem, N° 9), laquelle est d'ailleur favorable à l'Abbaye.
[D'une autre main]: mais Célestin III [?]

N. B. Monsieur le chanoine Briguet rapporte, dans son livre intitulé Vallesia Christiana 1, p. 181 et sqq que Léon X, à l'instance du cardinal Schiner, étendit les concordats entre le Saint-Siège et la nation germanique au diocèse de Sion en l'an 1513, ce qui corrobore encore ledit droit d'élection en faveur du Chapitre, auquel tel droit appartient selon lesdits concordats. Aussi verra-t-on ci-après (art. Confirmation des abbés, N° 13, 14, 15, etc.) que les papes dans leur bulles ont appuyé ce droit du Chapitre en partie sur lesdits concordats.

1BRIGUET, Sébastien, Vallesia christiana seu diocesis Sedunensis historia sacra, Vallensium episcoporum serie observata, addito in fine eorumdem syllabo, Sion, 1744
<page 29>
Célestin 3 [Célestin III] et Alexandre 4 [Alexandre IV], dans leurs bulles des années 1196 et 1259 (ibidem, N° 10 et 16), expriment et confirment très clairement le susdit droit de libre élection des abbés de Saint-Maurice par leurs religieux. Ce qu'il y a de fâcheux est que les originaux de ces deux dernières bulles se trouvent égarés. On verra ci-après que presque toutes les bulles des Papes sur la confirmation des abbés reconnoissent expressément que le susdit droit appartient à l'Abbaye et le fondent ou sur les dit privilèges, ou sur la coutume, ou sur les concordats avec l'Allemagne, etc.
Voilà les titres sur lesquels est fondée la libre élection de nos abbés. On ne doute pas que nos prédécesseurs ne l'ayent mise en usage dès qu'elle a commencé à revivre par la bulle d'Eugène 3 [Eugène III]. Mais à défaut de documens, qui le prouve, on se contente de notter ici ceux qui nous restent des tems plus récents.


3/1/1
Election des abbés.
Copie ou original
1286


Election de l'abbé Girard [Girard de Goumoens]
Après la mort de l'abbé Pierre de Sigismond, arrivée le 25 septembre 1286, les chanoines de l'Abbaye, assemblés capitulairement le 26 dit, choisirent le 18 octobre pour le jour de l'élection d'un nouvel abbé. Auquel jour, étants de nouveau assemblés, ils élurent trois d'entre eux, savoir le sacristain, l'aumônier et le chantre, et firent un compromis entre leurs personnes, promettants tous de reconnoître pour abbé celui qu'ils choisiroient et éliroient pour cette dignité, avant qu'une bougie de cire allumée (D'une autre main: ante consumationem cujusdam candelae accensae positae super pulpitum dicti capituli juramento prius prestito), leur permettants de choisir la personne qu'ils voudroient, qu'elle fût du corps du Chapitre ou qu'elle fût étrangère. Le compromis fut accepté par lesdits trois chanoines qui, après s'être retirés à part pendant un moment et étant revenus en présence des autres, déclarèrent qu'ils avaient unanimement postulé par élection ou élu par postulation pour abbé frère Girard, prieur de Saint-Bernard de Troye de l'Ordre Saint-Augustin, appartenant à la maison de Montjoux. Laquelle élection soit postulation fut unanimement acceptée, avant que ladite chandelle fût consumée. Ensuitte de quoi on retourna au chœur, on fit sonner les cloches et on chanta le Te Deum comme de coutume. Cet acte, adressé au pape Honorius 4 [Honorius IV] qu'on supplie de confirmer cette élection, et dattée du 19 octobre 1286, est signé avec paraphe par 18 chanoines prêtres, 4 diacres, dont deux de Chatoney, et par un sous-diacre. Mais comme tous ces noms sont écrits du même caractère que le reste de l'acte, et que d'ailleurs on n'y apperçoit point de trace pour le cachet du Chapitre, qui devoit y être attaché, il y a apparence que ce n'est ici qu'une copie, mais très ancienne et écrite dès ces tems là.

1 document coté :
CHA 3/1/1

3/1/2
Election des abbés
Original
1286

Les mêmes chanoines, rassemblés le 21 octobre 1286, firent un acte dans lequel, après avoir rappellé la prédite élection d'un nouvel Abbé de leur monastère soumis immédiatement au Saint-Siège, députent en qualité de leurs procureurs les chanoines Amédé de Mutignié et Radulph de Chatoney pour aller présenter audit nouvel élu le décret de son élection et ensuitte aller prier le cardinal Jean, légat en France, de l'examiner et confirmer.

Original
1292

On verra ci-après (Confirmation des abbés, N °2) que l'abbé Jaques d'Ayent a été élu par le Chapitre par la voye de l'inspiration du Saint-Esprit. [D'une autre main]: vu la bulle de confirmation.

1 document coté :
CHA 3/1/2

3/1/3
Elections des abbés
Original
1313


Election de l'abbé Barthélémi de Suze [Barthélemy de Bartholomeis]
L'abbé Jaques de Ayent étant mort, frère Pierre de Collumberio, sacristain, frère Rodulph de Chatoney, recteur de la Maison d'Aigles [Aigle], Jean Boneti, chanoine et official de Sion et Rodulph de Fochiauz, chanoine et official d'Aoste, choisis tous les quatre par compromis de la part de tout le Chapitre de l'Abbaye pour élire un nouvel abbé, comme ci-dessus, jettèrent les yeux sur frère Barthélemi, prieur de Sainte-Marie de Suze, de l'ordre de Saint-Augustin, docteur en droit Laquelle élection étant aussitôt publiée le mardi avant la fête de saint Thomas, apôtre, fut aussitôt acceptée et confirmée par tous les religieux, savoir: 15 prêtres, entre lesquels étoit Jean, prieur et recteur de la Maison de Vétroz, François, prieur de Semur, Thomas de Bersatoribus, prieur de Saint-Michel en Tarantaise [Tarentaise], Jean de Billens, curé d'Aigle, Jean de Collumberio, recteur de la Maison de Choëx; par 3 diacres dont Remond de Saint-Germain étoit recteur de la maison d'Ollon <page 30>; par 5 sousdiacres, entre lesquels Pierre de Villarsel, recteur de la Maison d'Orons [Oron], et enfin par un clerc, sans qu'aucun de ces religieux porte la qualité de prieur, non plus que dans l'élection précédente, et de plus, sans qu'on fasse mention dans celle-ci d'aucun agrément ou confirmation du Saint-Siège.

Original signé par deux notaires.

NB. Ledit abbé Barthelemi resigna en 1347 en cour de Rome, et le pape nomma Barthelemi Justi [Barthélemy Giusti] pour lui succéder, comme on le verra à l'article des confirmations des abbés. La même chose est arrivée d'autres fois ensuitte.

Voir aussi Charléty, Liber III, p. 4

1 document coté :
CHA 3/1/3

1458

Il paroitra dans l'article des Confirmations des abbés, N° 6 que l'abbé Barthélemi Boveri [Barthélemy Bouvier] a été élu par le Chapitre, quoi que le pape se fût auparavant réservé pour cette fois la provision de l'Abbaye. Mais on ne trouve plus l'acte de cette élection, non plus que ceux de plusieurs de ses prédécesseurs.

3/1/4
Election des abbés
Original
11 juillet 1463


Election de l'abbé Guillaume Bernardi [Guillaume Bernardi d'Allinges]
[D'une autre main]: vu la bulle de confirmation
Après le décès dudit Barthelemi Boveri Boveri [Barthélemy Bouvier], 14 chanoines s'étant assemblés capitulairement le 11 juillet 1463 élirent unaniment et par suffrages publics pour leur abbé Guillaume Bernardi, leur confrère présent, lequel, ayant accepté cette élection faite par la voye du Saint-Esprit, on la publia, on fit sonner les cloches, et le Te Deum fut chanté. Ce fut le plus ancien chanoine qui présida à cette élection, aucun n'y paroissant comme prieur, et après qu'elle fut faite, les autres chanoines accompagnèrent l'élu jusqu'à la maison de son habitation.

Original signé par deux notaires. Le sceau du Chapitre est tombé. Michel Destun, curé de Saint-Maurice, et Guillaume Regis, curé de 3torrens [Troistorrents] paroissent dans cet acte entre les témoins.

NB Guillaume Bernardi résigna, en 1496, entre les mains du pape en faveur de Jean d'Allinge [Jean Bernardi d'Allinges], son neveu, curé de Saint-Maurice.

Voir aussi:
Confirmations des abbés, N° 5
Charléty, p. 521

1 document coté :
CHA 3/1/4

3/1/5
Election des abbés.
Original à double. Litt. A
29 décembre 1521

Election de l'abbé Barthelemy Sostion [Barthélemy Sostion]. L'élection de Barthelemi Sostion pour succéder à l'abbé Jean d'Alinge [Jean Bernardi d'Allinges] se fit le 29 décembre 1521 dans la même forme et avec les mêmes circonstances par le Chapitre, composé alors de 14 chanoines, l'élu compris. C'étoit Wifrid de Castellario qui y présidoit en qualité de senior.

Original à double signé par deux notaires, mais qui se sont trompés dans l'un des doubles quand à la datte du jour et de l'année.

Voir aussi Charléty p. 569

Le même jour et le suivant, il se fit quelques actes entre le nouvel élu et lesdits chanoines:
1° Ledit Wifrid de Castellaris, au nom du Chapitre, mit ledit nouvel abbé en possession de l'Abbaye et de ses membres en lui remettant les clefs de la 1ère porte de l'église;
2° Ledit abbé jura devant le Saint-Sacrement et les saintes reliques de deffendre et de conserver les droits, privilège de l'Abbaye, notamment les lettres faites ci-devant par les prébendes, etc., et les chanoines de leur côté lui promirent obéissance en toutes choses justes et raisonables;
3° Les chanoines lui cédèrent les meubles de l'abbé défunt, savoir: un anneau d'or, 6 bœufs [D'une autre main, en marge]: Sex boves trahentes ad carrucam, omnes vachas lactantes, item omnes mustones -citation du texte à cause de la latinité-, salvo mulo prefatis dominis canonicis reservato pro eorum negociis perficiendis, vaches, chevaux, graines, sel, etc., sauf un mulet pour leur usage;
4° Ils confirmèrent et ratifièrent une donation d'une terre rière Bex, faite en faveur d'un fils naturel du feu abbé, nommé aussi Jean. Tous ces actes, avec celui de ladite élection, se lisent dans une espèce de minutaire de notaire, joint ici sous le même N° 5 (litt. B) avec l'acte original de ladite cession des meubles de l'abbé défunt (litt. C).

Voir aussi Charléty, p. 571

6 documents cotés :
CHA 3/1/5~A1
CHA 3/1/5~A2
CHA 3/1/5~A3
CHA 3/1/5~B
CHA 3/1/5~C
CHA 3/1/5~D

 

<page 31>

3/1/6
Election des abbés
Litt. A. Original
11 mai 1550

Election de Jean Miles
Jean Chevalier, communément appellé Miles, ayant été élu abbé et mis en possession de l'Abbaye le 11 may 1550 par le Chapitre composée seulement de 7 capitulans, fut conduit le même jour devant le trésor ouvert, où il jura sur le Saint-Sacrement et sur le bras de saint Maurice, de conserver, etc., les droits et privilèges, etc., de l'Abbaye, de payer aux religieux les prébendes accoutumées à la teneur des traittés faits auparavant, de maintenir les droits acquis sur la cure de Beaufort, de traitter humainement les religieux sans les enfermer dans des prisons sales et communes en cas de fautes, et même de ne les point emprisoner à l'inscu du Chapitre. Et de leur côté lesdits religieux lui promirent aussi obéissance.

Original signé par 2 notaires.

Voir aussi Charléty, p. 579

Sub. 3/1/6
Election des abbés
Litt. B. Original
1547

Ledit abbé Miles, étant né d'un prêtre et d'une femme libre, avoit déjà obtenu dispence de ce défaut sous le pape Paul 3 [Paul III] en 1547, pour recevoir les ordres sacrés.

Litt. C. Copie
22 juin 1550

Lettre écrite au pape par le Chapitre le 22 juin 1550 en faveur de l'abbé Miles, dont elle fait l'éloge, pour prier Sa Sainteté de confirmer au plu tôt son élection faite à la teneur des anciens privilèges de l'Abbaye, inviolablement observés par le pape.

Voir aussi Charléty, p. 580

Litt. D. Copie
2 julii 1550

Le même abbé, en allant à Rome pour y obtenir sa confirmation, obtint le 22 juillet 1550 à Lucerne une lettre de recommandation de la part des sept cantons catholiques, dans laquelle ils prient le pape très instament de lui faire expédier ses bulles gratis s'il se peut, attendue la pauvreté de l'Abbaye.

Voir aussi Charléty, p. 581

Litt. E. Original.
29 août 1550

Les mêmes religieux, qui avoient élu ledit Jean Miles pour abbé, ayant appris que leur élection avoit été cassée à Rome par les sollicitations de Rudolf Boveri, s'assemblèrent derechef en Chapitre, le 29 août 1550, et élurent de nouveau pour leur abbé le même Jean Miles, qui se trouvait pour lors à Rome, et cela par la voye du Saint-Esprit.

Original signé par les 2 mêmes notaires: le sceau est tombé.

N. B. Cette nouvelle élection, quoique réitérée, a été admise par le pape Jules 3 [Jules III] en 1556, comme on pourra le voir par sa bulle de confirmation (article Confirmation des abbés, N° 10), dans laquelle le droit de libre élection est expressément énoncé comme fondé sur l'usage et sur les anciens privilèges de l'Abbaye.
[D'une autre main]: Lisez 1550. Voir page 54 du présent recueil..

5 documents cotés :
CHA 3/1/6~A
CHA 3/1/6~B
CHA 3/1/6~C
CHA 3/1/6~D
CHA 3/1/6~E

 

3/1/7
Election des abbés
Litt. A. Original
1er mars 1572

Election de l'abbé Martin Duplâtre
L'abbé Miles étant passé à meilleure vie le II. des kal. de mars 1572, le 1er mars suivant, Martin Duplâtre, gentilhomme nourri dès sa jeunesse dans l'Abbaye, fut élu capitulairement. L'acte de cette élection porte que les religieux capitulans assemblés (au nombre de 9) furent incontinent inspirés du Saint-Esprit de le choisir, comme ils le croyent fermement; que l'élection faite, ils avoient chanté le Te Deum, l'avoient fait soir au chœur, dans la place de l'abbé, comme c'est la coutume, et publié cette élection devant le clergé et le peuple, à laquelle il avoit enfin consenti dans le tems requis. C'est pourquoi ils prient instament le pape de confirmer cette élection, etc.

L'original en parchemin parafé du seing de chaque religieux, signé d'un notaire et muni du sceau du Chapitre qui est tombé, en sorte qu'à peine paroît-il avoir été appliqué.

<page 32>

Sub. 3/1/7
Election des abbés
Litt. B. Original
7 mars 1572

Le 7 mars suivant, on adressa un autre acte capitulaire à l'évêque de Sion, au ballif et au sénat de la République de Vallais, par lequel on leur mande presque la même chose que dans l'acte d'élection ci-dessus, avec cette clause, que le Chapitre n'entendoit avoir fait cette élection que sous leur consentement et approbation, mais que de toute antiquité et par d'autentiques privilèges, le droit d'élire un abbé appartenant au Chapitre de Saint-Maurice, ils l'avoient élu réservé par exprès leur bon plaisir et autorité, les priant de confirmer cette élection et d'y donner leur consentement.

L'original en parchemin, signé de 9 religieux (entre lesquels Jean Messati, en place de Michel Pochonis signé dans l'acte d'élection, et deux autres qui se disent ici novices, quoiqu'ils se fussent qualifiés chanoines dans le même acte précédent) et du même notaire avec le petit sceau du Chapitre.

[Litt.C. Copie]
1571

Cette nouvelle manière d'élire un abbé sous le bon plaisir de LL. EE. de Vallais tire son fondement du traitté fait l'année précédente, 22 juin, par l'abbé Miles, avec LL. dites EE., par lequel elles procurent à l'Abbaye leur protection et de la maintenir dans tous ses droits et privilèges, et ledit abbé de son côté les reconnu comme ses hauts seigneurs et promis que le Chapitre ne pourroit élire un abbé, sine scitu et interventu consensus praedicti reverenissimi et praefatorum dominorum patristarum. On cotte ici litt. C., une copie de ce traitté qui a occasionné bien des difficultés dans plusieurs élections suivantes, et dont on parlera plus amplement dans l'article suivant.

Voir aussi Charléty, p. 592

1587.

On ne trouve aucun document, ni papier, qui concerne l'élection de l'abbé Adrien de Riedmatten, ni qui nous apprenne de quelle manière et par quelle autorité il s'est mis,en 1587, en possession de cette dignité. Voyés cependant ci-après Affaires avec LL. EE. de Vallais sur l'année 1587 ou, selon un abscheid de cette année du 8 mars, il est dit que cet abbé a été élu et présenté par le Chapitre et agréé par LL. EE., mais qu'il n'a accepté lui même qu'à la réserve de garder son décanat de Sion et de ne tenir l'Abbaye que comme en commende, etc.

Voir aussi Charléty, p. 571

3 documents cotés :
CHA 3/1/7~A
CHA 3/1/7~B
CHA 3/1/7~C

 

3/1/8
Elections des abbés
Copie
1604

Election de l'abbé Pierre de Grilly [Pierre du Nant de Grilly]
L'abbé Adrien de Riedmatten, étant élu évêque de Sion, résigna la dignité d'abbé dans la diette de Noël, l'an 1604, en présence des députés de 7 LL. Dizains et de deux députés de l'Abbaye appellés par ledit évêque à cet effet, savoir, de Maurice Cattellani, aumônier, et de Henri de Macognin, alias de Petra, chantre, tous deux chanoines de l'Abbaye, lesquels deux députés, aussitôt après ladite résignation faite, supplièrent, en vertu de la procure qu'ils avoient dans leur Chapitre, ledit évêque et LL. EE. de maintenir les droits et privilèges de l'Abbaye, et surtout de leur permettre de faire, à teneur de l'usage et de leurs privilèges, libre l'élection d'un nouvel abbé. Ce qui leur ayant été incontinent promis de la part des dits évêques et députés des Dizains, les mêmes deux chanoines tant à leurs noms qu'à ceux de leurs confrères, dont ils avoient pouvoir, élurent sur le champ dans la même assemblée et déclarèrent élû pour leur abbé révérend et noble Pierre de Grilly, chanoine de Sion et prieur de Martigni [Martigny], protestant cependant solemnellement qu'avant toutes choses, ledit élu s'engageroit à maintenir les droits et prérogatives de l'Abbaye, ainsi qu'aux religieux et autres prébendaires leurs portions et prébendes selon leurs droits, et que de plus il seroit obligé de rebâtir l'église à ses frais, dans l'espace de 6 ans, ainsi que de prendre l'habit et de faire profession dans l'Abbaye. L'évêque et l'Etat approuvèrent toutes ces conditions, promettants par leurs sermens de protéger et maintenir l'Abbaye dans tous ses droits, privilèges, rentes et dépendances.

On n'a qu'une simple copie même un peu déchirée de cet acte de ladite diette, et écrite de la <page 33> main de Monsieur le chantre Henri de Macognin. On la cotte ici N° 8, litt. A. Mais Monseigneurs les abbés Jost Quarteri [Jodoc Quartéry] et Charléti [Charléty] y ajoutent dans les endroits cités à la marge, un mandat émané à la fin de la même diette, par lequel lesdits évêques et seigneurs patriots enjoignent aux religieux de l'Abbaye et à leurs sujets de recevoir et reconnoître ledit abbé de Grilly, et de lui obéir comme ayant été élu par ledit Chapitre, recommandé par les bourgeois de Saint-Maurice et admis et confirmé par lesdits seigneurs évêques et patriots, etc.
Copie cottée ici litt. B. On verra à l'article des confirmations des abbés N°... que le pape dit dans sa bulle de confirmation de cet abbé, donnée en 1608, qu'il avoit été postulé par le Chapitre de l'Abbaye comme de coutume et selon l'indult qu'il en doit avoir.

Voir aussi Abbé Jodoc Quartéry, Nomenclatura, pp.297 et 301
Charléty, p. 614 et p. 616.

Voir aussi Charléty, p. 571

2 documents cotés :
CHA 3/1/8~A
CHA 3/1/8~B

 

3/1/9
Elections des abbés
Original
1618

Election de l'abbé George Quartéry
On ne trouve pas l'acte de l'élection de l'abbé George Quarteri [Quartéry], mais voici ce que nous en apprend l'acte de sa mise en possession qui s'est faite le 8 avril 1618 par 3 seigneurs députés de l'évêque et de l'Etat, lequel acte est duement signé par main de notaire. Il y est donc dit qu'après la mort de l'abbé de Grilly, les chanoines de l'Abbaye ont élu unanimement George Quartéry, chanoine de Sion et sacristain de ladite Abbaye, et qu'ils lui ont promis de lui obéir sous les conditions suivantes:
1° De procurer et conserver les droits et libertés, etc., de ladite Abbaye;
2° D'observer les privilèges et prébendes des chanoines et Chapitre;
3° D'observer l'ordonnance de l'évêque et de l'Etat, touchant la maison de Salaz en faveur de la fabrique;
4° De gouverner honnêtement les chanoines et leurs ecclésiatiques, sans les réduire dans des cachots en cas de fautes, ni de les emprisonner sans l'avis du Chapitre.
Le même acte ajoute que ledit abbé élu ayant présenté à l'évêque et aux seigneurs patriotes, de la part dudit Chapitre, par Maurice Cattellani et Henri de Macognin, religieux de l'Abbaye, il en avoit été accepté et les privilèges dudit monastère confirmés, avec ordre auxdits 3 seigneurs députés de la mettre en possession, ce qui fut exécuté.

Acte original.

On joint ici deux lettres de recommendation addressées aux Chapitre, l'une par le duc de Savoye [Savoie] et l'autre par le cardinal son fils en faveur du frère du feu abbé de Grilly, gentilhomme de la chambre dudit cardinal qui, ainsi que le duc son père, faisoient des offres pour la rebatisse de l'église, etc.

Voir aussi Charléty, p. 623

Voir aussi Charléty, p. 571

3 documents cotés :
CHA 3/1/9~01
CHA 3/1/9~02
CHA 3/1/9~03

 

3/1/10
Election des abbés
Copie
7 février 1640

Election de l'abbé Maurice Odet
L'élection de l'abbé Pierre Maurice Odet s'est faite à la sacristie, le 7 février 1640, aussitôt après l'ensevelissement du défunt abbé George Quartéry décédé la veille, par les suffrages secrets donnés par écrit, (vus et publiés par deux scrutateurs choisis), savoir de 8 chanoines et des trois curés de Saint-Maurice de Salvan et de 3 Torrens [Troistorrents] habitués et à ce interpellés, après que chacun desdits électeurs eut fait serment d'élire le plus capable.

On cotte ici une simple copie de cette élection en attendant qu'on trouve l'original que l'abbé Charléti [Charléty] cite, et qui rapporte aussi un décret par lequel le nonce a approuvé ladite élection, etc., age 635, ainsi qu'une supplique addressée au pape par ledit Chapitre. Voyés d'autres copies légales in Summ. abbatiae coram sanctissimum nuntiatorem anno 1753, pro eclesia Montheoli, N°42. Item in Summ. coram Rota rom. 1756, N° 66.

Voir aussi Charléty, p. 633

<page 34>

Sub. 3/1/10
Election des abbés
Original et copie. Litt. B
18 mars 1640

Acte de mise en possession dudit nouvel abbé Pierre Maurice Odet par lequel on voit qu'il a été élu seul par les prédits chanoines et habitués, qu'ayant été présenté ensuite à l'évêque et à l'Etat et en a été admis et approuvé, que les 3 députés desdits évêques et seigneurs patriotes l'ont mis en possession de l'Abbaye, soit de l'église et des reliques, après les protestes de droit faites par les chanoines sur le cimetière et avec les sermens convenables faits tant par lesdits chanoines d'obéir à l'abbé que par celui-ci, de maintenir les droits de l'Abbaye, de conserver les droits et usages des religieux et d'en procurer et promouvoir la réforme de tout son pouvoir.

Original signé de deux notaires, le 18 mars 1640.

Voir aussi Charléty, p. 571

3 documents cotés :
CHA 3/1/10~A
CHA 3/1/10~B1
CHA 3/1/10~B2

 


3/1/11
Election des abbés
Copie
11 et 27 août 1657

Election de l'abbé Jean Jost Quartery [abbé Jodoc Quartéry]
On n'a pas le propre acte d'élection de l'abbé Jean Jost Quartery [abbé Jodoc Quartéry], ci-devant chantre de la cathédrale de Sion et prieur de Martigni [Martigny], mais on voit par une copie de l'acte de sa mise en possession par 2 députés de l'Etat, du 27 août 1657, que ledit abbé Odet étant mort le 9ème du même mois, ledit Quartéry avoit été élu seul le 11 et ensuite admis par l'Etat, de l'ordre duquel il a été mis en possession, le 27, avec les protestes, sermens et cérémonies accoutumées.

On joint ici deux lettres de recommendation, l'une de l'Etat scellée, et l'autre du Conseil de la ville de Sion, adressée, vers la fin de 1658, au pape [Alexandre VII] pour le prier d'expédier les provisions dudit abbé, crainte que les Bernois ne molestent l'Abbaye et ne lui enlèvent même ses biens rière leur territoire, si on innove quelque chose chez elle, comme ils menaçoient de le faire.

N. B. On verra à l'article suivant, N°2, que LL. EE. n'ont pas eu elles mêmes fort peur de donner à l'occasion de cette élection, atteinte aux droits et libertés de ladite Abbaye. Ladite élection a été jugée nulle à Rome.

Voir aussi Confirmation des abbés, N° 14, infrà
Charléty, p. 641

3 documents cotés :
CHA 3/1/11~01
CHA 3/1/11~02
CHA 3/1/11~03

 

3/1/12
Election des abbés
Original et copie. Litt. A
6 août 1669

Election de l'abbé Joseph Thobie Franc [Joseph Tobie Franc].
Ledit abbé Jean Jost Quartéry [Jean Jodoc Quartéry] étant mort le 4 août 1669 à 4 heures du soir, les 7 capitulans qui se trouvoient alors composés le Chapitre de l'Abbaye, procédèrent, le 6 du même mois, par la voye du scrutin secret, à l'élection du nouvel abbé en la personne de Joseph Thobie Franc qui, en qualité de scrutateur lui même ayant publiquement ouvert les billets contenant les suffrages de chacun, les trouva tous réunis en sa faveur, lesquels furent lacérés et déchirés en petits mourceaux, afin qu'on n'en put voir les noms des électeurs. Ayant ensuite accepté cette dignité, il fut reconnu par ses confrères, comme il conste par l'acte original cotté ici et signé de 3 notaires.

Litt. B. Copie
8 août 1669

Dès le 8 du même mois d'août, le Chapitre envoya une copie, soit double, de ladite élection à Monseigneur le nonce, avec une lettre où il le prioit de la faire <page 35> confirmer au plutôt, en faisant l'éloge du nouvel élu, d'autant qu'elle étoit faite selon les canons, mais non selon les vues de l'évêque et de l'Etat du Vallais, qui prétendoient depuis quelque tems dire l'abbé eux-même à cause des jurisdictions que l'Abbaye possessoit dans le pays.

Parchemin un peu rongé, contenant les copies de dites élection et lettre.

Litt. C. Original
1669

Acte capitulaire du 11 ou 13 août (car la date du 15 ne combine point avec celle de l'acceptation de l'Etat) par lequel il représente à LL. EE. qu'ayant élu Joseph Tobie Franc selon ses droits et privilège, il leur présente, accompagné cependant pour leur complaire, de Pierre Greiloz, chanoine profès, et d'André de Fontaines, prieur titulaire de Semur, les priant d'accepter cette élection et présentation.

Acte original scellé du sceau du Chapitre et signé par son secrétaire.

Litt. D

On ajoute ici une espèce de minute écrite de la main dudit abbé Franc dans laquelle, après avoir rapporté la substance des dites élection et présentation capitulaires, il décrit son voyage à Sion, le consentement donné par LL. EE. à son élection la veille de l'Assomption, sa mise en possession du temporel de l'Abbaye à son retour par deux députés de l'Etat, et surtout la réception que lui ont fait la ville et ses religieux, celle-là en fesant entendre sa mousqueterie et ses pétards et ceux-ci en le récréant du son des cloches et de l'orgue, et lui mettant la croix pastorale au col pendante à un cordon de soye rouge et la crosse à la main gauche, etc.

6 documents cotés :
CHA 3/1/12~A1
CHA 3/1/12~A2
CHA 3/1/12~A3
CHA 3/1/12~B
CHA 3/1/12~C
CHA 3/1/12~D

 


3/1/13
Election des abbés
Litt. A. Original
15 février 1686

[D'une autre main]: Election de l'abbé Pierre François Odet
Après le décès de l'abbé Franc (arrivé le 11 février 1686) le Chapitre composé de 12 chanoines, entre lesquels étoient Nicolas Zuilhannen, curé de Saint-Maurice, et François Jost Chollet, curé de Salvan, assemblé dans la sacristie le 15 février élut par voye du scrutin Pierre François Odet, secrétaire du Chapitre, pour abbé, à la pluralité des suffrages. Il n'en eut que 6, les 6 autres se trouvèrent partagés. Mais ce défaut n'empêcha ledit Pierre François Odet d'accepter ladite élection ni tous les électeurs de la reconnoître pour légitimement élu, parc equ'ils avoient convenu ensemble auparavant, par manière de compromis entre autres articles, que celui qui auroit la pluralité des suffrages, quand même ils ne passeroient pas la moitié seroit tenu et reconnu pour véritable abbé: ainsi qu'on le voit dans l'histoire de cette élection par feu Monsieur Pittet, l'un des électeurs.

Double original de dite élection cotté ici N° 13.

Voir aussi Charléty, p. 680
Charléty, pp. 662 et 678

Litt. B. Original

Le même jour ledit Chapitre fit un acte de présentation du nouvel abbé pour l'Etat et nomma Messieurs Zurthannen et Longeat, sacristain, pour l'accompagner.

Original à double.

N. B. On ne parle pas des infractions de l'immunité de l'Abbaye, que Monsieur le gouverneur de Saint-Maurice et un député du grand Ballif volurent faire les jours précédents et que l'on peut voir dans ladite histoire de cette élection (Charléty, p. 666), non plus que les obstacles que Monseigneur l'évêque de Sion et d'autres tachoient d'opposer, auprès du nonce même, à ladite élection.

Voir aussi article sq., sub. N° 3

On s'en apperçut à l'Abbaye par une lettre dudit évêque, du 16, deffendant de faire une élection avant un ordre exprès reçu de Lucerne, et par une autre du 15 du grand Ballif Lambyen par laquelle il répondoit à celle que le Chapitre lui avoit écrit pour lui doner avis de la mort de l'abbé défunt, etc., ce qui fit que le 21 février, on fit <page 36> partir Monsieur Bourassé pour Lucerne afin d'y informer le nonce de ce qui se passoit et tacher de lui faire approuver l'élection faite le 15. Celui-ci fit le voyage dans 8 jours et un exprès dépéché de l'Abbaye apporta une lettre du nonce à l'évêque en faveur des privilèges de dite Abbaye, et une autre à l'abbé élu qui se trouvoit à Sion (outre une 3ème venue pour le Chapitre) par laquelle le nonce leur marquoit que l'élection faite étoit nulle comme faite avec la seule moitié des suffrages et qu'il fallait en venir à une seconde élection secrète.

Voir aussi Charléty, p. 660
Charléty, p. 689 [D'une autre main]: corrigé en 684
Littera F

Litt. C. Copie authentique

Ce fut un bonheur que la lettre du nonce à l'évêque fit renvoyer l'affaire de l'abbé devant LL. EE. à la huitaine; on eut le tems, à l'Abbaye, d'y faire le 2 mars, une 2ème élection en secret, dans laquelle Monsieur Pierre François Odet remporta tous les suffrages.

Voir aussi Charléty, p.685.

Litt. D. Original

Cela fait, l'abbé avec ses compagnons retourna à Sion, où il fut obligé, malgré lui, de faire voir la lettre qu'il avoit reçu du nonce avec l'acte de sa seconde élection. Tout cela, loin de produire un mauvais effet, contribua au contraire à faire voir que le nonce étoit résolu à soutenir l'Abbaye. LL. EE. se relachèrent de leur prétention qu'on leur présentat trois sujets de l'Abbaye, admirent l'élection faite sous quelques conditions qu'on verra ailleur et députèrent deux seigneurs pour donner à l'abbé l'investiture des fiefs et jurisdictions rière le Vallais, ce qui eut lieu le 11 mars 1686, selon l'acte cotté ici N° 13, littera D.

Voir aussi Charléty, p.690.

Litt. E

On ajoute ici le brouillon original de l'histoire de cette élection écrite par Monsieur Pittet et copiée au livre de l'abbé Charléti [Charléty], p.662, avec la susdite lettre du Ballif Lambyen, 2 autres postérieures de Monseigneur le nonce addressées au Chapitre, et une de l'Etat à LL. EE. de Fribourg, en faveur de l'abbé élu.

14 documents cotés :
CHA 3/1/13~A1
CHA 3/1/13~A2
CHA 3/1/13~B1
CHA 3/1/13~B2
CHA 3/1/13~C1
CHA 3/1/13~C2<
CHA 3/1/13~D
CHA 3/1/13~E1
CHA 3/1/13~E2
CHA 3/1/13~E3
CHA 3/1/13~E4
CHA 3/1/13~E5
CHA 3/1/13~E6
CHA 3/1/13~F

 


3/1/14
Election des abbés
Original et copie légale
1698

Election de l'abbé Nicolas Zurthannen [Nicolas Zurtannen]
Ledit abbé Pierre François Odet mourut le 1 may 1698. Le même jour et le suivant, le Chapitre donna avis, selon l'usage, de son décès à Monseigneur le nonce et à son Excellence Monseigneur le grand Baillif. Le 3ème du même mois, après qu'on eut reçu une réponse de compliment de condoléance sur la mort du défunt, 8 chanoines procédèrent à l'élection d'un nouvel abbé par la voye du scrutin secret. Six suffrages se trouvèrent réuni en faveur de Monsieur Nicolas Zurthannen [Nicolas Zurtannen], qui, ayant accepté cette élection, fut reconnu en qualité d'abbé par tous ses confrères, excepté François Défago, curé de Bagnes, qui, même selon la lettre du Chapitre au grand Baillif pour lui donner avis de cette élection, s'y opposa. Il est bon de remarquer que l'acte original de cette élection, cotté ici N°14 avec sa copie authentique, ne fait aucune mention des formalités à observer suivant les canons, soit avant, soit après de semblables élections; et c'est peut-être cette raison qui a été cause, qu'elle a été déclarée invalide par la Congrégation Consistoriale à Rome, en 1700, comme on le voit par la copie légale d'une lettre du nonce, cottée sous ce même N° litt. B, quoique cela n'ait pas empêché que ledit abbé n'ait été confirmé par le pape, comme on le verra ailleur.

Voir aussi Charléty, p. 703

Litt. B. Copie légale

Après cette élection, le Chapitre ne manqua pas d'en donner avis au prédit nonce et grand Baillif; on trouvera ici, litt. C, les brouillons de ces lettres et des précédentes, ainsi que leurs copies au livre de l'abbé Charléty, pp. 702, 703 et 704.

Litt. C. Original

Quand à l'acte de présentation du nouvel abbé à LL. EE. de Vallais, et au refus et difficultés qu'il a essuyé de leur part, on en parlera à l'article suivant, N° 5.

[D'une autre main]:
15 février 1700. Copie d'une lettre de l'Etat de Vallais aux cantons, catholiques à l'occasion des démélés de notre Etat avec l'abbé Zurthannen.

9 documents cotés :
CHA 3/1/14~A1
CHA 3/1/14~A2
CHA 3/1/14~A3
CHA 3/1/14~B
CHA 3/1/14~C1
CHA 3/1/14~C2<
CHA 3/1/14~C3
CHA 3/1/14~C4
CHA 3/1/14~C5

 

<page 37>

3/1/15
Election des abbés
Copie
1704


Election de l'abbé Nicolas Camanis [Nicolas François Camanis]
L'abbé Zurthannen étant mort à Fribourg le 13 mars 1704, les religieux profès domiciliés en Vallais (Monsieur Pittet étoit encore à Fribourg) au nombre de 9, après avoir indiqué le jour de l'élection au 25 du mois suivant d'avril, procédèrent ledit jour à l'élection par voye du scrutin, observant toutes les formalités requises, savoir de chanter la messe du Saint-Esprit, de sonner le Chapitre, d'exclure les étrangers de l'église sauf les témoins et notaires, de la fermer, d'élire 3 scrutateurs assermentés à cet effet, de faire lire les canons, etc., touchant les élections, de prêter tous serment de digniore eligendo, etc. Enfin, les suffrages comptés, sans voir les noms des électeurs, il se trouva que Monsieur Nicolas Camanis (on ne déclare pas le nombre de suffrages qu'il avoit) étoit canoniquement élu. L'élection publiée aussitôt du consentement du Chapitre, tous saluèrent et reconnurent ledit abbé qui, ayant aussi accepté de son côté, les billets du scrutin furent brûlés, le Te Deum chanté, et l'élection annoncée et publiée au peuple.

On n'a qu'une copie de cette élection. On ne sait si elle est légale. Il paroît par une lettre du nonce qu'on y joint, et par cette copie même, qu'il a fallu réformer quelque chose dans l'acte de ladite élection, surtout n'étant signé que de deux témoins, sans notaire. L'abbé Camanis mourut le 13 février 1715, à l'âge de 42 ans.

3 documents cotés 3/1/15 -A ; B 1 ; B 2


3/1/16
Election des abbés
Original
1715

Election de l'abbé Défago [François Défago]
Il ne nous reste aucun acte touchant l'élection de l'abbé Défago mais Monsieur l'abbé Charléti [Charléty], p. 722, raconte qu'elle fut faite le 22 février 1715 et, qu'ayant été rejettée à la nonciature par les poursuites de l'auditeur Baltaglini sans aucune forme de jugement, on en reçut l'ordre à l'Abbaye de procéder à une nouvelle élection, qui fut intimée pour le 29 mars et se fit réellement en ce jour (malgré que ledit Défago et Jean Joseph Claret se fussent absentés) et où fut élu par 5 chanoines, de 8 qu'ils étoient, Louis Nicolas Charléti [Charléty], comme il comte par l'acte original d'élection cotté ici N° 16, à la fin duquel on voit que ledit Claret y adhéra à son tour. Ledit Charléti [Charléty] obtint même le 25 avril suivant l'administration de l'Abbaye, par la patente qu'on joint ici sous le même N° 16. Mais Monsieur Défago, ayant appellé à Rome de cette 2ème élection, il y obtint sa confirmation et s'y fit même bénir, comme on le verra ailleur, après un procès qu'il y soutint contre son compétiteur, et qui ne coûta pas moins de deux milles doublons à l'Abbaye, comme l'avoue ibidem le même abbé Charléti [Charléty], ce qui doit apprendre avec quel soin on doit éviter des doubles élections. Monsieur Défago mourut le 20 septembre 1719.

On ajoute ici une quittance du secrétaire de l'évêque par laquelle on voit que cet évêque a été député par la nonciature pour faire l'examen de vita et moribus de l'abbé Défago en 1715, et que ce voyage, sans compter les frais faits à l'Abbaye, a coûté 142 écus blancs, 7 batz 1/2 y compris les honoraires.

3 documents cotés :
CHA 3/1/16~A
CHA 3/1/16~B
CHA 3/1/16~C

 


3/1/17
Election de abbés
Litt. A. Original
1719

Election de l'abbé Louis Nicolas Charleti [ Louis Nicolas Charléty]
Election de l'abbé Louis Nicolas Charléti, faite après la mort de Monsieur l'abbé Défago [Françosi Défago], le 27 septembre 1719, par 12 capitulans et avec toutes les cérémonies requises. Tout ce que y pouvoit trouver à redire est que Monsieur Jean Joseph Claret refusa d'y assister, et que Monsieur Longeat étant malade, ne fit qu'envoyer son suffrage par écrit, lequel, compris ledit nouvel élu, n'en eut que sept.

Original, littera A.

Litt. B. Original
1719

Ledit élu obtint du nonce l'administration de l'Abbaye le 25 octobre 1719, original B, mais il ne fut confirmé à Rome qu'en 1721, comme on le verra ailleur.

Voir aussi Charléty, p. 724

3 documents cotés :
CHA 3/1/17~A
CHA 3/1/7~B1
CHA 3/1/7~B2

 

<page 38>

3/1/18
Elections des abbés
Litt. A. Original
1737

Election de l'abbé Jean Joseph Claret
Dieu ayant retiré de ce monde l'abbé Charléti [Charléty] le 9 décembre 1736, on tenta à divers jours du même mois et du suivant de lui donner un successeur mais les suffrages se trouvoient toujours si partagés contre Monsieur Gibsten, curé de Bagnes, et Monsieur l'hospitalier Odet, que nul n'en avoit jamais le nombre requis par les canons. Enfin le plus grand nombre des capitulans jetta les yeux sur Monsieur le procureur Jean Joseph Claret qui, dans le dernier scrutin du 24 janvier 1737, fait avec les formalités accoutumées, se trouva avoir 9 suffrages de 17 capitulans qui avoient donné leurs voix, et fut ainsi élu abbé au jugement de toute l'assemblée qui le reconnut aussitôt sans exception et adhéra aux réserves qu'il avoit fait en acceptant, savoir que nul n'eût cette élection pour désagréable, ne la contrediroit et ne feroit quoique ce soit à l'occasion de la même élection qui pût causer des frais à l'Abbaye et que chaqu'un oublieroit toutes les difficultés et disputes passées et que chacun lui prêteroit son secour tant pour le spirituel que pour le temporel.

Original cotté N° 18, littera A.

Litt. B. Original

Il obtint du nonce l'administration de l'Abbaye et la permission de recevoir les investitures, le 18 février 1737. Ibidem littera B.

Voir aussi Charléty, p. 727

2 documents cotés :
CHA 3/1/18~A
CHA 3/1/18~B

 


3/1/19
Elections des abbés
Litt.A. Copie
1764

Election du moderne reverendissime abbé George Schiner [Jean Georges Schiner]]
Après le décès du prédit abbé Claret, arrivé à minuit ente le 16 et le 17 may 1764, le Chapitre, après avoir fait part de cette triste nouvelle à la nonciature et à LL. EE. de Vallais assemblés alors en diette à Sion, fixa aussitôt le jour de l'élection au 22 de maii, auquel jour tous les capitulans étant assemblés au nombre de 23 renvoyèrent l'élection au lendemain, ainsi pour attendre la réponse que le seigneur gouverneur de Saint-Maurice avoit à leur faire de la part de LL. dites EE. Le 23 arrivé, on alla au scrutin avec les formalité accoutumées. Le 1er scrutin ne parut pas assez décisif, vu que Monsieur Schiner n'y eut que 12 suffrages, c'est-à-dire, une seule demi voix au-dessus de la moitié, ce qui étoit le cas de l'élection de feu l'abbé Claret, annullée à Rome comme moins canonique. On jugea donc à propos de tenter un 2ème scrutin tout de suite, dans lequel Monsieur Schiner se trouvant avoir 13 suffrages, son élection fut reconnue légitime, publiée et enfin acceptée.

On cotte ici N°19 une copie de cette élection.

Voir aussi Charléty, p. 730

Litt. B

On y ajoute les lettres patentes que ledit révérendissime nouvel élu obtint le 15 juin suivant de l'auditeur et administrateur de la sainte nonciature, par lesquelles il lui accordoit l'administration du spirituel et du temporel de l'Abbaye et le pouvoir de recevoir les investitures en attendant sa confirmation par le Saint-Siège. Elles furent lues en Chapitre le 18 du même mois de juin 1764.

Litt. C

Enfin on y joint aussi, litt. C, le mandat de convocation pour le jour de ladite élection, avec des modèles des procures données par le nouvel abbé pour recevoir les investitures à Berne et à Fribourg.

1764. La copie de l'acte d'investiture que le même abbé reçut en cette année de LL. EE. de Vallais est couchée en allemand dans le 2ème livre de Charléty, p.736.

3 documents cotés :
CHA 3/1/19~A
CHA 3/1/19~B
CHA 3/1/19~C

 

<page 39>

On trouvera dans ce même tiroir un petit paquet à part, contenant des lettres de complémens addressées de diverses parts, soit à l'abbé élu, soit au Chapitre, touchant la mort de l'abbé défunt et l'élection du nouveau respectivement. Elles ne parroissent pas de conséquence, mais on a cru qu'on pouvoit les conserver pro memoria.

[D'une autre main]: Après la mort du Révérendissime abbé George Schiner [Jean Georges Schiner], arrivée le 13 octobre 1794, le vénérable Chapitre ne put s'assembler le 12 novembre même année pour procéder à l'élection d'un nouvel abbé, vu l'empêchement que son Excellence le grand Baillif Sigristen y mit de la part du souverain Etat du Vallais [Valais], le 28 octobre 1794, à Monsieur le prieur Xavier Blatter et plusieurs chanoines (vide infra, fol. 75 de ce cayer). Enfin, le 12 novembre même année, le vénérable Chapitre eut pleine liberté de s'assembler et procéder à l'élection d'un abbé, ce qu'il fit aussitôt et accouchat au 9ème scrutin de Monsieur Antoine Cocatrix, chanoine régulier et curé de Saint-Maurice, pour révérendissime abbé de Saint-Maurice il y eut sur 15 capitulans 9 suffrages. Aussitôt il fut proclamé abbé par le premier scrutateur Monsieur Blatter, prieur, et reconnu pour tel par tous les confrères capitulants, en chantant le Te Deum, sonantibus campanis. Il avoit reçu ses bulles de Rome au mois de juin 1795: même le 7 may, il étoit parti pour Berne et Fribourg avec Monsieur Cotter, curé de Bagne et Monsieur Exquix, procureur, et Monsieur son frère, capitaine en Espagne, pour impétrer ses investitures. Mais hélas: il n'eut pas le loisir de savourer longtems son plaisir, car le 13 juillet 1795, en revenant de Bagnes où il étoit allé se faire reconnoître seigneur temporel de la vallée, il se précipite dans la Dranse, lui, son compagnon Busset, chanoine régulier, sa cuisinière, son charetier, deux chevaux et la voiture. Ainsi finit Sa dignité abbatiale, sans bénédiction ni pour l'âme, ni pour le corps.

Après la mort du révérendissime abbé Cocatrix, le souverain Etat de Vallais ne mit aucun obstacle à l'élection d'un successeur à la dignité abbatiale, ainsi que le vénérable Chapitre s'assemble sous la présidence du révérent prieur Blatter, dans l'église abbatiale, le 28 juillet 1795, ou après les formalité requises en pareil cas, suivant le droit canon, on alla au scrutin dans lequel sur 17 votants, 11 furent en faveur du très révérent Gaspard Joseph Exquix [Joseph Gaspar Exquis], chanoine régulier, et procureur général de notre Abbaye, ainsi au 1er scrutin, il fut élu, proclamé par Monsieur le premier scrutateur Blatter, prieur claustral et reconnu par tous ses confrères votants solemnellement à l'église, chantant le Te Deum campanis sonantibus. Il reçut ses bulles datées du 18 novembre 1795, qui lui coûtèrent louis d'or 100. Il fut béni la 3ème fête de Pâque 1796, solemnellement dans l'église même de l'Abbaye, par Monseigneur le révérendissime évêque de Lyon, Antoine Blatter, assisté de Monseigneur Marie Joseph Salard de Terraube, évêque Du Puy en Valai [Valais], et de Monseigneur Sabriel Demessei, évêque de Valence, comte de Lyon, tous les deux déportés et pensionnaires à l'Abbaye, comme de Monsieur le prévôt du grand Saint-Bernard, Antoine Luder. Les frais de sa bénédiction pour le voyage de Monseigneur de Lyon, sans conter bien des choses, se montent à louis d'or 41.

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