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Contrat de vente
(8 février 1296)
Minutarium Majus
(AASM CHL 0/0/1, p. 368-369, acte n° 1137)
Traduction
par Germain Hausmann
De Vouvry (de Wuriaco), [charte de] Guillaume (Willermus) dou Perrer
Soit connu etc. que Pierre Durand (Petrus Durandi), de Vouvry (de
Wurie), de lui-même et en toute connaissance de cause, aucune
contrainte ne l’y poussant, mais en raison des dettes qui
pesaient sur lui, a vendu et concédé à titre
de vente parfaite pour l’avenir pour lui et ses héritiers
à Guillermet (Willermetus) dit dou Perrer, de Vouvry, présent,
achetant et recevant en son nom et en celui de ses héritiers,
son ouche sise à Vouvry (ad Wuriacum) jouxtant la vigne et
le jardin dudit acheteur d’une part et l’ouche de Mariette
(Marieta) Levyonan d’autre part et affrontant le jardin du
nommé Bargerii, au prix de trente-huit sous lausannois. Laquelle
somme d’argent ledit vendeur a touchée et a demandé
qu’elle soit versée aussitôt à Pierre
(Petrus) de Mallyer, bourgeois de Vevey (Viviacum), qui avait acheté
autrefois ladite ouche avec certaines autres choses audit Pierre
Durand, comme il avait été écrit dans une certaine
lettre scellée du sceau du chapitre de Saint-Maurice, ainsi
que ledit P. Durand l’attestait. Lequel Pierre Mallyer [p.
369] à la réception du payement desdits trente-huit
sous lausannois s’est désisté en même
temps que ledit Pierre Durand de ladite ouche avec ses dépendances,
l’a remise à perpétuité et l’a
concédée du mieux qu’il put audit Guillaume
(Willermus) l’acheteur ; et ainsi ledit P. Durand et ledit
P. de Mallyer se sont tenus pour entièrement payés
desdits trente-huit sous lausannois. D'autre part, ledit P. Durand
a concédé pour lui et pour ses héritiers ladite
ouche avec ses arbres et l’ensemble de ses dépendances
audit acheteur pour qu’il la détienne et la possède
pacifiquement et tranquillement.
Ledit vendeur a promis pour lui et ses héritiers de ne jamais
intervenir contre ladite vente par lui-même ou par l’intermédiaire
d’un autre, mais de la garantir fidèlement contre tous,
de faire et d’exécuter tout ce qui doit être
fait et exécuté dans le cadre d’une procédure
d’éviction. Laquelle vente, Gautier (Galterus), fils
dudit vendeur, ici présent, a approuvée et acceptée.
Il a promis par son serment prêté sur les saints Évangiles
de Dieu qu’il n’y contreviendrait jamais. Quant aux
enfants dudit Pierre Durand, Perret (Perretus) et Willermola, venant
spécialement pour cela à Villeneuve (apud Villam Novam),
ont approuvé et ratifié ladite vente, promettant par
leurs serments faits sur les saints Évangiles de Dieu de
ne jamais intervenir contre ladite vente. Lesdits enfants dudit
P. Durand ont voulu et prescrit unanimement que le prix de ladite
ouche soit payé audit P. Mallyer.
En outre, ledit acheteur affirmait qu’il avait payé
sept sous lausannois et quelques pour les dépenses faites
à cause de ladite transaction.
Ledit P. Durand a renoncé par le serment susmentionné
fait dans cette affaire, à l’exception d’une
somme d’argent non comptée, non payée ou à
l’espoir d’un versement futur, à toute aide du
droit canon et civil, au droit disant qu’un contrat peut être
annulé si un juste prix n’y supplée et au droit
disant que générale renonciation ne vaut que si le
spécial précède.
Les témoins à cet acte furent Perret Tornier (Perretus
Tornerus), de Vevey (de Viviaco), Aimonet (Aymonetus) sautier de
Vouvry (de Wuriaco), P., sautier de Montreux (de Mustruel), Jean
(Johannes) de Mahen, le vidomne Boson (Boso vicedominus), Guillaume
(Willermus), sautier de Vouvry (de Wurie). Furent aussi présents
devant l’hôpital de Villeneuve (ante ospitale Ville
Nove) où Perret et Willermola, enfants dudit vendeur, ont
approuvé ladite vente, dom Guillaume de Salvan (dominus Willermus
de Salvans), dom Guillaume de Saint-Saphorin (dominus Willermus
de Sent Sefuryn), prêtres, et dom Maurice (dominus Mauricius),
prêtre dudit hôpital, qui a rédigé cette
charte, en remplacement et au nom de moi, Pierre (Petrus) de Frasciis,
chantre de l’église d’Agaune. À la prière
des parties, fut apposé à cette charte le sceau du
chapitre de ladite église d’Agaune, à qui si
quelqu’un etc.
Donnée à Montreux (apud Mustruel) dans la maison du
prêtre le mercredi avant la fête de saint Séverin,
l’an du Seigneur 1296, le millésime pris à la
naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ.
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