ÉPISCOPAT D'AIMON DU QUART


1304 - 1311

 


C'était au chapitre de Genève qu'il appartenait de choisir un successeur à Martin de St-Germain mort, comme on l'a vu, le 1er décembre 1303 ; mais, d'après les règles canoniques, le choix devait avoir lieu dans le terme de trois mois depuis la vacance, à défaut de quoi le droit d'élection était dévolu à l'archevêque ou au Pape. Or, ce ne fut qu'à la fin de février 1304, à la suite de nombreuses négociations, après plusieurs réunions infructueuses, et la veille même du jour où expirait le délai fatal, que le chapitre finit par se prononcer. Il élut évêque de Genève, Aimon du Quart, alors prévôt de l'église de Lausanne. Ce prélat, originaire du Val d'Aoste, où deux de ses frères occupaient de hautes charges ecclésiastiques, avait été lui-même honoré d'abord de la dignité de chantre de Lyon, et l'on se rappelle qu'en cette qualité il avait été chargé conjointement avec Guillaume de Champvent, évêque de Lausanne, de régler par la sentence arbitrale de 1293 les contestations existant entre les comtes de Savoie et de Genevois (REG 1386).

La longue hésitation du chapitre et le choix qu'il fit d'un ecclésiastique étranger au diocèse peuvent s'expliquer par les circonstances politiques du moment. En parcourant la liste des vingt-huit chanoines présents à la dernière réunion, on peut constater qu'un grand nombre d'entre eux, et spécialement les dignitaires, appartenaient à des familles nobles relevant des maisons de Genève et de Faucigny ; que, dès lors, si l'un d'eux, comme cela était naturel, réunissait les suffrages de ses collègues, son élection devait être contraire aux vues du comte de Savoie et combattue par lui. On voit, en effet, les agents du comte multipliant leurs courses à Genève durant cette vacance, afin, sans doute, d'exclure quelques-uns des candidats, et peut-être, en prolongeant les délais, d'enlever au chapitre le droit d'élection. Le premier but fut seul réalisé, et en réunissant à la dernière heure leurs voix sur Aimon du Quart, les chanoines placèrent à la tête du diocèse un prélat énergique et zélé qui, malgré sa qualité de feudataire du comte de Savoie, ne s'est pas montré en thèse générale asservi à sa politique.

Élu en février, Aimon ne fut consacré que le 5 octobre suivant. Peut-être avait-il hésité à accepter ces fonctions, mais, une fois installé, il prit d'une main active la direction de son diocèse et continua avec intelligence l'oeuvre de réorganisation administrative, commencée par Martin de Saint-Germain. On lui doit le plus ancien recueil parvenu jusqu'à nous des titres relatifs aux droits du siège épiscopal de Genève; on le voit veiller avec soin à l'accomplissement des hommages et reconnaissances dus à son Église, et, le 29 avril 1305, il fait prêter par Amédée, comte de Genevois, l'hommage-lige que ce prince devait à l'évêque, dans des termes plus explicites que ceux des autres actes analogues de ces comtes. En même temps il mettait le diocèse de Genève, quant à un point important de sa vie civile, en harmonie avec la plupart des pays d'alentour, en prescrivant que le commencement de l'année serait fixé à Noël, au lieu de dépendre de la fête variable de Pâques. Cette innovation fut adoptée dès 1306 dans tout le territoire du diocèse.

Mais Aimon du Quart ne put point, comme son prédécesseur immédiat, se renfermer exclusivement dans les mesures pacifiques d'administration ; les luttes dans lesquelles il se vit bientôt engagé, rapprochent plutôt son épiscopat de l'époque si orageuse de Guillaume de Conflans, et l'on voit, entre les années 1305 et 1308, se dérouler une série d'événements politiques importants, soit dans l'intérieur de Genève, soit dans les pays circonvoisins.

A l'intérieur, l'évêque avait à défendre les prérogatives de son Eglise à la fois contre Amédée de Savoie et contre les citoyens. Après de longs débats, il conclut avec le premier de ces adversaires le traité du 21 juin 1306 sur l'exercice de la magistrature du Vidomne, mais il se hâte quatre jours après, de requérir, par un acte public, le même comte de restituer à l'Église le château de l'Ile et le Vidomnat, et il proteste en même temps que, par la convention qu'il vient de signer, il n'a point entendu donner à Amédée un droit à cet office, ni l'approuver pour son Vidomne. C'était, dans son opinion sans doute, plier sous l'influence de la force matérielle, reconnaître le fait, mais sauvegarder le droit pour l'avenir. - Quant à la commune, ses développements paraissent avoir été favorisés par le comte de Savoie, et l'on voit son bailli se transporter à Genève dans l'année 1305, pour appuyer de sa présence un serment de confrérie entre les bourgeois de la ville. Vers la même époque un grand nombre de citoyens se rattachent à Amédée ou à son fils par des liens féodaux, pour jouir probablement d'une protection et d'une liberté que le comte accordait alors à plusieurs autres villes de ses Etats, tandis que le clergé les refusait dans Genève. La réorganisation définitive de la commune jurée des citoyens doit être rapportée à la même date, car on peut constater par un bref de Clément V du 7 mai 1307, qu'ils avaient récemment élu quatre recteurs ou syndics, ainsi que vingt conseillers pour les assister, en donnant à ce corps tous pouvoirs pour les affaires de la communauté.

La situation respective des partis dans Genève se rattachait aux luttes dont les pays voisins étaient le théâtre. Malgré des traités solennels et des alliances de famille, la paix n'était qu'apparente entre le comte de Savoie et le baron de Vaud d'une part, le Dauphin, le comte de Genevois et leurs alliés, d'autre part. Dès 1304, les adversaires révèlent leurs défiances en élevant sur leurs territoires des châteaux menaçant le voisinage : Marval est fortifié par le comte de Savoie, Gaillard est construit par celui de Genevois, Lullin réédifié par le baron de Faucigny. Une première campagne a lieu en 1305 : le comte de Savoie s'empare de ce dernier château, mais en perd quelques autres.

L'année 1306 s'ouvre, par un compromis entre les belligérants et par une trêve qu'ordonne le pape Clément V; mais ces tentatives de pacification échouent en présence de nouvelles voies de fait, telles que la destruction du château de Marval par le sire de Gex, et d'une grave atteinte portée à l'état de choses antérieur par Jean, fils du Dauphin de Viennois, qui s'était fait céder la seigneurie d'Entremont, à la suzeraineté de laquelle prétendait le comte de Savoie; aussi fut-il promptement attaqué et expulsé par ce dernier.

L'attaque dirigée contre Genève, le 6 juin 1307, par les troupes combinées du comte de Genevois et du sire de Faucigny forme le point culminant de ces luttes intérieures et extérieures. Dans le clergé et parmi les citoyens se trouvait plus d'un partisan des anciennes traditions voyant avec déplaisir les envahissements de la Savoie; c'est en comptant sur leur aide et sur le concours tacite de l'évêque Aimon, que le comte de Genevois fit cette attaque, après s'être assuré, par le traité du 15 mai, l'aide du jeune seigneur Hugues de Faucigny. La défaite de leurs troupes eut pour conséquence immédiate l'écrasement de leur parti clans l'intérieur, la condamnation capitale de quelques chefs et la fuite de l'évêque, dont le palais fut occupé par Edouard, fils du comte de Savoie. Il semble toutefois que le prélat ne considérait pas encore la cause de ses partisans comme entièrement perdue, car on le voit s'efforcer de rallier encore autour de lui, le 4 septembre de la même année, les deux principaux antagonistes de la Savoie et tracer avec eux un programme à la fois politique et militaire qu'ils se proposent de faire triompher par les armes spirituelles et temporelles. Mais un événement imprévu devait mettre fin à tous ces projets et amener dans le pays une pacification générale.

Amédée III, comte de Genevois, mourut le 22 mai 1308, des suites d'un accident, et l'avènement d'un nouveau comte changea immédiatement la face des choses, en plaçant le beau-père et son gendre à la tête des deux partis qui avaient été jusqu'alors les plus hostiles entre eux. Ce lien domestique, et plus encore la lassitude des combattants conduisirent promptement à une série de traités de paix, entre la Savoie et le Faucigny, entre la Savoie et le Genevois, enfin, le 28 février 1309, entre l'évêque et les citoyens. La renonciation par la maison de Faucigny à ses prétentions demi-séculaires sur la Savoie, la défaite absolue dans Genève du parti du comte de Genevois, et la reconnaissance de l'organisation syndicale sous la supériorité honorifique de l'évêque, tels furent les principaux résultats de ces traités qui formèrent dès lors et pendant une longue série d'années les bases non contestées du droit public dans le diocèse de Genève.

La fin de l'épiscopat d'Àimon du Quart forme un assez grand contraste avec ces trois ou quatre années d'agitation locale. Il venait de reprendre le cours de ses réformes administratives et financières, d'établir de concert avec les citoyens un impôt sur le vin, de fixer certains droits de leyde et de pontonnage, lorsque des circonstances qui se liaient à la politique générale, vinrent l'enlever à sa résidence et le placer sur un théâtre où ses hautes capacités pouvaient se déployer plus librement. Henri VII, se rendant en Italie pour y faire reconnaître ses droits à l'Empire, passa à Genève le 12 octobre 1310, accompagné de plusieurs grands dignitaires de l'église; il entraîna à sa suite l'évêque Aimon, en le nommant son secrétaire, et l'on peut constater l'influence de celui-ci dans les négociations les plus importantes qui eurent lieu à cette époque entre l'empereur et les principales villes de l'Italie. Un seul acte de ce prélat, acte resté toutefois à l'état de projet, vient ternir cette dernière période de la vie d'Aimon du Quart. Il se trouvait, à la cour du monarque, en contact avec le comte de Savoie, Amédée V, cet ancien adversaire dont la politique était si persévérante, et il ne put résister à l'attrait d'un arrangement qui aurait sacrifié pour quelques avantages personnels ou des satisfactions d'amour-propre, les droits de l'Église et ceux des citoyens. Par le traité du 5 mars 1311, il se proposait de céder au comte Amédée, contre un fort revenu viager, la moitié indivise de ses droits de souveraineté sur Genève. Heureusement pour la communauté genevoise, ce traité ne fut pas ratifié par l'autorité pontificale, dont la sanction avait été formellement réservée.

Aimon du Quart poursuivait sa carrière diplomatique au service de l'empereur, lorsque la maladie le surprit devant Brescia, et il vint mourir à Ivrée le 13 octobre 1311.

Liste de la Bible de Saint-Pierre, dans Bonivard, édit. Dunant, I, p. 186. - Besson. p. 33. - Blavignac, M. D. G. t. VII, p. 44. - Mallet, M. D. G. t. IX, p. 89-197.

 

REG 1524
02.01.1304
02.01.1304
Guigues Alamand, seigneur de Valbonnais, agissant en conformité des lettres patentes que lui a adressées Béatrix, dame de Faucigny, et au nom de celle-ci, met Hugues, fils du Dauphin Humbert, en possession de la terre de Faucigny avec toutes ses appartenances et dépendances, à l'exception des mandements de Châtillon et de Sallanches. Hugues, qui est présent, déclare accepter cette donation. Témoins: Pierre d'Avalon, expert en droit; Antoine Aynard et Aimon de Lucinge, chevaliers ; Raimond Aynard ; Raimond Bérenger ; Pierre, seigneur de Morges (en Grésivaudan). L'acte est dressé à Bonneville par Etienne Dessy, notaire impérial.
A. D. MCCCIII, indictione II, die Jovis ante Epiphaniam Domini, apud Bonam Villam in magna sala castri (v. st.).
[Valbonnais] Hist, du Dauphiné, II, p. 85. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 520, n° 919. - Voy. Valbonnais, I, p. 249 et conf. avec l'acte ci-dessus du 15 septembre 1296.

REG 1525
29.01.1304
29.01.1304
Élection d'Aimon du Quart en qualité d'évêque de Genève faite par le chapitre sous forme de compromis. - Dans l'acte dressé par Etienne Poisaz, clerc de Lyon et notaire apostolique, et Michel de Dullit, clerc de Genève et notaire impérial, il est dit que, pour remplacer l'évêque Martin décédé le 1er décembre 1303, le prévôt et les chanoines de Genève se sont réunis plusieurs fois au sujet de divers candidats, mais sans avoir pu s'entendre (voy. n° suivant) ; qu'enfin, le dernier jour de février 1304, leur avis a été qu'Aimon du Quart, prévôt de Lausanne, devait être élu évêque de Genève. En conséquence et pour suivre les formes prescrites par le Concile général (4e de Latran), ils ont transmis, par compromis, à neuf d'entre eux, plein pouvoir de procéder à l'élection en nommant le susdit Aimon, puis de le proclamer au nom de tous les chanoines. Les compromissaires s'étant conformés à cette indication, le prévôt de Genève, en son propre nom et au nom de tout le chapitre prononce la formule d'élection et publie solennellement la nomination d'Aimon du Quart comme évêque de Genève. - Ces neuf compromissaires étaient : Pierre de Voseirier, prévôt, Nicolas de Saint-Germain, chantre, Jean de Villars, Guichard de Menthonnex, Rodolphe de St-Joire, Thomas du Pont, Nicolas et Amédée de Grésy, et Jean d'Alinge. - Les autres chanoines présents sont : Pierre de St-Joire, sacristain, Mathieu, Jacob et Henri de St-Joire, Gérold d'Ornex, Guillaume de Bagnole, Guillaume de Menthonnex, Etienne de Compeis, Guillaume d'Alinge, Henri d'Annecy, Humbert de Thonon, Pierre de Thoire, Guillaume de Veramulin, Godefroy de Grésy, Guichard de Pontverre, Guillaume de Freynet, Pierre Balistier, Emeric de Voseirier et Amoudric de Pierre Châtel.
A. D. MCCCIII, die sabbati ultima mensis Februarii (v. st.).
Arch. de Gen. P. H. n° 143. - M. D. G. t. II, part. I, p. 184. - Voy. ibid. IX, p. 89 et suiv. - La consécration de l'évêque eut lieu le 5 octobre suivant.

REG 1526
24.04.1303
06.03.1304
Comptes de Rodolphe de Montmayeur, bailli de Chablais et de Genevois et châtelain de Chillon, du 24 avril 1303 au 6 mars 1304. - Ces comptes mentionnent les dépenses relatives : 1° à l'entretien d'hommes d'armes dans le château de Marval, sous le commandement successif d'Anselme de Tournon et de Rodolphe de Margencel ; 2° à des inspections faites par le bailli des châteaux du comte de Savoie, à Thonon, Alinge, Genève, la Corbière, Versoix, Nyon et Mont ; 3° à une attaque accompagnée d'incendies et dirigée par Richard de Pontverre dans la terre de Gex; 4° à quatre visites du bailli dans la ville de Genève, la première lors de la mort de l'évêque Martin, la seconde et la troisième aux jours où devait se faire l'élection de son successeur, soit le 1er janvier et le 13 février 1304 (die mercurii ante festum Epiphanie et die jovis ante carniprevium vetus), la quatrième enfin le jour où Aimon du Quart fut élu évêque.
Non indiqué
M. D. G. t. IX, p. 199.

REG 1527
03.04.1304
03.04.1304
Transaction entre Amédée, comte de Genevois, et Jaques de Lully, prieur de St-Victor de Genève, au sujet des droits de seigneurie et de juridiction sur les hommes et les terres du dit monastère dans les villages de Gy et de Merlinge. - Après plusieurs contestations au sujet de ces droits, le comte reconnaît qu'ils appartiennent à St-Victor, sous réserve du droit de dernier supplice. Il reçoit 80 livres genevoises pour son consentement. La comtesse Agnès approuve l'acte qui est dressé par Martin de Chevry, clerc juré de l'official.
Actum apud Ternier, tertio non, Aprilis, A.D.MCCCIV.
Arch. de Gen. P. H. n° 146. - M. D. G. t. XIV, p. 319, n° 294.- Gy commune actuelle du canton de Genève, près de Jussy. Merlinge, hameau de celle de Meinier, même canton.

REG 1528
15.05.1304
15.05.1304
L'offcial notifie que Guillaume Leyders, citoyen de Genève, reconnaît tenir en emphytéose perpétuelle de Girard de Planaz et de Guillaume de Sallanches, marguilliers (matricularii) de St-Pierre, ainsi que de leurs successeurs dans cet office, une pièce de terre située à Frontenex près de celle des enfants de Michel Lambert. Il reconnaît devoir pour cette pièce le cens annuel de 2 sous 4 deniers, et être chargé aussi de percevoir la dîme d'une autre terre au même lieu, tenue par lui pour un tiers, et le reste par Aimon de Fucignier et par Nicolas Lambert.
Idus Maii, A. D. MCCCIV, sede episcopali vacante, apud Gebenn. in ecclesia S. Petri ante altare beate Marie.
M. D. G. t. IX, p. 96, note 13. - Le siège était regardé comme vacant aussi longtemps que l'évêque élu n'avait pas accepté et n'avait pas été installé. Voy. ibid.- Frontenex, hameau de la commune de Cologny, canton de G-enève.

REG 1529
01.07.1304
31.07.1304
Construction du château de Gaillard par Amédée, comte de Genevois.
A. D. MCCCIV, de mense Julii.
Fasciculus temporis, n° 2. (M. D. G. t. IX, p. 300). - Voy. ibid., p. 111, et ci-après REG 1532. - L'emplacement du château de Gaillard est encore facile à reconnaître vers l'extrémité orientale de la commune de ce nom à une lieue de Genève, rive droite de l'Arve. Voy. Gaudy. Prom. historiq. I, p. 187.

REG 1530
27.09.1304
27.09.1304
Hugues (fils du) Dauphin et seigneur de Faucigny, prête hommage-lige à Amédée, comte de Genevois, en la forme et manière dont les seigneurs de Faucigny doivent et ont accoutumé de prêter le dit hommage aux comtes de Genevois, savoir par l'interposition des mains et par le baiser de la bouche. Hugues reconnaîtra tenir le dit fief du comte à première réquisition de celui-ci, les droits du Dauphin de Viennois demeurant réservés. Témoins : Antoine Aynard, Jean, seigneur de Langin et Pierre coseigneur de Ternier, chevaliers ; Henri de la Tour, Etienne de Valette, Eymeric d'Avalon et Robert Vuagnard, damoiseaux; Henri d'Avalon et Jean d'Yvoire, clercs; Etienne de Pougny, notaire. L'acte est dressé dans la chambre du comte, à Saconnex, par Clément de Juria, notaire.
Actum apud Saconay, in camera dicti Domini, A. D. MCCCIV, Indict. III, quinto kal. Octobris.
M. D. G. t. XIV, p. 321, n°295.- Le nom du témoin Antoine Aynard est écrit Antelmus Enardi, mais il est évident que c'était le même chevalier, de la maison des Aynard de Mont-Aynard en Grésivaudan, qui avait assisté le 2 janvier précédent à la prise de possession du Faucigny par Hugues, fils du Dauphin Humbert.

REG 1531
05.10.1304
05.10.1304
Consécration d'Aimon du Quart, évêque de Genève en présence d'une grande multitude de gens. Un banquet a lieu dans le couvent des Frères mineurs.
A. D. MCCCIV, tertio nonas Octobris.
Fasciculus temporis, n° 3. (M. D. G. t. IX, p. 300). - Voy. ibid. II, p. 151.

REG 1532
13.10.1304
13.10.1304
Transaction conclue au château de Mornex, entre Amédée, comte de Genevois, et Hugues, seigneur de Faucigny, au sujet de la construction du château de Gaillard bâti par le premier dans le lieu appelé Crêt de Panissières, entre Monthoux et Genève. - Hugues prétendait que ce château avait été élevé à son préjudice ; le comte de Genevois affirmait le contraire et soutenait qu'il était construit sur son propre alleu. Enfin, par l'intervention d'amis communs, il est convenu que : 1° Le sire de Faucigny et ses successeurs pourront se servir de ce château soit en paix soit en guerre et y chercher refuge, eux et leurs hommes, contre tous, spécialement contre le comte de Savoie et ses partisans. 2° Si le comte de Genevois aliénait ce château, ou le soumettait au fief de quelque seigneur, le sire de Faucigny aurait dans tous ces cas la préférence pour le recevoir en fief. 3° Il y aura défense mutuelle et secours réciproques entre les châteaux de Gaillard et de Monthoux. 4° En cas d'attaque du comte de Savoie contre celui de Genevois, il y aura alliance entre ce dernier et le sire de Faucigny, et les obligations réciproques des deux alliés seront arbitrées par le Dauphin Humbert ou son fils Jean et par Jean de Châlons. En outre des conventions ci-dessus, le sire de Faucigny donne au comte les îles de l'Arve situées entre le château de Gaillard et le cours de cette rivière à partir du port d'Etrembières ; de son côté, le comte accorde aux hommes du sire de Faucigny qui avaient droit d'affouage dans ces îles, l'autorisation de prendre cet affouage sur sa montagne de Salève.
Datum apud Mornay, die martis in quindena B. Michaelis, A. D. MCCCIV.
M. D. G. t. IX, p. 217. - Voy. ibid. p. 111.

REG 1533
13.10.1304
13.10.1304
Henri de Russin, damoiseau, et Guillaume son neveu, fils de son défunt frère Aimon, rendent à Aimon, évêque de Genève, tous les biens qu'ils possèdent à Russin. Cette vente est faite pour le prix de 40 livres genevoises et la moitié d'un casal situé dans le bourg de Peney, près de la porte qui est du côté de Satigny. Cela fait, l'évêque inféode les dits biens aux vendeurs qui lui en font immédiatement hommage-lige. Toutefois Guillaume de Russin réserve le fief qu'il tient de Girard de Grésy, damoiseau ; et il est stipulé que si le dit Guillaume a deux fils, un seul fera hommage à l'évêque, à moins que le fief du dit Grésy ne vienne à appartenir à l'église de Genève. Témoins : Richard de Pontverre, chevalier ; Pierre, curé de Peney. L'acte est dressé au château de Peney, par François de Roche, notaire.
A. D. MCCCIV, die XIII Octobris, in Castro de Pynei.
M. D. G. t. IX, p. 208. - Pour Peney, voy. REG 902.

REG 1534
09.11.1304
09.11.1304
Délimitation des bougeries, soit pâturages, de la terre de Salaz, faite d'après l'ordre d'Aimon du Quart, évêque de Genève, par des commissaires âgés, dignes de foi, et ayant prêté serment sur les saints Evangiles d'opérer sans faveur comme sans haine et sans crainte. - Au nombre des commissaires est Vautier, curé de Viu. - La délimitation étant faite, Rodolphe de Cornillon, clerc de l'évêque et châtelain de Thiez, annonce publiquement au nom de l'évêque qu'une amende de 10 livres sera imposée comme peine à celui qui déplacerait une des bornes, et une amende de 60 sous à celui qui ferait quelque acte de possession sur les dites bougeries. Les contestations, s'il y en a, concernant des droits de propriété, devront être soumises à l'évêque dans le délai d'un mois. L'acte est dressé par Henri de Balme, notaire.
A. D. MCCCIV, indict. III, in edomada in qua est festum B. Martini Yhemalis, die lune ante dictum festum.
M. D. G. t. IX, p. 201. - Voy. ibid. p. 99.

REG 1535
12.12.1304
12.12.1304
Frère François, gardien des Frères mineurs de Genève, notifie que la Dauphine Béatrix, dame de Faucigny, donne à son couvent 10 livres genevoises en augmentation des dons qu'elle a déjà faits pour fonder les anniversaires de son père le comte Pierre, et de son fils le Dauphin Jean, ainsi que pour elle-même. Cet acte mentionne en outre que l'anniversaire de Jean Dauphin, devait être célébré par les Frères mineurs, le 24 septembre.
Datum Gebennis A. D. MCCCIV, die ante festum beate Lucie feliciter.
Arch. de Gen. P. H. n° 147. - M. D. G. t. XIV, p. 321, n° 296. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 521, n° 920. - Conf. avec REG 1184.

REG 1536
23.12.1304
23.12.1304
Amédée, frère convers du Reposoir, agissant au nom de la Dauphine Béatrix, dame de Faucigny, reconnaît avoir reçu en espèces du chapitre de Genève, 105 livres genevoises, comme à-compte sur la somme que la dite dame avait déposée dans le trésor secret du chapitre (in secretum Capituli).
Datum in domo quam inhabitat petrus de Albarrosa notarius, die mercurii ante nativitatem Domini, A. D. MCCCIV.
Arch. de Gen. P. H. n° 148. - M. D. G. t. XIV, p. 322, n° 297. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 521, n° 921.

REG 1537
07.01.1305
07.01.1305
Construction du château de Lullin par Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny.
Die Jovis in crastino Epiphanie Domini.
Fasciculus temporis, n° 5. (M. D. G. t. IX, p. 300). - Voy. ibid. p. 113. - Quant à la position de Lullin, voy. REG 231. L'emplacement du château, dont il ne reste aucunes traces, est très reconnaissable au sommet du coteau qui domine au couchant le bourg de Lullin.

REG 1538
24.01.1305
24.01.1305
Siège du château de Lullin par Edouard de Savoie. Ce château est pris après onze jours de siège.
Die Martis in vigilia conversionis B. Pauli, fuit obsessum dictum castrum, etc.
Fasciculus temporis, n° 6 (M. D. G. t. IX, p. 300). - Conf. avec REG 1552.

REG 1539
01.01.1305
31.01.1305
Aimon, évêque de Genève, est choisi, avec un chevalier et deux religieux, pour arbitre entre l'évêque de Lausanne (Girard de Vuippens) et les bourgeois de la même ville qui avaient attaqué leur évêque à force ouverte. - Les bourgeois furent condamnés à payer 1000 livres et à renoncer aux traités qu'ils avaient faits avec Louis de Savoie, baron de Vaud.
Non indiqué
Ruchat, Abrégé, etc. p. 61. - Besson, p. 35. - Cf. avec Rég. Forel, n° 2348.

REG 1540
13.02.1305
13.02.1305
Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, notifie que Pierre de St-Joire, sacristain de Genève, anciennement curateur de Mermet de St-Joire, avait, en cette qualité, acheté certains biens, de Hugues, fils de Rodolphe de St-Joire, et que ces biens, longtemps possédés par le dit Mermet, ont été mis sous saisie par Béatrix, dame de Faucigny. Il ajoute qu'en considération des services que lui a rendus Mermet de St-Joire, il renonce à cette saisie ; puis il reçoit, pour cette faveur, une somme de 70 livres de bons sous genevois et investit Mermet de tous les dits biens en promettant de les lui maintenir.
Datum die lune post octabas purificationis B. Marie virginis, A. D. MCCCIV (v. st.).
M. D. G. t. XIV, p. 323, n° 298.

REG 1541
17.02.1305
17.02.1305
François, fils de feu Girard de Lully, reconnaît tenir en fief de l'évêque Aimon la dîme de Choisy et celle de Saconnex-le-Grand.- Par le même acte, font aussi hommage à l'évêque: Jean damoiseau de Bière, pour une vigne à Germany-sur-Romanel ; Pierre de Choulex, damoiseau, et Guillaume Gay pour une maison, une vigne et autres biens situés à Jussy-le-Château. Témoins : Rodolphe de Mazo et Robert du Vuache, chapelains de l'évêque; Guillaume de Bonsa, damoiseau; Henri Tavel, citoyen de Genève.
Actum apud Lullie, A. D. MCCCIV sumpto in Paschate, indictione III, decimo tertio kal. Martii (v. st.).
M. D. G. t. IX, p. 203. - Choisy, paroisse en Genevois, au revers méridional du Mont de Sion. Romanel, village vaudois du district de Morges. Jussy-le-Château, hameau de la commune genevoise de Jussy.

REG 1542
06.03.1305
06.03.1305
Othonet Vidonne, citoyen de Genève, reconnaît tenir en fief de l'évêque Aimon un moulin situé sur la partie du pont du Rhône qui est du côté de St-Gervais. Il doit 12 deniers de cens pour ce moulin. - Le même fait des reconnaissances semblables pour cinq maisons situées à St-Gervais.
A. D. MCCCIV, pridie nonas Marcii (v. st.).
M. D. G. t. IX, p. 203, n° 6.

REG 1543
08.03.1305
08.03.1305
Guy Tavel, citoyen de Genève, vend à l'évêque Aimon tous les droits qu'il peut avoir sur la pêcherie du lac. Les limites indiquées pour cette pêcherie sont : au-dessous de la maison des Frères mineurs ou Cordeliers de Rive, lieu dit Paluays, et le long de la rive du lac; puis dès la route qui quitte cette rive jusqu'au crêt de St-Laurent, en passant derrière la maison du Temple. Entre ces limites, la pêcherie s'étend dans le lac, depuis la rive jusqu'à la pierre dite Dyolin. Cette vente est faite moyennant: 1° la remise à Guy Tavel des 12 sous de cens qu'il doit à l'église de Genève pour une contamine située derrière St-Victor, et des 2 sous de cens qu'il doit pour une maison située à Genève dans la rue tendant de l'église Notre-Dame-la-Neuve au château; 2° seize sous de cens assignés par l'évêque sur son péage. Témoins : Bernard d'Ivrée (de Yporregia), official de Genève ; Jean, fils de Pierre de la Tour, damoiseau ; Boniface, fils de Guillaume de Thoire ; Rolet, fils de Nicod de St-Joire, damoiseau; François d'Ivrée; Berthold de Lescherène, notaire; Uldric, clerc de l'évêque. L'acte est reçu par Pierre de Albarose, notaire.
Datum et actum in domo male longe Gebenn. in camera ipsius D. Episcopi, A. D. MCCCIV, octavo Idus Marcii, indictione III (v. st.).
M. D. G. t. IX, p. 209. - Les emplacements de la maison du Temple de Rive et du crêt de Saint-Laurent sont difficiles à déterminer, et les indications données à cet égard par le présent acte paraissent contradictoires à celles qui ont été fournies par La Corbière. - La pierre appelée ici Dyolin, doit être une des pierres dites de Niton, situées actuellement dans la rade de Genève.

REG 1544
23.03.1305
23.03.1305
Transaction entre l'évêque Aimon, d'une part, et de l'autre, Raymond du Mur agissant en son nom et au nom de sa femme Béatrix, fille de feu Girod Vidonne, à raison de sa dot, ainsi que Jean de Sierne, au sujet des droits et biens possédés par les dits du Mur et de Sierne dans la terre de Salaz. L'évêque prétendait que ces biens et droits lui appartenaient comme étant tombés en commise. Il est convenu que la propriété en sera reconnue à l'évêque, et que celui-ci payera 52 livres genevoises à Raymond du Mur, pour lui et ses consorts. Les arbitres conciliateurs nommés par les parties ont été: Nicolas de St-Germain, chantre de Genève, Emeric de Boëge, prêtre, et Jaques Botelier.
Datum apud Tez et actum in aula Episcopi, A. D. MCCCIV, indictione III, decimo kal. Aprilis (v. st.).
M. D. G. t. IX, p. 208.

REG 1545
26.03.1305
26.03.1305
Reconnaissances faites pour diverses terres situées à Viu et hommages prêtés à l'évêque par Jaquet, fils de feu l'Arbanes des Ripes, par Guillaume Brassa de Viu, par Rodolphe de Bar, de la même paroisse, par Uldric de Theysel, par Mermet de Warchays et ses soeurs, enfin par Reymond de Colonges. Ces reconnaissances ont lieu à Thiez en présence de Nicolas de St-Germain, chantre de Genève.
A. D. MCCCIV, septimo kal. Aprilis, ante domum episcopalem de Tez (v. st.).
M. D. G. t. IX, p. 203.

REG 1546
28.03.1305
28.03.1305
Guillaume de Pouilly, clerc de Genève, reconnaît tenir en fief de l'évêque de Genève une pièce de terre située vers La Forêt (versus Forestam) et une dite vers Cornavin, le long de la voie publique tendant de St-Gervais à Saconnex. - Le même jour Pierre de Voseirier, prévôt de l'église de Genève, fait hommage-lige à l'évêque Aimon et reconnaît tenir de lui en fief le droit de correction et la juridiction sur les chanoines de la dite église. Il fait la même reconnaissance pour tout le territoire de Cologny, y compris les habitants du même lieu.
A. D. MCCCIV, quinto kal. Aprilis, in domo de Longemala in civitate Gebenn. (v. st.).
M. D. G. t. IX, p. 204, nos 12 et 13. - La Forêt, hameau de la commune genevoise du Petit-Saconnex. Cf. REG 1454. Pour Cologny, Cf. avec REG 1088.

REG 1547
01.04.1305
01.04.1305
Aimon de Sallenove, chevalier, fait hommage-lige à Aimon, évêque de Genève, sauf la fidélité due par lui à Amédée, comte de Genevois, et reconnaît tenir en fief du dit évêque la villa de Chatenay. Témoins: Pierre de Voseirier, prévôt, Nicolas de St-Germain, chantre, Thomas du Pont, Godefroy de Grésy, Humbert de Thonon et Pierre Balistier, tous chanoines de Genève ; Humbert de Confignon, clerc. L'acte est reçu par Pierre de Albarose, notaire.
Datum in domo Longemale Gebenn. in camera ipsius Episcopi, A. D. MCCCIV, indict. III, kal. Aprilis (v. st.).
M. D. G. t. IX, p. 206. - Chatenay est probablement Chatonay dans la commune de Chêne, en Sémine.

REG 1548
25.04.1305
25.04.1305
Girard de Grésy, damoiseau, fils de feu Aimon, chevalier, reconnaît tenir en fief de l'évêque Aimon, tous les biens et droits qu'il possède dans les paroisses de Russin, de St-Jean de Gonville et de Dardagny, en réservant la fidélité de quatre seigneurs. Il possédait, dit-il, ces biens en alleu, mais il consent à faire cette reconnaissance pour racheter certains torts qu'il a eus envers l'église de Genève et en outre moyennant 70 livres genevoises qu'il reçoit de l'évêque. Témoins : Nicolas de St-Germain, chantre de Genève ; Jean de Russin ; Rodolphe de Mazo, curé d'Arache ; Jean de Fernex, clerc. L'acte est reçu par Pierre de Chardonant, notaire.
Acta Gebennis, infra domum de Longimala, A. D. MCCCV, indictione III, die Dominica in octabis Pasche, que fuit septimo kal. Maii.
M. D. G. t. IX, p. 209.

REG 1549
29.04.1305
29.04.1305
Amédée, comte de Genevois, fait hommage-lige au moyen du baiser, suivant la coutume, à l'évêque Aimon, sous réserve de la fidélité due à l'Empereur, et reconnaît tenir de lui en fief les biens ci-après qui sont de la mouvance de l'église de Genève, savoir : 1° le château de Genève et tout ce qu'il possède dans les limites de cette ville (infra banna civitatis) ; 2° la pêcherie du Rhône à Genève et les droits que le seigneur de Faucigny a coutume d'y percevoir le mercredi; 3° le cours du Rhône avec sa pêcherie et seigneurie depuis l'Alondon en descendant jusques vers la Cluse, droits que le comte a reçus en augmentation de fief par le défunt évêque Guillaume REG 1333 ; 4° la pêcherie de l'Arve et les droits que le seigneur de Faucigny y perçoit le mercredi ; 5° tout ce qu'il possède à Lancy ; 6° les châteaux de Balaison, de Ternier, de Rumilly en Albanais, de Montfalcon et des Échelles ; 7° les droits qu'il croit avoir sur les collines (pendentia) sur lesquelles sont bâtis les châteaux de Faucigny et de Châtillon en Faucigny. Témoins: Nicolas de St-Germain, chantre de Genève, Guichard, doyen de Vuillonnex, Rodolphe de St-Joire et Etienne de Compeis, tous chanoines de Genève; Etienne de St-Joire et Anserme David, clercs; Amegodus David et Jaquemet de Bosel, frères, l'un et l'autre notaires; Pierre et Hugues, Frères hospitaliers de Compesières; Aimon Suchet, chapelain du comte; Pierre de Bons, etc. L'acte est reçu par Pierre de Albarose, notaire impérial, en présence de Jaques de Bosel, notaire du comte de Savoie; il est scellé par l'official.
Datum apud Saconay in domo ipsius Comitis, in capella juxta altare, A. D. MCCCV, indictione tertia, III kal. Maii.
Arch. de Gen. P. H. n° 150. - Spon, Pr. n° 29. - Hauréau, Gallia Christiane XVI, Instr. eccl. Gebenn. n° 24, col. 171. - Les emplacements de tous les châteaux énumérés dans cet acte ont déjà été indiqués, sauf celui des Echelles (castrum de Scalis). On ne saurait admettre qu'il s'agisse ici du bourg des Echelles situé sur le Rhône, route de Chambéry à Lyon, où l'évêque de Genève ne devait posséder aucun droit ; ce terme des Echelles serait-il l'ancien nom du château de Monetier, ou représenterait-il le château de La Roche, dont une des tours était appelée de l'Echelle ?

REG 1550
29.04.1305
29.04.1305
Déclaration d'Amédée, comte de Genevois.-" C'est, dit-il, par faveur spéciale et en ayant égard à mon allégation au sujet d'affaires pressantes qui m'empêchaient de me rendre à Genève, que l'évêque Aimon a reçu ce jour, à Saconnex, l'hommage et la fidélité que j'aurais dû lui rendre dans l'église de Saint-Pierre, et cela ne préjudicie nullement pour l'avenir aux droits du dit évêque et de ses successeurs. "
A. D. MCCCV, die Jovis post octabas Pasche.
M. D. G. t. IX, p. 206. - Voy. ibid. p. 102.

REG 1551
16.05.1305
16.05.1305
Les paroissiens de Ville en Salaz élisent pour messelier le nommé Rolét, serviteur (famulus) de Robert, châtelain de Thiez. Cette élection a lieu en présence du dit Robert, de Jaquet de St-Joire, et d'Emeric de Boëge, chapelain de l'évêque. Ce dernier reçoit le serment du nouveau messelier et requiert le notaire Mermod de Breguaz d'en dresser acte public. Le notaire mentionne que le nommé Humbert, fils de Ramus, a été opposé à l'élection de Rolet.
A. D. MCCCV, indictione III, die Dominica ante Rogationes.
M. D. G. t. IX, p. 243.

REG 1552
05.04.1304
15.05.1305
Comptes de Rodolphe de Montmayeur, bailli de Chablais et de Genevois et châtelain d'Évian et de Féterne, du 5 avril 1304 au 15 mai 1305. - Ces comptes mentionnent avec détail les diverses dépenses faites par ordre d'Edouard de Savoie, pour la prise, en janvier 1305, du château de Lullin REG 1538. Les seigneurs qui ont aidé au siège, ou séjourné avec leurs hommes d'armes pendant cette année dans le château de Lullin, sont : Jean, vidomne de Moudon ; Guillaume d'Oron; Amédée de Bosonens; Pierre de Blonay; Humbert de Grésy; Pierre d'Aulps; Guillaume, métral d'Evian ; Girard de Villeneuve ; Perrot de Châtillon ; Nicolet de Compeis. Ils étaient tous accompagnés d'hommes d'armes. Les ingénieurs chargés des travaux de l'attaque se nommaient Ramus et Etienne de Boëge. Le bailli lui-même a reçu, durant ce siège, 60 sous par jour, et cela pendant 13 jours. - On trouve encore dans ces comptes: la somme de 206 livres genevoises vieilles, payées à Girard d'Anthy, propriétaire de la maison forte de Villette, pour le déterminer à en faire hommage au comte de Savoie ; les dépenses faites par le bailli pour son voyage à Genève quand le comte de Genevois a commencé la bâtisse du château de Gaillard et afin de lui interdire cette construction ; celles faites dans la même ville, soit à l'arrivée de l'évêque, soit quand il y fut fait une confrérie assermentée entre les bourgeois (quando facta fuit jura burgensium de quadam confratria (sic) ; celles relatives à la formation à Brens, le 10 avril, d'un rassemblement d'hommes armés; celles faites lors de l'arrivée d'Edouard à Genève, le 8 mai 1305; etc. Toutes ces dépenses du bailli pendant une année s'élèvent à 1330 livres 10 sous.
Non indiqué
M. D. G. t. IX, p. 199. - Voy. ibid. p. 113. - Brens, village du Chablais au-dessous et à l'est du coteau de Boisy. La maison forte de Villette mentionnée dans ces comptes, devait être sur remplacement du hameau de ce nom, dans la commune genevoise de Chêne-Thônex.

REG 1553
19.05.1305
19.05.1305
L'official notifie que Jean de Genevrey, prêtre, dit de Bosco, reconnaît devoir à l'évêque Aimon pour terres situées à Jussy, la cense d'un bichet de froment, mesure genevoise, ainsi que 12 deniers en cas de mutation.
Datum XIV kalend. Junii, A. D. MCCCV.
M. D. G. t. IX, p. 206.

REG 1554
07.06.1305
25.06.1305
Le château de Bogiis ou Bogeriis ayant été, au moyen d'une trahison, pris le sept juin par les gens du seigneur de Faucigny, est assiégé le mercredi suivant, neuf juin, par Edouard de Savoie qui le prend après seize jours de siège.
A. D. MCCCV, die lune in crastino Penthecostes, etc.
Fasciculus temporis, n° 7. (M. D. G. t. IX, p. 301). - Le nom et l'emplacement de ce château ne peuvent être déterminés ; il ne saurait guère être question de celui de Boëge en Faucigny, car le seigneur de ce pays n'aurait pas eu besoin de s'en emparer par trahison, à moins qu'il ne fût antérieurement tombé en la possession du comte de Savoie, ce dont aucun document ou chronique ne fait mention ; quant au mot Bougeries, terme assez fréquent et appliqué aux terres incultes, on ne connaît aucune localité de ce nom près Genève, où le souvenir de l'existence d'une maison forte ait été conservé.

REG 1555
16.06.1305
18.06.1305
Le comte de Genevois et Jean, fils du Dauphin, s'emparent de la maison forte de , Villette près Genève (domus fortis de Villeta prope Gebennas). -Le vendredi suivant, ils prennent la maison forte de Brouz.
Non indiqué
Fasciculus temporis, nos 8 et 9. (M. D. G. t. IX, p. 301). - L'emplacement de Brouz est inconnu. Bonivard dans ses chroniques (édit. Dunant, I, p. 294) a lu Biez, ce que son éditeur a traduit par Viu en Salaz ; mais cette interprétation est fort douteuse, car Thiez, château de la terre de Salaz, appartenait à l'évêque contre lequel le comte de Genevois n'était pas alors en guerre.

REG 1556
27.06.1305
27.06.1305
Guillaume de Joinville, sire de Gex, prête hommage à Aimon, évêque de Genève, en réservant les fidélités qu'il doit au seigneur de Faucigny, au comte de Genevois et à l'abbé de St-Oyen de Joux (St-Claude) ; il reconnaît tenir en fief du dit évêque le fief d'Avouson, la foire et le marché de Gex, ainsi que les marchés de Divonne et de St-Jean de Gonville. Quoique cet acte d'hommage soit fait à Cessy, le sire de Gex déclare qu'il est tenu, ainsi que ses successeurs, de le prêter dans l'église de St-Pierre de Genève.
Fait à Sessie le Dimange après feste Sent Johant Baptiste, lant de nostre Seniour corant per mil et tres cens et cinq antz.
Arch. de Gen. P, H. n° 151. - Spon, Pr. n° 30. - Pour Cessy, voy. REG 221, et pour Avouson REG 431.

REG 1557
19.07.1305
19.07.1305
Transaction passée au château de Peney, entre l'évêque Aimon et les procureurs élus par les communautés d'habitants de Peney, de Bourdigny et de Satigny, au sujet des forêts communes de Feuillasse, de Bey (Beyeno) et autres, dont la propriété et la souveraineté appartiennent à l'église de Genève. Ces forêts sont devenues, dit l'acte, à peu près inutiles par suite de l'emplo1 abusif qu'en ont fait tous les voisins. Il est convenu qu'une partie de ces bois, dont les limites sont indiquées, demeurera la propriété de l'évêque, sauf le droit de pâturage qui est réservé aux habitants sous condition de ne pas y laisser paître des chèvres ; le surplus demeurera propre et commun entre les dits habitants, sous la réserve d'un semblable droit de pâturage pour l'évêque, qui percevra la dîme sur les parties défrichées, et gardera la juridiction et le domaine direct sur le tout. Enfin les habitants des localités ci-dessus pourront partager ces bois, ou par villages (inter villagia), ou entre particuliers (inter singulares personas). - Les procureurs de Peney sont: Perronet Sautier, Etienne Catel et Hugues du Chêne ; ceux de Bourdigny sont : Aimon de Bourdigny, damoiseau, et Pierre de Bourdigny, clerc ; ceux de Satigny sont : Guillaume de Pierre et Cochet de Curtin. Témoins : Guillaume Séchal, de Lausanne, chevalier ; Nicolas de St-Germain, chantre de Genève ; Thomas du Pont, chanoine de Genève ; Nicolas de St-Joire, châtelain de Peney ; Etienne, prieur de Satigny. L'acte est reçu par Lambert de Montluel, notaire ; il est approuvé par le chapitre et scellé par l'official.
Actum apud Piney, infra clausuram dicti castri, XIV kal. Augusti, indictione III, A. D. MCCCV.
M. D. G. t. IX, p 243.- Peney REG 902. Bourdigny REG 982. Le bois de Feuillasse est entre Peney et le château Turretin dans la commune de Satigny; celui de Bey est dans la même commune au bord du Rhône, entre Peney et Vernier.

REG 1558
01.07.1305
31.07.1305
Jean de Châlons prend les châteaux de Léaz et de la Cluse après les avoir assiégés pendant un mois.
A. D. MCCCV, mense Julii.
Fasciculus temporis, n° 10 (M. D. G. t. IX, p. 301). - Jean de Châlons, seigneur d'Arlay, était fils de Jean le Sage et frère d'Agnès de Châlons, femme d Amédée II, comte de Genevois, dont il soutenait les intérêts dans cette guerre. C'était lui que le comte de Genevois avait donné comme l'un des garants de la paix conclue le 22 novembre 1287 avec le comte de Savoie REG 1254. - Pour la Cluse, voy. REG 615. Léaz est sur la rive droite du Rhône, entre la Cluse et le pont de Grésin ; on trouve souvent son nom écrit Aya, voy. M. D. G. t. XIII, part. 2, note finale.

REG 1559
21.07.1305
21.07.1305
Accord fait à Lyon entre le comte de Savoie et ses adversaires, savoir : le Dauphin, le comte de Genevois, Jean de Châlons et Hugues de Faucigny. On convient d'une trêve, et l'on pose le principe de la réparation des dommages réciproques.
Non indiqué
Cibrario, Storia della monarchia di Savoia, II, p. 238, note. - L'existence de ce premier accord et de cette trêve est confirmée par le texte du compromis ci-après du 21 février 1306.

REG 1560
29.09.1305
29.09.1305
Perron, métral de Jussy, et Jaquette, sa femme, vendent à l'évêque Aimon, pour huit livres genevoises, un cens annuel de 4 octanes (coupes) de froment, assignées sur des terres albergées à Lully.
A. D. MCCCV, die mercurii in festo B. Michaelis, indict. IV.
M. D. G. t. IX, p. 208. - Lully, paroisse du Chablais au pied du mont Saxel, à une lieue au nord de Bons.

REG 1561
18.10.1305
18.10.1305
Richard, chevalier, coseigneur de Duing et seigneur de Vufflens-le-château, donne entre-vifs et en préciput à ses fils Pierre et Richard sa maison forte de Beau-Vivier, ainsi que sa pêcherie, ses moulins, battoir et four à Verthier. Il stipule que sa fille Prinoda aura pendant sa vie son habitation dans la dite maison. Témoins : Jacob, prieur de Talloires ; Jaquemet et Perronet, fils de feu Guillaume de Maisier ; Perronet Richard, damoiseau ; Jaques de Monthoux, chevalier. L'acte est reçu par Aimon de Menthon, notaire.
A. D. MCCCV. indictione tercia, XV kal. Novembris.
M. D. G. t. XIV, p. 470, n° 399. - Beau-Vivier, ancien château dont il reste une tour, au bord du lac d'Annecy, à son extrémité méridionale. Verthier, hameau à demi-lieue au sud du même château.

REG 1562
19.10.1305
19.10.1305
Aimon, évêque de Genève, à la demande de Humbert, abbé de Sixt, accorde à Hudric d'Olonne, chanoine régulier du même couvent, sa collation comme curé de Samoëns, en remplacement de feu Reymond de Saint-Germain, quand vivait chanoine de St-Maurice d'Agaune. L'évêque ajoute qu'il fait cette concession par grâce spéciale et en stipulant expressément que, lors des vacances ultérieures de la même église, on ne devra présenter à son approbation qu'un clerc séculier. Témoin: Nicolas de St-Germain, chantre de Genève. L'acte est dressé par Pierre de Chardonant, notaire, et scellé avec lui par l'abbé de Sixt.
Acta fuerunt hec apud S. Johannem gebenn. in quadam camera anteriori. A. D. MCCCV, indict. quarta, XIV kalend. Novembris.
Arch. de Gen. P. H. n° 152. - M. D. G. t. XIV, p. 324, n° 299.

REG 1563
01.11.1305
01.11.1305
Frère P., prieur de la chartreuse de Vallon, notifie que Jean, dit Salaz, fils de P. Delamole, homme-lige du couvent, vend à Jean de l'Essert, d'Armant, une terre près de Vallon dont les confins sont indiqués. Cette vente est faite pour le prix de 15 livres 5 sous et quatre aunes de bonne étoffe noire, avec la charge de payer chaque année quatre sous dix deniers à la maison de Vallon. Le prieur agissant au nom du couvent, investit l'acquéreur des biens vendus et reçoit pour cela vingt sous.
Actum in domo Valonis circa festum omnium sanctorum, A. D. MCCCV.
Revue savoisienne du 15 oct. 1861, soit 2e année, p. 80.

REG 1564
01.12.1305
01.12.1305
Convention faite à Lyon entre Aimon, évêque de Genève, et Amédée, comte de Savoie, au sujet de la restitution et de la garde du château de Genève. - Elle porte que ce château sera remis en mains de l'évêque qui, lorsqu'il en aura pris possession par lui-même ou par un mandataire, devra le remettre en garde à Pierre Sarjoud, chevalier, aux mêmes conditions sous lesquelles Humbert de Grésy l'a gardé depuis le 6 juillet dernier jusqu'à ce jour. Pierre Sarjoud devra jurer de rendre ce château à l'évêque le lendemain de la prochaine fête de Pâques, et donner au prélat acte authentique de cette promesse. Le comte s'engage à ce que Pierre Sarjoud se conforme à ces stipulations. L'acte ajoute que les conditions relatives à la garde du dit château de Genève sont contenues dans un autre acte reçu par Pierre de Chardonant, notaire, et dont les témoins étaient : Pierre de Beaumont, Richard de Pontverre, et Vaucher de Disy, tous chevaliers ; Pierre, seigneur de Gruyère ; Thomas, juge ; Nicolas de St-Germain, chantre ; Jean de Rossillon ; etc.
Datum Lugduni, die mercuriin post festum beati Andree Apostoli, A. D. MCCCV.
Arch. de Gen. P. H. n° 153, - Cibrario et Promis, Doc. p. 234, qui ont imprimé dans le millésime: ante, au lieu de post que contient l'original. - L'acte reçu par Chardonant, notaire, dont parle cette convention, n'a pas été conservé. - Voy. M. D. G. t. IX, p. 128.

REG 1565
01.01.1305
31.12.1305
Aimon, évêque de Genève, ordonne que, dans son diocèse, l'année commence désormais à Noël.
Anno a nativitate Domini MCCCV, quo anno ordinavit quod minus incarnationis inciperet a nativitate Domini nostri Jesu Christi.
Fasciculus temporis, n° 4 (M. D. G. t. IX, p. 300). - On ne connaît pas la date précise de cette ordonnance, qui fut mise à exécution, pour plusieurs actes, dès le commencement de 1306. Voy ibid. p. 105. - Jusqu'alors, on suivait à Genève le style paschal, ou vieux style, d'après lequel l'année commençait à Pâques, ce qui introduisait, entre la durée d'une année et celle d'une autre, des différences notables pouvant aller à trente-quatre jours, puisque Pâques est une fête mobile qui varie entre le 22 mars et le 25 avril. Le mode de computation, ou style natal, introduit par Aimon du Quart, subsista à Genève pendant 270 ans ; ce ne fut qu'en 1575 que le gouvernement de la République prescrivit de commencer l'année au 1er janvier.

REG 1566
10.01.1306
10.01.1306
L'évêque Aimon achète diverses pièces de terre situées à Paconinge, des nommés Guillaume et Rodolphe Borcars de Paconinge, de leurs neveux Mermet et Perronet, ainsi que du nommé Hugues dit Fers, et de sa femme.
Datum quarto idus Januarii, A. D. MCCCVI.
M. D. G. t. IX, p. 207, A. - Pour la situation de Paconinge, voy. REG 1045.

REG 1567
13.01.1306
13.01.1306
Bulle du pape Clément V, datée de Lyon et adressée au prieur de St-Jean de Genève, au chantre de cette ville (Nicolas de St-Germain) et au prévôt de Mont-Jou (Jean de Duing). - Le pape expose d'abord que son vénérable frère Aimon, évêque de Genève, lui a adressé une requête, dans laquelle il se plaint des divisions et des guerres qui agitent son diocèse; elles l'ont empêché d'y faire personnellement les visites épiscopales et de toucher les redevances (procurationes) dues par chaque Eglise, d'où résulte pour lui la perte d'une grande partie de ses revenus, et l'impossibilité de continuer la construction qu'il avait commencée d'un château destiné à défendre les droits de son église. - Le pape déclare ensuite que, compatissant à cette position de l'évêque de Genève et voulant venir utilement à son secours, il l'autorise à faire faire, pendant trois ans, les visites de ses églises par des délégués de confiance : il donne dans ce but mandat à ceux auxquels la bulle est adressée de faire ces visites ensemble ou séparément, ainsi que de percevoir les sommes dues par les églises, par les monastères, ou par les individus visités, et cela nonobstant toutes ordonnances contraires.
Datum Lugduni, Idus Januarii, pontificatus nostri anno primo.
Arch. de Gen. P. H. n° 154. - Magnum Bullarium, Continuatio, ou t. IX de l'édit. Luxembourg 1730, part. III, p. 126. - Voy. M. D. G. t. IX, p. 126. - Le château dont parlait l'évêque était probablement celui de Peney, que la proximité de ceux de Marval et de la Corbière occupés parle comte de Savoie devait lui faire désirer de pouvoir fortifier convenablement.

REG 1568
01.01.1304
31.12.1311
Pouillé du diocèse de Genève au commencement du XIVe siècle, ou Catalogue des églises qui, à chaque visite de l'évêque, lui payaient la redevance dite Procuration. - Dans la pièce originale, la finance due par chaque église est marquée à côté du nom de celle-ci ; le produit total est de 964 livres et deux sous. Le nombre des églises taxées est de 443, savoir : les abbayes d'Abondance, Entremont, Filly et Sixt ; 50 prieurés ; et 389 cures, hospices ou chapelles. Il faut observer toutefois qu'un grand nombre de monastères ne figurent pas dans le Pouillé, probablement parce qu'ils étaient exemptés de la finance à payer, telles sont : les abbayes de bénédictins d'Aulps, de Bonmont, de Chézery et de Hautecombe; les sept chartreuses du diocèse, Aillon, Arvières, Mélan, Oujon, Pomier, le Reposoir et Vallon; enfin tous les couvents de femmes, et les maisons de l'ordre du Temple. Il en est de même des huit paroisses de Genève et des établissements religieux existant dans les limites de la ville. Les tableaux en annexe reproduisent les noms des prieurés, des paroisses et des chapelles mentionnées dans le Pouillé : tous sont classés par décanats, comme dans la pièce elle-même ; on les a seulement rangés ici par ordre alphabétique pour en faciliter la recherche.
Non indiqué
Arch. de Genève, Grosses de Peney, vol. I. - M. D. G. t. IX, p. 223 à 236, où l'on trouve tous les noms latins avec leur concordance, ainsi que les taxes pour chaque église. - Mallet a supposé que ce Pouillé pouvait être de l'année 1344 environ, mais comme rien n'en constate la date même approximative, il est naturel de le placer après la bulle de Clément V relative aux visites d'églises dans le diocèse. - Pour l'emplacement de chaque prieuré ou paroisse, voy. la Table générale, ainsi que la carte du diocèse qui a été préparée d'après ce Pouillé.

REG 1569
15.01.1306
15.01.1306
Convention entre l'évêque Aimon et le comte Amédée de Savoie, par laquelle Raimond d'Alinge est substitué à Pierre Sarjoud pour la garde du château de Genève. Il est dit que les conventions précédentes (1er décembre) sont maintenues et confirmées.
Datum et actum Lugduni, XVIII kal Februarii, A.D.MCCCV, sumpto in Paschate.
Arch. de Gen. P. H. n° 149. - Cibrario et Promis, Docum. p. 236. - Voy. M. D G. t. IX, p. 129, et conf. avec REG 1564.

REG 1570
15.01.1306
15.01.1306
Compromis passé à Lyon entre Aimon, évêque de Genève, et Amédée, comte de Savoie, sur tous leurs différends, sauf celui qui est relatif au château de Genève. - Les parties nomment quatre arbitres, savoir : Amblard d'Entremont, évêque de Maurienne ; Antoine de Barges, juge de Savoie; Jean de Duing, prévôt de Mont-Jou, et Humbert de Sales, juge de Chablais. Ces arbitres ont pleins pouvoirs pour décider, pourvu qu'ils soient d'accord, toutes les questions qui leur seront soumises. Leurs pouvoirs dureront jusqu'à Noël 1306, avec faculté pour eux de prolonger ce terme. Pendant la durée du compromis aucune innovation ne doit être faite par l'une des parties au préjudice de l'autre.
Datum et actum Lugduni, XVIII kal. Februarii, A. D. MCCCV, sumpto in Paschate.
M. D. G. t. IX, p. 239.- Voy. ibid. p. 131.

REG 1571
01.02.1306
01.02.1306
Le chapitre de Genève notifie et approuve l'albergement fait par Girard de Planaz, recteur de l'hôpital de Notre-Dame du Pont du Rhône, au nommé Anselme Botelier et à ses héritiers à perpétuité, d'une pièce de terre de la contenance d'une pose, sous le cens annuel d'un bichet de froment, mesure genevoise. Le chapitre reçoit 7 sous et 6 deniers pour cette approbation.
Actum in ecclesia sancti Petri Gebenn. in capitulo dicte ecclesie, et datum kal. Februarii A. D. MCCCV (v. st.).
M. D. G. t. III, p. 181, note 2.

REG 1572
12.02.1306
12.02.1306
Bulle du pape Clément V, par laquelle il permet aux Frères prêcheurs de recevoir par héritage les biens de leurs parents et d'en disposer.
Datum Lugduni, II idus Februarii, pontificatus nostri anno primo.
Arch. de Gen. P. H. n° 155. - Magnum bullarium, Continuatio, Part. III, p. 128.

REG 1573
21.02.1306
21.02.1306
Compromis passé à St-Cyr près Lyon entre Amédée, comte de Savoie, et nobles Jean et Guigues, Dauphins, par lequel ils soumettent à l'arbitrage du pape Clément V, qui est présent, tous leurs différends au sujet de leurs châteaux, territoires, juridictions, injures et dommages, ils lui reconnaissent le droit de prolonger les trêves existant entre les parties REG 1559, et ils promettent de se soumettre à la décision qu'il rendra, sous peine de dix mille marcs d'argent fin. Jean Dauphin traite pour lui, pour son aïeule la Dauphine Béatrix et pour son frère Hugues, seigneur de Faucigny. Guigues traite pour lui, pour Jean de Châlons, seigneur d'Arlay, chevalier, et pour le comte de Genevois. Les deux Dauphins réservent le consentement de leur père Humbert, Dauphin de Viennois, et celui du comte de Genevois. - Humbert ratifie le dit compromis le 23 du même mois de février. - Les témoins sont étrangers au diocèse de Genève.
Acta sunt haec apud sanctum Ciricum prope Lugdunum in camera D. Papae, A. D. MCCCV, indict. IV, Pontificatus Clementis Papae quinti anno primo, mensis Februarii die XXI, videlicet nono Calend. Martii (v. st.).
[Valbonnais] Hist. du Dauphiné, II, p. 124, Pr. n° 129. - Voy. pour la date, ibid. I, p. 262.

REG 1574
14.03.1306
14.03.1306
Hugues, fils de Gautier de Confignon, fait, au château de Ternier, hommage-lige à Amédée, comte de Genevois, suivant la manière accoutumée, par le baiser de la bouche et la jonction des mains. Il reconnaît tenir du comte, en fief, tout ce qu'il possède avec son frère Humbert, entre l'ancienne route tendant de Vuillonnex à la maison de Nicolet de Grésy, et une nouvelle route arrivant aussi à cette dernière maison. Témoins : Rodolphe de Pontverre et Aimon de Lully, chevaliers; Aimon, doyen de Vuillonnex; Guillaume de Menthonnex et Jean d'Yvoire. L'acte est reçu par Clément de Juria, notaire.
Actum apud Terniacum in Castro, in camera dicti domini comitis. A. D. MCCCV, indictione quarta, pridie idus Martii (v. st.).
M. D. G. t. XIV, p. 325, n° 300.

REG 1575
30.03.1306
30.03.1306
Guillaume Conomally donne quittance et décharge à l'évêque Aimon pour tout ce qu'il possédait ou pouvait posséder dans le mandement et la châtellenie de Jussy, provenant de la succession d'Aimon Ravajo.
A. D. MCCCVI, die mercurii post adnunciationem B. Marie virginis, indictione quarta.
M. D. G. t. IX, p. 105. - La quatrième indiction jointe ici au millésime MCCCVI, montre que l'on a suivi, dans cet acte, l'ordonnance de l'évêque Aimon relative à la computation de l'année.

REG 1576
04.04.1306
04.04.1306
Richard de Pontverre, chevalier, reconnaît avoir reçu de l'évêque Aimon la garde du château de Genève et prête serment de le lui rendre le lendemain de la Pâques prochaine dans le même état où Pierre Sarjoud, chevalier, devait le rendre au dit évêque, d'après les accords faits entre celui-ci et le comte de Savoie.
Datum apud Chamberiacum in crastino Pasche, A. D. MCCCVI.
Arch. de Gen. P. H. n° 156. - M. D. G. t. IX, p. 239. - Voir le n° suivant.

REG 1577
07.04.1306
07.04.1306
Convention entre l'évêque Aimon et Amédée, comte de Savoie, pour remettre la garde du château de Genève, jusqu'à Pâques 1307, à Richard de Pontverre, chevalier, aux mêmes conditions d'après lesquelles Pierre Sarjoud devait précédemment le garder.
Datum apud Chamberiacum, die jovis post Pasca, A. D. MCCCVI.
Arch. de Gen. P. H. n° 157. - Cibrario et Promis, Doc. p. 238.- Voy. M. D. G. t. IX, p. 129.

REG 1578
09.05.1306
09.05.1306
Martin et Mermet, fils de Jean de Juvigny, du consentement d'Amédée, curé de Ville-la-Grand, vendent à l'évêque Aimon un moulin neuf situé entre Juvigny et Paconinge, avec tout ce qui en dépend, y compris le cours d'eau. Cette vente est faite moyennant 25 livres de bons sous genevois et un cens annuel de 5 quarterons de froment à payer au dit curé.
A. D. MCCCVI, septimo idus Maii, indictione IV.
M. D. G. t. IX, p. 207. - Conf. avec REG 1045.

REG 1579
18.05.1306
18.05.1306
Guillaume de Joinville, seigneur de Gex, aidé des gens de Louis de Savoie, seigneur de Vaud, assiège le château de Marval. - Il le prend après neuf jours de siège et le détruit.
Anno a nativitate Domini MCCCVI, die Jovis die ascensionis Domini, id est XV kal. Junii.
Fasciculus temporis, n° 11 (M. D. G. t. IX, p. 301). - Voy. ibid. p. 116, et pour les circonstances qui ont accompagné ce siège, l'enquête ci-après REG 1586.

REG 1580
19.05.1306
19.05.1306
Traité entre Amédée V, comte de Savoie, et les sires de Blonay. Par ce traité, le comte rend aux deux frères Jean et Pierre de Blonay l'avouerie de Vevey qu'ils lui avaient engagée en 1292 ; en retour, Pierre de Blonay consent à remettre au comte Amédée son château de St-Paul (sur Évian) ainsi que le mandement qui en dépend, puis à le reprendre de lui en fief.
Non indiqué
Arch. de Blonay. F. de Gingins, Hist. de Vevey, dans M. D. R. t. XVIII, part. 2, p. 38.

REG 1581
30.05.1306
30.05.1306
Acte de partage entre Pierre, Jaques et Mermet, fils de feu Aimon de Lucinge, chevalier, rédigé en acte authentique par Jean de Bornant, notaire. Parmi les biens et droits qui formeront la part du fils aîné Pierre, on trouve la maison forte d'Arenthon avec tout son territoire depuis le pont de Boringe jusqu'à la rivière la Borne, une vigne à Faucigny, et des droits de navigation sur l'Arve. Il devra d'autre part l'hommage accoutumé au seigneur de Faucigny, hommage dont ses frères seront garants et pour lequel ils devront lui payer 40 sous chaque année. Dans la part afférente à Jaques on trouve mentionné l'hommage dû au comte de Genevois; il sera tenu de le prêter en réservant celui dû à un seul seigneur. Enfin les propriétés et droits existant à Lucinge, à Cranve, à Sales, etc., forment la part de Mermet. Jacob, curé de Cranve et Hugues Dardel sont chargés d'expertiser divers autres biens qui seront échangés entre les trois héritiers. Témoins: Nerco, Girod, Laurent et Rachis, tous habitants d'Arenthon.
Actum fuit hoc publice apud Arenthons.... A. D. MCCCVI, indict. IIII, tertio kalendas Junii.
M. D. G. t. XV, part. 2, n° 32. - Arenthon est sur la rive gauche de l'Arve, entre Bonneville et La Roche.

REG 1582
05.06.1306
05.06.1306
Consécration de frère Hugues de l'ordre de Citeaux, évêque élu de Tibériade, faite dans l'église d'Aubonne au diocèse de Genève par Aimon, évêque de Genève, Gérard (de Vuippens), évêque de Lausanne et Pierre, évêque de Belley. Ils accordent à tous ceux qui assistent à cette consécration, cent jours d'indulgence pour les pénitences qui leur ont été ordonnées.
Datum in villa Albona, die dominica post trinitatem, A. D. MCCCVI, mense Junii.
M. D. G. t. XIV; p. 326, n° 301. - Voy. M. D. G. t. IX, p. 98, note 17.

REG 1583
08.06.1306
08.06.1306
Déclaration de Guillaume de Joinville, seigneur de Gex. - " Ayant appris, dit-il, que mon seigneur et oncle Amédée, comte de Savoie, était courroucé du siège de Marval et du dommage causé à Pierre de Marval, dont la maison a été détruite, je m'engage par serment à réparer ces dommages en payant une amende, conformément à ce qui sera prononcé par Louis de Savoie, seigneur de Vaud, Hugues de la Rochette, chevalier, Jaquemet, seigneur du Quart, bailli de Chablais et de Genevois, et Pierre de Blonay, co-seigneur de Vevey, lesquels ont été établis par le comte de Savoie comme Cour pour en juger. " - Guillaume donne, pour garantie de sa promesse, sa maison forte et son village de St-Jean de Gonville, et, pour cautions, son frère (beau-frère) Louis de Savoie, seigneur de Vaud, son cousin Amédée de Villars, et Jean, seigneur de Mont, chevalier. Ces cautions interviennent dans l'acte et acceptent leur nomination.
Donne a Versoye le oytieme jour dou mois de Juint lan de grace mil trois cent et sis.
M. D. G. t. IX, p. 210. - Voy. ibid. p. 117.

REG 1584
08.06.1306
08.06.1306
Amédée, comte de Savoie, notifie qu'Aimon, évêque de Genève, lui a concédé, en augmentation du fief qu'il tient de l'église de Genève, le droit d'établir un marché public, le Dimanche dans son château de Féterne.
Datum decimo tertio calendas Julii, A. D. MCCCVI.
Besson, Pr. n° 76. - Pour Féterne, voy. REG 606. Cette charte démontre que même en Chablais, cette antique possession des comtes de Savoie, l'évêque avait seul le droit régalien de permettre l'établissement des marchés. Voy. pour l'exercice de ce droit dans d'autres parties du diocèse REG 844 et REG 1566, et Mallet, M. D. G. t. IX, p. 100.

REG 1585
21.06.1306
21.06.1306
Traité passé à Genève, entre l'évêque Aimon et Amédée, comte de Savoie, au sujet des droits dont pourront jouir ceux qui tiendront le Vidomnat dans la ville de Genève et sa banlieue. - Il est convenu, quant aux amendes à percevoir : 1° que les bans ou clames de 3 sous appartiendront en entier au vidomne ; 2° que ceux de 60 sous appartiendront pour un tiers au vidomne et pour deux tiers à l'évêque ; 3° que le vidomne n'a aucune part dans les 60 sous payés par les veuves qui se remarient, ni dans les trésors ou choses trouvées et sans maître, ni dans les échutes ou amendes excédant 60 sous. Ce dernier point a ainsi été décidé après enquête sur les anciens usages, faite, du consentement des parties, par Bertrand, archevêque de Tarentaise, Jean, prévôt de Mont-Jou, Nicolas de St-Germain, chantre de Genève, Humbert de Sales, professeur de droit, et Jaques, seigneur du Quart, qui ont trouvé que ces droits ont toujours appartenu en entier à l'évêque. - Quant au droit de faire grâce et remise des bans de 60 sous, il ne peut être exercé par le vidomne, mais appartient en entier à l'évêque, en sa qualité de seigneur (tanquam dominus) ; toutefois si la remise n'est accordée par l'évêque qu'après le prononcé de l'amende, le vidomne conserve son droit d'exiger son tiers. - Quant à la juridiction, l'évêque, en qui réside le droit de justice comme seigneur, pourra examiner et décider toutes les causes portées devant lui ou devant le vidomne, et cela en la présence ou en l'absence du dit vidomne. Celui-ci de son côté connaîtra de toutes les causes séculières portées devant lui par plainte (per clamam) et dont l'évêque ou ses délégués n'auront pas réclamé la connaissance. - Enfin quant à la justice pénale, les individus arrêtés par le vidomne doivent être gardés par lui à la disposition de l'évêque et lui être remis, sur sa demande, dans l'état où ils ont été pris. L'acte est scellé par les contractants et aussi, sur leur requête, par l'archevêque de Tarentaise.
Actum apud Gebenn. in domo fratrum predicatorum A. D. MCCCVI, XI kal. Julii.
Arch. de Gen. P. H. n° 158.- Cibrario et Promis, Doc. p. 240. - Trad. dans Bonivard. Chron. I, p. 295. - Voy. M. D. G. t. IX, p. 133, et la protestation du 25 du même mois, dont l'évêque fit suivre la conclusion de ce traité.

REG 1586
21.06.1306
22.06.1306
Enquête faite par Jean Jacide de Romond et Pierre de Coinsins, dans la cause existant entre Amédée, comte de Savoie, et Guillaume, seigneur de Gex. - Les faits offerts en preuve par le comte sont au nombre de onze et renferment l'historique suivant : En 1303, vers la St-Michel, le comte de Savoie avait, par le ministère de son bailli Rodolphe de Montmayeur, de ses autres familiers et de ses sujets, et à ses frais, fait construire et réédifier une maison forte sur le molard de Marval. Une fois la maison construite, le bailli y a établi Antelme Amblard pour châtelain, et gardien au nom du comte. Ce gardien y est resté un mois paisiblement en cette qualité, puis lorsqu'il s'est retiré, les officiers du comte ont établi un des hommes du même comte, savoir Pierre de Marval, comme châtelain, avec un salaire annuel de 120 livres, outre celui des arbalétriers et des soldats. Pendant que le dit Pierre a eu en garde ce château, il y a fait des constructions et des fossés, le tout aux frais du comte et en son nom ; il a possédé sans trouble la dite maison forte jusqu'au jour de sa destruction. Pendant tout ce temps et notamment à ce dernier moment, la bannière du comte flottait élevée sur Marval. Dès lors cette maison a été détruite par le seigneur de Gex et ses aides, l'an 1306, entre l'Ascension et la Pentecôte, tandis que le Souverain Pontife avait ordonné une trêve entre le Dauphin et ses partisans d'une part, le comte et les siens d'autre part. Cette trêve avait été publiée pour être connue de tous, notamment du seigneur de Gex, longtemps avant la dite destruction; or ce seigneur est du parti du Dauphin de Viennois. Enfin pendant que le seigneur de Gex faisait le siège de Marval, il fut requis, au nom du comte, par l'abbé de Filly et en vertu de cette trêve, de se retirer et de cesser le dit siège. - Les témoins produits par le comte sont : Humbert de Sales ; Pierre de Marval ; Hugues Poncet ; Jaques Poncet, péager de Villeneuve de Chillon; Amédée de Châtillon, châtelain d'Evian; Richard, chevalier de Pontverre ; Guillaume de Pontverre, damoiseau ; Pierre de St-Apre, citoyen de Genève ; Nicolas Picolier, citoyen de Genève; Ami Poncet, clerc; Jean Lombard; Pierre Agueir; Jean de St-Cergues ; Henri Bochet ; Gautier de Confignon ; Guillaume de la Chapelle. - Ces témoins, interrogés sur chacun des faits ci-dessus, en confirment la vérité et font connaître quelques détails nouveaux, entre autres : que pour la construction de Marval, le bailli fit venir des hommes à pied et à cheval du Chablais, du Genevois et du Bugey, ainsi que des bois pour échafaudages et des briques de la Tour de Vevey et d'Evian; qu'une fois le château reconstruit par le comte, Pierre de Marval ne voulut pas d'abord en conserver la garde ; que le bailli y établit Antelme Amblard pour châtelain parce qu'il ne trouva personne d'autre qui voulut s'en charger; que Pierre de Marval, homme du comte, ayant plus tard accepté cette garde, ressentit de grandes craintes d'invasion de la part des ennemis du comte, lorsque Jean de Châlons vint à Léaz et s'empara de la Cluse; que le dit Pierre de Marval fit à ce moment plusieurs démarches, soit auprès de Guillaume de Châtillon, alors bailli du Chablais, soit à Chambéry auprès du comte, pour lui restituer la garde de ce château, ou pour en obtenir de plus forts moyens de défense ; qu'il reçut seulement 10 arbalétriers, dont les dépenses ont été payées par Pierre de St-Apre, citoyen de Genève ; enfin que le seigneur de Gex répondit à la signification de la trêve qui lui fut faite de la part de Louis de Savoie, seigneur de Vaud, qu'il était principalement en guerre contre Pierre de Marval.
Die Martis et Mercurii ante festum B. Johannis Baptiste, A. D. MCCCVI.
Arch. de Gen. P. H. n° 160. - M. D. G. t. IX, p. 212-216. - Voy. ibid. p. 119.

REG 1587
25.06.1306
25.06.1306
Réquisition faite par l'évêque Aimon, dans le couvent des Frères mineurs de Genève, à Amédée, comte de Savoie, qui est présent, pour que ce comte ait à lui restituer le château de l'Ile et le vidomnat qu'il détient injustement. L'évêque proteste en même temps que par le traité qu'il vient de faire (21 juin), il n'a pas entendu lui donner droit à cet office, ni l'approuver pour son vidomne. Témoins : Bertrand, archevêque de Tarentaise ; Nicolas de St-Germain, chantre de Genève, Rodolphe de St-Joire, Guillaume de Bagnole, Humbert de Thonon, Amaudric de Pierre-Châtel, tous chanoines de Genève; Richard de Pontverre et Pierre Sarjoud, chevaliers; Humbert de Sales, professeur en lois, et les citoyens de Genève, Aimon de St-Germain, Mermet Benoît; Girod David et Benjamin Thomas. L'acte est dressé par les notaires François de Solerio, d'Ivrée, et Pierre de Chardonnant.
A. D. MCCCVI, indictione quarto, VII kal. Julii, in capitulo fratrum minorum Gebennis.
Arch. de Gen. P. H. n° 159. - M. D. G. t. IX, p. 240. - On ne connaît pas la réponse du comte à cette protestation qui était probablement destinée par l'évêque à maintenir son droit de suzeraineté sur le Vidomnat. Cette protestation ne modifia point les positions respectives.

REG 1588
02.07.1306
02.07.1306
Publication de l'enquête par témoins faite dans la cause entre le comte de Savoie et le seigneur de Gex REG 1586. - Cette publication est faite à Versoix au jour qui avait été fixé pour continuer la cause, par la Cour nommée le 8 juin précédent, dans laquelle Hugues de la Rochette a été remplacé par Jean, vidomne de Moudon, chevalier. - Ce jour arrivé, le comte de Savoie est présent, mais le seigneur de Gex ne comparaît pas, ni personne pour lui. En conséquence la Cour cite de nouveau les parties à comparaître à Nyon le vendredi 8 juillet prochain, à l'heure de midi pour présenter leurs propositions, et pour le prononcé du jugement s'il y a lieu. La citation sera portée par Aimon de Léaz, notaire.
Datum apud Versoy, die sabbati post festum Apostolorum Petri et Pauli, A. D. MCCCVI.
M. D. G. t. IX, p. 211.

REG 1589
08.07.1306
08.07.1306
Dans la même cause et au jour fixé par la précédente citation de la Cour, le comte se présente seul demandant jugement, mais la Cour prononce un nouvel ajournement au mardi suivant 12 juillet.
Die veneris post octabas Petri et Pauli, A. D. MCCCVI.
M. D. G. t. IX, p. 216. - Le 12 juillet la Cour s'ajourna au lendemain.

REG 1590
13.07.1306
13.07.1306
La Cour nommée le 8 juin précédent, dans laquelle Jean, vidomne de Moudon, a de nouveau été remplacé par Richard de Pontverre, chevalier, déclare que la veille (mardi 12 juillet) elle a renvoyé les parties à un nouvel appointement à Morges pour le mardi suivant (19 juillet) et qu'en même temps elle a promis au comte de Savoie de s'adjoindre quatre nouveaux juges, savoir : Pierre Descanayes, Geoffroi de Grammont, Etienne de la Baume et Guillaume de Disy, tous chevaliers. Elle a décidé aussi que si les conseillers qui se trouveront présents ne peuvent s'accorder, elle renverrait toute l'affaire à Aimon de Beauvoir, chevalier, afin de rendre d'après son avis un jugement définitif. - Le lendemain 14 juillet, le comte de Savoie nomme pour ses procureurs : Hugues Poncet, Thomas Bovet et Jaques Blanc.
Dat. Versoye, die merc. post quindenam festi nativ. B. Jo. Bapt. MCCCVI.
M. D. G. t. IX, p. 216.

REG 1591
19.07.1306
19.07.1306
Décision dilatoire prononcée au château de Morges par la Cour instituée pour juger la cause entre le comte de Savoie et Guillaume, seigneur de Gex. - Pierre de Blonay, Richard de Pontverre et Jaques du Quart sont à l'avis que le sire de Gex doit être condamné à restituer au comte le château de Marval et à lui payer des dommages-intérêts, pour lesquels le dit comte réclamait 10 mille livres lausannoises, mais dont la Cour doit se réserver l'appréciation. - Sur les quatre nouveaux juges appelés par la décision du 13 juillet, deux seulement sont présents, savoir : Guillaume de Disy et Etienne de la Baume ; ils opinent pour que, conformément à la coutume de Vaud, on fasse droit (dreit facent) aux demandes du comte. - Louis, baron de Vaud, déclare qu'il ne partage point l'avis des autres juges, avis auquel il ne peut consentir. - En conséquence, la Cour ne pouvant prononcer que si tous les juges sont d'accord, la décision est renvoyée à Aimar de Beauvoir, auquel sera transmise la copie de toutes les pièces de la cause. L'acte est dressé par Guillaume de Châtillon, notaire.
A. D. MCCCVI, decima nona die mensis Julii, apud Morgiam in Castro.
M. D. G. t. IX, p. 216. - Voy. ibid. p. 121.

REG 1592
01.08.1306
01.08.1306
Jacob (de Lully), prieur de St-Victor de Genève, et son couvent vendent à l'évêque Aimon les droits de pêcherie qu'ils possèdent dès les temps anciens, dans le lieu dit Palays près la rive du lac, vers la maison du Temple de Genève. Cette vente est faite moyennant une rente de 20 sous par an, assignée sur toute la pêcherie de l'évêque et principalement sur celle du Rhône.
Actum Gebenn. kal. Augusti, A. D. MCCCVI.
Arch. de Gen. P. H. n° 162. - M. D. G. t. IX, p. 210.

REG 1593
08.09.1306
08.09.1306
Accord conclu dans l'île de Crémieu au diocèse de Lyon, entre le Dauphin Humbert et Rollet, seigneur d'Entremont et fils de feu Rodolphe. Ce seigneur fait hommage au Dauphin et promet de tenir de lui en fief son château d'Entremont; en retour Humbert lui assure un revenu de 50 livres, promet d'oublier ses actes de félonie qui avaient fait tomber ses biens en commise, et lui restitue diverses terres situées en Dauphiné. L'accord a été établi à la sollicitation de Drodon de Beauvoir, beau-père de Rollet. Parmi les témoins de l'acte on trouve maître Rodolphe Lucembaco, chanoine de Genève et médecin (phisicus) du Dauphin Humbert.
A. D. MCCCVI, die octava mensis Septembris.
[Valbonnais] Hist. du Dauphiné, II, p. 125, Pr. n° 130.- Voy. ibid. I, p. 262, et M. D. G. t. IX, p. 124.- Cette seigneurie d'Entremont au diocèse de Genève est la haute vallée où coule le torrent la Borne et où était située l'abbaye d'Entremont ; on y trouve les villages du petit et du grand Bornant et de Saint-Jean de Sixte. Toutes traces du château ont disparu, voy. Replat, Bois et Vallons, p. 221.- Il paraît que Guillaume d'Entremont avait fait hommage en 1234 à Guigues André, tandis que ses successeurs s'étaient déclarés, suivant les circonstances, tantôt pour le Dauphin, tantôt pour le comte de Savoie; le présent accord n'était donc, comme l'observe Valbonnais, que la soumission d'un ancien vassal qui rentrait dans le devoir. Mais le comte Amédée de Savoie n'en jugea pas ainsi : il y vit une menée sourde par laquelle on lui enlevait un vassal pendant qu'on négociait la paix ; aussi les tentatives de conciliation faites par Clément V REG 1573 furent mises à néant, et la guerre recommença dans le diocèse de Genève, et jusque dans cette ville, entre le comte de Savoie, le Dauphin et le sire de Faucigny, comme on le voit dans les numéros suivants.

REG 1594
24.09.1306
24.09.1306
Testament d'Amédée, comte de Genevois. - Il institue son fils aîné Guillaume comme son héritier universel, et ses autres fils Amédée et Hugues, comme héritiers particuliers pour les châteaux de Varey, Mornex, Rumilly-sous-Cornillon, et Cornillon, pour le vidomnat des Bornes, pour les droits sur le marché de La Roche, et pour les terres et rentes qu'il possède en Vaud, le tout sous la condition qu'ils ne pourront aliéner ces châteaux et droits qu'en faveur des héritiers du comte. Il lègue à sa petite-fille Marie, fille de défunte Jeanne de Genève et du seigneur de Beaujeu, la dot qu'il avait donnée à sa dite fille Jeanne et y ajoute cent livres. En cas de mort, sans enfant mâle, de son fils Guillaume, il lui substitue, comme héritier du comté, celui de ses frères, Amédée ou Hugues, qui vivrait alors, ou le fils qui serait issu de l'un d'eux; à défaut des dits enfants mâles, le comté reviendrait aux héritiers naturels de Guillaume. Il lègue à sa femme Agnès de Châlons l'usufruit de tous ses biens, le gouvernement du comté et la tutelle de ses enfants. Dans le cas où Guillaume et sa femme Agnès (de Savoie) ne s'accorderaient pas avec leur mère Agnès de Châlons et ne voudraient pas vivre ensemble, celle-ci devra leur remettre pour leur entretien les châteaux de Rumilly en Albanais, d'Alby, de Ternier, de Gaillard et de Balaison. Il charge sa femme de payer toutes ses dettes et spécialement ce qui reste dû pour les dots des filles de Henri de Genève, son oncle, dots qui ont été stipulées par défunt Guy de Genève, évêque de Langres. Il charge son fils Guillaume de prêter l'hommage-lige qu'il doit à l'église de Lausanne. Il ordonne que l'on paye les 500 livres qu'il doit à Jean et Hugues de Vienne, afin que ceux-ci restituent à son héritier le château du Vuache. Il nomme enfin pour ses exécuteurs testamentaires, Jean de Châlons et Hugues seigneur de Faucigny, donnant pouvoir à celui qui sera présent d'ordonner tout ce qui sera conforme à l'intérêt du comté. Témoins : Aimon, doyen de Vuillonnex ; Rodolphe de Pontverre et Rodolphe, seigneur de Menthon, chevaliers; Girod d'Ornex, chanoine de Genève; Jacob Exchaquet, d'Annecy, expert en droit ; Aimon Suchet, curé d'Annecy-le-Vieux ; Paris, curé de Ville en Bornes. L'acte est dressé par Clément de Juria, clerc et notaire.
Actum Cusangici, in camera dicti domini comitis, A. D. MCCCVI, indictione quinta sumpta, VIII kalendas Octobris.
M. D. G. t. XIV, p. 327, n° 302. - Cosengier, où ce testament a été fait, était l'ancien nom du château, dit de la Balme de Sillingy, qui a servi longtemps de résidence aux comtes de Genevois. Voy. l'acte (en français) du 29 mai 1308, dans M. D. G. t. XIV, p. 339, ligne 15 ; et Lévrier, I, p. 221. - Amédée II ne mourut que le 22 mai 1308, voy. à cette date.

REG 1595
28.09.1306
28.09.1306
Aimon, évêque de Genève, du consentement et avec le concours des religieux d'Oujon, ainsi que de leur prieur Guillaume, règle ce qui concerne l'établissement d'une église à Arzier, la construction d'une cure, les revenus du curé, et les rapports entre le dit curé et ses paroissiens. L'acte est approuvé par Berthold d'Arzier, Aubert, Pierre et Jean de la Chana, Perronet de St-Oyen (de Rottères) et Humbert de Bassins.
Datum die mercurii, ante festum beati Michaelis, A. D. MCCCVI.
M. D. R. t. XII, part. 1, p. 177. - Arzier, village très rapproché d'Oujon, forme actuellement une paroisse vaudoise du district de Nyon, à 3 lieues nord-ouest de cette ville.

REG 1596
28.09.1306
28.09.1306
Amédée, comte de Genevois, notifie qu'un différend s'était élevé entre Aimon de Montfort, son châtelain de Gaillard, et les frères Martin et Mermet, tils de Jean de Juvigny, au sujet du domaine direct d'un moulin situé entre Juvigny et Paconinge; que, d'accord avec les parties, une enquête a été faite par des hommes probes et dignes de foi ; enfin que cette enquête ayant constaté que le domaine direct de ce moulin appartient à l'église de Ville-la-Grand, le comte promet pour lui et ses successeurs de se conformer à cette décision.
Datum apud castrum Gaillardi die Mercurii ante festum B. Michaelis, A. D. MCCCVI.
M. D. G. t. XIV, p. 330, n° 303. - Voy. ibid. IX, p. 112, note 39.

REG 1597
02.10.1306
05.10.1306
Rollet, seigneur d'Entremont, ayant remis, le deux octobre, son château à Jean, Dauphin de Viennois, Amédée, comte de Savoie, investit ce château, le cinq du même mois, avec une troupe considérable et le prend après cinq semaines de siège. Il s'ensuivit une grande destruction des troupes du Dauphin au passage de Catressa, ou Charcessa.
A. D. MCCCVI, die Dominica post festum B. Michaelis fuit redditum, etc... et die Mercurii sequenti obsedit, etc.
Fasciculus temporis, n° 12. (M. D. G. t. IX, p. 301). - La remise au Dauphin du château d'Entremont n'était que l'exécution de l'accord du 8 septembre précédent. On sait que, dans l'intervalle, Humbert Dauphin s'était retiré dans la chartreuse de la Val-Sainte, au diocèse de Valence, et avait cédé son autorité à son fils Jean.- Quant au passage, où les troupes de celui-ci éprouvèrent de grandes pertes, ce pouvait être le Crêt du Petit-Bornant si l'on suppose qu'elles se retiraient à Bonneville en Faucigny, ou le village de Chérieu, si elles se dirigeaient vers Thônes en Genevois.

REG 1598
07.10.1306
07.10.1306
Guillaume Breycuns, curé de Compois, abandonne à l'évêque Aimon tous les droits qu'il peut avoir sur l'héritage et l'albergement de son frère Aimon Ravajo.
A. D. MCCCVI, die Veneris post octabas B. Michaelis.
M. D. G. t. IX, p. 207. - Conf. avec REG 1575. - Compois, ancienne paroisse et lieu d'origine de la famille Compeis, est aujourd'hui un hameau de la commune genevoise de Meinier.

REG 1599
29.11.1306
29.11.1306
Par huit actes notariés, distincts les uns des autres et dont le plus ancien est daté du 29 novembre 1306, un grand nombre de chefs de famille, citoyens de Genève ou qui habitent cette ville, prêtent hommage-lige à Amédée, comte de Savoie, pour eux-mêmes, et quelques-uns d'entre eux en outre pour un de leurs héritiers. Ils réservent la fidélité due par eux à l'évêque et à l'église de St-Pierre de Genève, ainsi que les libertés et franchises de cette ville. Ils prêtent le serment par le baiser et la jonction des mains, suivant la coutume, à Edouard de Savoie, agissant pour son père et pour lui-même, et ils reçoivent, en retour de cet hommage, diverses sommes variant entre 10 livres et 76 livres genevoises. - Les citoyens qui ont prêté serment (classés ici par ordre alphabétique) sont: Amoudric, cordier; Berthelet et son frère Etienne ; Brunet, Pierre; de Cursinge, Humbert ; Duns, Perronet ; Escuyer, Pierre, cordonnier ; Gatelat, Aimon ; Gay, Etienne; Girod de Genthod; Goubellat, Thomas; Lambert, Vincent; Piron, Mermet, charpentier; Pariset, Vincent ; du Port, André ; de Posterley, Aimon, fils de Pierre ; Prat, Jean ; Perronet et son frère Etienne, neveux de Riche, boucher ; Roset, Etienne, boucher ; Tardi, Mermet, fils de feu Berthold ; Tardi, Nicod ; de la Tour, Mermet, neveu de Rolet ; de Veigy, Reimond. - Parmi les autres individus qui font hommage, on trouve Nicholin, armurier (reparator ensium) ; André et Jean de Cologny, frères; Vuibert. boulanger; Jean Olin, cuisinier (coquus) de l'évêque, dont l'hommage est payé 25 livres; etc.
Les dates extrêmes de ces actes sont: A. D. MCCCVI, III kal. Decembris ; et V idus Januarii, indictione V.
M. D. G. t. IX, p. 241. - Pour les dates, voy. ibid. p. 242, note finale. - Pour les motifs et la forme de ces hommages, voy. ibid. p. 136.

REG 1600
10.12.1306
10.12.1306
Nicolas de St-Germain, chantre de Genève, reconnaît tenir en emphytéose de l'évêque Aimon, moyennant une redevance annuelle de trois deniers, tout ce qu'il a acheté aux enfants de feu Girod, vidomne de Viu, pour le prix de 81 livres genevoises. Nicolas réserve le droit de réméré pendant dix ans, soit à l'évêque, soit aux vendeurs.
A. D. MCCCVI, indict. IV (pour V), die Martis in festo B. Nicholai.
M. D. G. t. IX, p. 205.

REG 1601
01.01.1306
31.12.1306
Aimon, évêque de Genève, accorde à Guillaume Brasa, damoiseau, l'acensement viager d'un champ situé au territoire de Crugie, moyennant un cens de neuf octanes de froment. Il est stipulé que les améliorations ou constructions faites par le censitaire appartiendront, après sa mort, à l'évêque.
A. D. MCCCVI.
M. D. G. t. IX, p. 210. - L'attribution du nom de Crugie est, vu l'absence de tout autre renseignement, difficile à faire ; peut-être faut-il chercher cette localité dans le mandement de Salaz.

REG 1602
08.03.1307
08.03.1307
Hommages prêtés à l'évêque Aimon par divers habitants de Saint-Gervais à Genève, les uns sans réserve, les autres en réservant la fidélité due à divers seigneurs ecclésiastiques ou laïques. - Dans la première catégorie sont : Perronet Agers, Etienne de la Bâtie, Aimon de la Charrière, Perronet Compos, Nicolas Crena, Anselme et Guillaume Favre, Etienne de Fénière, Hugues Fernagu et son fils Perronet, Etienne de Feuraz, Michel Fomers, Nicolas de Loysin, Perret de Maisonet, Etienne de Miollans, Boëmond Vituli, Jean de Versoix. - Ceux qui réservent la fidélité qu'ils doivent au prieuré de Saint-Jean de Genève sont : Jean d'Aïre (de Aeria), Humbert de Burtigny, Etienne de Chatellana, Berthold Lypiaz. - Pierre Genthou (ou Gentoux) réserve l'hommage qu'il doit au sire de Faucigny; Anselme de Lucinge, celui qu'il doit aux nobles de Lucinge; Martin Mugner, de Collonge, celui qu'il doit à Aimon, chevalier et seigneur de Montfort; enfin le nommé Geneveys, réserve la fidélité qu'il doit au précepteur de la maison du Temple à Maconnex. - Témoins: Nicolas de St-Germain, chantre de St-Pierre; Guillaume d'Alinge, Etienne de Compeis, Amoudric de Pierre-Châtel, chanoines de Genève; Pierre Tardi, prêtre; Amédée, curé de Bons.
Actum in cimiterio ecclesie S. Gervasii Gebenn. A. D. MCCCVI, indict. quinta, die martis post Letare, videlicet octavo idus Marcii.
M. D. G. t. IX, p. 205. -Les indications de la date, telles que l'indiction et la fête ne concordent avec le 8 mars qu'en admettant qu'il y a une erreur dans le millésime et que ces actes d'hommage sont de l'année 1307.- Pour la maison du Temple à Maconnex, voy. REG 1144.

REG 1603
01.04.1307
01.04.1307
L'archevêque et le doyen de Besançon invitent Amédée, comte de Savoie, à recevoir, suivant l'usage, l'hommage de Jean, sire de Cossonay, qui est leur homme en raison du fief de Nyon, que le sire de Prangins tenait du dit Jean et qu'ils ont jadis concédé au comte Philippe.
Non indiqué
Ancien inventaire de Chambéry, impr. dans Rég. Forel, M. D. R. t. XIX, n° 2375 ; et de Charrière, Dynastes de Cossonay, p. 379. - Voy. sur les motifs de cette lettre et sur son inefficacité, de Charrière, p. 109, et ci-après REG 1606. - Cf. avec REG 1087.

REG 1604
07.05.1307
07.05.1307
Bref du pape Clément V, adressé au prieur de Lutry, diocèse de Lausanne, à Jacob de Pont-St-Martin, chanoine de Lausanne, et au Père gardien des Frères mineurs de la même ville. - Le pape déclare que l'universalité des citoyens et habitants de Genève lui ont adressé une requête, dans laquelle ils exposent ce qui suit : " Bien que le comte de Savoie ait toute juridiction temporelle dans la ville, cependant l'évêque Aimon prétend que cette juridiction appartient à lui et à son église et soutient, à tort, non-seulement que les citoyens ont refusé de lui obéir, mais qu'animés d'un esprit de rébellion contre lui, ils se sont témérairement permis d'élire quatre recteurs, savoir: Michel Bailli, Martin Lécheriz, Poncet Corteys et André du Port, citoyens de Genève, ainsi que vingt conseillers pour les assister, et leur ont donné tout pouvoir d'ordonner, de statuer et d'exercer dans la ville toute juridiction qui leur paraîtrait convenable. L'évêque se plaint encore, ajoutent les citoyens, de ce qu'ils auraient détruit plusieurs maisons dépendant de son fief, saisi des biens qui lui appartenaient, usurpé ses droits, et commis d'autres excès, pour lesquels ils ont encouru la sentence d'excommunication portée par le Concile de Vienne contre les envahisseurs des biens d'église. Sur ces divers motifs, l'évêque a publiquement excommunié les dits recteurs et conseillers et leurs fauteurs, le tout sans avertissement ou citation préalables, et quoique les faits qui leur sont reprochés ne fussent ni prouvés ni vrais. Les citoyens disent en terminant qu'ils appellent de cette excommunication au siège apostolique. " - Après avoir transcrit cette requête, le pape charge les trois ecclésiastiques auxquels le bref est adressé d'examiner cette affaire, puis, après enquête et audition des parties, de statuer selon le droit.
Datum Pictavie, nonis Maii, Pontificatus nostri anno tercio.
M. D. G. t. IX, p. 245. - Voy. ibid. p. 145. - Les recteurs ou syndics mentionnés dans la requête des citoyens paraissent avoir été du parti qui s'appuyait, contre l'évêque, sur le comte de Savoie. On retrouve leurs noms dans divers actes précédents: celui de Bailly en 1289 REG 1302, celui de Martin Lécheriz en 1288 REG 1259; André du Port faisait hommage-lige à Edouard de Savoie en 1306 REG 1599. - Il ne paraît pas que la commission donnée ici par le pape ait eu de suite ; les graves événements qui agitèrent Genève quelques jours plus tard durent s'y opposer.

REG 1605
15.05.1307
15.05.1307
Traité éventuel pour le cas de la rentrée du comte de Genevois dans Genève, soit promesses faites par le dit comte Amédée, et par Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, à un notaire stipulant pour l'évêque Aimon, pour le chapitre de Genève, les clercs, les citoyens et les habitants de Genève, et spécialement pour: Anselme David, chanoine, Aimon de St-Germain, Mermet Benoît, Othon Vidonne, Michel de Dullit, tous citoyens. - Les seigneurs promettent que, s'ils entrent dans Genève et en chassent leurs ennemis qui détiennent injustement la ville au préjudice de l'évêque et des citoyens, ils feront avec ceux-ci et avec l'évêque, une confédération pour conserver leurs droits, et réciproquement les citoyens devront défendre le comte de Genevois et le seigneur de Faucigny contre tous, dans les limites de la ville et de la banlieue. Suivent douze articles renfermant les stipulations suivantes : 1° Lors de leur entrée dans Genève, le comte et le seigneur de Faucigny ne feront et ne laisseront faire aucun tort aux ecclésiastiques ou aux citoyens, dans leurs personnes ou dans leurs biens, et s'il en était fait, ils le répareront. 2° Ils respecteront inviolablement les droits de l'Eglise, les coutumes et franchises de la ville. 3° Ils remettront l'évêque, le clergé et les citoyens en possession de toute leur juridiction. En particulier, ils n'occuperont pas et ne laisseront point occuper par d'autres le vidomnat, mais le remettront à l'évêque et maintiendront celui-ci en possession de cet office qui sera exercé, en son nom, par un citoyen genevois nommé pour un an, et ne pouvant rentrer en charge que quatre ans plus tard. 4° Si le château de l'Ile est pris, on le restituera immédiatement à l'évêque, pourvu que ce prélat ne soit pas suspect au comte de Genevois ou au seigneur de Faucigny; sinon à deux chanoines, au nom de l'évêque et de l'église. 5° Le comte de Genevois abandonnera aux citoyens les Bougeries et Vernes qui sont au delà de l'Arve; ils pourront y faire paître leurs troupeaux et en disposer à leur gré, mais sans les aliéner. 6° Les citoyens et habitants de Genève seront exempts de tous péages et gabelles dans le comté de Genevois et dans la terre de Faucigny, à l'exception de ceux qu'ils payent depuis trente ans. 7° Il y aura extradition réciproque des malfaiteurs entre la ville et le territoire de Genève, d'une part, et les terres du comte de Genevois et au seigneur de Faucigny, d'autre part. 8° Les dits seigneurs n'entreront point en armes dans la ville, et n'y amèneront ni prisonniers, ni butin, sans le consentement de l'église et des citoyens. 9° Dans les affaires de l'église et de la ville dont ils pourront avoir à s'occuper, les dits seigneurs ne prendront conseil que des chanoines et des citoyens qui concourent au présent acte, ou de ceux que ces derniers désigneront. Ils ne consulteront en aucun cas Pierre et Aimon de St-Apre, Tavel, vidomne, Michel Benoît, Etienne de Villars, Pierre Balistier, Jean de Meyrin, Aimon Tardi, Nicod Picolier, Pierre Balard, Pierre Ami, Jean Chat, Pierre de Marval. 10° Si les dits seigneurs échouent dans leur entreprise sur la ville, ils indemniseront les citoyens qui traitent avec eux et ceux qu'ils représentent, pour le préjudice et les frais qui pourraient résulter de ces événements. 11° Pour l'exécution de cette promesse, le comte de Genevois engage ses châteaux de Mornex et de Balaison, et le seigneur de Faucigny ses châteaux d'Alinge-le-Vieux et de Monthoux qui seront, dans ce but, remis provisoirement en mains de Pierre de Compeis, de Thomas, son frère, et d'Aimon, fils de feu Pierre de Flies. 12° Le comte de Genevois et Hugues de Faucigny promettent de faire ratifier le présent traité par Jean, Dauphin de Viennois, comte d'Albon et seigneur de la Tour du Pin, ainsi que par Jean de Châlons, seigneur d'Arlay.
Datum die Jovis post festum S. Petri, A. D. MCCCVII, indictione quinta, Idus Maii.
Arch. de Gen. P. H. n° 163. - M. D. G. t. IX, p. 247. - Voy. ibid. p. 148-152. - C'est en exécution de ce traité que le comte de Genevois et Hugues seigneur de Faucigny firent le 6 juin suivant leur tentative pour entrer à Genève.

REG 1606
01.06.1307
01.06.1307
Prestation par les délégués d'Amédée, comte de Savoie, à l'archevêque de Besançon, de l'hommage qu'il lui doit pour le fief de Nyon.
Datum A. D. MCCCVII, die kal. Junii.
De Charrière, Dynastes de Cossonay, p. 379. - Rég. Forel, n° 2379, donne un extrait de la même pièce avec la date du 23 mai.

REG 1607
01.06.1307
01.06.1307
Echange de divers biens et droits entre l'évêque Aimon et Pierre de Vosérier, prévôt du chapitre, agissant au nom de celui-ci. - L'évêque cède au chapitre : 1° le patronat de l'église de Chénex, au décanat de Vuillonnex et le personat de la dite église que tient pendant sa vie Pierre de Corsinge, curé de Marcellaz; 2° la dîme de Chambésy, paroisse de Pregny; 3° une rente de 36 livres 8 sous de bons genevois, payable sur les revenus de la pêche du Rhône et de l'Arve et sur ceux du sceau de la cour de l'évêque. Dans cette rente est comprise celle de 6 livres que l'évêque devait déjà au chapitre pour la pêcherie de Gleys et celle de 50 sous qu'il lui devait sur la pêche du Rhône. - En retour le chapitre cède à l'évêque: 1° le patronat de l'église de Peicy; 2° les dîmes, hommes et censes qu'il possède dans les paroisses de Peicy et de Satigny ; 3° les censes dues par les hommes de l'évêque demeurant dans la châtellenie de Peney, savoir: Girard et Rolet de Peney, Perret de Cort, Jean de Sergy, Perret Berthet, Perret Turbil, Jean de Bussin, Alliod, Guillaume de Bourdigny, damoiseau, et Perrette Bosson, de Vernaye ; 4° le droit, qui appartenait au dit chapitre, de pêche dans le Rhône pendant sept nuits par année ; 5° enfin, le domaine direct et le cens de 3 sous que le chapitre possédait sur la maison de l'évêque à Longemalle.
Datum et actum in ecclesia Gebenn. inter duo majora altaria, kai. Junii. A. D. MCCCVII.
Arch. de Gen. P. H. n° 164. - M. D. G t. XIV, p. 331, n° 304.

REG 1608
06.06.1307
06.06.1307
Le comte de Genevois et Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, entrent par trahison dans Genève, avec leurs gens à pied et à cheval. Leur entrée a lieu par la porte de l'eau (portant Aquariam) avec l'aide des nommés Aimon de St-Germain, Mermet Benoît, Girod et Amigod David, Othon Vidonne, Michel de Dullit, notaire, Guillaume Verdin, Jaquemet Medici et Perronet Bosselet. - Ils furent repoussés par leurs adversaires, les citoyens Guy de Tavel, Guy de St-Apre, Vincent Trombert, Perrissot de Burdignin, Berthier de Prévessin, et de Postella. Ces derniers, après avoir garni d'hommes armés les tours de St-Pierre, la place qui est devant l'église et celle du Perron, tombèrent sur leurs assaillants, en tuèrent, près de la porte de l'eau, cent trente-deux tant nobles que non nobles, leur faisant plus de trois cents prisonniers et expulsèrent le reste de la ville. Jaquemet Médici et Perronet Bosselet furent pendus sur la place de Champel ; les autres s'échappèrent, mais leurs biens furent pillés et leurs maisons détruites.
A. D. MCCCVII, die Martis sexta mensis Junii, videlicet in festo B. Claudii.
Fasciculus temporis, n° 13 (M. D. G. t. IX, p. 301). - Voy. ibid. p. 152.

REG 1609
18.07.1307
18.07.1307
Délimitation des frontières entre Chamonix et l'abbaye de St-Maurice, soit accord entre Jacob, abbé d'Agaune et son couvent, d'une part, et de l'autre Willelme, prieur de Chamonix, au sujet de la juridiction et de la propriété de pâturages situés près de l'eau de la Barberine, pâturages réclamés par les hommes de Salvans et de Fin-Haut, ce que leur contestaient les hommes de Valorsine. Cet accord et la délimitation détaillée qui y est jointe, ont eu lieu par l'entremise de Hugues d'Avisio, chanoine de Tarentaise, et de Jean de Colombier, chanoine d'Agaune. Témoins : Guillaume des Cléts, damoiseau ; Jean de Cupilin, clerc ; Pierre Chat de Mégève, clerc et curé de Chamonix ; Aimon et Jean Pariot, frères, de Chamonix. L'acte est reçu par Guy du Lac, notaire impérial.
A. D. MCCCVII, indicione quinta, die Martis XV kalend. Augusti.
M. D. G. t. XIV, p. 334, n° 305. - La délimitation mentionnée dans cette pièce paraît être la même qui subsiste encore aujourd'hui entre la Suisse et la Savoie.

REG 1610
17.08.1307
17.08.1307
Le comte de Genevois et le seigneur de Faucigny ravagent les vignes et détruisent les arbres des environs de Genève, du côté de St-Victor et du pré de l'Evêque. Le même jour ils abattent et brûlent toutes les maisons existant hors de la ville de ce côté-là.
A. D. MCCCVII, die jovis in octabis B. Laurentii, XVII mensis Agusti.
Fasciculus temporis, n° 14 (M. D. G. t. IX, p. 302). - Voy. ibid. p. 154.

REG 1611
18.08.1307
18.08.1307
Le comte de Genevois et le seigneur de Faucigny investissent le château de Ville-la-Grand et le prennent deux jours après.
A. D. MCCCVII, die veneris sequenti, etc.
Fasciculus temporis, n° 15 (M. D. G. t. IX, p. 302). - Ville-la-Grand est à demi-lieue nord-est d'Annemasse.

REG 1612
27.08.1307
27.08.1307
Jaques du Quart, bailli de Chablais, prend et détruit la maison forte de Ravorée (Ravorea).
A. D. MCCCVII, sexto kalend. Septembris.
Fasciculus temporis, n° 16 (M. D. G. t. IX, p. 302).- Pour la situation de Ravorée ou Rovorée, voy. REG 1147.

REG 1613
27.08.1307
27.08.1307
Réponse de l'archevêque de Vienne (Briand de Lagnieu) à la lettre qui lui avait été écrite par l'évêque de Genève. - Celui-ci, comme on le voit par la réponse, avait exposé à l'archevêque la situation faite à l'église de Genève par les derniers événements, et avait combattu l'appréciation inexacte portée sur eux par le métropolitain, appréciation provenant sans doute des récits émanés des partisans du comte de Savoie. L'évêque avait insisté en particulier sur le fait de l'occupation par Edouard du palais épiscopal et du château de Genève, fief de l'église, sur les graves préjudices qu'entraînait pour celles-ci une telle occupation par des troupes armées, enfin sur les périls personnels qu'elle lui faisait courir. - L'archevêque répond qu'il n'ajamais eu l'intention de favoriser, dans leur méchanceté, ceux qui font du tort aux églises, ou qui usurpent leurs droits; qu'au contraire il s'emploiera de tout son pouvoir à les ramener dans les voies de la justice et à leur faire réparer leurs fautes; qu'en particulier il veut faire observer dans toute sa province les statuts du concile de Vienne, que nul ne doit témérairement enfreindre. En conséquence, s'il lui est arrivé d'écrire quelques lettres qui fussent contraires à l'évêque de Genève, à son église, ou au dit concile, ce n'a dû être que moyennant la réserve usitée en pareil cas, qui s'exprime en ces termes : " S'il en est ainsi, ou si vos demandes sont conformes à la vérité (si ita est, vel si preces veritate nitantur). " L'archevêque ajoute enfin que, dans le cas où cette réserve n'aurait pas été insérée dans ses lettres, celles-ci auraient été obtenues en lui dissimulant la vérité, que dès lors elles étaient comme non avenues.
Datum Vienne, die Dominica post festum B. Bartholomei, A. D. MCCCVII.
Arch. de Gen. P H. n° 165. - M. D. G. t. IX, p. 253. - Voy. ibid. p. 155.

REG 1614
04.09.1307
04.09.1307
Traité fait au Vuache entre Aimon, évêque de Genève, Amédée, comte de Genevois, et Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny. - Il est convenu que : 1° Les dits seigneurs ne feront ni paix, ni trêve, jusqu'à ce que l'évêque ait recouvré sa ville de Genève et ait été réintégré dans les droits et juridictions qu'il y possède. 2° Ils défendront l'évêque, son église et ses droits, les chanoines ses adhérents, ainsi que les ecclésiastiques sous sa dépendance, et ne leur feront ni laisseront faire aucune injure. Le seigneur de Faucigny prend cet engagement spécialement pour les terres épiscopales de Salaz et de Jussy, enclavées dans les siennes ou qui y sont contiguës. 3° Ils indemniseront l'évêque et l'église de Genève des dommages qui leur ont été causés. 4° Si l'évêque peut amener les citoyens de Genève à lui obéir comme à leur seigneur, et à reconnaître et rétablir son autorité, il se portera médiateur entre eux et les dits comte de Genevois et seigneur de Faucigny au sujet des dommages qu'ils se sont respectivement causés, et il s'efforcera d'obtenir une indemnité en faveur de ces derniers. 5° Ceux-ci aideront l'évêque de tout leur pouvoir s'il est cité en cour de Rome ou devant tout autre juge. 6° Ils feront en sorte que les ecclésiastiques habitant dans leurs territoires contribuent aux dépenses que l'évêque devra faire pour poursuivre contre les citoyens de Genève le recouvrement de ses droits ; mais à condition qu'il pousse l'affaire vivement. De son côté, l'évêque promet de faire promulguer contre les dits citoyens, en vertu du concile de Vienne, une sentence d'excommunication et de n'en faire cesser l'effet qu'après entière satisfaction. 7° Les dits seigneurs ne feront la paix avec les citoyens de Genève, qu'après qu'ils auront satisfait l'évêque : ils n'en recevront aucun, à son préjudice, comme leur vassal, ou sous leur garde. 8° Si les châteaux épiscopaux de Jussy, Peney ou Salaz viennent à être attaqués, les dits seigneurs les défendront comme ceux qui leur appartiennent ; de son côté l'évêque les y aidera si cela est nécessaire. 9° Dans le cas où ces seigneurs feraient quelque dépense ou éprouveraient quelque dommage en soutenant la cause de l'évêque, ils le tiennent quitte d'avance de toute indemnité à ce sujet. 10° L'évêque pourra tenir, sur ses propres terres, les marchés qu'il avait coutume de tenir à Genève, et y faire lever les péages accoutumés, sans que les dits seigneurs y mettent obstacle ; il pourra aussi établir où il voudra dans son diocèse, sa cour d'officialité, et les mêmes seigneurs devront la protéger. - 11° Le seigneur de Gex sera admis, s'il le désire, à participer aux clauses du présent traité. - Les contractants, ainsi que Jean de Châlons, seigneur d'Arlay, et Guillaume de Genève, fils du comte, prêtent serment d'observer le traité. Témoins : Rodolphe, seigneur de Menthon, et Pierre, co-seigneur de Ternier, chevaliers; Reymond de Thoire, damoiseau; Rodolphe de Cornillon, curé de Sallanches; Jean Dissy, curé de Fessy; les chanoines de Genève: Albert de Thorens, official, Emion, doyen de Vuillonnex; Etienne de Compeis, Guillaume de Veramulin et Anselme David. L'acte est reçu par Etienne Pugin, notaire.
Actum apud lu Vuachu in camera dicti Comitis, A. D. MCCCVII, indictione quinta, secundo non. Septembris.
Arch. de Gen. P. H. n° 166. - M. D. G. t. IX, p. 254. - Voy. ibid. p. 158.

REG 1615
02.12.1307
02.12.1307
Transaction entre Àimon, évêque de Genève, et Pierre de Viry, moine du prieuré de St-Jean de Genève et recteur d'une chapelle près de Boëge, au sujet des hommes dépendant de la dite chapelle. - Il est décidé que cette chapelle étant dans les limites de la terre de Salaz, l'évêque aura toute juridiction, mère et mixte empire, sur les hommes qui seront reconnus appartenir à cette chapelle, d'où il suit que l'évêque ou son châtelain de Salaz pourra les punir, s'il y a lieu. Toutefois et par grâce spéciale pour Pierre de Viry, l'évêque lui accorde, comme à son délégué et pendant qu'il tiendra le dit rectorat, le droit d'exercer le mixte empire sur cette chapelle, c'est-à-dire de percevoir les bans inférieurs (minima bampna) et de connaître des contestations entre les hommes qui en dépendent, plus le tiers du produit des causes criminelles (bampnum sanguinis) emportant la peine de soixante sous. Témoins : Humbert de Thorens, curé de Pers ; Jean de Fessy ; Rifier de St-Joire. L'acte est reçu par Aimon Gaudrand de St-Branchier, clerc et notaire.
A. D. MCCCVII, indictione sexta, die sabbati post festum B. Andree apostoli, in domo episcopali de Thez in Salacio.
M. D. G. t. XIV, p. 337, n° 306. - M. D. G. t. IX, p. 160, note. - Cette chapelle dépendant de la terre de Salaz devait être située au pied du versant occidental du mont Vouan et sur la rive gauche de la Menoge. A cet endroit il existe aujourd'hui une église consacrée à Saint-André.

REG 1616
16.02.1307
19.01.1308
Extrait des comptes de Jean de Urtières, châtelain de Versoix, dès le 16 février 1307 au 19 janvier 1308. - On y trouve aux recettes : dix-huit sous quatre deniers perçus pour la ferme des terres de Maurice Teneyt, traître de Genève (proditoris de Gebennis). Aux dépenses, sont celles faites par le châtelain pour la construction d'un engin de siège (in uno ingenio de bastiendo) et son transport sur une barque (per navem de turre) lors de l'attaque et de la prise du château de Ravorée ; ainsi que les dépenses du châtelain qui est venu au même siège, sur l'ordre du bailli, avec plusieurs bateliers et hommes armés. On trouve encore les dépenses du même châtelain allant avec ses hommes à Genève, quand le comte de Genevois et le sire de Faucigny y entrèrent et détruisirent les vignes autour de la ville; celles faites pour aller à Gex, où le sire de Faucigny s'était dirigé la semaine avant la fête de St-Laurent (10 août); celles faites pendant quatre jours à Genève où les ennemis voulaient tenir les foires; enfin celles qu'a fait le même châtelain pendant onze jours, lors de la prise du château de Gaillard.
Non indiqué
M. D. G. t. IX, p. 251. - Ces comptes démontrent en général l'exactitude de la chronique appelée Fasciculus temporis. Ils font connaître en outre un fait que cette chronique n'a pas mentionné, c'est la prise du château de Gaillard pendant cette même année 1307.

REG 1617
04.04.1308
04.04.1308
Sentence arbitrale prononcée à Vernier, sur la contestation existant entre l'évêque Aimon et Louis II, seigneur de Vaud, au sujet de la monnaie que le dit seigneur et son père ont fait frapper depuis un certain temps à Nyon, diocèse de Genève. - Les arbitres nommés par les parties et qui prononcent la sentence, sont : Nicolas de St-Germain, chantre de Genève ; Bérard, doyen d'Aubonne ; Verly de Ravorée, chevalier ; maître Guy, chanoine. Il est énoncé dans l'acte que les seigneurs de Vaud fondaient leur droit de battre monnaie tant sur leur qualité de princes de Savoie, que sur le privilège qui leur a été accordé par le roi d'Allemagne, mais que l'évêque ne leur a point reconnu ce droit. Les arbitres prononcent comme suit: 1° L'évêque autorisera Louis de Savoie et ses successeurs à battre, dans les territoires qu'il possède ou qu'il possédera au diocèse de Genève, en en exceptant les terres de l'église, de la monnaie bonne et légale qui portera une autre empreinte que celle de Genève. L'évêque lui donnera cours pour sa valeur réelle par rapport à celle-ci, mais sans qu'il y ait obligation de l'accepter. De son côté Louis de Savoie donnera cours, dans ses terres, à la monnaie de Genève. 2° Louis reconnaîtra tenir ce droit en fief perpétuel de l'évêque et de l'église de Genève et leur en fera hommage, sous réserve des hommages auxquels il est antérieurement tenu. Il défendra le prélat de tout son pouvoir comme bon vassal, moyennant due réciprocité. 3° L'évêque aura le quart du bénéfice de la dite monnaie. - Les parties approuvent cette transaction, toutefois le seigneur de Vaud le fait à condition qu'elle ne déroge point à son droit de battre monnaie en quelque lieu que ce soit de son propre territoire ; puis il reconnaît tenir en fief de l'évêque le droit d'en frapper dans les terres qui dépendent de celui-ci ou de l'église de Genève. Témoins: Etienne, prieur de Satigny ; Jacob de Corbell, prieur de St-Jean de Genève ; Nicolas de Foraz, doyen de Rumilly ; Rodolphe de Cornillon, curé de Sallanches ; Jean de Mont, chevalier ; Geoffroy de Grandmont, chevalier ; Guillaume Chantonay, chevalier; Nicolas, curé de Chalex. - L'acte est reçu par les notaires François de Solerio, d'Ivrée, et Gaudrand de St-Branchier, clerc du diocèse de Sion.
A. D. MCCCVIII, indictione sexta, secundo nonas Aprilis, apud Verneyr, dioces. Gebenn. videlicet retro ecclesiam.
Arch. de Gen. P. H. n° 167. - Spon, Pr. n° 31. - Voy. M. D. G. t. IX, p. 160.- Cf. avec REG 1196, REG 1426, REG 1443 et REG 1448.

REG 1618
01.05.1308
01.05.1308
Mort d'Albert de Habsbourg, roi de Germanie, assassiné par son neveu à Koenigsfelden (Argovie).
Non indiqué
Pertz, Monum. hist. German. IX, Annales S. Rudb. Salisb. p. 819. - Boehmer, Reg. Imp. p. 251. - La chronique, Fasciculus temporis, n° 18, porte: Anno MCCCVIII, de mense Maii, fuit gladio interfectus Rex Albertus Alamanie per nepotem suum, et cette mention constate l'importance que l'on avait attachée dans Genève à cet événement.

REG 1619
22.05.1308
22.05.1308
Mort d'Amédée, comte de Genevois, au lieu appelé le Bachet ; il est enseveli deux jours après à Montagny.
A. D. MCCCVIII, die Mercurii in vigilia Ascensionis Domini, XXII mensis Maii, videlicet XI kal. mensis Junii, obiit illustris vir D. Amedeus, comes Gebenn. apud lu Bacho, et die Veneris sequenti fuit sepultus apud la Montagny.
Fasciculus temporis, n° 17 (M. D. G. t. IX, p. 302). - Le Bachet dont il est parlé dans cet article devait tirer son nom d'un bac sur le Rhône ou sur la Laire, non loin du mont du Vuache, car on voit par le traité ci-dessus du 4 septembre 1307, que le comte de Genevois résidait alors dans son château du Vuache. - Quant à la localité appelée Montagny, où il fut enseveli, ce devait être une maison forte du comte bâtie sur un monticule situé au bord du Rhône, près de Chancy, rive gauche de la Laire. L'existence de cet ancien château, dont il ne reste aucunes traces, avait été déjà signalée par Gaudy, Prom, histor. II, p. 117. Voy. aussi: Indicateur d'hist. suisse, 1858, p. 46, et Lettre de M. Henri Fazy relative au retranchement de Jules César, dans Revue Archéologique, déc. 1860.

REG 1620
29.05.1308
29.05.1308
Transaction entre Agnès de Châlons, veuve du comte Amédée, et son fils Guillaume, opérée par la médiation et les conseils de Jean de Châlons, seigneur d'Arlay, frère de la dite Agnès. Le médiateur a ordonné aux parties de demeurer ensemble et de payer en commun les dettes du comte défunt; mais s'il arrive qu'elles se séparent, Agnès de Châlons doit recevoir pour douaire et pendant sa vie les châteaux, terres et fiefs d'Annecy, Clermont, Chaumont, la Bâtie et la Balme de Sillingy (Cosengie). En outre, comme il lui est dû 5000 livres tournois pour sa dot, elle recevra en garantie les châteaux de Cruseilles et de Hauteville. Guillaume recevra tout le reste du comté, à l'exception des châteaux donnés à ses frères, Amédée et Hugues, par le testament de leur père. Enfin la mère et le fils payeront les dettes du défunt, chacun dans la proportion des terres qu'ils tiendront. L'acte est passé en présence d'Aimon du Quart, évêque de Genève et de Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny ; il est scellé par eux et par Jean de Châlons. Témoins : Rodolphe de Menthon, Pierre de Ternier, Hubert des Clés, Rodolphe et Jean de Pontverre, Richard seigneur de Châtillon, tous chevaliers ; Henri, doyen de Vuillonnex et Guichard de Prevoyre (Pontverre?), doyen d'Annecy.
Lan de lincarnation notre seigneur mil trois cenz et huict, le mercredi devant Penthecoste.
M. D. G. t. XIV, p. 338. n° 307. - Le testament du comte Amédée était en date du 24 septembre 1306.

REG 1621
30.05.1308
30.05.1308
Guillaume, comte de Genevois, et Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, confirment les traités conclus antérieurement entre eux et entre leurs prédécesseurs et s'engagent à ne pas faire de nouvelles conventions, ni nouvelle paix, avec le comte Amédée de Savoie, sans l'assentiment et le conseil de Jean de Châlons, seigneur d'Arlay.
Donné le Jeudi devant Penthecoste, au Wasche, lan de grâce mil trois cenz et huict.
[Valbonnais] Histoire du Dauphiné, II, p. 139, Pr. n° XI.

REG 1622
14.06.1308
14.06.1308
Les chartreux de Vallon font par le jet de trois pierres, suivant la coutume, une dénonciation de nouvel oeuvre contre les religieux de l'abbaye d'Aulps, au sujet d'un empiétement sur leurs pâturages qu'ils reprochent à ces derniers, et au sujet de la construction par ceux-ci d'une Chavanne ou maison foraine, dans un lieu dont les dits chartreux réclament la propriété. L'acte est dressé par Riffier de Vernier, notaire impérial.
A. D. MCCCVIII, indictione sexta, die veneris post festum beati Barnabe apostoli.
Ménabréa, Mém. acad. Savoie, série 2, t. II, p. 290.

REG 1623
02.07.1308
02.07.1308
Guillaume Albi de Lucinge, damoiseau, fils de feu Guillaume de Lucinge, chevalier, vend à son frère Reymond de Lucinge, chevalier, tout ce qu'il possède de l'héritage paternel dans la terre de Viu-en-Salaz et, en outre, dix sous de cens qui lui sont dus par Reymond Fabri de Viu, le tout moyennant 20 livres genevoises. L'acte est scellé par l'official de Genève.
Datum die martis post festum apostolorum Petri et Pauli, A. D. MCCCVIII.
M. D. G. t. XIV, p. 340, n° 308.

REG 1624
05.07.1308
05.07.1308
Pierre de Blonay, tenant le Vidomnat de Genève pour le comte de Savoie, déclare, sur la réquisition de l'évêque Aimon, que c'est sans son consentement, et même malgré ses injonctions, que les citoyens de Genève ont pillé diverses maisons dans la ville et ont causé à l'évêque plusieurs dommages et injures. Témoins: Bérard, official de Genève, Jean de Boëge, chevalier et Rodolphe, frère de celui-ci.
Actum apud Jussie, A. D. MCCCVIII, die veneris post festum Apostolorum Petri et Pauli.
M. D. G. t. IX, p. 252. - On voit par cet acte que l'évêque avait dû quitter la ville et se réfugier dans son château de Jussy.

REG 1625
16.08.1308
16.08.1308
Traité de paix fait à Montmélian entre le comte Amédée de Savoie, d'une part, et de l'autre, Béatrix Dauphine, fille du feu comte Pierre, et Hugues, fils du Dauphin Humbert.- Le comte de Savoie stipule pour lui, pour son fils Edouard et pour ses adhérents, spécialement pour les citoyens, habitants et hommes de Genève ; Hugues de Faucigny stipule pour lui, pour la dame Béatrix, pour le seigneur de Gex, et pour les bannis (forissitis) de Genève. Il est dit que le traité a été fait par les conseils de Guillaume, comte de Genevois, et que celui-ci se rend garant de son exécution ; en outre, que tout contrevenant pourra être excommunié par l'archevêque de Tarentaise, ou par l'évêque de Genève. - Les clauses du traité sont: 1° Il y aura une bonne paix entre les parties, toute ancienne animosité étant mise en oubli. 2° Hugues et Béatrix renoncent à toutes prétentions sur le comté de Savoie du chef du défunt comte Pierre. 3° Les châteaux de Faucigny, de Bonne, de Monthoux, de Bonneville, du Châtelet-de-Credo, d'Alinge-le-Vieux et de Lullin, avec leurs mandements et juridictions, ainsi que les fiefs de Rovorée, de Nernier, de Gex, de feu Amédée de Villars et du sire de Montfaucon, et généralement tous ceux qui sont tenus par des vassaux des dits Hugues et Béatrix au delà du lac de Genève, depuis Seyssel jusqu'à Fribourg, demeureront du fief du comte de Savoie, et Hugues reconnaîtra les tenir de lui et lui en fera hommage. 4° Hugues et Béatrix laisseront le comte posséder pacifiquement le château de l'Ile, le Vidomnat et tout ce qu'il tient à Genève et dans son district. 5° Les partisans de chacune des parties rentreront en possession de tout ce qu'ils avaient avant la guerre, commencée depuis six ans. 6° Pour consolider la paix, Hugues épousera l'aînée des filles du comte de Savoie et de sa femme Marie ; si cette fille aînée venait à mourir avant d'être nubile, il promet d'épouser une de ses soeurs. Elle sera dotée de 20,000 livres viennoises, pour la sûreté desquelles seront assignés les châteaux et mandements de Châtillon et de Bonneville, dont Hugues fait, dès à présent, hommage au comte de Savoie et pour lesquels il se déclare son homme-lige. - Témoins : Bertrand, archevêque de Tarentaise; Guy, prieur de Nantua; Guichard de Pontverre, chanoine de Genève; Guillaume, comte de Genevois; Humbert, seigneur de Maulebec; Geoffroy, seigneur de Beauvoir; Jean de Rovérée; Hugues de la Rochette ; Robert de Vuagnard, etc.
Acta sunt haec in Castro Montis Melliani, A. D. MCCCVIII, indictione sexta, XVII calendas Septembris.
[Valbonnais], Hist. du Dauphiné, II, p. 141. - Ce traité fut ratifié le 16 novembre suivant, en présence des mêmes témoins, par Béatrix, fille du comte Pierre, Ibid. in fine; mais elle se fit remplacer par son petit-fils Hugues pour l'hommage qu'elle était, par ce traité, obligée de faire au comte Amédée de Savoie. Voy. à la date du 14 novembre 1308. - En exécution du même traité, Hugues, fils du Dauphin, épousa, l'année suivante (8 septembre 1309), Marie, fille du comte de Savoie. - Quant aux bannis de Genève, forissiti pour fuor-usciti, voy. M. D. G. t. IX, p. 162, note 80.

REG 1626
23.10.1308
23.10.1308
Traité de paix fait à Saint-George d'Espéranche (en Dauphiné) entre Amédée, comte de Savoie, et Guillaume, fils de feu Amédée, comte de Genevois, ménagé par l'entremise de plusieurs seigneurs et d'ecclésiastiques, savoir : Humbert de Bocsozel, seigneur de Maulebec; Aymar de Beauvoir, Pierre de Ternier, Rodolphe et Jean de Pontverre, et Jean de Viry, tous chevaliers ; Guichard de Pontverre et Etienne de Compeis, chanoines de Genève ; Hugues de Droisy, expert en droit. - Par ce traité, les parties déclarent conclure entre eux une paix perpétuelle, et terminer ainsi toutes les luttes et tous les différends qui ont existé entre le comte de Savoie et le père du comte de Genevois actuel, ainsi qu'entre leurs partisans respectifs. En conséquence, Guillaume ratifie la paix conclue à Annemasse (20 novembre 1287), et la sentence arbitrale prononcée jadis (10 décembre 1293) par Guillaume, évêque de Lausanne, et Aimon du Quart (alors) chantre de l'église de Lyon ; puis il reconnaît tenir en fief du comte de Savoie les châteaux et juridictions de Charousse, Alby, Hauteville et la Corbière, ainsi que tout ce que les seigneurs de Grésy, de Cessens, et Arnaud de Grandmont tiennent de lui en Genevois. Il fait hommage, pour ces fiefs, au comte de Savoie et s'engage à l'aider de toutes ses terres, excepté de celles qu'il tient d'autres seigneurs. Il s'interdit spécialement toute alliance avec les citoyens et les habitants de Genève, qui puisse préjudicier au comte de Savoie, dont il promet de maintenir les droits dans la ville et le district de Genève. Témoins : les seigneurs nommés ci-dessus et en outre : Pierre de Duing et Richard de Pontverre, chanoines de Genève ; Guy de Seyssel, Pierre de Ternier et Pierre de Sallenove, chevaliers ; et quelques autres, étrangers au diocèse.
Actum apud sanctum Georgium de Esperanchia, in Castro, in camera dicti Domini comitis Sabaudiae, A. D. MCCCVIII, indictione sexta, X kal. Novembris. Pontificatus D. Clementis Papae quinti, anno tertio.
Valbonnais, II, p. 139.- Voy. M. D. G. t. IX, p. 165.

REG 1627
23.10.1308
23.10.1308
Cinq actes, portant la même date et dressés au même lieu que le traité précédent, y ajoutent certaines clauses, ou en interprètent quelques dispositions. - Par le premier, Amédée, comte de Savoie, et Guillaume, comte de Genevois, déclarent que, dans le traité qu'ils ont fait ce jour, la clause suivante doit être ajoutée : " les propriétaires qui ont été dépouillés pendant la guerre seront réintégrés dans leurs héritages, droits et possessions, sur le même pied où ils se trouvaient auparavant. " - Par un second acte, le comte de Genevois déclare que, dans le traité qu'il vient de signer, il a entendu que les citoyens et habitants de Genève étaient compris, bien qu'on ne les ait pas nommés en termes exprès. - Par un troisième acte, les deux comtes déclarent qu'en vertu de la paix conclue entre eux ce jour, les bannis de Genève pourront recouvrer leurs biens situés dans la ville et son territoire, mais qu'ils ne pourront y rentrer qu'après avoir donné des cautions suffisantes à l'évêque, et juré de respecter ses droits, ainsi que ceux du comte de Savoie, et de ne rien faire contre les citoyens et habitants de Genève ; ces cautions données et ces serments prêtés, ils pourront rentrer en sûreté, le cours ordinaire de la justice étant réservé à leur égard. Par le même acte, Amédée soumet à l'arbitrage du comte de Genevois, les différends qui existent entre lui, comte de Savoie, et Aimon du Quart, depuis l'avènement de celui-ci à l'épiscopat. - Dans la quatrième pièce, portant la même date du 23 octobre et rédigée par deux notaires, le comte Guillaume fait donation entre-vifs au comte de Savoie, présent et acceptant, du château et mandement de la Corbière, avec tous les droits de juridiction, de mère et mixte empire, et tous les biens qui y sont attachés; cette donation sera revêtue de la sanction de l'évêque de Belley, afin de la rendre perpétuelle et irrévocable. Cela fait, le comte de Savoie remet en fief au comte de Genevois le dit château, avec tous ses droits et appartenances, en réservant le domaine direct à lui-même et à ses héritiers ; cette remise a lieu sous la condition qu'il ne se fera plus, par le pont qui existe sur le Rhône devant ce château, aucune attaque, ni de jour ni de nuit, contre le comte de Savoie ou les siens. - Enfin un cinquième acte du même jour sert à expliquer les précédents : le comte de Genevois déclare qu'Amédée lui ayant rendu le château de la Corbière, tandis que le dit comte de Savoie était autorisé à le retenir, suivant sentence arbitrale du 10 décembre 1293, jusqu'au paiement de 15,000 livres genevoises pour frais de guerre, et lui ayant donné ces 15,000 livres en augmentation de la dot de sa femme Agnès, fille du dit Amédée, il se reconnaît débiteur de cette somme en accroissement d'apport dotal. - Parmi les témoins de ces divers actes on n'en trouve pas d'autres appartenant au diocèse de Genève, que ceux qui ont été mentionnés dans le traité de paix.
Non indiqué
Les trois premiers actes sont imprimés dans M. D. G. t. IX, p. 258, 259 et 260. - Le quatrième est dans M. D. G. t. XIV, p. 341, n° 309. - Le cinquième est manuscrit et se trouve dans la Bibliothèque impériale de Paris : Cart. Sabaud. Cod. 9493, 5, fol. 162 verso (note fournie par M. Henri Bordier).

REG 1628
26.10.1308
26.10.1308
Guillaume, comte de Genevois, mande à ses chers vassaux (dilectis filiis), Aimon de Sallenove, Rodolphe et Jean de Pontverre, Pierre de Duing, Robert Vuagnard, Albert des Clés, Henri de Viry, Pierre de Ternier et Aimon de Montfort, tous chevaliers, qu'il a fait un traité de paix avec Amédée, comte de Savoie, et terminé les luttes et les différends qui existaient entre eux. En conséquence, il leur enjoint de ne lui point prêter secours à lui-même contre le dit comte et ses successeurs, s'il venait à enfreindre en quelque manière la paix conclue avec celui-ci.
Datum apud S. Georgium de Esperanchia, die sabbati ante festum beatorum apostolorum Symonis et Jude, A. D. MCCCVIII.
M. D. G. t. IX, p. 259, n° 28. - Les seigneurs mentionnés dans est acte étaient, au commencement du quatorzième siècle, les grands officiers des comtes de Genevois. La position de leurs châteaux a été déjà indiquée.

REG 1629
14.11.1308
14.11.1308
Béatrix, fille du défunt comte Pierre, demande à son cher et puissant parent Amédée, comte de Savoie, de recevoir par l'entremise de son petit-fils Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, l'hommage auquel elle est tenue elle-même envers le comte. Elle ajoute qu'elle a donné plein pouvoir au dit Hugues pour prêter cet hommage à sa place.
Datum apud Montemfortem, die Jovis post festum B. Martini Yemalis, A. D. MCCCVIII.
Guichenon, Savoie, Pr. p. 82. - M. D. G. t. IX, p. 258, n° 25. - Voy. ibid. p. 164, l'appréciation du sacrifice que faisait ainsi la comtesse Béatrix, de ses anciennes prétentions à l'héritage de son père.

REG 1630
15.11.1308
15.11.1308
Amédée, comte de Savoie, et Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, signent ensemble une déclaration identique à celle que le premier avait faite le 23 octobre dernier, conjointement avec le comte de Genevois, soit à l'égard des bannis de Genève, soit au sujet des différends existant entre Amédée et l'évêque Aimon du Quart.
Datum, apud montem melianum die Veneris, XVII kal. Decembris, A. D. MCCCVIII.
M. D. G. t. IX, p. 261, n° 30. - L'acte auquel se réfère le présent numéro est le troisième de ceux qui sont analysés ci-dessus REG 1627.

REG 1631
07.01.1309
07.01.1309
Béatrix, fille du défunt comte Pierre, fait donation entre vifs à son petit-fils Hugues, fils du Dauphin et seigneur de Faucigny, des châteaux et châtellenies de la Terrasse, de Montfort, de Montbonod et de Montfleuri, avec toutes leurs dépendances. Témoins : Albert de Thorens, official en Faucigny; Pierre d'Avalon, Robert de Vuagnard et Girod du Fraynet, chevaliers. L'acte est dressé, au château de Montfort, par Aimon de Cluse, notaire au diocèse de Genève.
A. D. MCCCIX, indict. VII, septimo Idus Januarii, apud montem fortem, in Castro.
[Valbonnais] Hist. du Dauphiné, II, p. 144. - Les châteaux mentionnés dans cet acte sont tous situés en Grésivaudan, rive droite de l'Isère, entre Montmélian et Grenoble. - Le même historien a donné, ibid., p. 143, une autre charte de la Dauphine Béatrix, datée aussi du sept des Ides de janvier 1309, par laquelle elle déclare en présence de témoins envoyés par le Dauphin Jean, que c'est par contrainte qu'elle a consenti à la donation des dits châteaux en faveur de Hugues.

REG 1632
21.02.1308
24.02.1308
Compromis par lequel Aimon, évêque de Genève, d'une part, et un grand nombre de citoyens de la dite ville, d'autre part, soumettent les différends existant entre eux à quatre arbitres, savoir : Jean de Duing, prévôt de Montjou (Grand Saint-Bernard), Rodolphe de Saint-Joire et Girod d'Ornex, chanoines de Genève, et Bérard d'Ivrée, official de Genève, avec pleins pouvoirs donnés aux arbitres pour statuer sur tous ces différends et sur l'interdit lancé par l'évêque contre la ville de Genève. Les citoyens nommés sont au nombre de deux cents environ ; ils ont signé successivement les 21 et 23 février, et ont juré en présence de Janin, curé de Germagny, et de Martin de Burdignins, clerc, d'observer fidèlement le dit compromis. Quant à l'évêque, venu à Etrembières, le 24 février, il donne son adhésion au même compromis en présence de Nicolas de Saint-Germain, chantre, et de Guichard de Pontverre et Etienne de Compeis, chanoines de Genève. - Voici les noms des citoyens, rangés autant que possible par ordre alphabétique : d'Alinge, Aimon et Jaques ; Alamand de l'Ile; Amoudru, cordier; de Saint Apre, Aimon et Pierre; d'Aubonne, Robert; d'Avene, Girod; d'Ayr, Thomas ; - Bailli, Michel ; Baladez, Etienne ; Balloz, Perronet ; Bagnoz, Jean ; de Bart, Perret; Bastard, apothicaire; Bastard, boucher; Benoit, Etienne dit Savoie; Bissoulat, Jaquemet; de Blechens, Hugues; Boconoz, Michel; Bocunaz, Nicolas; Bochaix, Jean; Bonjour; des Bornes, Pierre; de Bornuel, Martin; Brocher, Jean; Bugnot, Benoit; de Burdignin, Maurice; de Burdignin, boucher, et son frère Etienne. - De Carra, Aimon; Chamba, Girod; Chambrier, Jean; Chamber de Bifflie, Jean; de Chaumont, Perronet ; de Chèvres, Pierre; Chevrier, Etienne; Choubert, Jean; Clarer, Clément; de Clares, Vincent; Cognoz, Mermet; de Colay, Benoit et Bonard; Colin, Pierre; de Cologny, Jean; Colombet; de Compesières, Vincent; Cordater, Pierre; de Corsier, Anselme et Jean; Corsier, Michel; Crachos, Pierre; Craceraz, Mermod; de Creciou, Aimon; - De Dardagny, Richard; Dardelat, Thomasset; Duenay; Dugerdil, Guillaume; - Escuyer, Jean; d'Evian, Pierre; Expagnoz, Mermet; - de Faueigny, Aimon; Fernagus, Hugues; Ferroux, Mathieu, boucher ; Fournier, Pierre ; Fremy, Girod ; de Frontenay, Pierre ; - Gardian ; Garin, Pierre ; Gautier, Jean; Gay, Etienne; Gerdil, Guillaume; de Gex, Janin; de Gleys, Pierre; Gombey, Jean; Gondar, Anselme ; de la Grange, Jaques; de Grandson, Girard; Grassy de Lucinge, Guillaume; de Grilly, Mermet et Jean; Grouboz, François. - L'Hôte (Hospitis), Jean et Ulric; - Janin, tondeur (retonsor); Jaquet, charpentier; Jean, charpentier; Jordan, boucher. - Landoz, Jean ; Laurent, pelletier; de Lausanne, Germain et Hugues; Lécheriz, Martin; de Leidier, Vincent; Lombard, François, Pierre et Jean; de Lully, Pierre; Lybardana ; - Machi. Boson ; Magnin; de Malebrande, Brunet; Maréchal, Jean et Ruffus; Mestrezat (Maystrissa), Janin; Mercier, Etienne et Romain; Mermet, cordier, et son neveu; de Meyrin, Jean; Michel; Monthyon, Mathieu; de Moëns, Gervais ; Mugnier, charpentier ; Mugnier, Brunet, Anselme, Mermet et Laurent ; - Nantelme, Jean; Naviset, Pierre; Nicolas, armurier; Nicolas, maçon; de Nyonel, Jean; - Ogier; d'Oeri, Rolet; d'Ornex, Pierre; d'Orses (de Ursis), François; Othonet, verrier; - Paccot, Mermet, boucher; Pariset, moine; Payvod; Pegu, Benjamin; Pérolier, Humbert et Aimon; Perceval; Peys, Olivier; Picolier, Aimon, Nicolas, Michel, Pierre et Guy; Pierre, apothicaire; Pierre, charpentier; Pyaz, Jean ; Poncet, boucher ; du Pont, Anselme ; du Port, Henri et Olivier ; Portier, Michel ; de Prevessin, Henri; Primat, Janin; - Quoquier, boucher; - Revaclier, Aimon; Richard, charpentier; Riche, boucher; Rollet, chapelier; de Riombosson, Poncet; de Roche, Guillaume; de Russin, Henri et Amédée; - Saler, Aimon, fils d'Anselme; Salers, Girod; de Saint-Cierge, Jean; de Saint-Joire, Pierre, damoiseau; de Saint-Joire, Nicolas; Savariz, Jean et Jaques; de Saint-Maurice, Mermet; de Sierne, Pierre; Somier, Hugues; - Tagunaz; Tardi, Nicolas et Mermet; Tardiz, Mermet, boucher; de Taset, Jean; de Tavel, Guy; de Tertegnin, François; de Terrier, Perronet; de Thonex, Antoine; Tornier, Michel; de la Tour, Perronet; de Treynant, Pierre; Trombert, Etienne; - de Vallaz, cordonnier; de Vallie, Albert; de Veigy, Aimon, Nicolas et Renaud; de Veramulin, Jean ; de Veyrier, Aimon ; de Vidonne, Guillaume ; de Villars, Etienne et Pierre ; de Ville, Mermet; Villy; de Viry, Nicolas. - L'acte est reçu parles notaires impériaux : Guillaume, de Pouilly au diocèse de Genève, et Aimon Gondrand, de Saint-Branchier au diocèse de Sion.
Datum et actum in platea ante ecclesiam B. Petri Gebenn. die Veneris post vetus carnisprivium, A. D. MCCCIX, indictione septima, etc.
M. D. G. t. IX, p. 261. - Voy. ibid. p. 168, et ci-après au 28 février 1309.

REG 1633
25.02.1309
25.02.1309
Acte rédigé au château de Gaillard, contenant le partage entre le chevalier Jean, seigneur de Rovérée, et son frère Raimond, de tous les biens qu'ils ont hérité de leur père. D'après un compromis qui avait eu lieu en présence de Guillaume, métral d'Évian (de Aquiano), et de Pierre d'Aulps, damoiseaux, Jean de Rovérée devait recevoir trente-cinq livres genevoises de rente, comme avantage, puis le reste devait être partagé également. Les arbitres sont : Anselme de Lullin, chanoine d'Abondance, Henri Suchet et Pierre Farsit, moines d'Aulps ; on trouve indiquées avec détail toutes les propriétés en forêts, censes, hommes et leurs ténements, formant l'héritage à partager, soit entre le mont Armonnaz et le lac jusqu'au château de Rovérée, soit dans les vallées de la Dranse, soit à Armoy, Vallier, Lullin, la Verna, le Biot et Aulps. Témoins : Jacob de Lucinge, curé de Cranve; Girod de Necinday, notaire; Pierre Polley, d'Essert; Nichod de Naves; Perronet de Veracort; Hugues, garde rural de Mornex; Jaquemet de Mornex dit Cléry; Jean Levrat. L'acte est écrit par Jean de Columpna, notaire.
Actum infra castrum gallardi, A. D. MCCCIX sumpto a nativitate domini, indict. VII, die martis post festam beati Petri in kathedra.
M. D. G. t. XV, part. 2, n° 33. - Le mont Armonnaz est situé au sud de Thonon, rive gauche de la Dranse, et sur son versant nord-ouest se trouvent les villages d'Armoy, de Liaud et de Vallier.

REG 1634
28.02.1309
28.02.1309
Sentence arbitrale prononcée par les quatre arbitres nommés dans le compromis du 21-24 février, sur les différends entre l'évêque et les citoyens. Cette sentence, qui consacre définitivement la commune de Genève et reconnaît l'organisation syndicale, renferme les dispositions suivantes : - 1° Les citoyens retireront les gardes qu'ils ont dans l'église de Saint-Pierre, et la laisseront entièrement libre. - 2° Ils reconnaîtront que les régales, la seigneurie, le mère et mixte empire et l'omnimode juridiction dans Genève et ses faubourgs, appartiennent à l'évêque seul. - 3° Ceux qu'ils chargeront de gérer leurs affaires communes, qu'on les appelle syndics, procureurs ou autrement, ne pourront s'ingérer en rien dans ce qui concerne la juridiction de l'évêque. - 4° Les citoyens ne pourront avoir des prisons particulières, ni y détenir aucune personne arrêtée dans la ville ou les faubourgs. - 5° Ils indemniseront ceux des clercs et hommes d'Église auxquels ils ont fait du tort et qui n'ont pas participé à l'invasion de la ville; quant aux autres personnes lésées, elles auront leur recours contre les auteurs de ces dommages, et devront en être indemnisées. - 6° Ils replaceront les portes du cloître de la cathédrale, ou s'entendront à ce sujet avec le chapitre. -7° La cour épiscopale prononcera sur la garde des clefs des portes de la ville et des faubourgs. - 8° L'évêque décidera, suivant son bon plaisir, au sujet des bâtiments élevés par les citoyens depuis son avènement, et sans son autorisation. - 9°Pour tenir lieu d'indemnité, à l'occasion des injures et dommages que les citoyens ont faits à l'évêque depuis l'attaque de la ville, ils feront bâtir à leurs frais, sur une place appartenant au dit évêque, près du rivage du lac, une Halle suffisante pour recevoir toutes les marchandises; l'évêque y aura son poids public, où toutes les grosses marchandises, sans exception, devront être pesées. Auprès de la halle seront des barques, achetées pour deux tiers par l'évêque, et pour un tiers par les citoyens ; elles seront exclusivement chargées du transport des marchandises qui partent de la ville par le lac. On paiera, pour le poids et pour le voiturage, les droits établis d'ancienneté (tantum quantum antiquitus) ; l'évêque aura deux tiers du produit des halles et des barques, et les citoyens un tiers, qu'ils appliqueront, avec son autorisation, à l'entretien de la ville. Ces revenus seront perçus par un employé nommé d'accord entre eux, sinon par deux employés: l'un nommé par l'évêque, l'autre par les citoyens.- 10° L'évêque lèvera l'interdit qu'il a mis sur la ville, absoudra les citoyens de l'excommunication lancée contre eux, et l'on fera cordialement remise de toute animosité pour le passé. - La lecture de la sentence des arbitres ayant été faite dans l'église de Saint-Gervais, l'évêque et chacun des assistants déclarent l'approuver, et tous les citoyens, d'une voix unanime, proclament et jurent tous les droits de l'évêque conformément à cette sentence. Témoins: Etienne, abbé de Bonmont; Amédée, abbé d'Entremont; Pierre d'Artauz, gardien des Frères mineurs de Genève ; frère François de Justigningio, du même ordre ; Guillaume, chevalier et co-seigneur de Châtillon au diocèse de Genève ; Pierre Jaquin, curé de Noville et chanoine de Montjou; Jean de la Tour au diocèse de Sion, damoiseau ; Guillaume de Bonivard, frère de l'ordre de Saint-Antoine. L'acte est reçu par les mêmes notaires que le compromis, et scellé par les arbitres.
A. D. MCCCIX, indictione septima, II kalend. Marcii, apud Gebenn. in ecclesia parrochiali S. Gervasii.
Arch. de Gen. P. H. n° 168. - M. D. G. t. IX, p. 265.- Bonivard, Chroniques, liv. I, chap. 23, p. 319, trad. - J.-A. Galiffe, Matériaux, I, p. 30, trad. - Les objections de ce dernier contre l'authenticité de cette pièce tombent par suite de la publication du compromis qui avait précédé l'arbitrage; voy. M. D. G. t. IX, p. 168 et 268.

REG 1635
13.03.1309
13.03.1309
Transaction entre l'évêque Aimon et Mermod de Saint-Joire, chevalier, au sujet des dommages et injures commises par celui-ci dans la terre de Salaz. La transaction est obtenue par la médiation de Pierre d'Avalon, chevalier, d'Anselme David, chanoine de Genève, et d'Albert de Thorens, official de Bonneville. Le préjudice causé est évalué à 100 livres genevoises, que Mermod paiera en cas de nouvelle attaque contre l'évêque ou les siens, et pour le paiement desquelles il donne comme garants : les damoiseaux Reymond de Thoire, Janin du Fraynet et Aymonet, fils de feu Guillaume de Saint-Joire, chevalier. L'évêque approuve cet accord à la demande de Béatrix, dame de Faucigny, et de Hugues Dauphin, qui promettent d'obliger Mermod à exécuter la transaction. Témoins : Guillaume, prieur de Peillonnex ; Etienne de Compeis, chanoine de Genève ; Jacob, curé de Duing. L'acte est reçu par les notaires Aimon de Saint-Branchier au diocèse de Sion et Mermet de Brens au diocèse de Genève, et il est scellé par Béatrix et Hugues de Faucigny.
A. D. MCCCIX, indict. VII, die Jovis ante dominicam de passione, apud Thez sub ulmis.
M. D. G. t. XIV, p. 345, n° 310.

REG 1636
20.03.1309
20.03.1309
Aimon, évêque de Genève, proteste contre l'occupation du Vidomnat par le comte de Savoie, par un acte solennel fait dans l'église de Saint-Pierre, en présence de Pierre d'Aulps, tenant en ce moment l'office du vidomne pour le dit comte Amédée. - L'évêque déclare que cette occupation est injuste et illégale; que l'aliénation de cet office, faite par Gautier de Confignon ou par tout autre en faveur du dit comte, est tombée en commise, soit parce qu'elle aurait été faite sans le consentement de l'évêque actuel ou de ses prédécesseurs, soit parce qu'elle a eu lieu en faveur de quelqu'un qui est plus puissant que le dit évêque ou que son Eglise. En conséquence, il déclare qu'il ne tient point le comte, ni aucun remplaçant, pour vidomne de Genève ; qu'il ne l'approuvera en cette qualité par rien de ce qu'il pourra dire ou faire à l'avenir, mais qu'il cherchera à recouvrer cette charge le plus tôt que cela pourra se faire d'une manière convenable. Témoins : Nicolas de Saint-Germain, chantre; Jaques de Saint-Joire, Girod d'Ornex, Guillaume d'Alinge, Guillaume de Bagnole, Guillaume de Veramulin, Humbert de Thonon, Emeric de Vosérier et Etienne de Compeis, tous chanoines de Genève ; Bérard d'Ivrée, doyen d'Aubonne ; Etienne de Saint-Joire, clerc ; enfin Pierre de Saint-Apre, Nicolas de Saint-Joire, Etienne Villars et Guy de Tavel, citoyens de Genève. L'acte est reçu par François de Solerio, d'Ivrée, notaire impérial.
Actum Gebenn. in ecclesia B. Petri, videlicet retro magnum altare. A. D. MCCCIX, indictione septima, XIII kalend. Aprilis.
M. D. G. t. IX, p. 271. - Mallet observe avec raison, ibid. p. 172, que cette protestation n'était plus de la part de l'évêque qu'une simple formalité, une déclaration de principes, sans conséquences pratiques. Cf. avec REG 1587.

REG 1637
04.04.1309
04.04.1309
Reymond de Lucinge, chevalier, fait hommage à Aimon, évêque de Genève, pour les hommes, les terres et les censes qu'il possède à Viu et dans les territoires de Ville et de Cornillon. Témoins : Guillaume de Brens, Thomas de Compeis, Guillaume de Loye, Bossonet de Mayrens, Aimonet d'Arculinge, Aimon et Emeric de Boëge, Reymond, métral, etc.
Datum apud Tez, secundo nonas Aprilis, A. D. MCCCIX.
M. D. G. t. XIV, p. 347, n° 311.

REG 1638
04.04.1309
04.04.1309
Pierre Guillemin, citoyen de Genève, reconnaît tenir de Girard de Planaz, prêtre et recteur de l'hôpital du pont du Rhône, à Genève, une pièce de terre au territoire de Pregny, sous le cens annuel de 2 sous.
Actum die Veneris post Pascha, A. D. MCCCIX.
M. D. G. t. III, p. 182, note 2.

REG 1639
26.04.1309
26.04.1309
L'official de Genève notifie que, par-devant Guillaume de Pouilly, clerc et notaire public de la Cour épiscopale, commis à ces fins, se sont constitués : Jean de Posterla, Pierre Villars, Humbert de Saint-Germain, Michel Bailly, Jean de Chalex, Martin Lécheriz, Perrod d'Abondance, Pierre Favre de Saint-Gervais, Pierre Malpicet, tondeur de draps (pannicisor) et Martin de Giez, tous citoyens de Genève, syndics, administrateurs généraux et gérants des affaires de la cité et communauté de Genève, lesquels, pour eux et au nom de leurs concitoyens, et même au nom des syndics qui leur succéderont, albergent à perpétuité à Perronet d'Evian, clerc, pour lui et ses successeurs, un casal appartenant à la communauté. Ce casal est situé à Genève, dans le vieux marché (in foro veteri), entre les deux routes qui tendent de la ville au crèt Saint-Laurent, l'une longeant le côté nord du dit casal, l'autre le côté du vent ; cette dernière route est appelée la Belle Rue. L'albergement est fait moyennant 60 sous d'entrage reçus par les syndics, deux sous de cens annuel à payer chaque année par le dit Perronet ou ses héritiers aux syndics qui seront alors en charge, et l'obligation imposée à l'albergataire de construire à ses frais, et pour la défense de la ville du côté de la terre de Faucigny, un mur de trois pieds de hauteur et de 60 pieds de longueur, avec une porte sur la route dite Belle Rue. L'acte est approuvé par Boson, barbier, et Jean Lombard, tondeur de draps, en leur qualité de citoyens de Genève. Sont en outre témoins : Etienne Villars, Nicolas de Saint-Joire, Pierre Ami, clerc, Berthold Tardi, Isembard de Saint-Apre, Jean Piaz, Jean Bublet et Perronet Ramel, tous citoyens de Genève.
Datum et actum Gebenn. in ala ante ecclesiam beate Marie nove supra banna, VI kal. Maii, A. D. MCC(C)IX.
Arch. de Gen. P. H. n° 39. - M. D. G. t. IX, p. 277. - Sur la date de cet acte, voyez J.-A. Galiffe, Matériaux, I, p. 69, et E. Mallet, M. D. G. t. VIII, p. 158 note, et IX, p. 277, note. Ces deux historiens sont d'accord pour reporter cette charte à l'année 1309. - Elle mérite d'être étudiée en détail au point de vue de la nature et des conséquences du contrat d'albergement dont une simple analyse ne peut faire connaître les détails.

REG 1640
09.05.1309
09.05.1309
Pierre d'Aulps, gérant du vidomnat de Genève, qui avait, à la requête de quelques individus, opéré la saisie d'une vigne située au delà du nant de Tramant, la croyant du domaine du vidomnat et de la ville de Genève, lève la dite saisie après que la preuve lui est fournie par témoins que les terres situées au delà du dit nant et du côté de Cologny, sont de la juridiction du prévôt de l'église de Genève. Cette levée de la saisie a lieu sur la demande de Pierre de Faucigny, prévôt de Genève. L'acte est reçu par Riffier de Vernier, notaire épiscopal, et est scellé par l'official.
Datum Gebenn. die veneris post ascensionem Domini, A. D. MCCCIX.
M. D. G. t. VIII, p. 252. - Pierre de Faucigny, mentionné ici, a été évêque de Genève après Aimon du Quart.

REG 1641
18.06.1309
18.06.1309
Echange de terres et de censes entre Aimon, évêque de Genève, du consentement de son chapitre, et Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny. L'évêque cède à Hugues le village d'Annemasse, avec le mère et mixte empire et tous les droits qui en dépendent, sous la réserve des droits ecclésiastiques, et en exceptant le village d'Ambilly de la dite cession. En retour, le seigneur de Faucigny cède à l'évêque le village de Bregny, près de Viu en Salaz, 24 sous de cens dans la paroisse de Bogève et certaines dîmes en avoine.
Datum et actum apud Marcossey, die mercurii ante festum B. Johannis Baptiste, A. D. MCCCIX.
Arch. de Gen. P. H. n° 169. - M. D. G. t. XIV, p. 349, n° 313. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 527, n° 931 extrait. - Annemasse, à une lieue et demie à l'est de Genève, était le chef-lieu du décanat de ce nom. Pour Ambilly, voy. REG 165, et pour Bregny et Bogève REG 454 ; enfin pour le château de Marcossey, où cet acte est passé, REG 1120.

REG 1642
18.06.1309
18.06.1309
Béatrix, dame de Faucigny, et Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, ordonnent à leurs châtelains de Bonne, de Faucigny et de Châtillon, de défendre et de garantir les hommes et les terres de l'évêque de Genève situées en Salaz. Ils leur prescrivent en outre de faire publier cette ordonnance dans les églises et dans les marchés (in foris) de leurs juridictions, en avertissant des peines qui seraient appliquées aux contrevenants.
Datum die Mercurii ante festum beati Johannis Baptiste, A. D. MCCCIX.
M. D. G. t. XIV, p. 348, n° 312. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 526, n° 930.

REG 1643
18.06.1309
18.06.1309
Béatrix, dame de Faucigny, et Hugues (Dauphin) de Faucigny donnent et concèdent à perpétuité à l'évêque Aimon et à ses successeurs, tout ce qu'ils possèdent en terres, pâturages et cours d'eau au lieu dit Vernet, sous le château de la Tour, pour y faire un étang, si cela lui convient.
Datum die Mercurii ante festum B. Johannis Baptiste, A. D. MCCCIX.
M. D. G. t. XIV, p. 350, n° 314. - Wurstemberger, Peter, n° 929, extrait. - Pour la Tour, voy. REG 872. Le château de ce nom devait être situé sur le coteau qui domine au midi l'emplacement de l'ancienne maison forte des évèques de Genève.

REG 1644
21.06.1309
21.06.1309
Mermet, fils de feu Girod, vidomne de Viu, en son nom et en celui de ses frères Fauconnet et Amédée, cède à l'évêque Aimon, tous ses droits au Vidomnat de la terre de Salaz. En retour de cette cession, il leur sera payé une redevance annuelle, assignée sur la dîme de Lorzier, d'un muid de blé, moitié en froment, moitié en avoine, et ils reçoivent la quittance de 19 livres que les dits frères devaient à l'évêque. Ils continueront en outre à jouir de l'exemption des corvées à laquelle ils avaient droit en raison de leur vidomnat. Témoins : Nicolas de St-Germain, chantre, et Guillaume d'Alinge, chanoines de Genève; Emeric de Boëge, curé de Serraval. L'acte est scellé par l'official Bérard d'Ivrée et reçu par Gondrand de St-Branchier, notaire.
A. D. MCCCIX, indictione septima, die sabbati ante festum b. Johannis baptiste, Gebenn. apud longam malam in camera episcopali.
Arch. de Gen. P. H. n° 170. - M. D. G. t. XIV, p. 351, n° 315.

REG 1645
01.07.1309
01.07.1309
Guillaume de St-Joire, seigneur de Rovorée et chevalier, donne à l'église de St-Léger de Genève pour y fonder son anniversaire, huit deniers de cens qu'il assigne sur sa vigne, autorisant le curé de St-Léger, en cas de défaut de paiement, à entrer dans la dite vigne au temps des vendanges et à se payer en nature. Le donateur veut en outre que ses héritiers puissent être contraints au paiement par les censures ecclésiastiques, sur un seul avertissement et sans délai accordé. Témoins : Nicolas de St-Joire, Guillaume Grossi, Jean Potelat, François de Bastie. L'acte est reçu par Pierre de Albarose, notaire.
Datum et actum kal. Julii, in ecclesia S. Petri Gebenn. A. D. MCCCIX.
M. D. G. t. XIV, p. 354, n° 316.

REG 1646
01.07.1309
01.07.1309
Béatrix, dame de Faucigny, et Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, font avec le chapitre de Genève représenté par Guillaume de Bagnole, un échange de diverses censes et dîmes reposant sur des terres situées dans les mandements de Bonne et de Monthoux, ainsi que dans les paroisses de Scionzier et de Mieussy. Le chapitre paie une soulte de 81 livres genevoises, dont l'acte porte quittance.
Datum apud Marcossey, XIII kal. Augusti, A. D. MCCCIX.
M. D. G. t. XIV, p. 355, n° 317.

REG 1647
08.09.1309
08.09.1309
Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, se trouvant dans l'église de Bonneville, pour célébrer son mariage avec Marie de Savoie, fille du comte Amédée, fait à celui-ci et sur sa réquisition, hommage-lige, en réservant la fidélité qu'il doit à Jean, Dauphin de Viennois, son frère. Cet hommage a lieu suivant la coutume par le baiser et l'interposition des mains. Témoins : Robert Vuagnard, Pierre et Aymeric d'Avalon, tous chevaliers; Aymeric de Briançon; Lancelot d'Avalon, Arthaud de Belmont, Geoffroy des Arses, Hugues Morard, Nicod de Bar, Janin du Fraynet, damoiseaux; Gautier, couturier; Aimonod de Cluses; Anselme Durand, notaire. L'acte est reçu par Pierre de Sersonay, notaire.
Actum apud Bonamvillam, in ecclesia dicti loci, A. D. MCCCIX, Indictione septima, VI idus septembris.
M. D. G. t. IX, p. 257.

REG 1648
09.09.1309
09.09.1309
Conventions pour le mariage de Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, avec Marie, fille d'Amédée, comte de Savoie, et de Marie de Brabant. La dot est de 30 mille livres viennoises, dont 10 mille sont données par Hugues, en exécution de la promesse qu'il avait faite lors du traité de paix, et 20 mille sont constituées par le comte Amédée. Hugues donne quittance de cette dernière somme et assigne pour garantie et hypothèque, en cas de restitution de la dot, tous ses biens et spécialement ses châteaux de Châtillon, de Bonneville et de Samoëns. Témoins : Bertrand, archevêque de Tarentaise; Geoffroy, seigneur de Clermont; Humbert, seigneur de Maulebec; Aimar de Beauvoir; Pierre d'Avalon; Girard du Freynet; Pierre Vuagnard; Rodolphe de Menthon; tous chevaliers; Guy de Seyssel, seigneur de Bourdeaux, etc.
Actum apud Bonam Villam in platea retro castrum, A. D. MCCCIX, Indictione septima, V Idus septembris.
Guichenon, Savoie, Pr. p. 156. - Valbonnais, Hist. du Dauphiné, I, p. 199. - Conf. avec REG 1625 contenant le traité de paix mentionné ici et qui parlait de 20,000 livres que Hugues promettait alors.

REG 1649
09.09.1309
09.09.1309
L'official notifie que Jean Chabert, marchand mercier, de Genève, reconnaît tenir de Girard de Planaz, prêtre et recteur de l'hôpital du Pont-du-Rhône à Genève, une pièce de terre de deux poses environ, située au lieu dit en Maynes, sous la redevance annuelle de trois bichets de froment, mesure de Genève.
Datum die martis post festum Beate Marie, A. D. MCCCIX.
M. D. G. t. III, p. 182, note 3. - Voy. ibid. p. 186, les contestations auxquelles ces terrains donnèrent lieu plus tard. - Le lieu dit en Meynes est probablement le hameau appelé les Mêmes qui a existé en dehors et au nord de la porte de Cornavin.

REG 1650
01.01.1309
20.09.1309
Ordonnance de l'évêque Aimon, par laquelle, du conseil et à la réquisition des citoyens, il établit un impôt d'un quarteron par setier de vin qui se vendra dans la ville et les faubourgs; cet impôt durera pendant six ans à commencer à la prochaine fête de St-Michel (20 septembre). Le produit des trois premières années sera appliqué à la réparation des dommages causés par les citoyens aux ecclésiastiques et à la construction de la Halle, le tout à forme de l'accord fait entre l'évêque et les citoyens: le produit des trois années suivantes appartiendra à l'évêque.
Datum A. D. MCCCIX.
M. D. G. t. IX, p. 272. - Le setier étant de 24 quarterons, cet impôt n'était que d'un vingt-quatrième.

REG 1651
18.11.1309
18.11.1309
Sentence rendue par Albert, juge de la terre de Faucigny, entre la Dauphine Béatrix et Hugues de Margencel. Cette sentence est rendue d'après l'avis formulé en faveur de Béatrix par Nicolas de Saint-Germain et Henri d'Avalon, chanoines de Genève.
Actum die Martis in Octavis beati Martini hyemalis, A. D. MCCCIX.
Wurstemberger, Peter, IV, p. 527, n° 934,

REG 1652
24.04.1310
24.04.1310
Mort de Béatrix, fille du comte Pierre de Savoie et dame de Faucigny, dite la grande Dauphine.
Anno a nativitate Domini MCCCX, post Pascha, obiit illustris Domina B. Domina Foucigniaci.
Fasciculus temporis, n° 19 (M. D. G. t. IX, p. 303).- La date de cette mort est mieux précisée par l'obituaire manuscrit de Sixt qui porte la mention suivante : XI kal. Maii obiit Beatrix Dalphina, domina Fucigniaci.

REG 1653
04.05.1310
04.05.1310
Franchises accordées aux habitants de Cluses par Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny. Témoins: Robert Vuagnard et Pierre d'Avalon, chevaliers; Anselme David, chanoine de Genève.
Datum et actum apud Clusas in domo Stephani Fugini, clerici nostri, quarto nonas Maii, A. D. MCCCX.
M. D. G. t. XIII, part. 2, p. 127.

REG 1654
15.05.1310
15.05.1310
Dénonciation de nouvel-oeuvre, faite à la demande des frères de la Chartreuse de Vallon contre ceux de l'abbaye d'Aulps, au sujet d'un empiétement de pâturages et d'une exploitation de forêts commencée par les moines d'Aulps, dans un lieu appelé li lanchi de Fanyens, dont les chartreux de Vallon réclament la propriété. La dénonciation de nouvel-oeuvre a lieu par trois jets de pierre successifs, suivant la coutume. L'acte est dressé par Peronet de Doucy, clerc et notaire public.
A. D. MCCCX, Indictione octava, idus Maii.
Ménabréa, Mém. Acad. sav. série 2, t. II, p. 292.- Conf. avec REG 1622.

REG 1655
29.05.1310
29.05.1310
Guillaume de Joinville, sire de Gex, confirme et ratifie une transaction faite jadis entre les habitants de St-Jean de Gonville et ceux de Feigère au sujet de leurs pâturages respectifs. Il dit qu'ayant " veu la dite acorde estre continue en unes letres uuertes selees dou sel de nostre chiere dame, dame Leone jadix dame de Jayz nostre mere et de nostre sel ensemble, Nos ratiffions perpetuellement et confermons ladite pais et acorde. " Il reçoit pour cette confirmation : " dou religious homes dou priour et des chennoynes de Satignier dix livres de bons genevoys. " Témoins : Tongins; Girard de Chevry, clerc; Nicolas de Curtion.
Faites et donees en Florimont, lant de grace corant per mil CCC et dix ant, le venredi apres lascension nostre Seigneur.
Arch. de Gen. P. H. n° 171. - M. D. G. t. XIV, p. 356, n° 318. - C'était Guillaume lui-même qui avait rendu la sentence REG 1293 soit l'accord dont il parle ; le prix payé pour cette confirmation n'était ainsi qu'un impôt perçu sur le prieuré de Satigny dont ces villages dépendaient.

REG 1656
11.06.1310
11.06.1310
Franchises accordées aux habitants de Sallanches par Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny. Témoins : Robert Vuagnard et Pierre d'Avalon, chevaliers; Anselme David, chanoine de Genève.
Datum et actum apud Salanchiam, die jovis post pentecostem, A. D. MCCCX.
M. D. G. t. XIII, part. 2, p. 116.- Ces franchises ne mentionnent pas la première concession faite aux habitants de Sallanches par Béatrix, le 22 juillet 1293 REG 1381.

REG 1657
24.06.1310
24.06.1310
Le Chapitre de Genève achète de Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, moyennant quarante livres genevoises, les dîmes des terres de Sallanches et de Bioley ; il accorde à Hugues le droit, pendant quinze ans, de les racheter au même prix.
Actum in festo beati Johannis Baptistae, A. D. MCCCX.
Wurstemberger, Peter, IV, p. 528, n° 936. - Bioley, hameau au sud de Sallanches, sur la route conduisant de cette ville à Mégève,

REG 1658
01.06.1310
30.06.1310
Jaquéte de Ternier, abbesse de Bonlieu, donne en bail à Aimonet Bellossier, de Cessens, une vigne située sous la forêt de Rovérée. Le preneur est tenu de cultiver cette vigne à ses frais et livrera le tiers du moût au couvent, en gardant pour lui les deux autres tiers. Témoins : Péronet d'Andilly, forgeron; Hugonet Mostardaz, de Contamine; Anselme de Bonlieu, clerc. L'acte est dressé par Amoudric de Jonzier, notaire.
Actum apud bonum locum, ante domum coquine, A. D. MCCCX, mense Junii.
M. D. G. t. XIV, p. 472, n° 400. - Pour l'abbaye de Bonlieu voy. REG 354, Cessens REG 262 et Contamine REG 913.

REG 1659
01.07.1310
01.07.1310
L'Official de Genève notifie la reconnaissance faite par Jean Métral de Moëns, par Perrette, mistralissa du dit lieu, et par Henri, fils de celle-ci, de tenir en albergement perpétuel du Chapitre de Genève une vigne et merinas au dit Moëns, sous le cens annuel de vingt-quatre sous et de cinq setiers de vin ou de moût, livrables au pont du Rhône à Genève, moitié par le dit Jean Métral ou ses héritiers, et l'autre moitié par la dite Perrette et son fils ou leurs héritiers. Témoins : Rodolphe de St-Joire, Girod d'Ornex et Amoudric de Pierre-Châtel, chanoines de Genève.
Datum retro ecclesiam sancti Petri Gebenn. A. D. MCCCX, kalend. Julii.
M. D. G. t. XIV, p. 357, n° 319. - Pour Moëns, voy. REG 530.- Le mot merina pourrait signifier des hutins ou hautains, soit vignes attachées à des arbres et disposées en lignes.

REG 1660
30.07.1310
30.07.1310
Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, mande à son châtelain de Sallanches de laisser le Chapitre de Genève recueillir librement et sans trouble ses dîmes à Bioley et à Sallanches.
Datum apud Marcossey, die Jovis ante festum beati Petri ad vincula, A. D. MCCCX.
Arch. de Gen. P. H. n° 172. - M. D. G. t. XIV, p. 358, n° 320. - Voy. REG 1657.

REG 1661
10.08.1310
10.08.1310
Franchises accordées aux habitants du bourg de Saint-Oyen de Lullin par Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny.
Actum apud Marcossey, die sabbati ante festum assumptionis beate Marie Virginis, A. D. MCCCX.
M. D. G. t. XIII, part. 2, p. 149.

REG 1662
14.08.1310
14.08.1310
Franchises accordées aux habitants de Bonne, par Hugues Dauphin, seigneur de Faucigny, et par Marie Catherine de Savoie, sa femme. Témoins : Robert Vuagnard, chevalier ; Anselme David, chanoine de Genève ; Henri de Balme, curé de Pontchy. L'acte est dressé par les notaires Nicolas de Montagnier, Jacob Gautier (Walter) de Cluses et Aimon de Cluses.
Actum apud Marcossey, indictione octava, XIV Augusti, A. D. MCCCX.
M. D. G. t. XIII, part. 2, p. 161.

REG 1663
12.09.1310
12.09.1310
Etat des péages et autres redevances, dues à l'évêque dans la ville et la banlieue de Genève. - Bérard d'Ivrée, official, notifie et publie qu'à la demande de l'évêque Aimon, il a fait une enquête et reçu la déposition de quatre témoins au sujet des péages, leydes et autres droits qui sont perçus par l'évêque de Genève, sur le taux de chacune de ces redevances, ainsi que sur les personnes qui doivent les payer et celles qui en sont exemptes. Les témoins entendus ont été : Jean Alamand de l'Isle, Pierre de Valaz, Guillaume Leyders et Robert de St-Germain, tous citoyens de Genève; ce dernier est mentionné comme tenant le poids de l'évêque. - Les droits ou impôts énumérés dans cette pièce peuvent se répartir entre les huit divisions suivantes : 1° Pontonnages sur le pont d'Arve et sur celui du Rhône. 2° Péages ou droits d'entrée par terre et par eau, et droits de transit. 3° Leydes ou droits sur les marchands ou les marchandises, les industries, les foires et marchés. 4° Boucheries. 5° Forage ou droit sur la vente du vin en détail. 6° Fenage ou droit sur le fauchage des prés. 7° Poids public. 8° Impôt sur les juifs passant par la ville. - Les citoyens de Genève et les bourgeois de Cruseilles, ceux de Rumilly en Albanais et ceux d'Aubonne ne payent pas le pontonnage sur l'Arve, mais à charge par eux d'entretenir, à leurs frais, un boeuf pour le transport des matériaux dans les cas de reconstruction du pont, totale ou partielle. Les habitants du diocèse ne payent que la moitié du péage sur le pont du Rhône ; les bourgeois de Genève et d'Aubonne en sont exempts. Les témoins de l'acte, qui est dressé par Pierre de Albarose, notaire, sont: Pierre, curé de Lancy; Jacob, curé de Champfronier (près Nantua) ; Pierre Pitet, curé de St-Victor; Martin, curé de Ste-Marie-Madeleine ; Aimon, curé d'Epagny; Robert de St-Germain; Perronet Merlin, Uldric de Colonge et Michel Lyonzu, clercs; Mermet de Taset.
Acta fuerunt hec, lecta et publicata, apud Malamlongam, in sala bassa, A. D. MCCCX, indictione octava, secundo idus Septembris.
Arch. de Gen. P. H. n° 173. - M. D. G. t. IX, p. 273. - Trad. dans J.-A. Galiffe, Matériaux, I, p. 74.- Voy. l'analyse détaillée de cet acte important, faite par Mallet, dans M. D. G. t. IX, p. 174.

REG 1664
16.09.1310
16.09.1310
Guillaume de Viry, moine, s'empare à Sécheron des sommeliers de l'évêque Aimon du Quart, et les fait prisonniers.
Die Jovis ante festum B. Mauricii, id est XVI kal. Octobris.
Fasciculus temporis, n° 20 (M. D. G. t. IX, p. 303). - Sécheron, hameau au bord du lac, rive droite, à un quart de lieue de Genève.

REG 1665
25.09.1310
25.09.1310
Hommage-lige rendu à l'évêque Aimon par Jean de Ravorée (de Ravorea), chevalier. Il ' reconnaît tenir en fief de l'évêque dix livrées de terre de son propre alleu, en réservant les fidélités qu'il doit au seigneur de Faucigny et au comte de Savoie. L'évêque lui donne pour cette reconnaissance 60 livres de bons (sous) genevois. - Témoins : Etienne de Compeis, chanoine de Genève ; Bérard, official; Martin, curé de Ste-Marie-Magdeleine ; Reymond de Ravorée ; Jaquemet, fils du seigneur du Quart. L'acte est reçu par Jean de Bozel, notaire.
Actum in civitate Gebenn. in domo episcopali de Longamala, A. D. MCCCX, indictione octava, VII kal. Octobris.
M. D. G. t. XIV, p. 359, n° 321.

REG 1666
11.10.1310
11.10.1310
Henri VII, roi des Romains, étant à Lausanne, envoie, par une missive au pape Clément V, le serment qu'il lui prête et sa promesse de défendre l'église et le siège apostolique.
Datum Lausane, V idus Octobris, regni nostri anno II, anno Domini MCCCX.
Reynald, apud Pertz, Monumenta, IV, p. 501. - Doenniges, Acta Henrici VII, part. 2, p. 123. - Boehmer, Reg. imperii, Henri VII, n° 332.

REG 1667
12.10.1310
12.10.1310
Henri VII, roi des Romains, passe à Genève, en se rendant en Italie pour s'y faire couronner empereur.
Non indiqué
Fasciculus temporis, n° 21 (M. D. G. t. IX, p. 303). - Cette chronique contient, quant à la date, la mention suivante : die martis post festum B. Michaelis, ce qui indiquerait le 6 octobre ; mais le numéro précédent montre que le roi était à Lausanne le 11, et les actes qu'il a signés à Genève (numéro suivant) sont datés du 12; il faut donc supposer qu'il y a eu une erreur de copie dans le Fasciculus temporis; voy. M. D. G. t. IX, p. 183, note 94.

REG 1668
12.10.1310
12.10.1310
Henri VII signe, à Genève, deux actes, savoir: un diplôme en faveur de l'ordre teutonique, et un autre qui confirme les privilèges épiscopaux de l'archevêque de Besançon.
Datum in Gebennis, VI idus Octobris, A. D. MCCCX, regni anno secundo.
Solothurnisches Wochenblatt, année 1828, p. 256.- Boehmer, Reg. imperii, p. 283.

REG 1669
08.02.1310
22.03.1311
Comptes de Rodolphe de Montmayeur, bailli en Chablais et en Genevois et châtelain d'Evian et de Féterne, dès le 8 février 1310 au 22 mars 1311. - On y voit, entre autres, que le bailli se transporta le vendredi avant la St-Michel (soit le 25 septembre 1310), dans deux grandes barques, avec des cavaliers à Lausanne, et qu'il y resta cinq jours pour assister au passage de l'empereur. Il se rendit le lundi suivant à Chambéry, lorsque le même empereur fit son entrée dans cette ville.
Non indiqué
M. D. G. t. IX, p. 289. - Les dates indiquées dans ces comptes du bailli sont évidemment erronées. Henri VII était le 14 octobre à Chambéry, et arriva le 30 à Turin.

REG 1670
01.03.1310
29.04.1312
Uldric de Châtel est vidomne de Genève pour le comte de Savoie, du 1er mars 1310 au 29 avril 1312.
Non indiqué
M. D. G. t. IX, p. 325.

REG 1671
09.11.1310
09.11.1310
Jean, curé de St-Léger, et Perronet Peillonex, de Carouge, échangent entre eux diverses pièces de terres, dont l'une est située près de l'Arve. Cet échange a lieu avec l'approbation d'Agnès, sénéchale (seschalessa) de Lancy, femme d'Albert, sénéchal, de laquelle le dit Perronet tenait la pièce qu'il remet au curé de Saint-Léger. L'acte est dressé dans le cloître de Saint-Pierre et dans la chambre qui a été occupée par défunt Pierre de Genollier, clerc.
Datum V idus Novembris, A. D. MCCCX.
M. D. G. t. XIV, p. 359, n° 322.

REG 1672
24.11.1310
24.11.1310
Aimon, évêque de Genève, est au nombre des témoins de la prestation du serment de fidélité à Henri VII, roi des Romains, faite à Asti par Amédée, comte de Savoie, duc de Chablais et marquis en Italie, ainsi que de l'investiture que reçoit le dit comte avec le titre et les privilèges de Prince.
A. D. MCCCX, indictione octava, VIII kalend. Decembris, pontificatus D. Clementis papae quinti anno sexto, in civitate Astensi.
Doenniges, Acta Henrici VII, part. 1, p. 3, n° 1. - Boehmer, Reg. imperii, n° 338.

REG 1673
25.11.1310
25.11.1310
Aimon, évêque de Genève, est au nombre des témoins dans deux actes faits ce jour à Asti, savoir: l'hommage rendu à Henri VII, roi des Romains, par Théodore, marquis de Montferrat, et le décret du roi qui casse les autorités communales d'Asti.
A. D. MCCCX, indictione octava, XXV die mensis Novembris, pontificatus D. C. papae quinti, anno sexto, in civitate Astensi.
Doenniges, Acta Henrici VII, part. 1, p. 4, n° 2 et p. 6, n° 4a. - Boehmer, nos 339 et 340.

REG 1674
29.11.1310
29.11.1310
L'évêque de Genève est au nombre des prélats et seigneurs qui font partie du Conseil de Henri VII, roi des Romains, et qui, en cette qualité, prêtent, à Asti, serment de lui être fidèles. Parmi les autres membres du même Conseil sont : les archevêques de Trêves et de Milan, les évêques de Liège, de Bâle et de Trente, Amédée, comte de Savoie, Aymar de Poitiers, le Dauphin Guy et Hugues, son frère.
A. D. MCCCX, indictione octava, XXIX die mensis Novembris, pontificatus D. Clementis papae quinti anno,sexto, in civitate Astensi, in camera secreta D. Regis.
Doenniges, Acta Henrici VII, part. 1, p. 6, n° 5. - Boehmer, n° 341. - Voy. M. D. G. t. IX, p. 184.

REG 1675
01.12.1310
31.12.1310
Pendant le mois de Décembre, on retrouve Aimon du Quart, évêque de Genève, présent à tous les actes importants du roi Henri VII en Italie, tels que : l'hommage rendu, le 2 Décembre, à Asti par les habitants de Vérone, de Modène et de Mantoue; la soumission, le 3, des forts d'Asti; l'arrêt de pacification rendu le 5 par le roi entre les différents partis qui divisaient cette ville ; les arrêts semblables rendus le 15 à Verceil et le 20 à Novare; le serment de fidélité prêté le 24 par les syndics et procureurs de la ville de Côme ; le consentement donné le même jour par les seigneurs de Milan, à la remise entre les mains du roi, du droit de juger les différends qui existaient entre les familles della Torre et Visconti; l'arrêt de pacification rendu à cet égard le 27 décembre; enfin le serment de fidélité prêté le lendemain à Henri VII par les syndics et procureurs de la communauté de Milan.
Non indiqué
Doenniges, Acta Henrici VII, part. 1, p. 9-23, nos 6-26. - Boehmer, nos 342-349.

REG 1676
01.01.1311
31.01.1311
Pendant le mois de Janvier, on retrouve Aimon du Quart, évêque de Genève, présent à tous les actes importants du roi Henri VII en Italie. L'évêque de Genève assiste, le 5, au serment de fidélité prêté à Henri par les syndics et procureurs de Pavie, ainsi que par les bannis de Côme ; puis le 6 du même mois au couronnement du roi à Milan avec la couronne de fer; enfin, le 9 Janvier, au serment de fidélité prêté par le fondé de pouvoirs des bannis de Parme, Plaisance et Pavie, et le 28 à celui qui est prêté par les ambassadeurs de Gênes.
Non indiqué
Doenniges, Acta Henrici VII, part. 1, p. 25 et 28, nos 31-41. - Boehmer, p. 286. - Ughelli, Italia sacra, édit. Coletti, IV, p. 801.

REG 1677
16.02.1311
16.02.1311
Nouvelle transaction (modifiant celle du 29 mai 1308) entre la dame Agnès de Châlons et son fils Guillaume, comte de Genevois, opérée par la médiation de Jean de Châlons, seigneur d'Arlay. - Il est convenu que : 1° La dame Agnès recevra les châteaux de Cruseilles et de Haute-ville pour la valeur de sa dot qui était de 5000 livres petits tournois; elle aura de plus la jouissance, sa vie durant, des châteaux de Chaumont et de la Balme de Silingy, comme valeur des dons qui lui ont été faits pour cause de noces, mais sous la condition de ne pouvoir les livrer ou aliéner en d'autres mains que celles du comte ou de ses héritiers. 2° Elle gardera les biens qu'elle a acquis dans le mandement de Clermont. 3° Elle pourra léguer un cens de 20 sous pour célébrer l'anniversaire de son mari, le comte Amédée. 4° Elle payera 1500 livres des dettes du dit défunt, et le comte Guillaume payera le surplus. 5° Celui-ci ratifiera toutes les conventions et les albergements faits par sa mère dans les territoires tenus par elle. 6° Au moyen de l'exécution de ce qui précède, la dame Agnès de Châlons renoncera à toute autre prétention ou droit sur le comté de Genevois. 7° Le comte Guillaume défendra en tout temps les terres et les hommes de sa mère, et celle-ci aidera de ses hommes son fils, s'il était en guerre. 8° Le comte de Genevois fera ratifier la présente convention par sa femme Agnès de Savoie, par Edouard de Savoie, pour lui et pour son père le comte Amédée, par Jean, Dauphin de Viennois, et par Guichard, seigneur de Beaujeu; enfin il donnera pour garants plusieurs seigneurs de son comté nominativement désignés et qui signent la convention. Les témoins de l'acte reçu par Guillaume de St-Nicolas de Cluses, notaire, sont: Amédée de Genève, frère du comte; Pierre de Versonnex, chanoine de Die ; Jean d'Yvoire (de Aquaria); Henri, panetier ; Pierre de Miomnaz, clerc. Il est signé et scellé au château d'Annecy par Jean de Châlons et par le comte et sa femme. - Le notaire se transporte ensuite dans différents lieux du comté pour faire sceller le dit acte par la mère du comte et par les garants, savoir : le 23 février, au château de Clermont, où Agnès de Châlons signe en présence de Paris, curé de Villy, de Ramuz de Montfort, damoiseau, etc. ; le 14 et le 20 mars, au même lieu, où signent les garants Théobald d'Arlod, damoiseau, et Jean, seigneur de Langin, en présence d'Amédée de Genève, de Guillaume le Gallois, etc. ; le 26 mars, à Annecy, où signe le garant Jean de Pontverre, chevalier, en présence de Jacques Exchaquet; le 9 avril, au château de Pierre, près du Rhône, où signe Pierre de Ternier, chevalier, en présence de Jean de Chablon, prêtre, de Pierre des Chaignes et de Jean, métral de Pierre; enfin le 12 avril, au château d'Annecy, où signe Aubert des Clés, chevalier, en présence de Jacques, prieur de Talloires, et d'Amédée de Genève. L'acte est aussi scellé par l'Official de Genève.
A. D. MCCCXI, indictione nona, XIV kal Martii.
M. D. G. t. XIV, p. 360, n° 323.

REG 1678
24.02.1311
28.02.1311
Jean, Dauphin de Viennois, et comte d'Albon, Edouard, fils d'Amédée, comte de Savoie, et Guichard, seigneur de Beaujeu, se rendent garants de l'exécution de la transaction (REG 1677) entre la dame Agnès de Châlons et son fils Guillaume, comte de Genevois. L'acte est signé par chacun d'eux dans un lieu et à des jours différents: par le Dauphin à Lyon, par Edouard dans la maison du Temple à Lagnieu, et par Guichard à Cluny.
Datum Lugduni, die mercurii post cathedram beati Petri, etc. A. D. MCCCXI.
M. D. G. t. XIV, p. 367, n°> 324.

REG 1679
05.03.1311
05.03.1311
Sentence arbitrale rendue entre le Chapitre de Genève et le prieuré de Douvaine, dont Pierre de Viry est prieur, au sujet d'une redevance annuelle de 40 pains et d'un setier de piment que le dit prieuré devait au Chapitre et dont il ne s'acquittait pas régulièrement. Les arbitres décident que cette redevance sera changée en une rente perpétuelle de 60 sous, monnaie genevoise. Le Chapitre est représenté par les chanoines Guillaume de Bagnole et Amoudric de Pierre-Châtel. Les arbitres sont: Bérard d'Ivrée, doyen d'Aubonne et official de Genève, et Jean de Rossillon, doyen d'Alinge et chanoine de Genève. Témoins: Aimon, prieur de Cessy; Mathieu de St-Joire et Emeric de Vosérier, chanoines de Genève ; Perronet Maréchal, de Cessy, et maître Sesserio, de Cessy, clercs; Hugues Benoît, moine de St-Jean de Genève. L'acte est dressé par Pierre d'Albarose, notaire. Enfin cette sentence est approuvée par Bérard d'Ivrée, en sa qualité de vicaire général de l'évêque pour les affaires spirituelles.
A. D. MCCCXI, indictione nona, III nonas Marcii, in capitulo supra claustrum S. Petri Gebenn.
Arch. de Gen. P. H. n° 174.- M. D. G. t. XIV, p. 368, n° 325.

REG 1680
05.03.1311
05.03.1311
Sentence arbitrale rendue entre le Chapitre de Genève et le prieuré de St-Jean de Genève, dont Jean Corbel est prieur. Il s'agit, comme dans l'acte précédent, d'une redevance annuelle de 40 pains et d'un setier de piment, due par le Prieuré de St-Jean au chapitre et qui est convertie en une rente perpétuelle de 60 sous. Les arbitres sont: Bérard d'Ivrée, doyen d'Aubonne et official de Genève, et Jean de Rossillon, doyen d'Alinge et chanoine de Genève. Témoins: Aimon, prieur de Cessy; Mathieu de St-Joire et Emeric de Vosérier, chanoines de Genève ; Perronet Maréchal, de Cessy, et maître Sesserio, de Cessy, clercs; Hugues Benoît, moine de St-Jean de Genève. L'acte est dressé par Pierre d'Albarose, notaire. Enfin cette sentence est approuvée par Bérard d'Ivrée, en sa qualité de vicaire général de l'évêque pour les affaires spirituelles.
A. D. MCCCXI, indictione nona, III nonas Marcii, in capitulo supra claustrum S. Petri Gebenn.
Arch. de Gen. P. H. n° 175. - M. D. G. t. XIV, p. 370, n° 326.

REG 1681
05.03.1311
05.03.1311
Projet, fait à Milan, d'un traité entre l'évêque Aimon et le comte de Savoie Amédée, portant que l'évêque cède en fief au comte la moitié indivise de la seigneurie de Genève, moyennant une redevance annuelle de 200 livres genevoises. Il est dit que le traité ne sera définitif que moyennant la confirmation du pape. Au nombre des témoins est Guichard de Pontverre, chanoine de Genève.
Acta Medyolani, in palatio archiepiscopali, in capella D. Archiepiscopi, A. D. MCCCXI, indictione nona, die quinto intrantis mensis Marcii.
M. D. G. t. IX, p. 279. -Le pape n'ayant pas confirmé ce traité, il n'eut aucune suite. Voy. son analyse et l'appréciation des motifs de ce projet, par Mallet, ibid. p. 186 à 192.

REG 1682
08.03.1311
08.03.1311
Guillaume, comte de Genevois, promet à Edouard de Savoie de le relever et garantir contre toutes les conséquences du cautionnement que celui-ci a donné pour l'exécution de la transaction passée le 16 février dernier entre le dit comte et sa mère Agnès de Châlons.
Datum apud Varey, die luna post Dominicam qua cantatur reminiscere. A. D. MCCCXI.
M. D. G. t. XIV, p. 372, n° 327.

REG 1683
19.03.1311
19.03.1311
Aimon, évêque de Genève, assiste, dans Milan, à la prestation de serment de fidélité envers Henri, roi des Romains, par les ambassadeurs de Pise, et à l'investiture qu'ils reçoivent, par la remise d'une épée nue, des fiefs possédés par la commune de Pise.
Actum est hoc in civitate Medyolani, in aula picta dicti palacii, A. D. MCCCXI, ac regni serenissimi principi Domini Henrici, Dei gratia Romanorum regis semper augusti anno tercio.
Doenniges, Acta Henrici VII, part. 2, p. 5, n° 2.

REG 1684
06.06.1311
20.06.1311
Aimon, évêque de Genève, assiste, dans le camp du roi Henri VII devant Brescia, à la prestation du serment de fidélité par Manfred, comte de Padoue, ainsi que par les habitants de cette ville, qui s'engagent à payer certaines sommes. Il assiste aussi à quelques autres actes d'hommage prêtés au même lieu.
A. D. MCCCXI, indictione nona, die VI mensis Junii, etc. Actum est hoc in exercitu Domini regis posito ante civitatem Brixie, in loco quo idem Dominus rex habitabat.
Doenniges, Acta Henrici VII, part 2, p. 10-12, nos 6-10. - Voy. M. D. G. t. IX, p. 192.

REG 1685
20.07.1311
20.07.1311
Quelques-uns des citoyens de Genève ayant tué le nommé Guillaume le Provençal, le comte de Genevois vient avec des troupes dans les environs de Genève et coupe les vignes situées au versant de la colline de Saint-Victor (per deversus S. Victorem).
A. D. MCCCXI, die martis ante festum b. Marie Magdalene.
Fasciculus temporis, n° 22 (M. D. G. t. IX, p. 303). - Voy. ibid. p. 194 note. - Ce Guillaume le Provençal était probablement un vassal du comte de Genevois, et peut-être le même qui avait été accusé en 1302 d'avoir fait usage de fausse monnaie REG 1496.

REG 1686
18.08.1311
18.08.1311
Etat des terres et reconnaissance des fiefs que l'abbaye de Filly possède au delà de l'Arve, en raison du Prieuré de St-Georges, près Lancy. - Parmi les censitaires on trouve : Aimon de Lancy; Guillaume et Etienne, frères, fils d'Humbert de Lancy; Perrod, fils de Martin de Lancy; Perrod, Pilloud et Perronet, frères, fils de feu Aimon de Landecy. Les témoins de ces reconnaissances sont : Borcard de Chesser, Jean de Vers et Guillaume de Concise, chanoines de Filly ; Pierre Joly, habitant à St-Georges. - L'acte est reçu par Rifier de Vernier, notaire.
A. D. MCCCXI, indictione undecima, XV kal. Septembris.
M. D. G. t. XIV, p. 374, n° 328. - Saint-Georges, hameau de la commune de Lancy, canton de Genève, rive gauche du Rhône. - Ce prieuré ne figure pas sur le pouillé du diocèse fait au XIVe siècle.

REG 1687
17.09.1311
17.09.1311
Lettres patentes de Henri VII, roi des Romains, datées du camp devant Brescia, par lesquelles il accorde à Aimon, évêque de Genève, son secrétaire (secretarius noster clarissimus), en récompense des fidèles services que celui-ci lui rend en Italie, et en considération du pont en pierres qu'il veut construire sur le Rhône vers le château de l'Ile, un droit de péage sur les grains et vins entrant à Genève par terre ou par eau. Ce droit (tholoneum) sera de deux deniers sur chaque octane de froment, d'un denier sur chaque octane d'autres céréales, et de deux deniers par charge de vin (per sommata vini).
Datum in castris ante Brissiam, decimo quinto kalend. Octobris, A. D. MCCCXI, regni vero nostri anno tercio.
Arch. de Gen. P. H. n° 176. - Besson, Pr. n° 77, avec les corrections indiquées dans M. D. G. t. IX, p. 159, note. - Hauréau, Gallia Christiana XVI, Instr. eccl. Gebenn. n° 25, col. 172. - La mort du prélat empêcha l'exécution de son projet d'un pont en pierres sur le Rhône, et l'application du péage qui en était la conséquence.

REG 1688
18.03.1311
26.04.1312
Extraits des comptes de Humbert de Grésy, châtelain de Versoix, dès le 18 mars 1311 au 26 avril 1312. - Il y est fait mention de l'incursion du comte de Genevois sur les terres voisines de Genève en juillet 1311, lorsqu'il y détruisit plusieurs vignes ; puis d'une expédition commandée au châtelain de Versoix pour venir à Genève avec quatre hommes armés, et y séjourner du 26 au 29 octobre 1311, pendant l'élection d'un nouvel évêque; enfin d'une expédition du même châtelain à Genève, avec des hommes armés, le 30 mars 1312, lors de l'entrée à Genève de l'évêque élu, Pierre de Faucigny.
Non indiqué
M. D. G. t. IX, p. 252.

REG 1689
22.03.1311
28.07.1312
Comptes de Rodolphe de Montmayeur, bailli de Chablais et de Genevois, dès le 22 mars 1311 au 28 juillet 1312. On y trouve, comme au numéro précédent, la mention de l'incursion sur les terres près de Genève du comte de Genevois en juillet 1311, puis l'arrivée à Genève du bailli lui-même avec des hommes armés, lors de l'élection du nouvel évêque, à la fin d'octobre de la même année.
Non indiqué
M. D. G. t. IX, p. 289.

REG 1690
12.10.1311
12.10.1311
Mort à Ivrée de l'évêque Aimon du Quart.
Anno Domini a nativitate sumpto MCCCXI, tertio Idus Octobris.
Fasciculus temporis, n° 23 (M. D. G. t. IX. p. 303). - L'obituaire ms. de la cathédrale de Saint-Pierre donne la même date, voy. M. D. G. t. IX, p. 196, note 102. - Le nécrologe de la cathédrale de Lausanne indique le 13 octobre, voy. M. D. R. t. XVIII, p. 196.