Archives du Grand-Saint-Bernard

Dossier personnel du chanoine
Louis-Antoine Luder

 

 

AGSB 5540
a) 1761, 20 septembre, Gd-St-Bernard.
Ludovicus Antonius Luder, novice de la congrégation des SS. Nicolas et Bernard du Mont-Joux, devant l'autel majeur de ce St-Bernard.
Louis-Antoine Luder émet ses voeux solennels et publics, dans les mains du prieur claustral Joannes Isidorus Darbellay, délégué par le Rme prévôt Thévenot Claude-Philibert. Il baise les deux pouces du prieur sur les S. Evangiles.
Signatures du profès, du prieur Darbellay, pour M. Bruché ? et Révérend Stephanus Frossard.
Témoins : Petrus Dussin qui appose sa marque domestique, et Jean-Pierre Sarasin, qui fait de même, de sa propre main.
Papier, double folio, 17.2 x 22.8 cm, latin.
Regeste au dos.

b) 1773, 1er février, Lucerne, à la nonciature.
Le nonce apostolique Aloysius Valenti Gonzaga, archevêque de Césarée, prélat domestique de SS. le pape Clément XIV, etc. Nonce en Suisse, Rhétie, Valais, et leurs confédérés et sujets et dans les évêchés de Constance, Bâle, Sion, Coire et Lausanne, accorde indult à Ludovicus Antonius Luder, chanoine et prieur de l'hospice du St-Bernard, sur témoignage de son prévôt, de lire les ouvrages défendus et condamnés par l'Index romain, à l'exception des oeuvres de Carolus Molineus, de Nicolas Macchiavel, histoire civile du Royaume de Naples de Petrus Gianone, le poème intitulé la Pucelle d'Orléans et les livres dont un s'intitule l'Esprit et l'autre Instruction autour du St-Siège, traduite du français en 1765, le 3e réforme des abus d'Italie, et les oeuvres de Paul Sarpi, de Pierre Bayle, Forlovzani, Quesneus, Louis Maimbourg, Adonide Marini lettres juives et chinoises, les livres d'astrologie judiciaire, tous les livres contre la religion, ou obscènes. Il pourra les lire, mais les tenir sous clé, sans scandale pour autrui, dans sa propre maison et nulle part ailleurs. Cette autorisation vaut pour la durée de cette nonciature seulement.
Signé par le nonce apostolique Aloysius, qui appose son sceau plaqué sur papier, avec la mention "gratis".
Signé M. Mösch substitut.
Papier, double folio, 23 x 36.7 cm, latin, en-tête imprimé.
Regeste au dos.

c) 1773, 1er février, Lucerne.
Copie du texte précédent, probablement de la main de Luder.
Papier, 16.3 x 23.3 cm, latin.

d) s.d. mais après 01.02.1773.
Le nonce ayant reçu l'attestation du prévôt, en même temps que la lettre de Luder du 18 janvier, envoie l'autorisation de lire et de garder des livres prohibés, avec des exceptions, et offre à l'avenir ses services.
Signature de l'archevêque de Césarée, et adresse de Louis Luder.
Papier, double folio, 19.3 x 24.2 cm, latin.
Regeste au dos.

e) 1773, 19 janvier-17 mars, Monastère de l'hospice du Gd-St-Bernard.
a) 1773, 19 janvier.
Minute de réponse de Louis-Antoine Luder, prieur, au nonce, en réponse à sa lettre : inquiétude non sur les points essentiels, mais accidentels concernant l'observance de la règle et son interprétation. Il lira la lettre reçue, au prochain chapitre annuel. Il souhaite que le nonce reste longtemps encore en son poste, pour porter remède à leurs problèmes. Remerciement pour la permission de lire les livres prohibés.
b) 1772, 24 décembre, Martigny.
Minute de lettre au nonce.
Signée Thévenoz, prévôt dès 1758 et son secrétaire le chanoine Nicolas Champlot, appuyant la requête de Louis Luder chanoine et prieur claustral de la maison de Mont-Joux : rien ne s'oppose à sa requête adressée à la nonciature, vu sa science et sa piété [concerne autorisation de lire des livres mis à l'index].
c) 1773, 10 février.
Copie de la réponse du nonce à Luder [en fait, du 1er février].
d) 1773, 17 mars, Mont-St-Bernard.
Louis-Antoine Luder, prieur du St-Bernard, remercie le nonce pour son autorisation gratuite de lire des livres défendus [par l'index]. Copie signée par Luder.
Papier, 16.3 x 23.5 cm, latin.
Annexe : titre donné en 3 lignes dactyl., par M. L. Quaglia, aux pièces ci-dessus.
Carton, 14.7 x 10.5 cm, français.

f) 1860, 11 décembre.
Copie du 9 juin 1837.
"Vie de M. le très Rd prévôt Luder écrite par M. le chanoine Ballet [Balleys Jean Joseph ?] curé de Sembrancher".
copiée par M. Moret, chanoine au Gd-St-Bernard le 9 juin 1837, en 21 pages utiles.
Cahier, format variable de certaines pages, max. 29.8 x 15.6 cm, 14 folios, les 3 derniers en blanc.
Louis-Antoine Luder, né 27.02.1743, fils d'Etienne-François Luder, bourgeois de Sembrancher et de Marie-Ursule Ady, soeur de Pierre-Antoine du Borgeal d'Orsières. Etienne-François était fils de Pierre, fils de Louis et de Françoise, marié le 7 juin 1700 avec Marie-Barbe fille de + Antoine Voutaz; décédé le 25.03.1763. Marie-Ursule mourut le 25 novembre 1746; elle avait 4 enfants, 2 garçons et 2 filles. Louis-Antoine étudie chez les Barnabites à Aoste, puis 2 ans au collège de Sion. Se présente au St-Bernard en 1750 avec son contemporain et compagnon indivisible Laurent-Joseph Murith. - 2 ans à Fribourg. 1770 élu prieur claustral, enseignant au Gd-St-Bernard. Réforme des abus. 1776 sacré abbé prévôt, crossé et mitré pour la 1ère fois. Une maladie nerveuse l'amène à se priver de vin, à vivre "de pommes de terre et de polenta". Constructions, procès.
1792, la révolution française ses effets à Martigny : les prêtres déportés; 3 jours avec le premier consul. Hospices du Mont-Cenis et du Simplon. 1802, dernière montée au Gd-St-Bernard. Voyage au Simplon, à Ecône, mort le 11 août 1803. Son caractère. Bonnes finances. constructions, réparations, mobilier. Aumônes aux pauvres. Conduite spirituelle. Lettres et discours. Les religieux de la Trappe et autres réfugiés. Mausolée du général Desaix en 1806. Hommage à son neveu le châtelain Luder.